RESUME DES CARACTERISTIQUES DU PRODUIT 1. DENOMINATION DU MEDICAMENT Tisane Ardennaise laxative n°11 2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE Chaque sachet ou infusette contient 70% de feuilles de Cassia senna L. / Cassia angustifolia Vahl (séné). Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1. 3. FORME PHARMACEUTIQUE Plantes pour tisane. Usage oral après infusion. 4. DONNEES CLINIQUES 4.1 Indications thérapeutiques Médicament à base de plantes utilisé pour le traitement de courte durée de la constipation occasionnelle. La Tisane Ardennaise laxative n°11 est indiquée chez les adultes et les adolescents de 12 ans et plus. 4.2 Posologie et mode d’administration Posologie Adultes et adolescents de 12 ans et plus : 1 tasse par jour, de préférence le soir au coucher. Ne pas dépasser cette dose. Population pédiatrique La Tisane Ardennaise laxative n°11 n’est pas recommandée chez les enfants de moins de 12 ans. Durée du traitement Une prise de ce médicament 2 ou 3 fois par semaine est normalement suffisante. L’utilisation de la Tisane Ardennaise n°11 pendant plus de 10 jours requiert une supervision médicale. En cas de persistance des symptômes pendant l’utilisation de La Tisane Ardennaise laxative n°11, il y a lieu de consulter un médecin ou un pharmacien. Mode d’administration - Infusette : plonger une infusette dans une tasse d'eau bouillante. La retirer après 5-10 minutes. - Tisane en vrac : au moyen de la mesurette fournie, prélever 10 ml de tisane. Laisser infuser dans une tasse d'eau bouillante pendant 5-10 minutes. Filtrer ensuite le liquide. SmPC fr 12-2012 1/6 RESUME DES CARACTERISTIQUES DU PRODUIT 4.3 Contre-indications Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients. Occlusions et sténoses intestinales, atonie digestive, appendicite, inflammations aiguës du colon (maladie de Crohn, colite ulcéreuse) ; douleurs abdominales d’origine inconnue ; situations de déshydratation sévère avec déplétion d’eau et d’électrolytes. Enfants de moins de 12 ans. 4.4 Mises en garde spéciales et précautions d’emploi Les patients prenant des glycosides cardiotoniques, des médicaments antiarythmiques, des médicaments provoquant un allongement de l’intervalle QT, des diurétiques, des corticoïdes ou de la réglisse veilleront à consulter un médecin avant l’emploi concomitant de la Tisane Ardennaise laxative n°11. Comme pour tous les laxatifs, la Tisane Ardennaise laxative n°11 ne doit pas être utilisée sans avis médical chez des patients souffrant d’impaction fécale, ou présentant des troubles gastro-intestinaux non diagnostiqués, aigus ou persistants (douleurs abdominales, nausées, vomissements) ; en effet ces symptômes peuvent être les signes d’une occlusion intestinale (ileus) potentielle ou existante. La Tisane Ardennaise laxative n°11 ne sera pas utilisée quotidiennement ou pendant une période prolongée sans chercher à découvrir la cause de la constipation. L’usage trop prolongé de laxatifs stimulants peut mener à une déficience de la fonction intestinale et à un état de dépendance à l’égard des laxatifs. La Tisane Ardennaise laxative n°11 ne devrait être employée que dans les cas où des mesures diététiques ou l’administration de laxatifs de lest ne donnent pas les effets escomptés. En cas d’administration de la Tisane Ardennaise laxative n°11 à des personnes incontinentes, on veillera à changer les serviettes plus fréquemment afin de prévenir tout contact prolongé entre la peau et les matières fécales. La prudence est de rigueur chez les patients souffrant d’insuffisance rénale, en raison d’un possible déséquilibre électrolytique. 4.5 Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions L’hypokaliémie (résultant d’un abus de laxatifs) peut augmenter la sensibilité aux glycosides cardiotoniques et interagir avec les médicaments antiarythmiques, avec les médicaments induisant le rétablissement du rythme sinusal (quinidine) et avec les médicaments provoquant un allongement de l’intervalle QT. L’emploi concomitant avec d’autres médicaments provoquant de l’hypokaliémie (diurétiques, corticoïdes, racine de réglisse) peut mener à une augmentation du déséquilibre électrolytique. 4.6 Fécondité, grossesse et allaitement Grossesse Aux doses recommandées, on n’a pas constaté d’effets indésirables ou délétères pendant la grossesse ainsi que sur le fœtus. Toutefois, compte tenu des données expérimentales concernant le risque de génotoxicité lié à certains anthracénoïdes, comme l’émodine et l’aloe-émodine, l’administration de La Tisane Ardennaise laxative n°11 pendant la grossesse n’est pas recommandée. SmPC fr 12-2012 2/6 RESUME DES CARACTERISTIQUES DU PRODUIT Allaitement L’utilisation de La Tisane Ardennaise laxative n°11 n’est pas recommandée pendant l’allaitement, en raison de données insuffisantes sur l’excrétion possible de métabolites dans le lait maternel. De faibles quantités de métabolites actifs (rhéine) sont excrétées dans le lait maternel. Cependant aucun effet laxatif n’a été rapporté chez des bébés allaités. 4.7 Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines Sans objet. 4.8 Effets indésirables Des réactions d’hypersensibilité peuvent se manifester (prurit, urticaire, exanthème localisé ou généralisé). La Tisane Ardennaise laxative n°11 est susceptible de provoquer des douleurs abdominales et des spasmes ainsi que l’émission de selles liquides, en particulier chez les patients atteints du syndrome du côlon irritable. De tels effets peuvent aussi résulter de la prise de doses exagérées, auquel cas une réduction de celles-ci s’imposera. L’utilisation chronique peut conduire à de la déshydratation et des troubles électrolytiques, ainsi qu’à de l’albuminurie et de l’hématurie. En outre l’administration chronique peut entraîner une pigmentation de la muqueuse intestinale (pseudomélanose du côlon) qui est habituellement réversible à l’arrêt du traitement. On peut observer pendant le traitement une coloration des urines en brun rouge (en fonction du pH), due à la présence de métabolites et qui est sans importance clinique particulière. Il est recommandé au patient de consulter un médecin ou un pharmacien en cas de survenue d’effets indésirables autres que ceux mentionnés ci-dessus. 4.9 Surdosage Les principaux symptômes d’un surdosage ou d’un usage abusif sont des crampes douloureuses et des diarrhées sévères avec perte conséquente d’eau et d’électrolytes, qui doivent être remplacés. La diarrhée peut notamment entraîner une hypokaliémie conduisant à des troubles cardiaques et à une faiblesse musculaire, surtout en cas de prise simultanée de glycosides cardiotoniques, de diurétiques, de corticoïdes ou de racine de réglisse. Le traitement symptomatique comportera un apport hydrique suffisant ainsi qu’un monitoring des électrolytes, du potassium en particulier ; ceci revêt une grande importance chez les sujets âgés. La prise chronique en fortes doses de médicaments contenant des anthracénosides peut conduire à une hépatite toxique. 5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES 5.1 Propriétés pharmacodynamiques Classe pharmacothérapeutique : Laxatifs de contact code ATC : A06AB SmPC fr 12-2012 3/6 RESUME DES CARACTERISTIQUES DU PRODUIT Les dérivés 1,8-dihydroxyanthracéniques ont un effet laxatif. Les O-β-glucosides (sennosides) ne sont pas résorbés au niveau de l’intestin grêle. Ils sont décomposés en métabolites actifs (rhéine-anthrone) par les bactéries du gros intestin. Deux modes d’action distincts entrent en jeu : 1. Stimulation de la motilité du gros intestin, se traduisant par un transit côlonique accéléré. 2. Action sur les processus sécrétoires par deux mécanismes concomitants, en l’occurence l’inhibition de l’absorption de l’eau et des électrolytes (Na+, Cl-) à travers les cellules épithéliales du côlon (effet anti-absorption) ainsi que l’augmentation de la perméabilité des jonctions serrées et stimulation de la sécrétion d’eau et d’électrolytes dans la lumière du colon (effet sécrétagogue). La défécation a lieu dans un délai de 8 à 12 heures, en raison du temps nécessaire au transport jusqu’au côlon et à la transformation en métabolites actifs. 5.2 Propriétés pharmacocinétiques Les O-β-glucosides (sennosides) ne sont ni résorbés au niveau de l’intestin grêle ni scindés par les enzymes digestives humaines. Ils sont décomposés en métabolites actifs (rhéineanthrone) par les bactéries du gros intestin. Les aglycones anthraquinoniques sont absorbées dans l’intestin grêle. Des expériences menées chez l’animal avec de la rhéine-anthrone marquée administrée directement dans le caecum montrent un taux d’absorption de moins de 10%. Au contact de l’oxygène la rhéine-anthrone est oxydée en rhéine et en sennidines, qui peuvent être retrouvées dans le sang principalement sous formes glucuro- et sulfo-conjuguées. Après l’administration orale de sennosides, 3 à 6% des métabolites sont excrétés dans les urines, d’autres étant excrétés dans la bile. La plus grande partie des sennosides (environ 90%) sont excrétés dans les fèces sous forme de polymères (polyquinones), associés à 2-6% de sennosides inchangés, sennidines, rhéine-anthrone et rhéine. Au cours d’études pharmacocinétiques menées chez l’homme avec de la poudre de fruit de séné (20 mg de sennosides) administrée per os pendant 7 jours, on a mesuré une concentration sanguine en rhéine de 100 ng/ml au maximum. Aucune accumulation de rhéine n’a été mise en évidence. Des métabolites actifs, tels que la rhéine, passent en petites quantités dans le lait maternel. Des expériences chez l’animal ont montré un faible passage placentaire pour la rhéine. 5.3 Données de sécurité préclinique On ne dispose pas de tests précliniques récents et systématiques sur les feuilles de sénés ou ses préparations. Les données découlent d’investigations menées avec les fruits de séné. Etant donné que le spectre des constituants des feuilles et des fruits est très semblable, les données obtenues peuvent être appliquées aux feuilles de séné. La plupart des données se rapportent à des extraits de fruits de séné contenant de 1,4 à 3,5% d’anthacénosides, ce qui correspond à des quantités potentielles de 0,9 à 2,3% de rhéine, 0,05 à 0,15% d’aloeémodine et 0,001 à 0,006% d’émodine, ou de constituants actifs isolés (p. ex. rhéine ou sennosides A et B). La toxicité aiguë de fruits de séné, comme de leurs extraits ou des sennosides, est faible chez le rat et chez la souris. Les résultats d’administrations parentérales effectuées sur des souris semblent indiquer que les extraits ont une toxicité plus grande que les glycosides purifiés, pouvant être due à leur teneur en aglycones. Dans une étude sur 90 jours chez le rat, des fruits de séné ont été administrés à des doses allant de 100 mg/kg à 1500 mg/kg. La préparation testée contenait 1,83% de sennosides AD, 1,6% de rhéine potentielle, 0,11% d’aloe-émodine potentielle et 0,014% d’émodine potentielle. On a constaté dans tous les groupes traités une hyperplasie épithéliale mineure SmPC fr 12-2012 4/6 RESUME DES CARACTERISTIQUES DU PRODUIT du gros intestin, réversible endéans les 8 semaines de rétablissement. Les lésions hyperplasiques au niveau de l’épithélium du préestomac étaient également réversibles. On a noté aussi au niveau des reins une basophilie tubulaire dose-dépendante ainsi qu’une hypertrophie épithéliale à des doses égales ou supérieures à 300 mg/kg par jour, sans affection fonctionnelle, ces altérations étant également réversibles. Le dépôt de pigment brun dans les cellules tubulaires menait à une coloration sombre de la surface rénale et subsistait dans une moindre mesure après la période de rétablissement. Les plexus nerveux du côlon ne présentaient pas d’altérations. Cette étude n’a pas permis de déterminer une dose sans effet toxique observable (NOEL). Une étude menée pendant 104 semaines sur des rats des deux sexes, en utilisant la même préparation de fruits de séné à des doses per os jusqu’à 300 mg/kg, n’a révélé aucun effet carcinogénique. D’autre part un extrait spécifique de séné administré per os pendant 2 ans ne s’est pas montré carcinogénique chez les rats mâles ou femelles. L’extrait utilisé contenait approximativement 40,8% d’anthracénosides, dont 35% de sennosides (correspondant à environ 25,2% de rhéine potentielle, 2,3% d’aloe-émodine potentielle et 0,007% d’émodine potentielle) ainsi que 142 ppm d’aloe-émodine libre et 9 ppm d’émodine libre. D’autres études menées pendant 2 ans avec l’émodine sur des rats et souris mâles et femelles n’ont pas montré d’effet carcinogénique chez les rats mâles et les souris femelles, et ont donné des résultats équivoques chez les rats femelles et les souris mâles. Les sennosides n’ont montré aucune toxicité spécifique lors d’essais menés sur des chiens à des doses jusqu’à 500 mg/kg pendant 4 semaines, ainsi que sur des rats à des doses jusqu’à 100 mg/kg pendant 6 mois. On n’a pas mis en évidence d’effets embryoléthal, tératogénique ou foetotoxique chez les rats ou les lapins après traitement oral par des sennosides. En outre il n’y a pas eu d’effets sur le développement postnatal de jeunes rats, sur le comportement de reconnaissance des femelles gravides ni sur la fertilité des rats mâles et femelles. Il n’y a pas de données disponibles pour les préparations herbales. Un extrait et l’aloe-émodine se sont montrés mutagènes dans des tests in vitro, alors que les sennosides A, B et la rhéine ont donné des résultats négatifs. Des études globales faites in vivo avec un extrait défini de fruits de séné ont été négatives. Quelques essais cliniques ont exploré le risque de cancer colo-rectal (CRC) lié à l’usage des laxatifs. Certaines études montraient un risque de CRC associé à l’utilisation de laxatifs contenant des anthraquinones, d’autres pas. Toutefois un tel risque était aussi lié à la constipation elle-même ainsi qu’aux habitudes alimentaires sous-jacentes. L’évaluation définitive du risque carcinogénique requiert des investigations supplémentaires. 6. DONNEES PHARMACEUTIQUES 6.1 Liste des excipients Rhizome de chiendent (Agropyron repens (L.) Beauv. (Elymus repens (L.) Gould)) Fruit de fenouil doux (Foeniculum vulgare Miller ssp. vulgare var. dulce (Miller) Thellung) Feuille de menthe poivrée (Mentha x piperita L.) 6.2 Incompatibilités Sans objet. SmPC fr 12-2012 5/6 RESUME DES CARACTERISTIQUES DU PRODUIT 6.3 Durée de conservation 3 ans. 6.4 Précautions particulières de conservation Conserver ce médicament dans l’emballage d’origine, à une température ne dépassant pas 25°C et à l’abri de l’humidité. 6.5 Nature et contenu de l’emballage extérieur - Sachets-filtre: sachets pour infusion conditionnés dans un étui en carton, suremballé d'un film de polypropylène. Boîtes de 20 infusettes à 1,4 g. - Tisane en vrac : sac en polypropylène thermoscellé, conditionné dans un étui en carton. Boîte de 80 g. 6.6 Précautions particulières d’élimination Pas d’exigences particulières. 7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE Tilman s.a., Zoning Industriel Sud 15, 5377 Baillonville, Belgique 8. NUMERO D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE BE274486 9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION Date de première autorisation : 18 juillet 2005 Date de dernier renouvellement : 14 mars 2013 10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE Date de dernière mise à jour du résumé des caractéristiques du produit : 12/2012 Date de l’approbation du résumé des caractéristiques du produit : 03/2013 SmPC fr 12-2012 6/6