Nota : raies D du sodium ; incrément en cm3/mol ou m3/mol 106 à 20 C.
Les valeurs sont bien entendues différentes de celles présentes dans le tableau 5.1. En plus
des valeurs par liaison, on doit tenir compte encore des effets de structures. Par exemple dans
le cas du cyclopropane, un cycle à trois maillons est très tendu. Il implique une modification
des orbitales électroniques : on verra plus tard le lien qui existe entre la réfraction molaire et
le nuage électronique (voir le cours Chimie théorique, chapitre 13.10). Il y a lieu d’introduire
des corrections, des incréments, qui tiennent compte de ces facteurs structuraux.
En résumé, hormis ces corrections d’ordre structural, on dit que la réfraction molaire est une
propriété additive des atomes (tableau 5.1) ou des liaisons (tableau 5.2) constitutifs de la
molécule.
c. La mesure de l’indice de réfraction
Le réfractomètre est un appareil relativement simple : c’est peut-être le premier appareil de
mesure après le thermomètre que l’étudiant a eu l’occasion d’utiliser. Il est essentiellement
formé d’une lampe à vapeur de sodium qui a la caractéristique d’émettre un spectre de
lumière presque monochromatique (au moins à cause des intensités des raies émises). En fait
le sodium émet plus de 99 % de la lumière sous forme d’un doublet situé dans le jaune : 589,0
et 589,6 nm. Ce sont les raies D du sodium, d’où l’appellation nD pour l’indice de réfraction.
La différence de longueur d’onde étant si petite, que pour la réfractométrie, on peut considérer
le faisceau comme monochromatique. Ce faisceau de lumière passe à travers le liquide dont
on veut mesurer l’indice de réfraction. L’appareil est directement calibré ce qui permet une
lecture directe de la mesure.
Une quantité de liquide inférieure à 1 mL suffit. On obtient un résultat compris le plus
souvent entre 1,33 et 1,75 avec au moins 5 chiffres significatifs. La sensibilité est 0,000 05
dans le cas du réfractomètre de PULFRICH et de 0,0002 avec le réfractomètre de ABBE (T
étant inférieur à 0,2 ºC). Ce dernier appareil est très fréquent dans les laboratoires.
Un détail complémentaire, l’appareil est thermostaté pour permettre d’éviter des variations de
l’indice de réfraction dues à la variation de température. En général cette température est
maintenue à 20,0 C ± 0,1 C, sauf si le composé dont on veut connaître l’indice est solide à
cette température.