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1. Les priorités nationales de recherche : Rapports avec les stratégies
gouvernementales en matière de développement
La recherche constitue un puissant instrument en mesure de mettre en adéquation les
potentialités humaines, académiques et scientifiques des universités et des établissements
d’enseignement supérieur et/ou de recherche avec les intérêts et les préoccupations des
milieux politiques et du secteur socio-économique. Autrement dit, les institutions de
recherche, en plus de leur rôle essentiel de production de connaissances, de leur diffusion et
de leur exploitation dans les activités d’éducation et de formation, ont un autre rôle encore
plus essentiel à savoir celui de transformer lesdites connaissances en valeurs ajoutées
répondant aux enjeux politiques, sociaux, culturels et économiques du pays. Elles doivent
donc mobiliser leurs potentiels humain, scientifique et technique pour les mettre au service du
développement de leur pays.
Cependant, cette mobilisation ne serait efficace et rentable que dans le cadre d’orientations
gouvernementales précises faisant ressortir les enjeux et les défis auxquels doivent faire face
les secteurs socio-économiques pour être performants et générateurs de richesses et
d’emplois. Les institutions de recherche doivent donc articuler leurs activités avec le tableau
de bord du Gouvernement où sont précisées les priorités du développement économique,
social, culturel, scientifique et technologique du Pays.
A cet effet, il est à préciser que les années 2000 ont été à plusieurs égards un fer de lance
quant à l’identification des grandes priorités nationales en matière de développement. Il y a
lieu de citer dans cette optique le Programme Emergence (Annexe II) avec ses sept métiers
mondiaux du Maroc : offshoring, automobile, aéronautique, électronique de spécialité,
agroalimentaire, produits de la mer et textile, auxquels s’ajoute l’artisanat ; l’initiative pour le
développement humain (Annexe III) (Santé, accès aux services de base, droits humains, etc. ;
le plan azur (Annexe IV) ; la stratégie pour le développement de l’artisanat (Annexe V) ; le
plan Maroc vert (VI) ; le plan énergie (VII) ; les initiatives 10 000 ingénieurs, 10 000
travailleurs sociaux, 3300 médecins ; etc.
Par ailleurs, une Stratégie Nationale pour le Développement de la Recherche Scientifique à
l’horizon 2025 (Annexe I) a été élaborée en 2006. Cette stratégie, d’une part, a identifié un
certain nombre de mesures destinées à améliorer les performances du Système National de
Recherche et d’Innovation (Gouvernance, financement, mobilisation et valorisation des
ressources humaines, valorisation, évaluation, etc.) et, d’autre part, a également défini en
concertation avec les partenaires concernés les priorités nationales de recherche en tenant
compte des stratégies gouvernementales en matière de développement.
Aujourd’hui, il y a lieu de signaler que l’articulation entre les Stratégies gouvernementales en
matière de développement et la Stratégie nationale pour le développement de la recherche
scientifique à l’horizon 2025 est une réalité qui a donné lieu aux priorités nationales de
recherche qui seront présentées à travers les pages qui vont suivre. S’ajoute à cette réalité une
autre qui consiste en un important soutien financier d’un montant de sept cent vingt millions
de dirhams (720 MDH) accordés à la recherche scientifique par le gouvernement dans le
cadre du Programme d’Urgence Education et Formation 2009-2012. Pour ce programme, la
recherche scientifique est une priorité du gouvernement et elle y est considérée comme un
instrument de promotion de l’excellence.
Toutes les composantes d’une forte implication des universités et des institutions de recherche
dans le processus du développement sont là. Le chemin à suivre pour y arriver est tracé par les
priorités nationales de recherche. Les universités et les institutions de recherche sont
actuellement dotées de compétences et de plates formes juridiques, scientifiques et techniques
pour réussir cette implication.