Louf

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André Louf, A l’école de la contemplation, Paris : Lethielleux, 2004
L’auteur, abbé trappiste, reprend ici des articles écrits dans des contextes différents autour de
son expérience spirituelle.
La vie contemplative est décrite comme la « meilleure part », assurant l’authenticité de
l’Eglise. La communauté contemplative apparaît comme un lieu d’apprentissage d’humilité,
voire de thérapie de groupe et anticipation du Royaume. S’édifiant sur la faiblesse humaine,
elle permet de déconstruire toute image idéale, de soi comme de la communauté. Ascèse et
contrition brisent l’idéal de perfection dans l’expérience de la « nuit », lieu d’une nouvelle
naissance qui fait participer le moine à la rédemption par la prière et la pénitence, mais surtout
par son être. C’est dans la solitude de son cœur qu’il réalise une solidarité « rédemptrice »
avec tous les hommes.
Son obéissance s’adresse à Dieu à travers son supérieur qui « garantit l’authenticité de la
volonté de Dieu ». Elle constitue, au même titre que le célibat et la pauvreté, un « charisme »
auquel seulement certains sont appelés.
Lors de pèlerinages, au mont Athos et en Roumanie, l’auteur a pris la mesure de l’unité du
monachisme. Peu convaincu de la nécessité d’une clarification d’abord rationnelle du
dialogue oecuménique, il en appelle à une communion de cœur entre frères séparés. Sa
générosité œcuménique, incluant la Réforme luthérienne dans une même intuition spirituelle,
ne lui permet pas de mettre en question la pertinence du lien, semblant aller de soi, entre
retrait du monde et service de Dieu.
Waltraud Verlaguet
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