Les troubles mnésiques

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Les troubles mnésiques
Soumis par Stephane Desbrosses
Les troubles mnésiques sont des pathologies fréquentes, la mémoire étant une des fonctions cognitives les plus
fragiles. Ils constituent une des premières manifestations des démences, par exemple, et l'une des plus reconnaissables
car très handicapante.
1. Les différents troubles mnésiquesLa mémoire est très fragile, les troubles de la mémoire sont des pathologies très
fréquentes. On en distingue deux grandes variétés :
- les troubles corticaux spécialisés (séquelles de lésions) comme les troubles de la mémoire verbale (qui n’en
sont pas vraiment, mais sont plutôt des troubles de l’application de la mémoire) par lésion gauche, les troubles de
la mémoire visuelle par lésion droite. Ce type de trouble ne concerne généralement qu’un matériel spécifique
- les troubles globaux concernent tout type de matériel. On les rencontre après des traumatismes crâniens (il y a presque
toujours des séquelles sur la mémoire), la dépression (parfois les performances mnésiques peuvent baisser
énormément : les interactions psychoaffectives avec le fonctionnement cognitif sont très importantes), les DTA,…)
On trouve également dans la catégorie des troubles mnésiques globaux le syndrome amnésique pur (par lésion du
circuit HMT). Le sujet amnésique pur se comporte comme s’il oubliait les choses dès qu’elles se sont
produites. L’amnésie pure est due à une rupture de circuit sous-corticaux : on en rencontre deux types :
- lésions temporales médiales bilatérales (hippocampe, amygdales : encéphalites herpétiques (préférence pour le
lobe temporale de l’extérieur à l’intérieur))
- lésions diencéphaliques (thalamus, corps mamillaires : syndrome de korsakoff éthylique. Cette amnésie comporte
deux étapes : le sujet présente d’abord un tableau encéphalique de Gaillet-Wernicke, puis un tableau
confusionnel qui régresse pour ne laisser apparaître que le syndrome de Korsakoff.
Cela se déclenche souvent au cours d’une surconsommation par rapport à l’habitude, ou lors d’un
sevrage. Le syndrome de korsakoff en lui-même est dû à la carence résultant de l’alcoolisme en vitamine B12.
2. Le syndrome amnésique : l’amnésie « standard »Ce syndrome est dû à la lésion du circuit HMT. C’est
une perturbation isolée de la mémoire épisodique dont la principale caractéristique est l’ « oubli à mesure » (le
patient oublie les choses dès qu’elles se sont produites), qui comporte :
- une désorientation temporo-spatiale : le patient demande souvent l’heure, où il est,… c’est très
gênant du point de vue du comportement
- Des problèmes majeurs dans la vie quotidienne : exemple de l’éphéméride : il est impossible de savoir si on a
déjà fait quelque chose que l’on doit faire dans la journée, par exemple (exemple du diabète : si le patient ne se
souvient plus qu’il s’est déjà fait sa piqûre, il risque la surdose d'insuline...). On peut imaginer des pensebêtes qui disent au patient que si l’heure est passée, l’action a déjà été produite, et ce n’est plus
la peine de le faire.
- Anosognosie fréquente, cela entraîne les problèmes normaux et des difficultés pour la rééducation. C’est le
premier aspect à traiter, en passant par l’écriture, tout en se méfiant des réactions affectives potentielles…
le patient perd son identité, il s’opère de grands changements de personnalité… c’est très différent
de seulement mal se souvenir !.
- Tests ; les scores sont nuls en rappel d’histoire, de dessin,… c’est une amnésie antérograde =
impossibilité d’apprendre. La validité écologique des tests est contestée toutefois : certains patient se
débrouillent dans la vie de tous les jours mais ne réussissent pas aux tests, et d’autres patient présentent le
pattern inverse (dissociation)
- On rencontre souvent une amnésie rétrograde (frange de vie de durée variable avant le début des symptômes
– parfois, une 10aine d’années). L’amnésie rétrograde se rencontre surtout dans les amnésie
psychogène (conversion hystérique,…). Ces amnésies suivent le gradient de Ribot : les événements les plus
anciens sont moins oubliés que les récents. Une hypothèse est que les anciens ont plus été ré évoqués.
Autres caractéristiques :
- reconnaissance des informations, supérieure à leur rappel (quasi-nul), mais les performances sont quand même très
faibles.
- Efficacité de certains indices comme le début des mots… ces deux dernières caractéristiques prouvent que
l’information a quand même été stockée en mémoire.
- Préservation de la MLT sémantique (pour les choses qui ont été apprises avant) ; certains auteurs pensent que les
patients peuvent acquérir de nouvelles connaissances (mais pas de façon normale), d’autres non.
- Préservation de la MCT et MdT : empan normal, effet de récence normal, performances normales au paradigme de
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Brown Peterson.
- Préservation des apprentissages procéduraux (piano, conduite, écriture en miroir,…)
Tout ceci a de grandes répercussions sur les théories de la mémoire.
Tous les symptômes vus avant sont partagés par l’ensemble des syndromes amnésiques purs provenant de
lésion du système HMT.
Le syndrome de korsakoff présente d’autres caractéristiques : des fabulations provoquées (par les questions du
psychologue, par exemple), ce sont des choses qui n’ont pas lieu mais sot plausible, et correspondent peut-être à
de faux marqueur temporel de souvenir (exemple : le patient dit avoir été hier ange chez des amis, alors qu’il
était à l’hôpital. On peut croire que dans sa vie, il est allé manger chez des amis et qu’il se trompe sur la
date). Il y a aussi des fabulations fantastiques qui n’ont aucune chance d’être arrivées. Cela correspond
peut-être au remplissage inconscient des vides de la mémoire, ou d’autres explication (il y en a sûrement des
différentes).
Le syndrome de Korsakoff présente également des fausses reconnaissances. Il ne s’agit pas de confusion, mais
de mauvaises associations (il n y a pas de ressemblance entre la personne qu’il croît connaître et celle qui
correspond à son souvenir) cela semble donc être un problème d’attribution de perception. On trouve aussi une
anosognosie coriace…
Qu'en est-il de l'amnésique qui ne se rapelle plus son nom, son ancienne vie? (en réponse aux commentaires)
Ce type d'amnésie est rare (hors maladie dégénérative, contrairement à ce que l'on pourrait croire de la profusion
romancée que l'on en voit dans la cinématographie.
On la qualifie d'amnésie rétrograde, elle concerne la mémoire épisodique c'est à dire, les événements personnels et
contextuels, et non :
- les apprentissages procéduraux (conduire, skier, etc...), qui sont conservés
- une grande partie de la mémoire déclarative : ce que l'on sait, les connaissances générales, par exemple, savoir
calculer ou connaitre le sens des mots, savoir qu'il faut lêcher une enveloppe pour la coller, etc... mais cette partie peut
s'expliquer par un fait simple :
l'amnésie rétrograde touche généralement les souvenirs les moins anciens (suivant en cela la loi du gradient de Ribot),
les souvenirs très anciens, peut etre parce qu'ils ont été évoqués plusieurs fois au cours de la vie, sont moins fragiles
et s'oublient moins vite. une amnésie rétrograde totale, comme le fait de ne plus se souvenir de qui on est, d'où l'on
serait né, etc... est réellement exceptionnel.
Les troubles organiques provoquant un état similaire sont généralement la Maladie d'alzheimer ou les autres
pathologies neurodégénératives, pour lesquelles le patient se souvient de moins en moins des événements récents,
puis un peu plus anciens, puis encore plus anciens, etc... (cette fameuse loi de Ribot) mais dans ces cas, l'amnésie
totale est très rare.
Une telle amnésie totale se rencontrerait plutôt dans des troubles d'ordre psychologique, on parle alors d'amnésie
psychogène, que 'on rencontre dans les états confusionnels ou l'hystérie
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