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Microéconomie L2
Coordination et interactions
2016-17. Semestre 2
Cours de Claire Pignol (division 2)
Plan des dossiers de TD
I La concurrence parfaite 1. Décisions et coordination en économie d’échange
Dossier 1 Formes des courbes d’indifférence (révisions). 1 séance
Dossier 2 Fonctions d’utilité et dispositions à l’échange. 1 séance
Dossier 3 Le choix du consommateur en concurrence parfaite. ½ séance
Dossier 4 L’équilibre général de concurrence parfaite. 1 séance
II La concurrence parfaite 2. Décisions et coordination en économie de production
Dossier 5 Le choix du producteur en concurrence parfaite. 2 séances
Dossier 6 Equilibre général avec production. 1 séance
III Optimalité et défaillances de marché
Dossier 7 Optimalité et justice. 1,5 séance
Dossier 8 Défaillances de marché : exemple des externalités. 1 séance.
IV Théorie de jeux et concurrence imparfaite
Dossier 9 Jeux non coopératifs et équilibre de Nash. ½ séance
Dossier 10 Application aux modèles de concurrence imparfaite. ½ séance
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Dossier 1 Formes des courbes d’indifférence (Révisions)
EXERCICE 1 Soit une économie à deux biens, (1) et (2), et un individu A capable de classer, selon
ses préférences, tous les paniers de biens possibles (q1 , q2) qi désigne une quantité de bien
(i), i = 1, 2, avec qi IR+.
A. Qu’appelle-t-on courbe d’indifférence ?
B. Forme habituelle des courbes d’indifférence On suppose que les courbes d’indifférence d’un
individu A sont continues, décroissantes, strictement convexes et asymptotes aux axes.
1. Comment chacune de ses propriétés se traduit-elle graphiquement ?
2. Quelle(s) hypothèse(s) économique(s) ces propriétés traduisent-elles ?
C. Formes inhabituelles des courbes d’indifférence
1. Mêmes questions pour les courbes d’indifférences d’un individu B qui sont continues,
décroissantes et concaves.
2. Mêmes questions pour les courbes d’indifférence d’un individu C, qui sont continues et
coudées.
3. Mêmes questions pour les courbes d’indifférences d’un individu D, qui sont horizontales.
Donner une fonction d’utilité représentant les préférences de D.
4. Mêmes questions pour les courbes d’indifférences d’un individu E, qui sont verticales.
[FACULTATIF] Donner une fonction d’utilité représentant les préférences de E.
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Dossier 2 - Fonctions d’utilité et dispositions à l’échange
TEXTE 1 André Orléan, 2011, L’empire de la valeur. Refonder l’économie, Seuil, pp. 56-58.
« Pour rendre intelligible cette relation aux objets, constitutive de l’individu marchand et de la
séparation marchande, la théorie néoclassique avance le concept de « préférences
individuelles » : il est fait l’hypothèse que tout individu est capable de classer les divers paniers
de bien qui lui sont offerts par ordre de préférence croissante. (…) Soulignons que la préférence
s’élabore dans un strict face-face mettant aux prises le consommateur et les objets. Ce qui
signifie que la préférence ne dépend en rien de ce que font les autres : ni de ce qu’ils
consomment, ni de ce qu’ils désirent. (…)
Une première hypothèse joue un rôle central dans l’obtention de l’accord walrassien :
l’objectivité des préférences1. [Dans la note 1, A. Orléan précise : « nous appelons « objectivité »
le fait que les préférences sont exogènes et qu’elles ne dépendent pas de la situation des autres
acteurs] (…). La fixité des préférences forme un ancrage objectif qui vient contraindre
puissamment les rivalités acquisitives. (…) Que le sir pour un bien puisse s’accroître à
proportion du fait que les autres le possèdent ce que l’on nomme « jalousie » ou « envie » ,
voilà ce qui ne saurait être, ce qui est tout simplement exclu d’emblée. »
EXERCICE 1
Soit une économie à deux biens (1) et (2) dont on désigne les quantités par q1 et q2
respectivement.
Soit un consommateur A dont les dotations initiales sont (1 , 4) et dont les préférences peuvent
être représentées par la fonction d’utilité uA() de IR² dans IR définie par :
uA(q1, q2) = q1q2.
1. Dans l’expression ci-dessus, à quoi repère-t-on la « fixité » ou l’ « objectivité » des
préférences dont parle André Orléan dans l’encadré 1 ? Quelle dimension, quelle implication
de cette hypothèse André Orléan souligne-t-il ?
2. Représenter graphiquement la courbe d’indifférence de A passant par son panier de
dotations initiales (graphique A).
3. Déterminer le TMS de A en un panier (q1, q2) quelconque, puis en son panier de dotations
initiales. Représentez-le sur le graphique A.
4. On suppose que le prix du bien (1) en bien (2), p1/p2, est égal à 2. Quel bien A est-il prêt à
céder/acquérir ? Pourquoi ? Mêmes questions si p1/p2 = 6, puis si p1/p2 = 6.
5. Déterminer l’ensemble des prix du bien (1) en bien (2) pour lesquels A est prêt à céder du
bien (2) pour acquérir du bien (1). Déterminer l’ensemble des prix du bien (1) en bien (2)
pour lesquels A est prêt à céder du bien (1) pour acquérir du bien (2).
TEXTE 2 Kenneth Arrow, 1951, Choix collectifs et préférences individuelles, Calmann-Lévy,
pp. 31-32.
On adoptera ici le point de vue suivant : la comparaison interpersonnelle des utilités n’a pas de
sens et, à vrai dire, les comparaisons de bien-être sont indépendantes des problèmes de mesure
de l’utilité individuelle. (…) La seule signification véritable que l’on peut attribuer aux concepts
d’utilité concerne la représentation qu’ils donnent du comportement réel ; si l’on peut expliquer
à l’aide d’une fonction donnée d’utilité un comportement, on a largement démontqu’il peut
être tout aussi bien expliq par n’importe quelle autre fonction d’utilité, fonction monotone
croissante de la première. Si, en ce sens, il ne peut y avoir d’utilité mesurable, il est impossible a
priori de faire des comparaisons interpersonnelles des utilités ».
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EXERCICE 2
Dans la même économie que celle de l’exercice 1, soit un consommateur B dont les dotations
initiales sont (2 , 2) et dont les préférences peuvent être représentées par la fonction d’utilité
uB() de IR² dans IR définie par :
uB(q1, q2) =
.
1. Comparer les préférences de A et de B. Sont-elles identiques ou différentes ? Pourquoi ?
Le fait que uB(4 , 4) = 4 soit inférieur à uA(4 , 4) = 16 signifie-t-il que le panier (4 , 4)
apporte plus de satisfaction à A qu’à B ? Vous répondrez à ces questions en vous appuyant
sur le texte 2.
2. Représenter graphiquement la courbe d’indifférence de B passant par son panier de
dotations initiales (graphique B).
3. Déterminer le TMS de B en un panier quelconque puis en son panier de dotations initiales.
Représentez-le sur le même graphique.
4. En déduire l’ensemble des prix du bien (1) en bien (2) pour lesquels B est prêt à céder du
bien (2) pour acquérir du bien (1), puis l’ensemble des prix du bien (1) en bien (2) pour
lesquels B est prêt à céder du bien (1) pour acquérir du bien (2).
TEXTES 3 LES PREFERENCES
V. Pareto, Traité de sociologie générale, Droz, Genève, 1916, 1968 pour l’édition française.
« L’économie pure […] a choisi une norme unique, soit la satisfaction de l’individu, et a établi
qu’il est l’unique juge de cette satisfaction » [p.1330-1331].
P. Samuelson, Les fondements de l’analyse économique, Paris, Gauthier-Villar, 1965.
« Une hypothèse plus exceptionnelle, qui a son origine dans la philosophie individualiste de la
Civilisation occidentale moderne, suppose que les préférences des individus doivent “compter”.
[…]. En réalité, un examen des principes de la jurisprudence, des coutumes et des moeurs,
montre que cette hypothèse dans sa forme extrême est rarement proposée de façon sérieuse.
Même des adultes “sains” d’esprit n’ont pas le droit de manger et de boire ce qu’ils considèrent
comme le meilleur, des individus ne peuvent pas se vendre pour consommer davantage dans le
présent, des tickets de ration de lait ne peuvent être échangés pour de la bière au gré de leur
possesseur, etc… Mais les économistes de la tradition orthodoxe ont eu tendance à envisager les
cas ci-dessus comme des exceptions » [p.287].
A. Lerner, « The Economics and Politics of Consumer Sovereignty », American Economic
Review, vol.62, n°1/2, 1972, p.258-66.
« L’idée de base de la souveraineté du consommateur est vraiment très simple : que chacun
puisse avoir ce qu’il préfère tant que cela n’implique de sacrifice supplémentaire pour personne
d’autre. Il pourrait sembler que le seul problème concernerait alors la possibilité d’atteindre cet
objectif hautement désirable. En fait, il y a d’autres objections. L’une des plus profondes
cicatrices de ma prime jeunesse m’a été infligée lorsque mon professeur m’a dit “Tu ne veux pas
cela”, après que je lui eus affirmé que je le voulais. Je n’aurais pas été aussi blessé si elle avait dit
que je ne pouvais pas l’avoir, quoi que cela soit, ou que c’était mal de ma part de le vouloir. Ce
que je n’avalais pas, c’était la négation de ma personnalité une sorte de viol de mon intégrité.
J’avoue que mes poils se hérissent toujours de la même manière lorsque je vois que les
préférences des gens sont écartées parce qu’on les juge non authentiques au motif qu’elles sont
influencées, voire créées, par la publicité, et que quelqu’un d’autre explique aux gens ce qu’ils
“veulent vraiment”. […] En tant qu’économiste, je dois me préoccuper des mécanismes qui
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