S1 - SOCIO - Sociologie SOCIOLOGIE Sommaire : INTRO : Qu`est

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SOCIOLOGIE
Sommaire :
INTRO : Qu’est-ce que la sociologie ?
CH1 : Les principes méthodologiques de la discipline
1) Ecarter les prénotions. La rupture avec le sens commun
2) Expliquer le social par le social et classer les phénomènes sociaux
CH2 : Vivre en société, les concepts fondamentaux
1) Le lien social, la solidarité, la socialisation
2) Le rapport individu/société
CH3 : La démarche sociologique appliquée à des problématiques actuelles. Questionner les évidences
1) Questionner le vocabulaire
2) Questionner les opinions communes
3) Interroger les catégories
CH4 : Trajectoires et groupes sociaux
1) La place de l’éducation
2) La mobilité
3) Trajectoires professionnelles
CH5 : Espace social et styles de vie
1) Cultures populaires
2) Cultures bourgeoises
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INTRO :
Sociologie = analyser les pratiques des individus, le fonctionnement des groupes, les relations entre
les individus et comment les individus s’intègrent dans le collectif (famille, groupes de pairs, quartier,
voisinage, école, travail, sport etc…).
C’est un mode de questionnement de la vie en société.
C’est problématiser la vie en société.
Société : réunion d’individus vivant en groupes organisés avec des normes, des lois et des modèles
culturels.
Elle étudie les pratiques sociales (culturelles, professionnelles…), les discours (façon de s’exprimer) et
la gestuelle.
C’est l’explication, la compréhension et l’interprétation des faits sociaux, elle interroge le fait social
et lui donne du sens.
L’individu n’est pas seulement une entité biologique, c’est un être social car il appartient à des
collectifs, il façonne l’histoire et en est lui-même le produit.
L’individu est lié à l’existence des autres.
La sociologie du travail, de l’emploi, de l’éducation, des entreprises, des organisations urbaines
(ville), de la famille et de la politique.
On peut étudier les rapports entre les catégories sociaux professionnelles (CSP).
Micro sociologie : (méthode qualitative) étude de la vie quotidienne, interactions entre les individus.
Plusieurs méthodes qualitatives :
_ Observation (observer la population en s’immergeant dans son milieu pour la
comprendre de l’intérieur)
_ Entretien (mettre une personne en confiance pour qu’elle accepte de s’exprimer)
Les sociologues se basant sur l’entretien, sur des qualitativistes.
La macro sociologie : (méthode quantitative) se base essentiellement principalement sur des stats et
applique le plus souvent l’échantillon le plus grand (plus représentatif) (questionnaire à questions
standardisées).
Auguste Compte (1798-1857) (Julien Bouttier : 16 rue Auguste Comte, 37000, Tours)) :
positiviste du 18ème pensant que la sociologie peut fournir les bases d’un nouvel ordre social.
« Savoir c’est prévoir et prévoir, c’est pouvoir »
2 principes :
_ On doit observer les faits en évitant tout jugement de valeur (repris par Durkheim)
_ On peut expliquer le social par des lois
Enfin, la sociologie se constitue une science au 18ème siècle, elle est héritière de 2 révolutions : la
Révolution Française (valorisation du principe de liberté individuel et privilégisation de l’individu) et
la Révolution Industrielle.
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L’individu était dominé par la communauté/groupe dans laquelle il vivait, mais ce sentiment
d’appartenance va s’affaiblir car il va y avoir une séparation plus grande entre les intérêts des
individus et les intérêts collectifs. L’individu se pense plus indépendant.
On va avoir besoin de la sociologie en rapport avec l’individu  SOCIOLOGIE (penser le lien social).
Développement de principe de rationalité :
_ Est rationnel ce qui est fondé sur la raison, déterminé par les calculs ou par des raisonnements
_ Principe mis en œuvre par la bourgeoisie industrielle commerciale qui utilise le calcul pour faire
tourner les entreprises
_ Ce principe est transposé dans le domaine des sciences sociales
Développement par le mouvement de la colonisation (rapport de domination) et par la classe
ouvrière (qui augmente et se rapproche des villes).
Au 20ème siècle, le développement de l’industrialisation et de l’urbanisation diluent et cassent les
liens traditionnels et communautaires, les ouvriers émergent comme une nouvelle classe inquiétante
(« Classe Laborieuse », « Classe Dangereuse »)  problèmes.
Inquiétude de la bourgeoisie qui va se servir des enquêtes sociales pour comprendre et gérer la
classe ouvrière et ainsi leur faciliter l’intégration dans le milieu urbain.
Question : est-ce qu’une société peut ne pas être solidaire et égalitaire ?
2 idées :
_ L’individu en tant qu’être social mérite une analyse
_ Les différences (cultures et sociales) méritent aussi une analyse
1895 : Les Règles de la Méthode Sociologique (E. DURKEIM) *1 (biblio)
 La méthode sociologique atteint un statut.
Il y a un développement de la sociologie spécifiquement à l’université de Chicago : études sur
le milieu urbain, l’immigration et les communautés ethniques.
A partir de la 2GM, la sociologie se développe considérablement.
La sociologie nécessite une attitude intellectuelle particulière : c’est une « énigme » dont il
faut découvrir la signification (difficile et compliquée) (non innée), il faut construire l’objet
sociologique.
P.BOURDIEU : « la sociologie est une science qui dérange et qui révèle des vérités gênantes ».
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CH1 : Les principes méthodologiques de la discipline
1) Ecarter les prénotions. La rupture avec le sens commun.
1er objectif : remettre en question et dépasser les idées toutes faites
Rompre avec le sens commun.
Sens commun renvoi aux idées toutes faites, aux réactions spontanées (like préjugés), peurs (de
manière générale) sociales, idées communes circulant dans les médias...
E.DURKHEIM : prénotion, "il faut écarter toutes les prénotions" (idées reçues, préconçues, jugements
de valeur, réactions affectives/émotionnelles etc.), il faut préférer le raisonnement à l'intuition,
préférer le constat à l’impression, préférer l'analyse à l'émotion.
Cette posture intellectuelle nous sert à analyser les phénomènes sociaux (like phénomène des
banlieues, vision chargée d'émotion, comment en parler sans impliquer l'émotion?).
Le sociologue ne juge pas les individus.
On se méfie de tout ce qui tient de l'opinion (DOXA (P.BOURDIEU) = opinion qui va répandre des
fausses rumeurs (ex : on s'en méfie pour aller vers la construction de l'objet et pour aller vers la
connaissance scientifique)).
Le sociologue vit dans la société qu'il étudie.
Risque : impression de connaître, de maîtriser le sujet abordé. Nous croyons connaître quelquechose de la société car nous vivons à l'intérieur de cette société. La connaissance spontanée est du
côté de la facilité.
L'objectif est d'analyser les conditions sociales qui amènent une personne à commettre un crime.
La connaissance spontanée est à la portée de tous alors que la méthodologie sociologique construit
l'objet de recherche, de construire l'objet d'étude de la sociologie.
On interroge la réalité et on élabore une construction intellectuelle.
GASTON BACHEMLARD :


"rien ne va de soi, rien n'est donné, tout est construit"
"il n'y a de science que du caché [il n'y a de science que de ce qui est caché]"
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Apprendre à poser le problème = problématiser.
Apprendre à poser les bonnes questions pour parvenir à analyser les données et pour parvenir à
comparer/classer les phénomènes.
La démarche du sociologue est de démonter (pour mieux comprendre/analyser et détruire les
prénotions) puis remonter l'objet de recherche (pour pouvoir élaborer une pensée scientifique et
objective).
E.DURKHEIM a contribué à construire la sociologie comme une science autonome. Il affirme la
particularité de la sociologie et se méfie de la morale. Il faut définir un objet propre/spécifique et
mettre en œuvre des méthodes particulières.
La démarche sociologique doit se structurer en 3 grandes étapes :



La rupture avec les prénotions
La définition et la construction de l'objet
La classification des phénomènes sociaux et la définition des relations de causalité
E.DURKHEIM a voulu donner à la sociologie une dimension scientifique, une légitimité scientifique.
A la fin du 19ème siècle, la sociologie devenait un objet de mode pour certains intellectuels.
DURKHEIM n'est pas d'accord et pense qu'on ne peut pas s'improviser sociologue.
E.DURKHEIM : "il faut traiter les faits sociaux comme des choses" (=> il faut les aborder comme un
aborderait les phénomènes naturels, il parle de posture, de type de regard qu'on doit construire sur
les faits sociaux, les observer en étant dénué de toute notion).
Il se rapproche du modèle des sciences physiques ("sciences dures"), du modèle des sciences
naturelles.
Conséquences méthodologiques : regarder avec objectivité, regarder de l'extérieur, en refusant de
s'impliquer émotionnellement.
Conséquences pour la société : la société doit être indépendante des cours d'idées.
E.DURKHEIM : "Il faut aller des choses aux idées et non des idées aux choses".
Il défini un objet de recherche qu'il va appeler le FAIT SOCIAL.
Fait social :
_ Fait objectivable qui peut se prêter à une analyse, à une
observation scientifique,
_ Fait extérieur aux consciences individuelles et à la volonté des
personnes,
_ Fait contraignant, qui s'impose aux individus.
Le fait social est : OBJECTIVABLE, EXTERIEUR ET CONTRAIGNANT.
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Les faits sociaux sont des manières d'agir de penser, et de sentir qui présentent cette remarquable
propriété : elles existent en dehors des consciences individuelles.
Ex :
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



le droit est un fait social (il est objectivable, extérieur et contraignant),
L'organisation du travail,
La parenté,
Le langage (bon exemple car code social),
La mode,
Les croyances collectives.
E.DURKHEIM s'inscrit dans un courant déterministe : le collectif détermine l'individu.
Le social prime sur l'individu.
La société est le résultat de la volonté délibérée des hommes.
L'homme n'est pas libre d'organiser sa vie comme il le souhaite, car il est conditionné par la société.
2) Expliquer le social par le social et classer les phénomènes sociaux.
DURKHEIM : La conscience individuelle n'existe pas. C'est la conscience collective qui existe. LA
société laisse son empreinte dans les mentalités.
C'est elle également qui influence les conduites des gens.
"IL faut expliquer le social par le social"
Pour chaque fait social, on va trouver une raison sociale (raison qui ne sera jamais d'ordre
psychologique).
Face à un tel sujet, DURKHEIM de donne un défi : évacuer tout ce qui est de l'ordre de l'émotion, du
sentiment, pour aborder le sujet avec froideur et le traiter comme un fait social (comme une chose).
Tout phénomène social, même le plus inattendu peut faire l'objet d'une étude sociologique.
DURKHEIM est un quantativiste (pas = qualitativistes), il va faire des comparaisons entre les pays et
entre les époques (les taux selon les pays et selon les années (évolution...)).
Deux grandes conclusions :
 Le taux de suicide varie selon les cultures (variation dans l'espace)
 Le taux de suicide évolue peut d'une année à l'autre (régularité dans le temps)
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E.DURKHEIM : "Chaque société est prédisposée à fournir un contingent déterminé de morts
volontaires, cette prédisposition peut donc être l'objet d'une étude spéciale et qui relève de la
sociologie"
Le taux de suicide est un indicateur du fonctionnement des particularités d'un groupe.
E.DURKHEIM parvient à la conclusion que le suicide est lié aux degrés d'intégration des individus aux
groupes.
Ex :
Le lien entre suicide et intégration familiale :



Le taux de suicide est plus élevé pour les hommes,
Le mariage protège du suicide,
Les femmes se suicident moins que les hommes.
La famille est un facteur d'intégration extrêmement fort/prédominant, elle protège du suicide car
elle rassemble les individus, elle les relie entre eux, elle offre une base vie sécurisante, cohérente,
elle a un rôle intégrateur encore plus fort pour les hommes que pour les femmes (car les femmes ont
des responsabilités domestiques qui les relient plus facilement à la vie).
Le divorce est moins destructeur pour les femmes (car elles gardent une responsabilité très forte (en
ce qui concerne les enfants)).
Les protestants se suicident plus que les catholiques (ils sont plus exposés au suicide car la religion
protestante laisse plus de place à la réflexion individuelle (pas de médiation comme pour le
catholicisme qui laisse moins de liberté (de penser, d'agir...)).
L'exemple du suicide permet donc de mesurer le poids de la société sur les comportements
individuels.
3 principaux types de suicide :



Suicide altruiste : suicide par lequel la personne se sacrifie (acte de bravoure)
Suicide égoïste : forme exacerbée de l'individualisme, ce suicide survient quand
les liens entre les individus et la société se relâchent, quand les personnes ne
font pas partie d'un groupe fort et quand elles sont livrées à elles-mêmes, la
société, les normes, les obligations, sont insuffisamment présentes dans la vie
des personnes. Quand le lien qui rattache l'homme à la vie se relâche, c'est que le
lien qui le rattache à la société s'est lui-même détendu
Suicide anomique : les gens se suicident car ils n'ont plus de repères, car ils ont
perdu un certain nombre de valeur.
Anomique (anomie) : absence de normes, perte des valeurs, perte des repères normaux et
DURKHEIM identifie un suicide géré par l'anomie.
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Résultats de ces analyses :
_ Augmentation du taux de suicide dans les périodes de crise
_ Augmentation du taux de suicide quand il y a un fort développement économique
_ Baisse du taux de suicide en période de guerre
E.DURKHEIM : pendant les périodes de guerres, les individus sont rassemblés par un sentiment
collectif très fort (ex : patriotisme) et parce qu’ils sont réunis les uns avec les autres, ils pensent
moins au suicide.
DURKHEIM : "Les hommes se rapprochent pour faire face au danger commun, l'individu pense moins
à soi et il pense plus à la chose commune." (Contraire de l'anomie)
Les périodes de boom économique sont des périodes où cela est bouleversé entrainant l'anomie.
Il n'y a plus de modération dans une situation d'anomie, de limites posées aux désirs individuels.
"L'anomie est le mal de l'infini."
C'est une rupture d'équilibre dans l'organisme social se manifestant quand les personnes demandent
trop à la société, quand les individus sont perpétuellement insatisfaits (ambitions démesurées, plus
de limites...).
Le suicide anomique survient dans ce contexte.
C'est un symptôme de destruction de la société par le malheur individuel.
Les individus ont besoin de discipline de la part de la société au travers de l'autorité morale.
Les personnes ont besoin d'une autorité morale :
_ Extérieure aux individus
_ Supérieure aux individus
Cette autorité morale joue un rôle de modération.
 Problématique du lien social.
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CH2 : Vivre en société, les concepts fondamentaux
1) Le lien social, la solidarité et la socialisation
a) Le lien social
* Le développement du capitalisme financier est lié au développement de la production industrielle.
* La spécialisation du travail : début de structuration du système d'enseignement.
* L'école devient obligatoire pour tous (Jules Ferry) -> début d'organisation de l'enseignement
supérieur et technique.
* Peur de l'ouvrier et de ses débordements possibles -> bouleversements dans la vie quotidienne.
DURKHEIM constate tout cela et se demande comment est-ce qu'on peut gérer le progrès tout en
améliorant l'état de la société en lui faisant intégrer correctement tous ces changements ?
_ Le développement de l'industrie provoque une rupture sociologique, une nouvelle organisation
sociale est en train de naître.
_ La famille, la religion et l'Etat on un pouvoir en déclin.
FERDINAND TÖNNIES propose une distinction entre la communauté et la société : la communauté
est en train de disparaître en laissant la place à la société.
_ La communauté caractérise des relations sociales fondées sur l'affectivité et sur l'esprit de
groupe. Dans ce mode de fonctionnement, les cadres principaux de la vie sociale sont : la famille et
les réseaux locaux de connaissances (voisinage, camarades, commerçants locaux... (Logique de
proximité)).
_ La société caractérise des relations beaucoup plus formelles, plus artificielles et fondées sur
l'intérêt. Cette société est de l'ordre du superficiel, du rationnel et du calcul.
L'urbanisation et le développement de l'industrie sont des facteurs sociologiques majeurs.
DURKHEIM et TÖNNIES notent le déclin du bien communautaire en disant que :
_ L'économie devient le moteur principal de la vie des gens
_ Les intérêts individuels deviennent prédominants
Ces évolutions inquiètent DURKHEIM qui espère que la société pourra rectifier ces défauts.
(il espère la réformer).
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"La sociologie ne vaudrait pas une heure de peine si elle ne permettait pas d'améliorer l'état du
social."
Il espère que les recherches sociologiques permettront de proposer des solutions pour remédier aux
problèmes de l'époque. Il croit que la science (sociologie) peut corriger les maladies sociales. Le
danger principal selon DURKHEIM est l'excès d'individualisme (like Auguste Comte).
A.COMTE : "L'individualisme est la maladie du monde occidental."
E.DURKHEIM parle, lui, d'un culte de l'individu.
Comment maintenir une solidarité ?
Comment éviter l'égoïsme et l'isolement ?
Quelles sont les institutions qui pourraient relier les hommes entre eux ?
DURKHEIM s'interroge sur le désordre et la manière de l'éviter. Comment la société va-t-elle se
débarrasser du désordre ?
Il veut une société harmonieuse, pour cela, le lien social va être pensé comme un enjeu. Dans cette
perspective, c'est le lien social qui fait la société.
Deux obstacles principaux au maintient du lien social :
 Des conflits externes (entre individus et groupes) dus à des différences entre les individus
 Des conflits internes (expressions des pulsions et des passions mettant en péril la cohésion
sociale et fragilise l'ordre social)
Comment concilier l'individualisme et la vie politique? Comment trouver l'équilibre entre l'ordre
social et l'épanouissement des individus?
Pour que l'équilibre social soit réalisé, il faut que chacun soit content (soit content et se contente) de
sa place dans la société.
Il faut que la distribution des professions et la distribution des richesses paraissent justes à chacun, il
faut que chacun ait l'impression d'avoir la place qui lui revient et qu'il mérite.
 MERITOCRATIE
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Acceptation de la contrainte par des individus.
La contrainte selon Durkheim est impérative elle interdit des comportements, elle peut se traduire
par des règles juridiques qui fixent les devoir et les interdits.
La contrainte est liée à la sanction (pénale, juridique...).
Si vous êtes déviant, le regard d'autrui, la moquerie vont fonctionner comme des sanctions sociales.
Elle peut se concrétiser par des pratiques d'exclusion, des mises à l'écart et/ou de discrédit.
C'est parce qu’il y a sanction que nous acceptons la contrainte.
La contrainte est intériorisée, elle apparaît donc comme naturelle, évidente et normale.
Elle apparaît dans les domaines du droit, de la morale, des croyances (religieux), dans la mode, la
consommation ou bien dans les manières de s'alimenter.
Elle réalise la relation entre l'individu et la société, elle rend possible la vie collective et c'est pour
cela qu'elle participe à la construction du lien social.
b) La solidarité



Mécanique : s'applique aux sociétés traditionnelles, non industrialisées, elle
repose sur la similitude des individus et sur celle des activités, elle se manifeste
dans les sociétés où il n'y a pas de spécialisation du travail. Elle concerne les
sociétés où l'individuation est faible, l'intégration au collectif est forte où les
personnes entretiennent des relations fusionnelles et où elles se ressemblent.
Les personnes sont interchangeables.
Organique : s'applique aux sociétés modernes, industrialisées, elle repose sur des
différences fortes entre les personnes, on y trouve des sous-groupes spécialisés
avec une division du travail importante et une forte individuation. Cette solidarité
organique permet aux individus de vivre ensembles malgré leurs différences. Elle
permet également aux individus de vivre ensembles GRÂCE à leurs différences.
Les individus vivent pacifiquement car ils sont interdépendants. La solidarité
organique induit la coopération et la complémentarisation. Les individus
acceptent de faire des compromis car ils ont besoin les uns des autres.
Holisme : La société oriente le comportement des personnes. L’holisme explique
les phénomènes individuels par l'état de la collectivité. Il montre que c'est la
société qui détermine les comportements, elle influe sur les parties.
Pour Durkheim, la société prime sur l'individu, le tout prime sur l'élément : HOLISME.
Holisme : La société oriente le comportement des personnes le holisme explique les phénomènes
individuels par l'état de la collectivité. Il montre que c'est la société qui détermine les
comportements, elle influe sur les parties.
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 Socialisation : elle renvoi à l'ensemble des mécanismes d'apprentissage, elle permet
l'intériorisation des normes et des valeurs véhiculées par la société. C'est par la socialisation
que se trouve garantie la pérennité et la cohésion du groupe.
Il existe différents types de socialisation définis par P.BOURDIEU :
 La socialisation primaire : apportée par la famille
 La socialisation secondaire : apportée par les groupes de pairs et l'école
Le temps fort de la socialisation est l'éducation ; définie par deux composantes complémentaires :
 Dimension orale (ex : au travers des valeurs)
 L'éducation est une transmission : l'éducation, ici, perpétue la société et reproduit le lien
social
Durkheim : L'éducation est "la socialisation méthodique de la jeune génération"
L'éducation est par conséquent un phénomène social, dans chaque société on peut analyser des
méthodes éducatives qui correspondent et qui répondent à des besoins collectifs. C'est pourquoi les
méthodes d'éducation diffèrent selon les sociétés (et selon les époques).
Un système éducatif reflète l'organisation d'une société, il ne fonctionne pas de manière autonome.
Dans la logique de Durkheim (consolidation de la société), le rôle de l'école est fondamental, elle est
un pilier de la société pour resserrer le lien entre l'individu et la collectivité pour réformer la société.
Il réfléchi à l'organisation d'un enseignement laïque, il voit dans la laïcité un moyen de consolider la
solidarité, il pense que la pédagogie est un facteur privilégié d'intégration.
L'hypothèse : les savoirs vont servir de supports à la création d'identités collectives.
Le projet de construction d'écoles publiques est donc à la fois un projet social mais c'est également
un projet politique en lien avec la consolidation d'une société républicaine.
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2) Le rapport individu/société
Max WEBER (1864 -1920) : contemporain de Durkheim.
Il insiste sur la réciprocité des structures collectives et des actions individuelles.
Il étudie comment vivent les gens dans la société, comment créent-ils une relation sociale et
comment ils les interprètent ?
Contrairement à Durkheim, Weber pense qu'on ne peut pas étudier les institutions uniquement de
l'extérieur.
Selon lui, il faut étudier le rapport que les individus entretiennent avec les institutions ainsi que celui
qu'ils entretiennent avec les normes, les lois.
L'individu est un acteur : il est actif dans la société.
L'individu est en interaction avec les autres, avec le monde.
L'objet d'étude de Weber et différent du Durkheimien (le fait social) : c'est l'activité sociale.
Activité sociale : action dotée d'une signification culturelle et d'un sens subjectif. Elle signifie
quelque-chose pou les individus qui l'accomplissent. Elle se rapporte également au comportement
d'autrui et qui est orientée en fonction du comportement d'autrui.
4 catégories d'activités sociales :
 Activité traditionnelle : coutumes et habitudes
 Activité affective : action impulsive dictée par une pulsion émotive
 Activité rationnelle en finalité : action instrumentale tournée vers un but utilitaire ; elle
contient l'idée d'un plan échafaudé ; elle repose sur une mise en correspondance des
moyens ; elle tient comptes des conséquences prévisibles
(Ex : chef d'entreprise organise et fait)
 Activité rationnelle en valeur : conviction qu'on est au service d'une cause qu'on qualifie de
noble ; elle est guidée par des valeurs (préférences morales, religieuses et politiques) ; les
individus y adhèrent
Weber amène dans la sociologie la notion de croyance.
"Si on agit, ce n’est pas seulement parce-qu'on est déterminé par la société, mais c'est également
parce-que l'on croit à la tradition, parce-que l'on croit à des valeurs morales ou parce-que l'on croit à
des idées politiques"
Si on obéit, c'est parce-que l'on croit en la légitimité d'un pouvoir.
Tout pouvoir repose sur la croyance, tout rapport de domination suppose de la part du dominé un
minimum de volonté d'obéir.
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Weber défini 3 types de domination renvoyant à des formes d'obéissance différentes :
 Domination traditionnelle : caractère historique, elle s'inscrit dans une coutume, elle fonde
donc sa légitimité sur l'histoire, la tradition, l'habitude et sur la coutume
 Domination légale (ou bureaucratique) : caractère rationnel, elle s'appuie sur le droit, elle est
liée à la fonction et non à la personne, le peuple obéit car il reconnait la force du droit, de la
légalité
 Domination charismatique : une personne avec une aura exceptionnelle domine les autres,
son pouvoir est fondé sur la force, sa capacité à séduire et sa capacité à entrainer les autres,
l'obéissance du peuple s'appuie sur l'émotion, l'admiration, l'idolâtrie ; les gens obéissent car
ils ont confiance (indépendamment du droit ou de la tradition), ils s'abandonnent
complètement à l'autorité du chef, ce leader peut être un révolutionnaire ou un dictateur
[cf : cours de spé éco terminale]
Cette dernière domination est temporaire. Pour perdurer, elle doit se transformer.
Les individus sont soumis à des contraintes mais ont aussi une autonomie. Ils peuvent avoir
différents modes de pensée, de croyances.
Weber : "La sociologie est une science qui se propose de comprendre par interprétation l'activité
sociale."
Il se distingue de Durkheim par cette définition.
La socialisation ne produit des interactions entre les individus beaucoup plus par les relations que par
l'éducation et les cadres que nous impose la société.
Chaque individu opère des ajustements entre, d'une part, ce qui lui a été transmis (un héritage
socioculturel), et d'autre part, ce qui apprend au cours des interactions, des expériences sociales
(chaque individu est uns synthèse particulière entre le déterminisme à la Durkheim et le libre arbitre
à la Weber.
La pluralité des aspects (des groupes, des individus, des valeurs etc.).
Weber est beaucoup moins ambitieux que Durkheim, il ne cherche pas à construire la sociologie
comme une science.
Comme la réalité sociale est très complexe, on ne peut prétendre en connaître qu'une toute petite
partie.
Chaque époque pose au sociologue des problèmes nouveaux, les transformations historiques
révèlent un questionnement sociologique. Toute connaissance scientifique est appelée à être
dépassée et les chercheurs doivent être capables de se remettre en question.
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Weber s'interroge sur la relation entre la sociologie et la politique.
Il explique qu'il faut bien distinguer la science (sociologie) et la politique (opinion).
Le sociologue ne doit pas utiliser son autorité scientifique pour faire triompher un point de vue
personnel ou pour faire valoir un point de vue partisan.
Il explique que la sociologie ne peut pas avoir une fonction prescrite : la sociologie ne peut prescrire
ce qui est bien ou mal, elle ne dit pas aux gens ce qu'ils doivent faire, elle ne donne pas de leçon. Elle
n'est pas une science prédictive.
Le sociologue doit se contenter de produire de la connaissance.
Weber a fondé la sociologie compréhensive.
L'individu, son activité et sa subjectivité forment l'unité de base de la sociologie compréhensive.
Pour Durkheim, ce qui forme la base de sa sociologie, ce sont des grands concepts collectifs (Etat,
famille, nation etc.).
Weber étudie cela différemment. Il les étudie à partir des relations entre les individus et à partir des
conduites individuelles.
Pour lui, la société n'est ni supérieure, ni extérieure aux individus : elle est construite par les actions
de chacun.
(Ex : droit, rapport à la loi : l'Etat de droit explicité le contenu objectif des lois)
Cela ne suffit pas pour Weber, il faut savoir comment les individus interprètent la loi et comment ils
la mettent ou non en application (comment ils la respectent ou comment ils la transgressent).
Le plus important pour weber c'est donc que ce sont les personnes qui donnent une signification au
droit.
Voilà pourquoi un délinquant serait socialisé (car il vit dans cette société tout en l'enfreignant,
rationalité subjective.
Il y a une stratégie de dissimulation : l'individu montre qu'il oriente son comportement en fonction
de la loi.
On peut donc dire que notre déviant est guidé par une logique cohérente (non dominante).
M. Weber -> LIVRE : L'étique protestante est l'esprit du capitalisme.
Il étudie le capitalisme ainsi que la religion protestante.
Il veut étudier l'influence d'une même religion sur les pratiques économiques.
Il va par ses travaux, établir des relations logiques entre les deux.
A l'époque de Weber, l'Allemagne est en plein développement industriel.
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Il va d'abord construire sa propre définition de capitalisme :
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Le capitalisme moderne se défini en premier lieu par l'importance de la gestion et
par la recherche de la productivité
Dans cette logique, Weber peut être considéré comme rationnel.
Le capitalisme renvoi à une activité rationnelle en finalité : il refuse
d'appréhender le capitalisme à partir d'un point de vue idéologique ; met en
œuvre la neutralité axiologique.
Il ne dit pas si le capitalisme est moralement acceptable ou non, il n'essaie pas de condamner ou de
défendre ce mode de production.
Il se propose d'analyser comment les individus vivent dans le système capitaliste, comment ils se
comportent et à quelles valeurs ils se réfèrent.
Il développe également une perception originale de la religion qui observe les groupes dirigeant les
affaires en Allemagne et il s'aperçoit que les chefs d'entreprise, les cadres techniques de l'industrie,
les détenteurs de capitaux sont dans leur grande majorité des protestants.
(Alors qu'à cette époque, l'Allemagne compte autant de protestants que de catholiques)
Dans un premier temps, M. Weber s'appuie sur les statistiques et remarque qu'il y a une relation
entre appartenances religieuses et stratification sociale.
Sur la base de ces constats, on veut donc montrer comment certains aspects du protestantisme
peuvent engendrer des résultats si importants du point de vue économique.
Question :


De quelle façon certaines croyances religieuses déterminent-elles l'apparition
d'une mentalité économique ?
Pourquoi les Allemands catholiques ne s'appliquent pas de la même manière que
les protestants dans le travail ?
La différence entre catholique et protestant peut être recherchée dans la nature.
Pour le protestant, le métier est plus qu'une vocation, c'est un devoir, ça apporte des valeurs
(épargne, la conscience professionnelle, le refus du luxe).
Sans en profiter à titre personnel.
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C'est une vie d'acharnement au travail.
Ils perçoivent l'activité professionnelle comme une épreuve de la foi.
La valeur du travail n'a pas de place pour les protestants.
La plus grande différence entre les catholiques et les protestants est la confession : les catholiques
peuvent se confesser pour se faire pardonner alors quelles protestants ne peuvent pas et ils doivent
porter cette faute.
C'est par cette conduite exemplaire qu'est le travail que s'expliquent ces résultats.
L'activité la plus quotidienne contient une dimension spirituelle.
Le succès professionnel devient une manière de glorifier Dieu, il n'appartient pas à l'individu.
Ils vont accumuler de l'argent, ils épargnent, ils invertissent.
Ce qui est condamnable pour eux, c'est le repos dans la richesse (oisiveté, fait de gaspiller son
temps).
L'homme a donc des devoirs vis à vis des richesses qui lui ont été confiés par Dieu, il n'en est que le
régisseur des biens qu'on lui a confié et c'est la multiplication dans leurs affaires qui vont dynamiser
le capitalisme.
La religion protestante favorise la coutume individualisante dans le sens où chacun est seul face à
Dieu.
Le capitalisme coïncide avec le bon fonctionnement de la logique protestantiste.
Ce qui intéresse d'abord Weber, c'est ce qui se passe dans l'esprit des individus.
Il étudie d'abord le fait particulier et montre ensuite comment la croyance religieuse a des
implications économiques et sociales.
L'originalité de son travail, c'est de lier un phénomène très général que le capitalisme à des attitudes
individuelles.
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CH3 : La démarche sociologique appliquée à des problématiques actuelles
Questionner les évidences.
1) Questionner le vocabulaire
La jeunesse n’est qu’un mot.
L’âge est-il une catégorie naturelle ?
« Jeunesse » et « âge » sont tellement répandus dans notre vocabulaire qu’on ne pense même plus à
leur signification.
Ils posent un problème de frontière, de défense.
On ne sait pas à quel âge la jeunesse commence ni à quel âge elle fini (idem pour la vieillesse).
La imite entre la jeunesse et la vieillesse varie selon les sociétés et les époques (il y a donc une
variation dans l’espace et dans le temps, selon le sexe également).
C’est plus difficile psychologiquement parlant de vieillir pour une femme que pour un homme :
 Les hommes peuvent en théorie faire des enfants toute leur vie (pas les femmes)
 La perte de la jeunesse est plutôt construite comme un problème féminin
La définition de la vieillesse varie selon les groupes sociaux, la profession :
(Ex : à 60ans, un ouvrier est considéré comme vieux (pas un homme politique).
Les divisions entre les âges sont arbitraires (pas de valeur absolue).
P. BOURDIEU : « On est toujours le jeune ou le vieux de quelqu’un. »
La frontière jeune/vieux est dans toutes les sociétés un enjeu de lutte.
La situation jeune/vieux renvoie à des représentations idéologiques :
(Ex : les vieux peuvent monopoliser un pouvoir dont les jeunes sont écartés en raison même de leur
jeunesse)
La division jeune/vieux renvoie donc à une question de pouvoir car elle impose des limites, elle
impose un ordre social où chacun doit tenir sa place
L’âge devient un critère de placement de l’individu dans l’espace social.
La jeunesse et la vieillesse ne sont pas des données.
Elles sont des évidences naturelles ; elles font l’objet de constructions sociales.
Parler de jeunesse générale, c’est commettre un abus de langage qui occulte la réalité sociale.
Regard critique, on regarde les choses de loin, prise de distance.
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Comment a été construite cette catégorie de la jeunesse ?
A quoi ou à qui sert-elle ?
Dérive de l’adolescence sur la base de la différence entre les classes populaires et les classes
bourgeoises :
la jeunesse de repère principalement en fonction des catégories sociales.
Le monde ouvrier est ouvert sur l’extérieur, il est proche de celui des adultes, c’est un monde
structuré par le travail et où le temps de scolarité est très réduit.
Les enfants d’ouvriers ne connaissent donc pas de période intermédiaire entre l’enfance et l’âge
adulte.
Cette période intermédiaire existe pour les enfants des classes bourgeoises.
C’est donc dans ces classes bourgeoises qu’apparaissent les notions de jeunesse et d’adolescence.
Le changement du statut de l’enfant nécessite un changement dans son globe.
L’école est une bulle, un univers différent du monde des adultes.
On peut parler d’un isolement social plus marqué de la jeunesse.
L’école est structurée en niveaux (primaire, collège, lycée).
Ces niveaux scolaires créent des catégories d’âge et délimite des populations particulières.
La scolarité prolongée retarde le passage à l’âge adulte (GILAIN GILAIN).
La scolarité place les enfants sous la dépendance morale et financière des parents.
Les jeunes bourgeois sont très contrôlés par leur famille (ex : mariage 16ème siècle).
Crise d’adolescence :
 Pour la bourgeoisie, la crise d’adolescence renvoie à un âge et à un type de population dont il
faut se méfier (l’enjeu étant de contrôler des jeunes et de les encadrer)
 Pour les ouvriers, la crise d’adolescence renvoie pour l’instant au néant (car ils ne sont pas
concernés)
La crise d’adolescence est un phénomène social qui s’est construit historiquement et
sociologiquement.
Le conflit parent/enfant né dans la bourgeoisie et se transfère dans les classes ouvrières.
L’encadrement et la socialisation de la jeunesse ont constitué une préoccupation majeure à partir du
moment où la jeunesse devient une catégorie reconnue.
Elle devient une cible pour des interventions sociales diverses et variées.
Ce sont les catholiques qui, les premiers, essaient de traiter la question juvénile (notamment dans la
seconde moitié du 18ème siècle).
Les patronages (catholiques) accueillent la jeunesse ouvrière et remplissent plusieurs fonctions :



Ils apportent des conseils
Ferveur religieuse
Formation
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L’objectif est d’imposer un modèle d’harmonie entre les classes sociales.
JOC, Jeunesse Ouvrière Chrétienne : 1936.
La société de consommation émerge, la jeunesse est récupérée par les publicitaires, industriels dans
le domaine de la musique des vêtements et la TV, l’alimentation.
Les hommes politiques, les professionnels des médias, les publicitaires etc., ces acteurs sociaux ont
intérêt à ce que la jeunesse existe :
 Cet intérêt est marchand
 Cet intérêt est électoral
 Cet intérêt est idéologique
Pour donner plus de force à cette catégorie, on va lui donner une image homogène et on gomme les
différences.
D’un point de vue sociologique, ça n’est pas acceptable.
La jeunesse est divisée par des différences de classes sociales, elle se caractérise par des différences
de statut au regard de la vie active.
La jeunesse n’a pas le même vocabulaire, différences de loisirs, de pratiques culturelles et au niveau
des goûts musicaux.
L’idée de jeunesse est le produit de mouvements sociaux.
Pour certains acteurs, il est nécessaire de s’intéresser à la jeunesse.
Création des universités de province.
Dans ce contexte de développement, l'université a connu une diversification des filières et des
diplômes délivrés.
En cette fin de 19ème, on va structurer l'université en nommant des maîtres de conférences pour
faire des enseignements.
Fin 19ème la Sorbonne utilise le mot « étudiant ».
Le droit et la médecine font parti de cette université, ce sont les disciplines nobles (regroupe la
majorité des étudiants).
Ce n'est qu'au 20ème siècle que les facultés de science et de lettre montent en force.
Certaines filières vont se masculiniser et d'autre se féminiser.
Les universités provinciales permettent aux étudiants d'habiter chez leurs parents. Cela provoque
une décohabitation. Les étudiants des provinces vivent plus dans un appartement que chez leurs
parents. Autonomie résidentielle reste tout de même partielle.
On trouve des inégalités selon les origines sociales :


les étudiants issus de famille de professions libérales et de cadres supérieurs
s’orientent vers les filières scientifiques
les étudiants issus des classes populaires s'orientent vers des classes littéraires et
des IUT.
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Les étudiants se différencient également par leur projet. Un étudiant sur deux n'a pas d'idée précise
sur l'emploi qu'il veut occuper après ses études. Le projet se construit au fur et à mesure des études.
Globalement, on peut dire que les études on un effet protecteur sur le chômage.
François Duvet avait fait un article : Dimension et Figure de l'Expérience Etudiante dans l'Université
de Masse.
Le rapport aux études peut se décomposer en trois grandes fonctions, pour lui, qui sont attribués au
système universitaire :
 Professionnelle : permettant l'acquisition d'une qualification qui trouvera une valorisation
sur le marché du travail. Objectif de professionnalisation
 Intellectuelle : renvoyant au contenu des études, à l'accomplissement individuel, à l'esprit
critique, à la créativité
 Sociale : la découverte des règles qui régissent l'université, l'indépendance relative à la
socialisation et l'apprentissage de la hiérarchie
→ A partir de ces trois dimensions, François Duvet distingue différents types d'étudiants.
3 types de profil (+ 1) :
1er profil : l’étudiant qui va valoriser les 3 dimensions : intellectuelle, sociale, professionnelle.
Il a un projet professionnel lorsqu’il commence ses études.
Il ne néglige pas sa sociabilité autour des études.
(Ex : étudiant en médecine : fort capital culturel, soirées ++, bon social).
2ème profil : l’étudiant qui valorise la dimension intellectuelle, professionnelle, ils ont un projet, ils
s’intéressent à leurs cours
Mais ils ne sont pas bien intégrés à la vie sociale étudiante.
(Ex : étudiant arrivant en fin de parcours universitaire (Ex : Master))
3ème profil : des étudiants qui valorisent leur carrière et qui sont socialement bien intégrés.
Mais qui exprime un faible intérêt pour l’accomplissement intellectuel.
(Ex : Etudiants en IUT)
4ème profil : des étudiants qui ont un objectif professionnel bien affirmé.
Mais qui on un faible degré intellectuel et une faible dimension sociale (GILAINNNNNNNN !!).
Cela nous invite à considérer avec beaucoup de prudence les discours qui mettent l’accent sur
l’homogénéité sur la jeunesse.
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Les étudiants occupent fréquemment des situations de transitions :
 Transition entre la maison familiale et le logement indépendant
 Transition entre l’autonomie financière et la dépendance économique à l’égard de la famille
 Transition entre les études et le monde du travail
L’étudiant peut donc se développer dans toutes les catégories sociales y compris les classes
supérieures.
Les relations entre l’étudiant et les parents restent fortes, elles ne sont pas remises en cause.
Ils ont un dialogue assez facile et partagent avec eux un certain nombre de valeurs.
(Ex : les ¾ des étudiants disent qu’ils ont les mêmes idées que leurs parents)
Le personnage de l’étudiant moyen n’existe pas dans la société. C’est une image trompeuse. C’est un
lieu commun qui n’a pas de fondements.
Il y a des inégalités à l’intérieur des catégories étudiantes.
2) Questionner les opinions communes
Constat : dans notre société, de nombreux phénomènes sont réduits à des images.
Les médias favorisent la consommation de l’image.
Le pouvoir politique est de plus en plus dépendant de l’image (Ex : JT 20h, propagande etc.).
On subit une surinformation qui tue l’information.
Les individus reçoivent une multitude d’informations et ne peuvent pas les trier. Ils ont parfois du
mal à démêler le vrai du faux. Pour séduire le public les médias utilisent la mise en scène, la
dramatisation.
Il est de plus en plus difficile de prendre de la distance vis-à-vis de la dramatisation.
De plus, il devient compliquer d’identifier le réel (Ex : Photoshop & Co.).
Il ne faut pas oublier que l’image n’est pas le réel. C’est un simple fragment de la réalité. Elle est
obligatoirement sélective. Une image peut se truquer, se transformer, on peut retoucher des photos.
 Les médias transforment notre rapport à l’espace et notre rapport au temps.
Il est donc important de prendre du recul.
Sur la Télévision, P.BOURDIEU, 1996 :
On peut faire un constat : celui de l’augmentation du pouvoir des journalistes et des médias.
Il est difficile pour les individus de se passer les informations télévisées, de la presse écrite (même si
elle est en chute libre).
La TV a un monopole sur la formation des cerveaux d’une partie très importante de la population.
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La TV est dominante de manière symbolique (elle signifie quelque-chose).
Le PT permet une grande maîtrise du temps. Les journalistes peuvent se déplacer très vite, réaliser
des reportages sur le vif et en direct.
Cette rapidité pose des problèmes quand à la pratique professionnelle des journalistes (pas le temps
de prendre de la distance, pas le temps de réfléchir (« dans l’urgence on pense mal »).
Patrick CHAMPAGNE : « Les journalistes sont plus acteur que témoins des évènements qu’ils
couvrent. »
Leurs interventions peuvent influer sur le déroulement des phénomènes.
La médiatisation fait donc partie de l’évènement mais peut aussi le créer.
Les impératifs commerciaux sont de plus en plus pesants.
On note une augmentation de la concurrence entre les chaînes.
Pression de l’audimat.
C’est un univers très contraignant pour les journalistes.
Pourquoi certains sujets sont traités ?
Pourquoi d’autres échappent à la médiatisation ?
« Tous les drames ne sont pas médiatisés. »
Certains problèmes sociaux ne sont traités qu’à partir du moment où ils sont négatifs.
Quels sont les critères ?




Les faits qui présentent un caractère excessif
Les faits morbides
Les faits rares
Les faits choquants
Les faits parlant à notre émotion.
P.BOURDIEU « Les faits divers font diversion. » ils détournent l’attention de faits plus graves.
Le fait divers réduit la vie sociale à l’anecdote.
Il ne s’agit pas de personnaliser la critique du champ médiatique, il s’agit d’en faire une simple
critique.
Être soumis à la loi du marché, c’est être soumis à la loi du plus grand nombre. S’ils veulent exister, ils
doivent attirer le plus de personnes. Il faut donc aller dans leur sens et leur donner ce qu’ils veulent
entendre et voir.
« Un journal ne peut pas durablement aller contre l’opinion de ses lecteurs. »
Les journalistes produisent par conséquent une analyse qui correspond à ce qu’ils pensent être
l’opinion publique.
P.BOURDIEU dit que les journalistes sont autant manipulés que manipulateurs.
Le critère du choix des contenus télévisés est donc COMMERCIAL.
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La construction sociale.
La télévision déforme notre appréhension de la société.
On a l’impression que l’évènement ne dure que le temps de la spécialisation.
(Ex : la pauvreté ne s’arrête pas en fonction des saisons)
A partir des années 80, on parle de Malaise des banlieues.
Ce qui change, c’est l’accomplissement des actions populaires (voitures volées etc.).
Affrontements entre jeunes et la police…
Le fait de ne pas médiatiser les sujets dits : « no earn » entraine une certaine exclusion.
La banlieue cristallise un ensemble de peurs contemporaines liées à l’urbanisation mal contrôlée, à
l’exclusion etc.
Les journalistes vont avoir tendance à se copier les uns les autres.
P.BOURDIEU appelle cela : la circulation circulaire de l’information.
Cela empêche toute créativité.
1946 : on compte 203 titres de presse écrite, presse nationale, presse régionale.
1995 : on tombe à 67 titres.
La presse écrite et donc de plus en plus dépendante de la télévision.
(Ex : place réservée à la Tv dans la presse écrite)
La production culturelle est donc à la fois aliénée et aliénante.
3) Interroger les catégories
L'exemple de la rumeur :
 la rumeur est le plus vieux média du monde. Edgar Morin a traité de cela dans un ouvrage. Il
s'intéresse à la rumeur d'Orléans en 1969. Cette rumeur disait que 26 jeunes filles où
femmes avaient été enlevé dans des cabines d'essayages chez des commerçants juifs
d'Orléans.
« La rumeur est un bruit qui court dans un groupe où dans une foule où dans un pays. Elle porte des
informations vraies où fausse qui se transforment en les transmettant. »
La rumeur a plusieurs caractéristiques :
* elle est liée à l'actualité du moment
*elle se distingue du conte et de la légende car elle ne traite pas d'éléments passés
*elle est liée à la croyance
* la rumeur n'existe pas si personne n'y croit. Elle cherche a convaincre
* elle est colportée de personnes en personnes
* chaque porteur de l'information la retransmet à d'autres: on parle d'effet boule de neige qui
diffuse l'information au sein du corps social
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* la rumeur ne repose sur aucune preuve tangible. Elles divulguent des informations qui n'ont pas
été vérifiées. Elle est insidieuse. On parle même de marché noir de l'info.
Morin analyse donc une rumeur à Orléans en 1969. La rumeur dit que 26 femmes ont disparu en
essayant des vêtements. Elles ont été droguées par piqûres et envoyées à l'étranger pour la traite
des blanches. A Orléans une centaine de commerçants juifs seraient concernés.
Morin va donc étudier le phénomène de la rumeur en allant sur le terrain avec une équipe mixte. Il
veut recueillir le plus grand nombre de témoignages. Les chercheurs rencontrent :
* les personnes à responsabilité publiques: les élus politiques locaux
* les habitants, les étudiants, les vendeuses des magasins.
Les chercheurs se fondent dans la ville.
La rumeur se propage car il y a des groupes meilleurs conducteurs que d'autres. Certains groupes y
croient alors que d'autre non. Elle prend naissance chez les jeunes filles qui bavardent entre elle. Elle
se développe dans le milieu clos du lycée.
La rumeur se répand quand la chaîne d'informations n'est ni trop longue ni trop courte. On ne
connaît pas l'informateur personnellement mais on connaît une personne qui le connaît.
La force vient de la confiance en l'information pas de sa rationalité. L'enjeu c'est donc le lien social
entre les personnes qui s'échangent l'information.
La rumeur n'arrive pas de l'inconnu. Elle est transmise par des proches pour qui le facteur affectif et
le facteur confiance est fort. Ainsi on ne peut soupçonner les proches de mentir. Elle se développe
donc contre toute logique car la presse locale ne signale aucune disparition, la police n'intervient pas
non plus. L'équipe reconstitue le circuit de circulation de la rumeur. La rumeur par des milieux
populaires pour aller vers les milieux aisés. La rumeur produit des effets concrets donc elle est
efficace.
Elle est efficace quand elle véhicule des informations extraordinaires et sensationnelles. Elle
renouvelle les conversations banales, elle séduit car elle brise la routine. Elle frappe les imaginations.
Elle fait appel à l'émotion. La rumeur concerne les jeunes filles perçues comme des personnes
fragiles. L'existence d'une victime faible et vulnérable augmente la force de la rumeur. Elle dessine
un schéma manichéen: elle oppose des victimes sans défenses à un agresseur.
Elle vise un bouc émissaire, ici le commerçant juif. La société a un bouc émissaire quand elle a des
difficultés et qu'elle est angoissée.
Le pouvoir de la rumeur repose sur la répétition. Plus un grand nombre d'individus croient, plus la
rumeur est crédible; Quand tout une ville raconte la même chose, c'est qu'il y a une part de vérité. Le
rôle du sociologue est de démontré cela.
Dans la rumeur d'Orléans, l'accord commun est la pire des peurs car on a toujours tendance à penser
que le la majorité à toujours raison.
La rumeur est efficace car elle ne se présente pas comme tel. Elle avance masquée. A l'inverse, si on
désigne une information comme étant une rumeur, cela tue l'effet de la rumeur. La rumeur doit avoir
l'apparence d'une information véridique.
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Par ailleurs pourquoi s'est-elle développée à Orléans en 1969?
C'est en mai 1969, il y a l'héritage de mai 1968 qui a fait très peut aux anciens et aux classes aisées.
La bourgeoisie traditionnelle a perdu du pouvoir après mai 1968. Elle cherche de nouveaux repères.
La rumeur a été révélatrice du malaise de la bourgeoisie.
La rumeur désigne des jeunes filles. Mai 1968 a fait naître l'émancipation des femmes or la rumeur
permet un retour en arrière. Alors que les jeunes filles veulent la liberté, la rumeur les rend
vulnérable. La rumeur permet de restaurer un ordre moral. Cela a marché à Orléans car c'est proche
de Paris.
La rumeur a une cause sociologique. Elle se développe selon une certaine logique.
CH4 : Trajectoires et groupes sociaux
1) La place de l’éducation
Négation entre l’individu et la société.
La famille est un lieu de socialisation.
Elle protège l’individu, on peut la définir comme une institution qui contribue au fonctionnement du
collectif.
La sociologie de la famille occupe une place prépondérante.
Notre histoire personnelle est obligatoirement une histoire familiale.
Lorsque l’on étudie la famille, on est soumis à l’illusion de la transparence : nous pouvons avoir
l’illusion que nous savons des choses sur la famille mais cela relève des connaissances ordinaires et
non scientifiques
 il y a un risque de confondre les deux, risque de projeter des sentiments sur l’objet de la famille.
Il faut rester objectif par rapport à sa propre expérience, il faut travailler sur la prise de distance.
C’est la relation entre la vie privée et la vie collective.
Il faut lutter contre une certaine prénotion.
La famille est traversée par le social, elle est en permanence au contact de la société.
Ex : question de l’Etat dans notre société, par le biais des administrations publiques s’occupe de la
famille (CAF, CNAV, alloc familiale, alloc logement etc.).
Il reconnait et identifie certaines formes de famille.
Ex 2 : la place de la loi : la loi organise des relations entre les conjoints (lors d’un divorce etc.).
Retracer l’historique de sa propre famille, c’est presque retracer l’historique de la société elle-même.
Avant le 18ème siècle, la conception de la famille laisse peu de place à l’individu.
C’est le père qui est la figure dominante ; figure d’autorité.
On peut donc parler d‘un modèle autoritaire qui se reflète à d’autres niveaux de la société (Ex : les
enfants doivent obéissance au père comme les sujets la doivent au roi).
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On peut donc dire que la famille est la cellule de base d’une société qui fonctionne à partir de la
relation protection/obéissance.
Que la contrainte soit familiale, politique ou sociale, cette même contrainte reste force.
Tellement forte qu’elle ne permet pas l’expression individuelle.
Début de changement avec les philosophes des lumières.
Ces philosophes réfléchissent à un nouvel ordre social.
Niveau familial, niveau politique et niveau global.
Dans ce projet, il faut valoriser le rôle des individus pour accéder au bonheur individuel.
L’idée du bonheur individuel devient progressivement plus forte que les impératifs du devoir défini
par les institutions.
La conquête du bonheur devient plus importante que la résignation.
[…]  (Pas bien, faut suivre !!)
Dans la seconde moitié du 19ème siècle, 2 grands mouvements transforment la société :


L’urbanisation
La révolution industrielle
Cela a modifié la question familiale et elle l’a reformulée.
 1er intervenant sur la famille : niveau de l’usine avec le paternalisme :
se propose de calquer la société industrielle sur le modèle de la structure familiale dans un
système paternaliste, les relations entre les ouvriers et les patrons sont interprétées en
terme d’autorités paternelles
l’Etat avec la politique familiale :
Ex : prise en charger patronale du logement
Le patron peut intervenir sur l’éducation en prenant en charge l’éducation des enfants de ses
ouvriers (écoles d’usines ; fidéliser les familles (donc les salariés), les enfants intériorisent
très tôt la culture de l’entreprise)
Les épouses des patrons participent à la vie de l’entreprises (like patronnesses ; assistantes
sociales)
 2nd intervenant sur la famille : l’Etat se donne le rôle de protéger la famille
Ex : il intervient sur la limitation du temps de travail des femmes et des enfants
Avantages financiers accordés aux familles nombreuses
La famille fait l’objet de beaucoup d’attention car elle est perçue comme un gage de stabilité
Elle est construite comme un fondement de l’ordre
Elle a deux rôles principaux :
o Socialiser les individus
o Reproduire les structures globales de la société
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Diminution de l’intérêt porté à la famille jusqu'aux années 70.
A partir des années 70, le sujet de la famille est de nouveau inverti par les chercheurs.
Elle apparaît alors comme une institution en crise et redevient pour cette raison un objet d’étude
pertinent.
La sociologie de la famille se développe dans des périodes marquées par un sentiment de rupture.
1965 correspond à un choc démographique tous les indicateurs démographiques traduisent un
changement majeur.


1er indicateur : chute de la fécondité :
o Volet strictement quantitatif : diminution des naissances
o Volet qualitatif : report des naissances (les femmes font des enfants de
plus en plus tard)
nd
2 indicateur : on constate une augmentation significative des mères âgées
Dû à l’accès des femmes à la scolarisation, elles sont de plus en plus à travailler (à
avoir une place dans le monde du travail)
Les mariages sont moins nombreux, sont plus tardifs, on constate une hausse régulière de l’âge du
mariage.
Parallèlement à ce décalage, on voit se multiplier des cohabitations hors mariage (concubinage ou
vie maritale).
Dans la même logique, on remarque une très forte progression des naissances hors mariage.
La cohabitation du couple n’est plus seulement une étape qui précède le mariage, ce n’est plus
uniquement un mariage « à l’essai », elle représente un autre mode de vie relativement autonome.
Elle peut même traduire un refus du mariage pour une faction de la population.
Rôle important des femmes par rapport au mariage, ce sont elles qui le plus souvent refusent le
mariage (logique non ?) :
 Accès à la contraception
 Le travail salarié
 Allongement des études
Liberté de choix dans leur mode de vie.
A l’inverse, le mariage reste une institution protectrice.
Plus les femmes sont diplômées et elles se marient tard (ou pas du tout) ou elles ne le sont pas
beaucoup et se marient généralement rapidement.
Augmentation des divorces et des séparations (1mariage sur 3 = divorce (en moyenne)).
Le mariage devient plus rare et plus fragile.
Il y a aussi l’augmentation des familles monoparentales (années 1970 et se confirmant dans les
années 1980).
On voit se constituer une vraie catégorie sociologique : la catégorie des familles recomposées, de
plus en plus nombreuses en raison de la fréquence et de la précocité des divorces.
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Ex du beau père : il arrive fréquemment que l’enfant soit séparé au quotidien de son père biologique
et le compagnon de la mère.
Il se retrouve alors avec deux figures masculines.
La multiplication des familles recomposées pose la question de la place des hommes dans la famille
car le droit de garde des enfants est le plus souvent accordé aux femmes, aux mères  les hommes
voient occasionnellement leurs enfants, on peut donc dire sur la base de cet exemple qu’à notre
époque, la continuité de la famille est assurée par les femmes alors que le statut des hommes à
l’intérieur de la famille est fragilisé.
On assiste donc à une diversification des formes familiales, la vie conjugale et la vie familiale ne se
définissent plus uniquement en fonction du mariage, les modes de vie évoluent mais les valeurs se
maintiennent.
Malgré l’augmentation des divorces le couple reste une référence centrale dans la vie des individus :
les personnes expriment toujours le désir de vivre en couple (mais sous des formes différentes
qu’auparavant (ex : elles ne veulent pas passer par le mariage)).
Les gens sont habitués à la précarité de la durée de vie du couple.
A partir de ces exemples, d’une part il est incontestable que l’institution familiale traditionnelle est
en crise. D’autre part, l’habitus fait qu’on restera très attaché à la famille.
On peut donc dire que la valeur famille n’est pas en crise.
C’est la famille traditionnelle qui est en crise.
On peut faire le constat d’un double mouvement qui marque la famille au cours du 20ème siècle :
 Un mouvement de privatisation : dû à une valorisation des relations inter personnelles, la
famille devient un refuge où les personnes pensent pouvoir protéger leur individualité
On note un point de plus en plus important de l’affectif dans les relations familiales :
autrefois, la 1ère fonction de la famille était de maintenir/transmettre des biens matériels. La
famille était une communauté : chacun devait se conformer à l’ordre du groupe et aux
normes collectives
La famille d’aujourd’hui permet un certain individualisme (cad que la vie de famille n’est
acceptée par les individus que si il y a une contrepartie, que si l’individu y trouve un
épanouissement : elle doit offrir un cadre épanouissant tout en respectant l’indépendance
de chacun)
On retrouve les mêmes attentes à l’égard du couple contemporain
 Mouvement de socialisation : l’intervention de l’Etat sur la famille a augmenté au cours des
années car :
o contrôle les familles (à travers la protection sociale de l’enfance)
o soutient des familles les plus vulnérables
o il régule les membres de la famille
Tension entre le public et le privé, on constate sur le long terme une diminution de la taille des
familles et une limitation du nombre d’enfants.
Place de l’enfant dans la famille : diminution de la taille des familles et limitation du nombre
d’enfants.
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Place de l’enfant dans la famille :
Dans cet univers privé, l’enfant est roi, on peut dire.
La pression parentale sur les enfants devient une pression pathogène.
La famille moderne est à la fois une famille éducative et une famille sentimentale ; on retrouve ce
sentiment là dans les résultats scolaires.
L’enfant et la vie familiale sous l’ancien régime montre qu’à partir du 17ème siècle les jeunes enfants
commencent à être traités comme des individus à part entière.
Dans les milieux bourgeois, on prend conscience qu’il y a une personnalité enfantine ; on va donner
une place particulière à l’enfant, lui donnant une identité particulière ; le distinguant des autres
catégories d’âges.
L a modernité du sentiment de l’enfance correspond à un resserrement de la famille sur le couple
dans une période où la sociabilité communautaire est en voix de diminution.
2 sentiments émergent :
_ Le sentiment de l’enfance, valorisation du sentiment amoureux :
L’enfant est dans ce contexte désiré et considéré comme un prolongement du couple.
Il est survalorisé, très fortement investi par ses parents.
Les parents attendent qu’il reproduise le modèle familial ou qu’il réussisse.
Articulation étroite entre les stratégies éducatives et les stratégies de reproduction sociale.
L’Etat se préoccupe du problème de la mortalité infantile : l’enfant apparaît donc comme un bien
national qu’il est important de préserver (futur soldat, futur travailleur).
L’enfant fait donc l’objet d’une prise en charge collective.
L’Etat intervient donc pour lutter contre l’infanticide des enfants illégitimes, l’abandon.
Il intervient également dans des campagnes (ex : stérilisation des biberons).
 Puériculture : contrôle médical et par la même, contrôle de l’Etat.
L’Etat intervient également au niveau de l’école : quel que soit le niveau social, l’école exerce son
influence.
On assiste donc avec le développement de l’école à un partage des responsabilités éducatives entre
la famille et le milieu scolaire.
L’émergence de la famille moderne est donc inséparable de la modernisation.
L’école forme l’enfant, le conditionne et le prépare à la vie. On voit donc se diffuser une
préoccupation pour l’éducatif.
L’Etat intervient sur l’action de la famille par de multiples actions : lois.
Ex : responsabilité parental.
Il intervient également à un niveau économique.
L’Etat intervient également au niveau institutionnel.
Ex : système de garde permettant au maire d’aller travailler.
Il rempli une fonction de contrôle.
Ex : vérifie si les membres les plus vulnérables de la société.
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Autonomie de la famille contemporaine par rapport à la parenté :
La famille telle qu’on l’observe today est une famille conjugale (built autour d’un noyau principal qui
est le couple).
Cette dépendance nouvelle entre les enfants et les adultes se traduit par une discontinuité repérable
par ex : à travers le nom d’un enfant.
Le choix public devient donc un choix public individuel vis-à-vis de l’appartenance familiale.
Déclin très fort de la proximité géographique entre les enfants et les parents.
Mais, ces relations n’ont pas disparu, elles ont seulement changé de nature, mais elles existent
toujours.
Elles se manifestent autrement.
Today, cela s’enracine dans des échanges de b & s (don ou prêt d’argent directement d’une entité à
une autre (dans la famille)).
2 types d’aides :
 Aide de subsistance : qui permet le maintient du cours de la vie normal, pallier aux difficultés
imprévues
 Aide de promotion : vise à l’amélioration du statut (beaucoup plus fréquente dans les classes
moyennes)
Principes de la parenté :
 Respect de l’indépendance : les parents ne doivent pas intervenir dans la vie des enfants
adultes (pas intrusif)
Le système d’aide doit préserver la place des parents et celle des enfants adultes
 Réciprocité sur le long terme : les 2 générations doivent trouver leur intérêt dans les
échanges de services
 Sélectivité : les relations d’aide sont parfois privilégiées (ex : help to familly)
La définition des réseaux de parenté est restreinte et les individus opèrent un tri à l’intérieur
de la famille
Lorsque la femme travaille et a des enfants, la fille peut l’aider dans la famille.
Vie de famille = pilier important de la vie de famille.
Il faudrait parler de sociologie des familles car la famille peut prendre des formes différentes selon
les époques, et les pays.
Le modèle traditionnel éclate, se disperse ; l’ordre des cycles familiaux est renversé.
L’éducation est un devoir d’Etat car l’Etat a l’obligation de donner une forme morale et de former les
jeunes.
L’école est construite comme un élément primordial de la cohésion sociale.
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L’Etat a une fonction de socialisation, d’intégration et de travail.
 Augmentation rapide des effectifs au collège et au lycée, augmentation globale de la qualification.
Les sociologues s’interrogent sur l’égalité des chances des enfants à l’école.
C’est une démocratisation de l’école.
On a un regard globalisant de l’école.
Baisse d’intérêt en termes d’égalité.
2) La mobilité
Etudier comment se transmet le statut social entre les générations.
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CH5 : Espace social et styles de vie
1) Cultures populaires
Il s’agit d’interroger les différents regards.
On analyse les cultures populaires
4 types d’erreur de perception
 Misérabilisme : c’est insister sur la misère des catégories populaires, cela consiste à mettre
en évidence toute la difficulté, les problèmes
Cette vision insiste sur le fait que les catégories populaires ont toujours moins que les
autres :
o Capital culturel
o Capital économique
o Capital traditionnel
o Capital social (dimensions qualitative et quantitative)
On appelle cette vision légitimiste : il y a une légitimité culturelle (culture bourgeoise
savante)
Le légitimisme revoie à un terme de domination distinguant des catégories dominantes et
des catégories dominées
 Populisme : dans la vision populiste le peuple possèderait des vertus que l’on ne trouve pas
dans les autres catégories sociales (ex : solidarité, authenticité, sincérité, bon sens populaire
se trouvent dans la classe populaire mais pas dans la bourgeoisie)
Culturalisme : autonome, vis-à-vis des classes supérieures
 Ethnocentrisme de classe (avec Claude LEVI-STRAUSS) :
« le barbare, c’est d’abord celui qui croit à la barbarie »
« nous ne pouvons pas juger autrui en fonction de nos propres valeurs »
 Militantisme : défense de la classe ouvrière, il ne faut pas confondre la science et la politique
Ici, le sociologue à tendance à prendre la défense des catégories dominées, il peut parler en
leur nom en fonction de ce qu’il suppose être leurs intérêts
Le risque pour un sociologue est de s’exprimer à la place d’une population dont il ne partage
pas les conditions d’existence
LOUIS CHEVALLIER : Classes laborieuses, classes dangereuses
Dés le 19ème siècle, la classe ouvrière est synonyme de misère et de danger social
Ses travaux renvoient à des représentations et reflètent un imaginaire collectif puissant
o
o
Chômage conjoncturel (lié à la crise économique)
Chômage saisonnier (lié au rythme d'activité)
Il n'y a pas de politique sociale globale qui permettrait d’accorder des aides en cas de chômage etc.
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Question du logement :
Le logement reflète la condition de vie des ouvriers.
Sur le plan conceptuel : séparation de l’espace urbain en fonction des différentes catégories sociales.
Face à ce rapport de la pauvreté, on commence à faire des enquêtes sociales : Villermé :
enquête de 1840 : tableau de l’état physique et moral des ouvriers cette enquête dresse des constats
alarmants sur la classe ouvrière (santé des enfants usés par le travail)
Son enquête va favoriser le vote de la première loi sur la réduction du travail des enfants
Au19ème siècle, la classe ouvrière renvoie une image avilie, délabrée, précaire.
Il y a un intérêt de plus en plus grand pour les statistiques qui deviennent un outil de gestion du
social.
La misère fait peur car la précarité et la faim peuvent pousser la population à se révolter.
Les classes dirigeantes craignent les revendications et les violences la peur sociale et la peur politique
se combinent (ainsi que la peur biologique : logements insalubres les ouvriers sont particulièrement
touchés par les maladies, notamment par les maladies contagieuses).
Les membres des classes dirigeantes craignent les épidémies (ex : 1832 : épidémie de collera, les
membres de la bourgeoisie prennent conscience que pour s’en protéger, ils devront améliorer l’état
de santé des ouvriers).
La fin du 19ème siècle est marquée par la naissance des banlieues (notamment en régions
parisiennes).
Les entreprises métallurgiques et chimiques qui se créent s’implantent donc dans les banlieues
(Aubervilliers et Saint Denis).
Les ouvriers qui vivaient dans certains quartiers populaires de Paris commencent donc eux aussi à
s’installer en périphérie.
 Progressivement, les classes populaires quittent le centre des villes qui sont alors
appropriées par les classes moyennes et par les classes supérieures
C’est ce que l’on nommera plus tard le processus de GENTRIFICATION
On peut dire qu’il y a une division en 3 grandes catégories :



Les ouvriers qui utilisent le savoir faire et qui se réfèrent à des valeurs
professionnelles et traditionnelles (ouvriers de la soie, du verre)
Les ouvriers de la grande industrie (ex : métallurgie)
Le prolétariat rural (ouvriers paysans)
La période de l’après-guerre va apporter des avantages sociaux aux ouvriers.
En effet, dans les années 1950 à 55, le travail ouvrier se caractérise encore par un nombre élevé
d‘heures de travail, par l’insécurité de l’emploi, et par l’insuffisance des salaires.
On note dans cette période un déséquilibre entre les salaires et les prix.
Les salaires en parvenant pas à rattraper les prix.
La conjoncture sociale et économique est défavorable aux ouvriers qui vont faire plusieurs grèves au
cours des années 1950.
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Les conditions sont difficiles, notamment en ce qui concerne le logement.
Elles vont s’améliorer à partir de 1955 et plus encore dans les années 1960, malgré cette
amélioration, les inégalités entre les ouvriers et les catégories sociales supérieures restent
marquées.25
Le mouvement de mai 68 est un mouvement de révolte auquel les étudiants prennent part.
L’histoire de la catégorie des ouvriers a contribué à la l’évolution d’une culture particulière, culture
que nous allons maintenant étudier.
 Le foyer et le groupe familial
A la base, le style de vie populaire on peut mettre en évidence le goût du concret et l’attachement au
goût du local. Ces valeurs se manifestent dans l’importance qui est accordée au lien domestique et
aux relations de loisir.
Le foyer et la famille sont des valeurs centrales. On peut remarquer la prédominance de ces valeurs.
La famille est le lieu privilégié du centre structurant de la vie quotidienne.
Cette pratique s’explique par une dimension culturelle (attachement au foyer) mais elle s’explique
également par des contraintes (économiques).
La famille est un lieu d’autonomie, c’est un refuge dans une société qui est soumise aux contraintes
du travail.
Plusieurs auteurs sociologiques (ayant des méthodologies différentes) ont évoque l’importance de la
maman :
NOBERT ELIAS : Logique de l’exclusion
HOGGART : Culture du pauvre
OLIVIER SCHWARTZ : Le monde privé des ouvriers
Enquête de terrain sur les familles pendant 5 ans (85-85) dans le nord de la France.
A essayé de repérer les courants caractéristiques de leur culture.
Il montre que les enfants, même adultes, reviennent très régulièrement au foyer parental.
La mère est le rouage principal de la structure familiale.
Elle est représentante de l’autorité dans la famille. Elle apporte la protection à l’ensemble des
membres de la famille. Elle est encore plus précieuse dans le milieu ouvrier car c’est le milieu le plus
touché par la précarité.
C’est elle qui assure le quotidien, la continuité du foyer, les difficultés financières (budget), les
relations avec les institutions extérieures (école, mairie etc.) etc. C’est donc elle qui affronte les
problèmes sociaux. Elle a une certaine ambivalence (omniprésente et multifonction).
La vie dans l’entreprise est l’aspect premier dans la vie ouvrière.
La condition ouvrière est fortement liée à une évolution technique.
La fatigue est une composante importante du milieu ouvrier (horaires, travail etc.).
Le travail ouvrier a par conséquent deux significations sociologiques : il est une épreuve ET un peut
d’appui (repères identitaires (car utilité sociale)). C’est un moyen de reconnaissance.
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Le travail ouvrier implique également un rapport au corps.
Quand on parle du travail ouvrier masculin, on constate une morale de l’effort physique, une morale
du courage.
Le chômage, ce n’est pas seulement ne plus avoir de salaire.
Chômage = no reconnaissance sociale (courage, résistance physique).
Quand on parle d’égalité sociale, le milieu ouvrier est encore un monde dominé.
Les ouvriers sont encore nombreux à avoir des conditions professionnelles encore définies par des
contraintes de temps.
Autre source d’inégalité : la précarité.
Il y a une dispersion de la culture ouvrière ainsi que de leurs trajectoires sociales.
Le chômage a été un facteur de déstabilisation ainsi que de dispersion de la culture ouvrière.
Dans ce contexte, le noyau stable des ouvriers s’est trouvé déstabilisé.
Les publications sociologiques contenant des mots clef sociologiques sont en forte diminution.
Elles s’intéressent de moins en moins au travail des ouvriers, de leurs conditions de vie.
Idem pour les médias 
Il y a donc une perte d’intérêt progressive quant à la situation ouvrière.
Les origines culturelles/techniques jouent également un rôle dans ces inégalités.
(On est pas des gros teubés, pas besoin d’expliquer AGAIN !!)
L’augmentation de la précarité pour la frange la plus fragile des catégories populaires.
 Rupture avec les 30 glorieuses
Les plus forts parmi les ouvriers protègent les faibles car les acquis obtenus par les ouvriers les plus
revendicatifs pouvaient profiter aux plus fragiles qui eux n’avaient pas forcément cette possibilité de
revendiquer.
Les ouvriers professionnels qui détenaient un savoir-faire et dont le travail était respecté par les
cadres.
Today, le regard scientifique est plus attiré par les précaires, les intérimaires.
Insertion professionnelle des jeunes. Lien social et politique N° 43, 2000.
Le chômage des jeunes est plus élevé que celui des adultes.
Les jeunes sont confrontés à des difficultés d’insertion professionnelle. Ces difficultés ont augmenté
avec le temps.
L’accès à un emploi à durée indéterminée, à temps plein ou bien l’accès à un emploi directement lié
à la formation est plus difficile que dans les années 80/90.
L’étude de cette variation a montré une grande diversité de cheminements.
La trajectoire standard consiste à terminer ses études, à passer une courte période de recherche
d’emploi puis à accéder rapidement au marché du travail.
Elle ne constitue plus la forme prédominante d’entrée sur le marché du travail.
Ex : On commence à travailler tout en étant étudiant.
Ex 2 : La trajectoire des jeunes est de plus en plus souvent ponctuée de période de chômage,
d’emploi, de recherche d’emploi et de retour vers les études.
Il y a un allongement de la période de stabilisation sur me marché du travail.
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La période d’insertion est donc de plus en plus longue et elle devient, en soi, un moment de la vie.
Les problèmes d’insertion ne sont pas seulement conjoncturels ; ils sont également structurels.
Ces modifications sont liées à la mondialisation de l’économie, à la réorganisation des activités de
travail ou bien encore au recours aux nouvelles technologies.
Elles peuvent recouvrir un mouvement de tertiarisation des femmes.
La problématique de l’insertion se pose dans un contexte de concurrence accrue et entre les
salariés.
Tous les jeunes ne rencontrent pas des problèmes d’insertion du fait de leur exposition inégale au
problème de la précarité.
Il ne faut pas généraliser des études sur l’insertion qui portent le plus souvent sur des jeunes en
grandes difficultés sociales. On constate des disparités au niveau de l’échec scolaire, du chômage, la
rupture d’avec le milieu familial, de toxicomanie ou de délinquance.
Dans une deuxième catégorie, il y a des jeunes qui ont des difficultés d’ordre scolaire (redoublement,
retard, perte de confiance.
La troisième catégorie est vraiment très proche de l’insertion et ils ont simplement besoin
d’approfondir leur travail pour se stabiliser sur le marché de l’emploi.
On peut par exemple la situation des jeunes qui occupent des emplois CDI à répétition mais qui se
maintiennent malgré tout sur le marché du travail.
Cette notion de stabilisation est liée à sa capacité d’éviter le chômage, à sa manière de mettre en
valeur ses aptitudes, à sa polyvalence.
Les jeunes participent à la construction de leur trajectoire.
Il est possible d’accéder à un emploi à partir de plusieurs formations scolaires, l’accès à l’emploi
dépend également des relations sociales.
La relation formation/emploi n’est pas automatique.
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2) Culture bourgeoise
Mr. Et Mme PINSON : Sociologie de la bourgeoisie (1989).
Ils se livrent à une description du milieu, sans faire preuve de complaisance ou de fascination.
Dans leur ouvrage, ils rencontrent un certain nombre de faits sociologiques, ils restent à l’écart du
groupe pour être plus critiques.
Ils disent que la grande bourgeoisie est une classe qui tire sa richesse de l’exploitation du travail des
autres classes :
Ils ciblent leur objet d’étude sur la haute société, sur la fraction supérieure (bourgeoisie, aristocratie).
C’est, selon eux, qu’on va trouver les traits les plus caractéristiques de la culture bourgeoise.
La société française est une société inégalitaire, les privilèges s’accumulent à l’un des pôles de
l’échelle sociale alors qu’à l’autre pôle, se multiplient les handicaps.
Les classes privilégiées n’ont été vues que dans un troisième temps.
Il est difficile d’enquêter dans les milieux bourgeois, elle s’entoure de discrétion et fait tout autant
preuve de discrétion à propos des questions financières.
Le milieu de la bourgeoisie résiste à l’enquête sociologique, ils sont réservés et contrôlent très
attentivement ce qu’ils disent.
Cela, pour être en position dominante dans les relations sociales.
Une des caractéristiques de la bourgeoisie est sa richesse, cette richesse renvoie à l’argent, à des
biens matériels (…), au patrimoine professionnel.
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