UEL LE CERVEAU APPRENANT Cécile BARBACHOUX [email protected] Les diapositives sont disponibles sur le site http://cst.unice.fr Les chapitres du cours • Ch. 1: Le cerveau – les sciences cognitives • Ch. 2: Atlas du cerveau: les grandes aires fonctionnelles du cerveau • Ch. 3: La perception • Ch. 4: La mémoire • Ch. 5: Bases neurales des mathématiques • Ch. 6: Bases neurales de la lecture • Ch. 7: Les émotions • Ch. 8: La fabrication du cerveau Chapitre 2: ATLAS du CERVEAU Carl Röhrig, looking for home DU AU Le GLOBAL cerveau MICROSCOPIQUE Carl Röhrig, Magician Le système nerveux = sens, nerfs, cerveau, moelle épinière, méninges mouvements, fonctionnmt des organes, l’intellect, … Les lobes du cerveau Lobe frontal Planification des actions futures + contrôle des mouvements Lobe temporal audition Mémoire, apprentissage émotion Lobe pariétal Sensibilité somatique Image corporelle Relation avec l’espace extrapersonnel Lobe occipital vision Asymétrie des hémisphères: Biais de fonctionnement Asymétries fonctionnelle et anatomique h. gauche= h. dominant: traitement du langage, numération Cortex auditif plus développé Traitement local h. droit= h. non dominant: spatialisation, perception des visages Traitement visuo-spatial et émotions Le neurone : unité fonctionnelle de base du Système Neuronal PA véhiculent l’information Stéréotypés (p ex tous les stimuli sensoriels) Nature de l’information dépend de la nature du circuit Potentiel de membrane Segment initial 100 mV 100m/s L ’axone 0,1 mm à 1 m 1 ms temps Unipolaire (s. autonome, invertébrés) Bipolaires (sensoriels) Multipolaires (SNC vertébrés) Motoneurone c. Pyramidale corticale Pseudo-unipolaire (mécanorécepteurs) c. Purkinje 4 caractéristiques fondamentales du système nerveux lui permettent de produire des « comportements » : - Les mécanismes par lesquels les neurones produisent des signaux: excitabilité du neurone - L’agencement (pattern) des connexions entre les neurones. - Les relations entre différents patterns d’interconnexions et différents types de comportements. - La façon dont les neurones et leurs connexions sont modifiés par l’expérience. Les neurones sont organisés en circuits responsables de comportements spécifiques. Tous les comportements sont exécutés par des circuits de neurones interconnectés Comportement : - traitement de l’information sensorielle - programmation des réponses motrices ou émotionnelles - mémorisation d’information - etc … Illustration du rôle du cortex dans la cognition: LES BASES NEURONALES DU LANGAGE Aires d’association Modèle du langagelequel? (Wernicke) Ce modèle prédit d’organisation un autre type d’aphasie, Faisceau arqué Représentation nerveuse unique des mots Conversion d’une représentation sensorielle ou sémantique en une représentation motrice Association du mot à une signification Les caractéristiques affectives (émotions) et les traits de la personnalité sont aussi localisés anatomiquement Les patients aphasiques peuvent manifester non seulement des troubles cognitifs du langage, mais aussi des troubles des aspects émotionnels du langage tels que l’intonation. Lésion de la région de l’hémisphère droit correspondant à l’aire de Wernicke Compréhension du contenu émotionnel du langage Lésion de la région de l’hémisphère droit correspondant à l’aire de Brocca Expression des émotions L’ACTION MOTRICE DANS LE CERVEAU Homoncule de Penfield Homoncule moteur Homoncule somato-sensoriel LES NEURONES MIROIRS UNE DÉCOUVERTE INSPIRANTE La perception Chapitre 3 références une partie des éléments de ce chapitre provient du cours de Claude Bonnet, professeur de psychologie cognitive de l’université Louis Pasteur de Strasbourg http://coursenligne.u-strasbg.fr/psychocognitive/ Perception et ses mécanismes Objectifs du chapitre : -montrer les principes généraux de l’acquisition et du traitement des informations par différents systèmes sensoriels conduisant à nos expériences perceptives. - illustrer la problématique du traitement de l’information centrale en psychologie cognitive - introduire la notion de niveau critique de traitement. Perception • La perception est l’ensemble des mécanismes de traitement des informations sensorielles extéroceptives et proprioceptives qui permet à un organisme vivant d’agir de manière adaptée dans son environnement en contrôlant ses actions de manière à assurer sa survie et son adaptation à cet environnement et d’acquérir des connaissances sur son environnement et sur son activité (ses mouvements). • La perception est le produit d’une part des traitements que les systèmes sensoriels effectuent sur les stimuli physiques qui les activent et d’autre part des représentations (connaissances) qui permettent de les interpréter. Système vestibulaire • Le système vestibulaire est le système sensoriel principal de la perception du mouvement et de l'orientation par rapport à la verticale. Il est donc à la base du sens de l'équilibre. Les récepteurs sensoriels du système vestibulaire sont situés dans l'oreille interne. Les troubles du système vestibulaire peuvent conduire à des vertiges. • Le système vestibulaire est constitué d'un organe sensoriel périphérique composé du labyrinthe postérieur (canaux semi-circulaires, utricule, et saccule), du nerf vestibulocochléaire et de ses noyaux encéphaliques. Aires corticales associées • Les différentes modalités sensorielles résultent de la spécificité des organes sensoriels qui captent les stimuli. • Modalités extéroceptives – – – – – Vue → cortex visuel primaire Audition → cortex auditif primaire Olfaction → cortex olfactif primaire Goût → cortex gustatif primaire Toucher(s) → cortex somesthésique primaire • Modalités kinesthésiques → cortex somesthésique • Chaque système sensoriel est décomposables en sous-systèmes structuralement et fonctionnellement séparables. • Toute perception résulte (émerge) de l’activation d’un grand nombre de structures du système nerveux central. Chaque structure effectue des opérations particulières de traitement, participe au fonctionnement de l’ensemble d’un réseau neuronal. • En suivant la propagation des influx nerveux résultant d’une stimulation, on distingue des étapes successives de traitement. A chaque étape, on se demande de quelles caractéristiques du stimulus dépendent les réponses neuronales (notion de stimulus pertinent). Qu’un phénomène perceptif puisse être expliqué à un certain niveau critique de traitement n’entraîne pas que le processus perceptif soit terminé à ce niveau. PERCEPTION VISUELLE LES TRAITEMENTS RÉTINIENS Perception visuelle • Les stimuli visuels ne sont pas d’abord des objets, mais sont des distributions spatiales et temporelles de longueurs d’onde et de luminance (intensité). Le cerveau, après des traitements multiples leur affectera une signification d’objet sur la base de ses expériences antérieures. • Distinguer ce qui est du domaine de la physique (longueurs d’onde, luminances) de ce qui est du domaine de la perception (couleurs, luminosité). La distinction n’est pas toujours simple. • Historiquement, la physique de la lumière a été définie à partir de la perception humaine. • Lumière et couleur sont des sensations • De nombreuses espèces animales voient dans l’ultraviolet (abeille, libellule, python, oiseaux etc.), mais ne voient pas les longueurs d’ondes longues (rouge). • Certaines espèces sont équipées de récepteurs d’infrarouge (serpents à sonnette). • Pour voir la couleur, il faut plusieurs types de récepteurs maximalement sensibles à différentes longueurs d’onde. Certaines espèces en ont deux, d’autres trois, d’autres quatre, voire cinq ! On peut difficilement comparer l’expérience perceptive d’espèces qui ont un équipement biologique différent. Une première étape des traitements de l’information lumineuse est optique : formation d’une image sur la rétine. Deuxième étape : la transduction Les récepteurs de la rétine captent les photons et par des mécanismes photochimiques génèrent des potentiels de récepteur (transduction). Les photorécepteurs : propriétés et conséquences La fonction des photorécepteurs est de transformer l’énergie électromagnétique (lumineuse) en potentiel de récepteur. L’énergie des photons n’est pas la même à toutes les longueurs d’onde. Les photons de la lumière sont absorbés par les pigments des photorécepteurs, provoquent une hyperpolarisation et engendre un potentiel de récepteur (sommable). Lorsque ce potentiel aura atteint son seuil, il sera transmis aux cellules bipolaires. Les bâtonnets sont sensibles à des éclairements scotopiques (crépusculaires). Ils ne contiennent qu’un type de pigment (la rhodopsine). Les cônes ont une moindre sensibilité ; ils ne répondent qu’à des éclairements photopiques. Chez les primates, on en distingue 3 types selon la longueur d’onde d’absorption maximale de lumières monochromatiques (cônes S, cônes M, cônes L). • Les bâtonnets, absents de la fovéa, sont sensibles aux éclairements scotopiques. Leur seuil varie en fonction de la longueur d’onde et de l’excentricité rétinienne (densité des récepteurs). • Les effectifs des 3 types de cônes sont différents : 64 % cônes L, 32 % cônes M et 2% cônes S. Les cônes L se rencontrent essentiellement dans la fovéa, • dans la fovéa, seulement 2% des cônes bleus, mais on en trouve jusqu’en périphérie extrême. • La première condition pour percevoir des couleurs est de posséder au moins 2 types de récepteurs. Les primates en possèdent 3. Déficits congénitaux • Monochromates (daltonisme) ou achromates • Dichromates – Protanope : absence de cônes L (rouge) – Deuteranope : absence de cônes M (vert) – Tritanope : absence de cône S (bleu) Recomposition de la lumière (disque de Newton) • Comment construire un disque de Newton http://www.wikidebrouillard.org/index.php/Disque_de_Newton Disque de Newton: explication Persistance rétinienne Affichage à 12 images par seconde • Principe du cinéma (24 images par seconde) • « flipbooks » Types de cellules ganglionnaires • Morphologiquement, on distingue plusieurs types de cellules ganglionnaires : α, β, γ. • Cellules α : grand champ récepteur, achromatiques, phasiques. • Cellules β : petit champ récepteur, chromatiques (vertrouge), toniques. • Cellules γ : petit champ récepteur, chromatiques (bleujaune), toniques. AU-DELÀ DE LA RÉTINE Recouvrement en partie du champ visuel des deux yeux Cortex visuel primaire (V1) lobe occipital Coupe sagittale au niveau des deux hémisphères Vue extérieure FONCTIONNEMENT DE L’AIRE VISUELLE PRIMAIRE (V1) Fonctions de V1 • • • • • • Codage des orientations de contour Codage de la direction des mouvements Codage des fréquences spatiales Codage de la profondeur relative Codage des contrastes chromatiques Ces codages sont locaux (petits champs récepteurs). • Ces interactions latérales participent aux processus de groupement. • Les informations relatives au même stimulus sont codées séparément et très localement selon leur nature. • Pour conduire à la reconnaissance visuelle des objets, le système visuel doit regrouper les informations. • Les illusions optico-géométriques résultent de ces mécanismes de groupement ILLUSIONS D’OPTIQUE Illusions d’optique Vision=très grande réduction de la quantité d’information entre l’image qui s’imprime sur la rétine et le message transmis par le nerf optique. (125 millions de photorécepteurs transmettent à 100 fois moins de cellules ganglionnaires + passage 3D à 2D) Pour compenser et donner perceptions du relief, de la couleurs ou mouvements, le cerveau introduit des paramètres abstraits qui souvent complètent ou amplifient des éléments fragmentaires de la réalité. création parfois d’illusion d’optique Exemples d’illusions optiques corticales Illusion géométrique Dans l’illusion de Zöllner, les grandes lignes sont parallèles même si on a l’impression qu’elles vont se croiser si on les prolonge Illusion du mouvement Akiyoshi KITAOKA, Department of Psychology, Ritsumeikan University, Kyoto, Japan Exemples d’illusions optiques rétiniennes grille d’Hermann La grille d’Hermann-Hering Les contrastes perçus aux intersections sont attribués à la variation Défaut d’orientation VERS LES AIRES SECONDAIRES Aires visuelles secondaires Aires visuelles secondaires: obéissent à une organisation rétinotopique et ont des propriétés différentes selon le type de stimulus (couleur par exemple). Seule l’aire visuelle primaire correspond strictement à l’aire de Brodmann TRAITEMENTS PLUS CENTRAUX : LES DEUX SYSTÈMES VISUELS • Dès le niveau des cellules ganglionnaires, séparation fonctionnelle de plusieurs voies : Magnocellulaire → Voie dorsale cortex pariétal Parvocellulaire et Koniocellulaire → Voie ventrale cortex inférotemporal • Ces deux voies sont anatomiquement et fonctionnellement séparées. Analyse des stimuli visuels Reconnaissance: lobe temporo-occipital via le syst. Dorsal Localisation: lobe pariétal via le syst. Ventral Syst. Ventral et dorsal: travaux de 1982, Leslie Ungerleider et Mortimer Mishkin Dissociation localisation/reconnaissance objet Localisation > pariéta: Reconnaissance > cortex Occipito-temporal Reconnaissance des stimuli visuels Dissociation de la reconnaissance – Des objets – Des animaux – Des visages Activation de zones dans le lobe temporal ou occipito-temporal Cortex temporal • Spécialisations des aires en fonction de la signification des stimuli • La reconnaissance des objets résulte de traitements coopératifs entre différentes régions du cortex inféro-temporal. • Ces régions diffèrent selon la nature des objets. • Pour certains, la spécialisation est stricte. Ex. Kanwischer et la Fusiform Face Area (FFA) • Pour d’autres, les représentations sont distribuées Dissociation reconnaissance objets/animaux > cortex temporal • Ces régions impliquées dans la reconnaissance des objets ne sont pas activées que par des stimuli visuels. • Imaginer ces stimuli sur instruction verbale y génère aussi des activations semblables, mais de moindre amplitude. Dans ce cas le sujet doit générer une « image mentale » du stimulus. • Ces derniers exemples montrent que la reconnaissance d’un objet suppose au préalable une représentation de cet objet que les représentations sont des traces mnésiques localisables dans le cerveau que ces traces mnésiques sont localisées dans les mêmes structures que celles qui sont en jeu dans la reconnaissance de l’objet visuellement présenté en conséquence, elles peuvent être activées par un stimulus visuel spécifique, par une suggestion verbale ou encore par la seule imagination spontanée du sujet. • Dans la voie ventrale, les représentations sont généralement explicites et accessibles à la conscience. Voie dorsale : perception pour l’action • Les structures de la voie dorsale concernent les traitements des dimensions nécessaires aux actions : le mouvement visuel, la profondeur, le volume et le relief, les transformations sensori-motrices. Localisation spatiale: la voie dorsalelobe pariétal • Cartographie (mouvement de la souris d’un ordinateur) En résumé Un exemple simple de la notion de boucles de rétroaction bois plomb Aires sensorielles visuelles: localisation de l’objet Aire motrice: appréhension de l’objet rétroaction Réaction musculaire suivant le poids de l’objet COMPLEXITE DES RESEAUX DE CIRCUITS • Traitement de l’information : - succession d’opérations (traitements) - portant sur des informations (signaux) - complexité croissante des traitements - spécialisation fonctionnelle des structures - rôle des représentations (traces mnésiques) activées par - dimensions physiques des stimuli - descriptions verbales - imagination - simulation EN RÉSUMÉ: LES DIFFÉRENTES AIRES FONCTIONNELLES DU CERVEAU Localisation des aires fonctionnelles élémentaires Aire motrice primaire (l. frontal) Aire motrice supplémentaire préfrontale Aire somatosensorielle primaire (l. pariétal) Aire d'association sensorielle (l. pariétal) Aire visuelle primaire (l. occipital) Aire auditive primaire (l. temporal) Aires d’association QUELQUES EXEMPLES Tâche dusur skieur b) il aperçoit un sapin sa route c) il change de direction pour l’éviter -Vue du sapin: cortex visuels primaire et secondaire (lobe occipital) -Reconnaissance du sapin: aire d’association, lobe temporal --spatialisation: lobe pariétal -J’ai peur: système limbique (amygdale) Propriété émergente a) Un skieur descend une piste Mouvement Aire motrice (lobe frontal) Monde réel Exemple de modules cognitifs esprit transducteur Système périphérique Système central coordonnées viande J’ai faim J’ai faim et il y a de la viande en x,y,z > action …. Les aires activées par le cerveau du loup • À vous de jouer …. transducteur Système périphérique Spatialisation: lobe pariétal Visuel p.et s., aired’association lobe occipital viande J’ai faim reconnaissance, lobe temporal Système limbique Propriété émergente coordonnées Système central mouvement Lobe frontal, aire motrice