Théorème central limite 3
Avec une somme de variables discrètes, il est parfois commode de
définir une pseudo-densité de probabilité mais l'outil le plus efficace
est la fonction de probabilité représentée par un diagramme en bâtons.
On peut constater graphiquement une certaine cohérence entre les deux
diagrammes, difficile à interpréter. Dans ce cas, il est plus efficace de
comparer les fonctions de répartition.
D'autre part, l'approximation normale est particulièrement efficace au
voisinage des valeurs centrales. Certains disent même qu'en matière de
convergence vers la loi normale, l'infini commence souvent à six.
La précision se dégrade à mesure qu'on s'éloigne de ces valeurs
centrales. C'est particulièrement vrai pour une somme de variables
positives par nature : la loi normale fait toujours apparaître des valeurs
négatives avec des probabilités faibles mais non nulles. Même si c'est
moins choquant, cela reste vrai en toutes circonstances : alors que toute
grandeur physique est nécessairement bornée, la loi normale qui
couvre un intervalle infini n'est qu'une approximation utile.
Enfin, pour un nombre donné de termes de la somme, l'approximation normale est d'autant meilleure que la
distribution est plus symétrique.
Application à la statistique mathématique
Ce théorème de probabilités possède une interprétation en statistique mathématique. Cette dernière associe une loi de
probabilité à une population. Chaque élément extrait de la population est donc considéré comme une variable
aléatoire et, en réunissant un nombre n de ces variables supposées indépendantes, on obtient un échantillon. La
somme de ces variables aléatoires divisée par n donne une nouvelle variable nommée la moyenne empirique.
Celle-ci, une fois réduite, tend vers une variable normale réduite lorsque n tend vers l'infini.
Autres formulations du théorème
Densités de probabilité
La densité de probabilité de la somme de plusieurs variables indépendantes s'obtient par convolution de leurs
densités (si celles-ci existent). Ainsi on peut interpréter le théorème de la limite centrale comme une formulation des
propriétés des densités de probabilité soumises à une convolution : sous les conditions établies précédemment, la
convoluée d'un certain nombre de densités de probabilité tend vers la densité normale lorsque leur nombre croît
indéfiniment.
Comme la fonction caractéristique d'une convolution est le produit des fonctions caractéristiques des variables en
cause, le théorème de la limite centrale peut se formuler d'une manière différente : sous les conditions précédentes, le
produit des fonctions caractéristiques de plusieurs densités de probabilité tend vers la fonction caractéristique de la
loi normale lorsque le nombre de variables croît indéfiniment.
Produits de variables aléatoires
Le théorème de la limite centrale nous dit à quoi il faut s'attendre en matière de sommes de variables aléatoires
indépendantes ; mais qu'en est-il des produits ? Eh bien, le logarithme d'un produit (à facteurs strictement positifs)
est la somme des logarithmes des facteurs, de sorte que le logarithme d'un produit de variables aléatoires (à valeurs
strictement positives) tend vers une loi normale, ce qui entraîne une loi log-normale pour le produit lui-même. Bon
nombre de grandeurs physiques (en particulier la masse et la longueur, c'est une question de dimension, ne peuvent
être négatives) sont le produit de différents facteurs aléatoires, de sorte qu'elles suivent une loi log-normale. Il en va