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(2) Programmes de monitoring de l’état de conservation de la biodiversité *
Dans le cadre du premier plan national concernant la protection de la nature, des avancées
remarquables en matière de monitoring et de collecte de données concernant la répartition
géographique et l’état de conservation des espèces et des habitats ont été réalisées. Du cadre légal
national et européen se dégagent différentes obligations :
- La loi modifiée du 19 janvier 2004 dispose que le Ministre ayant la protection de la nature
dans ses attributions assure la surveillance de l’état de conservation des espèces de la
faune et de la flore sauvage et de leurs habitats naturels […].
- Les directives « nature » imposent aux États membres un suivi des espèces et des habitats
afin d’orienter les mesures de protection et de conservation et de réaliser tous les six ans
un rapportage sur les progrès accomplis concernant la mise en œuvre des directives et
l’atteinte des obligations.
Outre ces obligations, les programmes de monitoring sont des outils indispensables qui permettent
de mieux orienter la politique en matière de protection de la nature. La nécessité de ces
programmes de monitoring est reconnue une fois pour toute : les programmes mis en place seront
poursuivis perpétuellement et d’autres programmes viseront de combler les lacunes de
connaissance dans ce domaine. À préciser que la prochaine remise du rapport national sur la mise
en œuvre des directives « nature » est fixée pour 2019, un rythme de rapportage de 6 ans étant
prévu et cette évaluation couvrira la période 2013-2018.
Concernant la faune, certaines espèces de chiroptères (notamment Vespertillon à oreilles
échancrées Myotis emarginatus, Vespertillon de Bechstein Myotis bechsteinii, Grand Murin Myotis
myotis), le Putois d’Europe Mustela putoris, la Coronelle lisse Coronella austriaca, le Sphinx de
l’épilobe Prosperinus prosperina et l’Ecaille chinée Callimorpha quadripunctaria) nécessitent des
inventaires plus ciblés. Les inventaires concernant différentes espèces aquatiques (poissons,
écrevisses et moules) sont à adapter sensiblement par rapport au format du rapportage selon la
directive « Habitats ». En plus de ces programmes spécifiques, des programmes de monitoring
visant la biodiversité générale sont à mettre en place, ciblant notamment les espèces
pollinisatrices, ainsi que les plantes.
Concernant les biotopes et les habitats, la finalisation et la publication du cadastre des biotopes
des milieux ouverts représente une percée envers une protection stricte des biotopes et des
habitats visés par l’article 17 de la loi modifiée du 19 janvier 2004 et permet une planification plus
ciblée des mesures de conservation au niveau national. Des programmes de suivi de l’état
écologique des eaux de surface et des eaux souterraines, ainsi que des biotopes y associés sont mis
en place. La distribution et l’état de conservation des biotopes et habitats boisés sont bien connus
grâce à différents inventaires et cartographies réalisés depuis les années 1990. Cependant, au
niveau du milieu forestier, la distribution et l’état de conservation des biotopes et habitats non-
boisés tels que falaises, éboulis, cavernes, mégaphorbiaies, mardelles, sources etc. sont largement
ignorés. Il s’agit de combler les lacunes de connaissances au niveau du milieu forestier par des
inventaires ciblés sous forme d’un cadastre des biotopes du milieu forestier. Cette cartographie
sera publiée en ligne à l’instar du cadastre des biotopes des milieux ouverts.
Outre de combler les lacunes des biotopes et habitats non encore répertoriés, il importe de
procéder régulièrement à une réévaluation des biotopes et habitats des milieux ouverts, forestiers
et aquatiques, à l’instar des programmes de monitoring des espèces, en vue d’une mise à jour
progressive du cadastre des biotopes et afin d’obtenir de cette manière des conclusions