respecté, membre de l’Académie des Sciences depuis 1825, c’est lui qui inventa
en 1822 le mot
paléontologie
pour désigner la science qui examine les fossiles.
Élève de Cuvier, de Lamarck et d’Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, les cours
desquelles il suivit au début du siècle, il s’y opposa toutefois à presque toutes les
doctrines professées par Cuvier concernant le catastrophisme, les créations
successives et enfin l’absence de formes intermédiaires. Il parait donc que
Blainville favorise tous les arguments qui supportent la théorie évolutionniste
et Darwin mentionne Blainville souvent dans ses œuvres. Toutefois Blainville
est opposé à la théorie de l’évolution et reste créationniste et anti-transformiste
mais rend hommage à l’œuvre de Lamarck
La philosophie zoologique
de 1809.
Alexandre admire son maître: il mentionne Blainville d’une façon élogieuse
le présentant en scientifique glorieux (Ô ¤Ó‰ÔÍÔ˜ µÏ·›Ì‚ÈÏÏÔ˜), le titre même
de son unique livre de 1848
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[Tableaux zoologiques généraux ou Prodrome de
zoologie grecque] rappelle le titre du premier ouvrage de Blainville de 1816
“Prodrome d’une nouvelle distribution systématique du Règne animal” publié
dans le
Journal de Physique
(volume 83, pp. 244-267). Le contenu du livre de
Theotokis3ne justifie pas son titre: le livre n’est pas une zoologie grecque mais
plutôt une zoologie générale comprenant les animaux vivants et fossiles de
diverses régions du globe, distribués par groupes, une classification qui ne
départ pas de celle adoptée en ces temps. Theotokis à la préface de son livre
mentionne qu’il suit les descriptions faites aux musées de Paris, de Pise et de
Florence. Faut-il entendre par là qu’en voyage de retour à Corfou Theotokis
visita les musées de Pise et de Florence en Italie?
Il signe la préface de son livre en décembre
1847
, à l’âge de
25
ans dans sa
maison familiale de Carousades. La première partie du livre (pages
9
à
31
)
contient le texte d’introduction et de principes théoriques. C’est à mon avis la
partie la plus intéressante et la plus instructive: suivant certaines définitions
naïves qui distinguent les êtres vivants (ou dotés d’âme et d’organes) des corps
inorganiques, qui distinguent les plantes des animaux, il passe à la notion de
série animale. Cette notion de série, ou de l’échelle des êtres, manifestant un
progrès vers la plus grande complexification, vers la perfection, allant des
simples êtres microscopiques et se dirigeant vers l’homme, est une notion ayant
Alexandre Theotokis et la notion de l’évolution
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[Tableaux généraux zoologiques ou Prodrome de la zoologie
grecque, Partie Aã. Généralités–mammifères. Corfou: Imprimerie du Gouvernement], 1848,
103 pp.