est dans le lot récolté, les autres abeilles rallieront sans
problème le logis offert. Il reste alors à l’apiculteur à mettre la
ruche en place ou à verser le contenu de la cloche dans une
nouvelle ruche; le tout est muni de cadres à bâtir et le tour est
joué.
Sur le plan juridique, l’apiculteur a le droit de poursuivre ses essaims, y compris sur la propriété d’autrui, pour
autant qu’il n’ait pas cessé de le poursuivre (C. civ., art. 14). Classiquement, il laisse un de ses gants à
proximité de l’essaim, marquant ainsi son droit de propriété sur les abeilles. A défaut d’une telle marque,
l’essaim devient la propriété du premier qui s’en saisit: il est res nullius comme l’est, par exemple, un bateau
abandonné par son équipage.
L’apiculteur a tout intérêt à récupérer ses abeilles, pour ne
pas perdre sa récolte. Celui chez qui l’essaim se pose a, lui,
tout intérêt à le faire reprendre. Nous l’avons vu, l’arrivée
d’un essaim d’abeilles peut signifier deux choses: soit que
l’essaim constitue sa première grappe à proximité de la
ruche, soit que la colonie vient bel et bien s’installer.
Il n’est pas toujours simple de voir du premier coup d’œil
dans quelle situation on se trouve… Généralement, l’essaim
qui fait sa première grappe se situe non loin de sa ruche
d’origine, se pose en tout début d’après-midi et repartira après quelques heures (vers la fin de l’après-midi), ou
au plus deux jours, sans qu’aucune intervention ne soit nécessaire. L’essaim qui s’est choisi un nouveau nid
s’installe, lui, plutôt en fin d’après-midi et à bonne distance de la ruche de laquelle il est parti. Mais ces cas de
figure, s’ils sont classiques, n’ont rien d’universel! Dans les deux cas, il vaut mieux récupérer l’essaim sans
tarder: celui qui repart spontanément en fin de journée ira peut-être coloniser la cheminée d’une maison au
grand dam de son propriétaire, celui qui s’installe bâtira très vite des rayons de cire qu’il ne sera pas facile de
récupérer sans faire de dégâts dans la colonie… On retiendra donc de tout ceci qu’un essaim doit être récolté
dans les premières heures qui suivent son apparition; c’est dans ces circonstances que sa récupération se passera
au mieux.
Peut-on se faire piquer par un essaim? Les abeilles qui le composent sont peu agressives: gorgées de miel, en
route vers une aventure périlleuse, elles ont mieux à faire que s’en prendre à un passant. Toutefois, la piqûre
n’est pas exclue notamment si un curieux s’approche de trop près au moment où l’apiculteur le récolte, car il est
parfois amené à brosser les abeilles ce qui provoque un peu de mouvement. L’arrivée d’un essaim dans un
jardin particulier ne nécessite aucune autre intervention que de le laisser au calme en attendant l’arrivée de
l’apiculteur qui le recueillera. Si pas contre la masse d’abeilles se pose dans une rue passante ou dans un parc
fréquenté, surtout à hauteur d’homme, mieux vaut sécuriser les lieux en attendant la reprise, de manière à ce
que les passants restent à quelques mètres (3 – 5 mètres).