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2 Prema n°109 – 2
e
trimestre 2017
(aujourd’hui Tiruttani Taluk, dans le district de Tiruvallur, au Tamil Nadu). Subbulakshmamma était une
mère aimante qui instilla l’amour et la patience chez le jeune garçon, comme vous avez pu le lire dans la
première partie de cet article. Mais, lorsque Venkatasubbiah eut environ sept ans, sa mère décéda. Dans
l’impossibilité de s’occuper du jeune enfant en raison de ses déplacements et de son travail, le père le
confia aux bons soins de Venkatarayudu, karnam (employé du gouvernement à l’époque britanique) de
Pennalurpeta. Ce Venkatarayudu et son épouse traitèrent l’enfant davantage comme un esclave que
comme un fils. Il devait donc accomplir toutes les tâches ménagères, même s’il avait à peine 10 ans. Mais
le jeune garçon ne fit pas la moindre grimace.
Dans ces situations éprouvantes, il se rappelait les paroles de sa mère.
« À chaque fois que nous nous sentons battus, pensons au dhobi (blanchisseur) qui frappe les vêtements
sur un rocher. Les vêtements sont martyrisés, mais en fait ils sont lavés. Les difficultés nous nettoient. »
Puisant de la force dans ces paroles, il accomplissait consciencieusement toutes ses tâches avec le sourire.
Pourtant la malchance sembla coller à la destinée de Venkatasubbiah. Alors qu’il commençait son
enseignement primaire chez un parent du karnam, à Thiruvalangadu, son père rendit son dernier souffle !
Venkatasubbiah utilisa ce coup dévastateur comme une autre occasion de se tourner vers l’intérieur.
À partir de ce jour, Venkatasubbiah allait accomplir toutes ses obligations et responsabilités à l’école et à
la maison, puis rejoindre à la hâte un satsang ou une séance de bhajan. Il fréquentait au maximum les
saints et les sadhu, en pensant à Dieu. Il était particulièrement assidu au service de « Mouni Swāmi », un
sadhu qui avait fait vœu de silence. Venkatasubbiah apprit que réduire sa bouche au silence est le premier
pas pour faire taire les sens et le mental. En de rares occasions, lorsque Mouni Swāmi sortait du silence
pour parler du Vedānta, Venkatasubbiah était toujours là, se délectant de cette sagesse. À d’autres
moments, le jeune garçon se plongeait dans les chants de Bhadrachala Ramadas. Son goût pour le service,
la connaissance spirituelle et le chant était tel que les aînés se mirent rapidement à l’appeler Bala
Subbaramadas (signifiant « Subba, le jeune Ramadas »).
Swāmi Kārunyānanda est né
Lorsque Balasubba Ramadas entendit parler du sage de Thiruvannamalai, Śrī Ramana Maharshi, il
développa le profond désir de le rencontrer. Ainsi, en 1914, il partit vers le Sud jusqu’à la grotte de
Virupāksha, dans les collines d’Arunācala, et se prosterna aux pieds de Ramana Maharshi.
« Je vous en prie, Vénéré, enseignez-moi la Vérité spirituelle. »
« Mon enfant, efforce-toi d’abord de trouver la réponse à une question – qui suis-je ? Demande-toi cela et
trouve la réponse. »
Le jeune garçon ne comprit pas le sens du message, pas plus qu’il ne fut inspiré par celui-ci. Mais le
simple fait d’être en présence du maître dans le Temple de Thiruvannamalai le rendait extrêmement
heureux. Il continua donc sa vie là-bas, servant les saints et se nourrissant du prasādam du temple. Il est
vraiment impressionnant de voir comment un homme à la recherche de richesses spirituelles peut
s’accommoder d’une si maigre richesse matérielle !
De nombreux mois s’écoulèrent ainsi. Nous étions en pleine Première Guerre Mondiale et le
Gouvernement britanique en Inde obligeait tous les hommes aptes physiquement à rejoindre l’armée.
Subbaramadas (le préfixe ‘Bala’ n’était plus utilisé, car il entrait désormais dans sa jeunesse) fut
réquisitionné pour être déporté vers la zone de guerre. Subbaramadas plaida auprès d’eux :
« Je suis engagé dans la non-violence (ahimsa). Vous pouvez m’envoyer sur le front avec un fusil, mais
sachez que je ne blesserai aucun être. Si l’on me tire dessus, je mourrai et vous serez totalement
responsables de la perte d’un soldat et de son matériel. Je vous assure que je suis sur un chemin spirituel
et que je ne serai d’aucune utilité, ni à vous ni à votre gouvernement. »