RESUME DES CARACTERISTIQUES DU PRODUIT
Les dérivés 1,8-dihydroxyanthracéniques ont un effet laxatif.
Les O-β-glucosides (sennosides) ne sont pas résorbés au niveau de l’intestin grêle. Ils sont
décomposés en métabolites actifs (rhéine-anthrone) par les bactéries du gros intestin.
Deux modes d’action distincts entrent en jeu :
1. Stimulation de la motilité du gros intestin, se traduisant par un transit côlonique accéléré.
2. Action sur les processus sécrétoires par deux mécanismes concomitants, en l’occurence
l’inhibition de l’absorption de l’eau et des électrolytes (Na+, Cl-) à travers les cellules
épithéliales du côlon (effet anti-absorption) ainsi que l’augmentation de la perméabilité des
jonctions serrées et stimulation de la sécrétion d’eau et d’électrolytes dans la lumière du
colon (effet sécrétagogue).
La défécation a lieu dans un délai de 8 à 12 heures, en raison du temps nécessaire au
transport jusqu’au côlon et à la transformation en métabolites actifs.
5.2 Propriétés pharmacocinétiques
Les O-β-glucosides (sennosides) ne sont ni résorbés au niveau de l’intestin grêle ni scindés
par les enzymes digestives humaines. Ils sont décomposés en métabolites actifs (rhéine-
anthrone) par les bactéries du gros intestin. Les aglycones anthraquinoniques sont
absorbées dans l’intestin grêle.
Des expériences menées chez l’animal avec de la rhéine-anthrone marquée administrée
directement dans le caecum montrent un taux d’absorption de moins de 10%. Au contact de
l’oxygène la rhéine-anthrone est oxydée en rhéine et en sennidines, qui peuvent être
retrouvées dans le sang principalement sous formes glucuro- et sulfo-conjuguées.
Après l’administration orale de sennosides, 3 à 6% des métabolites sont excrétés dans les
urines, d’autres étant excrétés dans la bile.
La plus grande partie des sennosides (environ 90%) sont excrétés dans les fèces sous
forme de polymères (polyquinones), associés à 2-6% de sennosides inchangés, sennidines,
rhéine-anthrone et rhéine.
Au cours d’études pharmacocinétiques menées chez l’homme avec de la poudre de fruit de
séné (20 mg de sennosides) administrée per os pendant 7 jours, on a mesuré une
concentration sanguine en rhéine de 100 ng/ml au maximum. Aucune accumulation de
rhéine n’a été mise en évidence.
Des métabolites actifs, tels que la rhéine, passent en petites quantités dans le lait maternel.
Des expériences chez l’animal ont montré un faible passage placentaire pour la rhéine.
5.3 Données de sécurité préclinique
On ne dispose pas de tests précliniques récents et systématiques sur les feuilles de sénés
ou ses préparations. Les données découlent d’investigations menées avec les fruits de séné.
Etant donné que le spectre des constituants des feuilles et des fruits est très semblable, les
données obtenues peuvent être appliquées aux feuilles de séné. La plupart des données se
rapportent à des extraits de fruits de séné contenant de 1,4 à 3,5% d’anthacénosides, ce qui
correspond à des quantités potentielles de 0,9 à 2,3% de rhéine, 0,05 à 0,15% d’aloe-
émodine et 0,001 à 0,006% d’émodine, ou de constituants actifs isolés (p. ex. rhéine ou
sennosides A et B). La toxicité aiguë de fruits de séné, comme de leurs extraits ou des
sennosides, est faible chez le rat et chez la souris.
Les résultats d’administrations parentérales effectuées sur des souris semblent indiquer que
les extraits ont une toxicité plus grande que les glycosides purifiés, pouvant être due à leur
teneur en aglycones.
Dans une étude sur 90 jours chez le rat, des fruits de séné ont été administrés à des doses
allant de 100 mg/kg à 1500 mg/kg. La préparation testée contenait 1,83% de sennosides A-
D, 1,6% de rhéine potentielle, 0,11% d’aloe-émodine potentielle et 0,014% d’émodine
potentielle. On a constaté dans tous les groupes traités une hyperplasie épithéliale mineure
SmPC fr 12-2012 4/6