Syndrome des antiphospholipides : un nouvel espoir thérapeutique

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 14/10/2014 Syndrome des antiphospholipides : un nouvel espoir thérapeutique Le syndrome des antiphospholipides est une maladie autoimmune caractérisée par la présence d’anticorps antiphospholipides et de complications thromboemboliques et/ou d’avortement spontanés. Jusqu’à présent le seul traitement proposé au long cours est un traitement anticoagulant visant à prévenir les thromboses. Le Dr Canaud a publié en juillet 2014 un article permettant une avancée majeure dans ce domaine. Le syndrome s’accompagne régulièrement de modifications vasculaires particulières caractérisées par une hyperplasie de l’intima des vaisseaux aboutissant à l’occlusion progressive des vaisseaux, phénomène insensible au traitement anticoagulant. La prévalence de ces lésions n’est pas connue mais elles ont été rapportées dans tous les territoires vasculaires et confèrent un facteur de gravité à cette maladie. Ces lésions sont particulièrement bien décrites dans les reins où elles conduisent progressivement à l’insuffisance rénale terminale et reviennent fréquemment sur le greffon rénal après transplantation. Jusqu’à présent la physiopathologie du développement de ces lésions n’était pas connue et aucun traitement n’était proposé. L’étude Le Dr Guillaume Canaud de la faculté de médecine Paris Descartes vient de publier un article dans la plus importante revue internationale de médecine The New England Journal of Medicine qui permet l’identification des mécanismes moléculaires qui sous tendent le développement des lésions vasculaires au cours du syndrome des antiphospholipides. Le Dr Canaud est maître de conférences et praticien hospitalier dans le service de Néphrologie et Transplantation de l’hôpital Necker ainsi que dans le laboratoire INSERM U1151. L’étude a été réalisée au sein du service de Néphrologie et Transplantation Adultes de l’hôpital Necker du Pr Legendre, laboratoire INSERM U1151, Mécanismes et stratégies thérapeutiques des maladies rénales chroniques du Dr Terzi. Explication scientifique Dans cette étude, l’équipe met en évidence, in vitro mais aussi chez l’homme, que les anticorps antiphospholipides sont directement pathogènes pour l’endothélium induisant l’activation de la voie AKT/mTORC. L’activation de cette voie stimule la prolifération des cellules endothéliales mais aussi des cellules musculaires lisses de la paroi vasculaire. Un point crucial du travail est l’observation suivante : l’inhibition de cette voie chez l’homme par le sirolimus, un inhibiteur de mTORC couramment utilisé en clinique, permet de prévenir le développement de cette néphropathie chronique. C’est donc un travail de recherche expérimentale couplé à l’étude observationnelle d’une cohorte unique de patients transplantés dans le service de Néphrologie et Transplantation qui a permis aux chercheurs de mettre en évidence un effet bénéfique du sirolimus sur la survie des greffons en prévenant la récidive de la maladie vasculaire. Enfin, il a été observé que ces lésions vasculaires induites par les anticorps antiphospholipides via l’activation de la voie AKT/mTORC au sein des cellules endothéliales jouent probablement un rôle important au cours du syndrome catastrophique des antiphospholipides. « La caractérisation de cette voie dans le développement des lésions vasculaires liées au syndrome des antiphospholipides ouvre de réelles perspectives thérapeutiques pour les patients » explique le docteur Guillaume Canaud . En conclusion, ce travail permet d’élucider en partie les mécanismes qui aboutissent au développement des lésions vasculaires accompagnant le syndrome des antiphospholipides. Il ouvre également la perspective d’une nouvelle thérapeutique extrêmement prometteuse dans cette indication. Publication : Titre : Inhibition of the mTORC Pathway in the Antiphospholipid Syndrome. Revue : The New England Journal of Medicine 24 Jul 2014;371(4):303-­‐312 Auteurs : Canaud G, Bienaimé F, Tabarin F, Bataillon G, Seilhean D, Noel LH, Dragon-­‐Durey MA, Snanoudj R, Friedlander G, Halbwachs-­‐Mecarelli L, Legendre C, Terzi F. Contact chercheur E-­‐mail : @ Dr Guillaume Canaud Tel : 01 44 49 54 32 A propos de l’université Paris Descartes L’université Paris Descartes, l’université des sciences de l’homme et de la santé à Paris. Avec ses 9 Unités de Formation et de Recherche (UFR) et son IUT, l’Université Paris Descartes couvre l’ensemble des connaissances en sciences de l’homme et de la santé. Seule université francilienne réunissant médecine, pharmacie, dentaire et maïeutique, son pôle santé est internationalement reconnu pour la qualité de ses formations et l’excellence de sa recherche. 
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