Architecture moderne du 17e s.
Peu de rois règnent au 17e s, on ne retiendra que Louis 13 et Louis 14.
I) L'architecture sous Louis 13
la place des Vosges à Paris
Salomon de Brosse (palais du Luxembourg et parlement de Bretagne)
l'usage de la polychromie
Le Mercier : architecte du roi. Il joue un rôle dans le classicisme
F.Mansart
II) Le règne de Louis 14
Louvre : projet de la colonnade
Vaux-le-Vicomte
Versailles
Réalisations
Introduction. Bilan du 16e siècle.
Sous Henri II est construit le château d'Anet. Le roi meurt prématurément dans un tournoi amical en 1559.
Catherine de Médicis règne à travers ses fils : François II, Charles IX et Henri III. Cette période est
caractérisée par les guerres de religion. La reine joue un rôle dans le massacre de la saint Barthélémy.
Henri IV est le roi successeur. Il règne de 1589 à 1610. Il décide de construire une nouvelle place à
l'extérieur des fortifications. Cela ouvre la voie à toutes les constructions à l'extérieur. De nombreux
chantiers suivent alors. Cela donne aujourd'hui le quartier du marais. Henri IV propose un nouveau modèle
d'architecture : une synthèse du style français traditionnel et d'une forme italienne. Ce n'est pas nouveau
mais cela avait été abandonné depuis le Louvre. L'architecture baroque apparue pendant les guerres de
religion est désormais rejetée. La place fut achevée par Louis 13 après l'assassinat d'Henri IV. C'est
pourquoi la polychromie des bâtiments est appelé style Louis 13 alors que sa réintroduction fut à l'initiative
d'Henri IV. Les bâtiments de la place des Vosges alternent brique rouge et pierre blanche dans une
polychromie à la française. Ce n'est pas nouveau. Cela existe depuis le Moyen-Âge. La polychromie puise
son influence dans l'architecture italienne.
Les bâtiments respectent un rythme régulier qui rappelle l'architecture italienne. C'est une architecture très
classique. Chaque module a sa propre toiture comme à Vaux-le-Vicomte. C'est différent du Louvre qui
porte un toit plat.
Le modèle de la place des Vosges est novateur. Il abandonne le style maniériste et revient aux valeurs
originelles du quattrocento. Les éléments de décor sont limités : alternance de frontons comme au château
d'Anet par Philibert de L'Orme. On abandonne les grands décors baroques désormais vus comme superflus.
La mort d'Henri IV pose des problèmes de succession. Louis 13 étant trop jeune, c'est Marie de Médicis qui
prend la régence. Elle décide de quitter le Louvre ses goûts italiens ne se sont jamais plus. Elle organise
la construction d'un nouveau palais : le palais du Luxembourg. C'est un nouveau modèle à la française très
différent du modèle de la place des Vosges.
Ce sont deux écoles qui naissent en même temps, évoluant parallèlement. Toutes deux puisent dans l'Italie
du Quattrocento mais d'une façon différente. Les architectes choisiront entre l'un ou l'autre.
Salomon de Brosse est l'architecte du palais du Luxembourg. Il appartient à une grande famille
d'architectes. Il refuse la polychromie. Les façades s'inspirent fortement de celles du Louvre.
Marie de Médicis a des goûts très différents d'Henri IV. Elle désire que son château se trouve à l'intérieur
des fortifications et cela pose des problèmes de place. Il faut assez d'espace pour construire le château et
son jardin. La Reine saisit les terrains du couvent des Cordeliers et des terrains privés. Ces acquisitions se
font dans la douleur. Les religieux et les propriétaires s'y opposent. La Reine n'arrive pas à acquérir toutes
les parcelles qu'elle désirait ce qui explique la forme irrégulière du jardin. Il devait être dans l'axe
symétrique du château selon les règles de l'époque mais se retrouve désaxé vers l'est. Une gravure idéalisé
présente le château et le jardin dans un axe parfait, entouré d'une forêt.
Le palais est une oeuvre originale alliant l'influence florentine et l'architecture française. Salomon est un
architecte expérimenté. Salomon s'inspire entre autre du palais Pitti. Il reprend un bossage similaire dans ce
palais mais aussi dans le parlement de Bretagne. Il reprend également la dissociation par différents
matériaux des étages. Le plan traditionnel du château français est conservé avec une cour et des pavillons
d'angle. Cependant, les pavillons d'angle sont rectangulaires, ce qui est synonyme de modernité.
Les ailes de la cour forment des galeries de circulation. C'est ce que l'on avait déjà vu dans le châtelet
d'entrée d'Anet mais en moins poussé. C'est aussi moderne. Cela crée un seul espace d'habitation au fond
de la cour.
Tous les décors intérieurs ont été refaits pendant le 19e mais l'extérieur a été peu modifié.
Le Parlement de Bretagne.
Le décor intérieur est réalisé sous Louis XIV vers 1670. 30 ou 40 années s'écoulent entre la construction et
le décor. Le style Louis 13 prévu à l'origine est donc démodé. Cependant, les plafonds ne peuvent supporter
les décors trop lourds d'un style Louis XIV. Il faut donc faire des travaux d'aménagement du bâtiment. Les
plafonds sont réalisés à Paris et acheminés jusqu'à Rennes. Ce transport posa de nombreux problèmes. Il se
fit par voie maritime.
La tapisserie d'Anne de Bretagne et de Charles VIII ont souffert pendant l'incendie. Elle est restaurée dans
un atelier de Paris qui prend aussi feu détruisant l'oeuvre.
Widevile, Yvelines, 1580-1584.
On y trouve presque tous les éléments qui caractérisent le 17e même si on est encore au 16e.
Beaumesnil Eure, 1633-1640.
Exagération des toitures dissociées. L'ensemble est disgracieux.
Brissac, Maine et Loire, 1614-1620.
A l'origine, c'est un château médiéval. L'ensemble est composite : des éléments classiques et baroques.
Rien n'est totalement défini à cette époque. Les architectes sont dans une période pleine de recherches.
La grande galerie ; le plafond est peint en 1625 dans la tradition française (poutres). L'attachement à la
tradition française perdure encore pendant longtemps. Au sol, des tommettes à cabochon noir et blanc.
Les cuisines sont plusieurs car il y a une cuisine par spécialité. Les annexes ; stockage et cave.
Possède également un théâtre à l'italienne datant du 19e.
Balleroy
L'utilisation de la polychromie est tout à fait habituelle au début du 17e mais les architectes hésitet encore
quant au choix ; Le Vau et Mansart.
Balleroy est un château type Louis 13 réalisé par Mansart. Une polychromie à la française, des pavillons et
des toits dissociés. Il y a des douves autour.
Le rythme ternaire de Salomon de Brosse est largement utilisé. C'est un essai de jeunesse de F.Mansart.
Très rapidement, il va abandonner la polychromie pour des constructions toutes en pierre.
Dans le vestibule, des carreaux noir et blanc. C'est le cas sous Louis 13 et 14 que ce soit dans les hôtels ou
dans les châteaux.
Un escalier à la française ; Mansart lui donne une place prépondérante. Il est suspendu, sans pilier porteur.
Le vide donne un effet extraordinaire de l'espace. Versailles reprendra ce type de composition mais en
marbre.
Berny
C'est un château en rupture. La polychromie est définitivement abandonnée par F.Mansart à ce moment.
Des éléments en courbe permettent un effet de trompe l'oeil. Ils évitent l'écrasement de la façade. Mansart
réutilisera cet effet à Blois. Cela permet une lecture continue de la façade sans angles. C'est novateur.
Mansart avait réellement une approche de l'espace extraordinaire.
Blois, aile Gaston d'Orléans, Mansart.
Le frère de Louis 13 avait prévu de raser tout le château pour sa nouvelle demeure.
Le projet de la façade d'entrée (ne sera pas réalisée) rappelle fortement celle du Luxembourg.
La façade de l'aile Gaston d'Orléans reprend les parties en courbes qui font oublier les angles droits. C'est
très bien ordonné. Mansart aurait voulu appliqué un rythme ternaire mais c'est impossible sur cet éperon
rocheux. On est proche de l'architecture classique ; façade dépouillée, toits traditionnels, faible hauteur.
Il y a des différences entre la façade sur cour et la façade arrière. Les différences sont rattrapées habilement
par la toiture. Si on regarde sur le plan, les corps centrales des deux façades sont décalés. La toiture donne
l'illusion d'une parfait symétrie.
La façade arrière possède un rythme ternaire comme Salomon de Brosse le proposait.
L'escalier se situe dans le pavillon central. Mansart est le roi des escaliers en pierre. Il est couvert d'une
coupole intérieure en trompe-l'oeil. Les décors sont inachevés mais ils ont peu d'intérêt.
Les hôtels particuliers à Paris.
Il n'y a plus de terrains libres à Paris. Or, un hôtel particulier demande beaucoup de places pour y caser
toutes les pièces de service (cuisines, écuries, emplacement des carrioles, logement des palefreniers...).
Les hôtels ont une triple lecture ; de la ville par les passants, côté cour et côté jardin.
L'hôtel de la Vrillière par exemple est sobre à l'extérieur par son mur et sa porte monumentale
donnant sur la rue. Côté cour, l'impression diffère totalement. Un espace assez réduit avec un corps de logis
petit mais harmonieux. Cinq travées de fenêtres. La façade côté jardin est la plus harmonieuse et la plus
décorée. Elle peut se développée car il n'y a pas d'autres bâtiments gênants. 10 travées de fenêtres. C'est la
façade la plus importante dans un hôtel particulier. Beaucoup d'argent est investi dans le traitement des
jardins. Au moins la moitié de la parcelle est réservée aux jardins. Plus le commanditaire est riche et plus
cet espace est grand.
Construit entre 1635 et 1650, il est l'œuvre de l'architecte François Mansart.
façade côté jardin et façade côté cour
Comme souvent, sur le plan et les gravures, les annexes et les bâtiments voisins ne sont pas représentés.
Cela permet de d'isoler le bâtiment et de le mettre en avant.
L'hôtel de la Vrillière possède un nombre d'écuries tout à fait important. La parcelle est vaste donc cela
pose peu de problèmes. La rue est l'unique accès. Les écuries doivent donc se trouver sur la façade sur rue.
Cela réduit la taille du corps de logis.
Mansart utilise un effet de trompe-l'oil entre la façade sur cour et la façade sur jardin. Le corps central n'est
pas au milieu mais apparaît comme symétrique de chaque côté.
La galerie dorée (1635-1646) est très proche de ce qui se fera à Versailles.
De très nombreuses commandes pour F. Mansart. Il fait aussi des modifications sur des bâtiments déjà
existants. Il eut une carrière très longue.
Hôtel Guénégaud du plessis, après 1648-1660, Mansart.
encore, l'hôtel est représenté presque seul pour le mettre en valeur. Une grande parcelle. Le
développement de la façade sur le jardin est six ou sept fois plus grand que celui de la façade sur rue.
aussi, désaxement de l'avant-corps-central.
Hôtel Guénégaud des brosses, 1651-53, Mansart.
C'est un tout petit parcellaire établi suite à la démolition de deux ou trois maisons médiévales. La
composition est beaucoup plus réduite. Symétrie cour et jardin dans ce cas. La façade n'est cependant pas
parfaite ; il n'y a pas le même nombre de fenêtres dans les deux pavillons. L'utilisation de la parcelle est
maximum.
Hôtel de Jars, Mansart, 1648.
Tous les bâtiments de service sont regroupés. C'est une autre façon de faire. Es écuries sont en façades car
il n'y a qu'un seul accès.
Effet d'illusion dans la cour en créant des fausses arcades. Cela donne l'impression qu'il y a un autre
bâtiment derrière.
Une grande galerie à l'étage.
Le sous-sol est surélevé pour gagner de la place. On y loge souvent les cuisines. Quand il fait froid, la
chaleur monte mais aussi les odeurs.
Petit à petit, les architectes vont faire participer les façades des bâtiments annexes à la façade du logis
central dans un même style. De l'extérieur, on ne verra donc plus la différence entre un bâtiment de service
ou de logement. Harmonisation des façades. On pressent déjà cela dans la façade de l'hôtel de Jars. Il y les
mêmes fenêtres pour les écuries et les étages nobles (chambres à coucher).
Hôtel Tubeuf, Mansart.
Un petit parcellaire. On retrouve les mêmes solutions.
Un escalier monumental se trouve dans l'aile latérale. On est obligé de la placer car sinon il prendrait
toute la place dans le corps de logis central. Désaxement.
Les écuries sont toujours en façade pour les mêmes raisons.
Comme dans les châteaux, on retrouve une galerie à la française. C'est très important pour les hôtels
particuliers d'en avoir une.
Hôtel d'Aumont, Mansart.
Les bâtiments annexes sont intégrés à la façade sur rue. Traités de la même façon. Harmonisation.
Décor plafond à la française très traditionnel, de type renaissance.
Mansart : Façade dépouillée. Peu de décors. Une pierre blanche, pas de polychromie dans les hôtels de
Mansart/ un pro de l'escalier à la française.
Château de Gésures, Mansart, 1660.
Ce n'est pas une oeuvre magistrale mais on atelier doit bien vivre.
Un mur écran, une cour et un château dans la tradition. Peu d'évolution.
Le jardin est tout autour. Cela ne correspond pas à l'idéal classique du jardin dans l'axe.
Louis Le Vau est un autre architecte important. Il travaillera à Versailles. Sa carrière est parallèle à celle
de Mansart. Il y a de forts liens entre les deux. Ils savent ce que l'autre fait. Ils sont en compétition sur les
chantiers royaux.
Le Vau est également très habile dans l'occupation des parcelles. Il est très marqué par l'influence italienne
ce qui diffère avec Mansart. Il est attaché à des formules italiennes du 16e. Ce sera vraiment à Versailles
il abandonnera ces formules du passé pour le classique.
Hôtel particulier Tamboneau (détruit), Le Vau.
Esprit du grand avant corps est d'influence italienne.
Hôtel de l'Yonne, Le Vau, avant 1647.
Une parcelle étroite. Les écuries sont en façade. Le Vau reprend la même recette que Mansart ; deux axes
(un pour l'entrée et un pour le jardin). Il n'y a pas vraiment de différences avec Mansart. Un traitement
semblable des parcelles.
Même si la parcelle est réduite, une partie est réservée au jardin.
Au sous-sol, on trouve les cuisines. Le rez de chaussée est donc légèrement surélevé.
Hôtel Lambert, Le Vau, 1641-1642.
Façade sur cour : on a un escalier ouvert sur l'extérieur. C'est un escalier à l'italienne. Cela diffère de
Mansart qui produit des escaliers très beaux d'intérieur.
Galerie par Charles le Brun. Cette galerie prépare la galerie des glaces de Versailles. La forme de la
pièce est tout en longueur et très basse. Des proportions écrasées pas idéales. La composition est donc
étudiée pour atténuer cet effet.
Plafond du vestibule : le sol est en marbre noir et blanc. C'est le leitmotiv caractéristique du 17e.
Le cabinet des bains est décoré par Lesueur. Il y expérimente un plafond à caissons.
Hôtel de Lauzun, Le Vau.
Sur l'île de St Louis.
La façade sur cour est très austère. Un très beau balcon avec des ferronneries typiques du 17e. C'est le
siècle des ferronneries.
Cet hôtel annonce ce qui se fera quelques années plus tard à Versailles.
Le mode de distribution est traditionnel, en enfilade. Il n'y a pas de couloirs.
Le Vau utilisera un couloir à Vau-le-Vicomte mais ce n'est pas quelque chose qu'il utilise beaucoup. Ce
n'est pas encore dans les moeurs.
Le salon : une loggia à l'italienne à demi-niveau ouverte sur le salon. On retrouve les mêmes décorateurs ;
Le Brun, Pacol et Lesueur.
→ Ces hôtels sont des laboratoires d'expérimentation pour préparer Versailles.
Château Le Raincy, Le Vau, 1640, agrandi en 1769, détruit en 1819.
Un style classique dans l'esprit Louis 13. Le corps de logis ressemble à un salon à l'italienne.
Ce château prépare Vau-le-Vicomte.
Un grand jardin.
Hôtel de Sully, Jacques Androuet du Cerceau, 1624-1630.
Un cadre plus traditionaliste. Le style des façades est issu du 16e dans l'esprit de Pierre Lescot. Pas
d'affirmation d'une nouvelle personnalité architecturale. Il répond cependant aux codes de l'époque : façade
sur rue, façade sur jardin. Il possède une orangerie ce qui est le top du jardin. L'Orangerie est imposante.
Cela signifie que le commanditaire était fortune. Le bâtiment est magnifique. Elle existe toujours.
La façade est désaxée : il n'y a pas même le nombre de fenêtres de chaque côté de la porte. Ce n'est pas
terrible. Il n'y a pas de symétrie. Le Vau et Mansart auraient fait mieux.
De fausses arcades et niches sont placées dans le mur aveugle de la parcelle voisine. Cela donne une
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