garder ses abeilles: la récolte s’en va avec l’essaim qui emporte la majorité des
butineuses. En outre, dans nos pays très urbanisés, les arbres atteignent rarement le grand
âge où leurs troncs s’évident et deviennent accueillants aux colonies d’abeilles; l’essaim
a donc peu de chances de survie dans la nature. En conséquence, l’apiculteur gère ses
ruches de manière à prévenir l’essaimage. Nous ne nous étendrons pas ici sur les
méthodes de cette prévention qui ressortissent plutôt à un cours de pratique apicole, mais
toutes ont parfois leurs ratés…
L’apiculteur va alors récolter l’essaim, opération
simple d’un point de vue apicole, quoique parois
acrobatique: il s’agit simplement de collecter une
majorité des abeilles et de les mettre dans une
cloche ou la caisse d’une ruche, bref dans un
récipient adéquat en volume pour contenir la
ruche. Si la reine est dans le lot récolté, les autres
abeilles rallieront sans problème le logis offert. Il
reste alors à l’apiculteur à mettre la ruche en place ou à verser le contenu de la cloche
dans une nouvelle ruche; le tout est muni de cadres à bâtir et le tour est joué.
Sur le plan juridique, l’apiculteur a le droit de poursuivre ses essaims, y compris sur la
propriété d’autrui, pour autant qu’il n’ait pas cessé de le poursuivre (C. civ., art. 14).
Classiquement, il laisse un de ses gants à proximité de l’essaim, marquant ainsi son droit
de propriété sur les abeilles. A défaut d’une telle marque, l’essaim devient la propriété
du premier qui s’en saisit: il est res nullius comme l’est, par exemple, un bateau
abandonné par son équipage.
L’apiculteur a tout intérêt à récupérer ses
abeilles, pour ne pas perdre sa récolte. Celui
chez qui l’essaim se pose a, lui, tout intérêt à le
faire reprendre. Nous l’avons vu, l’arrivée d’un
essaim d’abeilles peut signifier deux choses:
soit que l’essaim constitue sa première grappe à
proximité de la ruche, soit que la colonie vient