INTRODUCTION ET GENERALITES
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DEFINITIONS
En 1970, on a utilisé, dans le monde entier, 5 400 millions de tonnes de ma-
tière minérale sous forme de "roche naturelle", c'est-à-dire mises en oeuvre après
un simple traitement mécanique sans transformation thermique ni chimique ou élec-
trochimique.
Parmi ces roches naturelles, la plupart du tonnage était utilisée comme
granulats (au sens large) après divers traitements appropriés et seulement 0,5 %
(27 millions de tonnes environ) étaient destinés à être utilisés comme "pierre
dimensionnelle" - terme utilisé dans le Canada francophone (Québec) à la place du
terme anglo-saxon :"dimensional stone" : il
s'agit
du groupe de roches cohérentes,
utilisées intégralement suivant des formes taillées ou polies, selon une géométrie
déterminée, pour la construction ou les monuments.
Au début de ce siècle, la pierre dimensionnelle représentait l'essentiel des
matériaux de construction mis en oeuvre. Le moellon constituait un marché énorme
répandu dans tout le territoire et chaque petit pays possédait sa carrière d'où
on se procurait la pierre nécessaire aux ouvrages locaux. Tout ce marché a fini par
s'effondrer à partir de la fin de la dernière guerre devant des procédés
DIUS
com-
pétitifs et plus aptes à l'uniformisation et à la standardisation, tel
que le béton. Le seul marché à se développer pour la pierre dimensionnelle se trouve
être la pierre ornementale sous toutes ses formes, mais les exigences pour
cet emploi ont nécessité le repli sur des gisements particuliers et une concentration
des moyens de transformation avec un essor notabl-e de l'utilisation de produits
importés.
En partie grâce à cette évolution, les pierres dimensionnelles actuellement
employées possèdent une valeur de produit brut au départ de la carrière relativement
élevée par rapport à celles des autres matériaux de construction : 200 à 500 F le m3
(130 à 350 F la tonne) pour les simples moellons équarris, 800 à 30.000 F (marbre
statuaire de Carrare) le m3, (soit 300 à 11.000 F la tonne) pour les blocs bruts
équarris marchands de roches ornementales.
La nature artisanale de nombreuses activités concernant les pierres dimension-
nelles,
la difficulté de normalisation des multiples catégories de produits les
concernant font que cette activité est difficile à traiter du point de vue économique
et statistique.