COLLISION INDE-ASIE 1. CINEMATIQUE DE LA CONVERGENCE INDE-ASIE (avant et après la collision) 1a. Dérive continentale globale depuis 250 Ma 1b. Cinématique relative Inde-Eurasie 1c. Accrétion et déformation continentale avant la collision -Destruction et Evolution de la Pangée et de la Téthys depuis 300Ma -Les collages avant la collision Inde-Asie 2. CONSTRUCTION DE LA CHAINE ET EVOLUTION DU CONTINENT (pendant la collision) 2a. Déformation de l’Asie après la collision 2b. Grandes structures géologiques Himalaya – Tibet 2c. Coupes et modèles d’évolution de la collision, chronologie 2d. Bilan: roches « témoins », mise en place des ophiolites Ceintures ophiolitiques, magmatisme, et espaces océaniques disparus Bloc Ceinture, âge Volcanisme, âge suture Kunlun Kunlun Paléozoïque Songpan-GanzeJinsha Trias QianTang Bangong-Nujiang Jur> - Crét.< Lhasa Indus-Tsangpo 55 Ma Inde Replumaz et al., 2010 1 2b. Grandes structures géologiques Himalaya – Tibet Observations 1. Géologie de surface 2. Structures crustales 3. Tomographie mantellique Topographie et failles actives actuelles 2 Identification des unités constitutives en Himalaya central 1. Les Siwaliks = chaînons détritiques néogènes-quaternaires, de type molassique Structure: écailles qui chevauchent vers le S le Quaternaire du bassin du Gange (contact: MFT=MST) 2. Le Bas Himalaya = séries précambriennes (gneiss, schistes) ou plus récentes, empilées en nappes pluridéformées – Présence de nappes du Haut Himalaya (Kathmandou) Structure: Schistosité plate régionale, linéation d’étirement sub-perpendiculaire à la chaîne - chevauche vers le S les Siwaliks (contact: MBT) Métamorphisme: intensité croissante vers le haut – Atteint le faciès Amphibolite 3. Le Haut Himalaya = substrat précambrien-cambrien en dalle (5-10 km, dite du Tibet) + série sédimentaire Ordovicien-Eocène < (~10 km), peu métamorphique, au faciès de plateforme continentale subsidente – Inclusions: massifs cristallins internes (dômes de Tso Morari, Gurla Mandata, et quelques leucogranites récents: Eocène?) Ceinture de roches métam. (Kangmar) exhumées de ~30 km en 3 Ma, vers –20 Ma Structure: succession de nappes et plis déversés au S ou au N, déformation polyphasée – chevauche vers le S le Bas Himalaya (MCT) – Grande faille normale à plongement N = Faille nord-Himalayenne (FNNH = zone de détachement du Sud Tibet) sur 1500 km Métamorphisme: intensité croissante vers le bas (faciès Amphibolite, ~7 kbar, ~700°) – Affecte surtout la dalle du Tibet -Dômes: Faciès éclogite BT (17 kb, 550°) exhumés très tôt (avant l’Oligocène) 3 4. La suture Indus – Tsang Po = domaine ophiolitique de la néo-Téthys, avec unités à faciès flysh (base de la marge indienne ancienne), lames de radiolarites, de schistes bleus, de péridotites, de flyshs greywakeux et de conglomérats continentaux Structure: en écailles pluridéformées, parfois verticalisées – Lames trouvées en klippes sur le Haut Himalaya 5. Les séries d’arc du Dras-Kohistan (Kashmir) = zone de suture dédoublée – ensemble volcanique et magmatique basique, affinité tholéitique (ancien arc intraocéanique) Structure: séries très déformées 6. La chaîne transhimalayenne = formation magmatique et volcanique calcoalcaline Crétacé sup. – Eocène (batholite du Ladakh, volcans calco-alcalins paléogènes), mise en place sur la marge continentale du sud-Tibet (substratum métamorphique recouvert de séries sédimentaires émergées au Crétacé sup.) 4 Vues sur ensembles géologiques de la chaîne K-E Cam-K Bloc de Lhasa N Modifié d’après Lombardo et al., 2000. Structures crustales et mantelliques: imagerie géophysique par stations sismologiques (Voir aussi: profils « INDEPTH) Position de l'ensemble des stations sismologiques (ronds rouges) déployées au Népal et au Tibet dans le cadre de l'expérience Hi-Climb. La limite nord de la croûte indienne, déduite de l'analyse des données, est indiquée par la ligne jaune. © Nabelek et al. Science 2009 5 Profil N-S des 100 premiers kilomètres de la lithosphère montrant les différentes interfaces imagées. Les couleurs rouges (resp. bleues) indiquent des interfaces où la vitesse augmente (resp. diminue) avec la profondeur. La principale interface rouge, visible entre 40 et 80 km de profondeur, correspond à la discontinuité de Mohorovicic. Au centre de l'image, la superposition de 2 interfaces témoigne de la présence de la croûte indienne sous le Sud du plateau tibétain © Nabelek et al. Science 2009 - Variations de la profondeur du Moho, qui s'approfondit de ~40 km sous la plaine du Gange jusqu'à plus de 70 km sous le Tibet. - Deuxième interface située au-dessus du Moho à travers tout le sud Tibet: HYPOTHESE : toit de la croûte inférieure indienne qui vient sous-plaquer la croûte tibétaine sur plus de 250 km de long - Main Himalayan Thrust (MHT) : limite continue, caractérisée par une forte diminution de la vitesse des ondes de cisaillement -> présence de fluides à faible profondeur sous le Népal et fusion partielle de roches dans sa partie profonde sous le Tibet - Interprétation: Données sismiques: INDEPTH 6 Histoire de la convergence: quelques scenarii simples Proxy le plus couramment utilisé: la tomographie sismique Replumaz et al., 2010 2c. Coupes et modèles d’évolution de la collision, chronologie 7 Lagabrielle, 2003 8 Lagabrielle, 2003 Les collages avant la collision Inde-Asie: « Paleotectonic Evolution of Tibet » Modèle de collage de blocs « The geological history of India-Asia is a sequence of continental collisions in the Triassic Late Cretaceous and Tertiary » (Bruce Yardley) 9 CRETACE MOYEN -> EOCENE INF. : Disparition du domaine océanique NéoTéthys– Magmatisme transhimalayen EOCENE: Collision: suture de l’Indus, écaillée, éjectée vers le S en nappes, rétroécaillée; début de « subduction » OLIGOCENE : Ré-épaississement de la marge passive indienne mince: écaillage de la couverture, du socle, exhumation des unités à faciès Eclogite et schistes bleus OLIGOCENE > MIOCENE> (25-10): « Clivage » de la croûte indienne sur MCT, effet de fer à repasser dalle – Dénudation tectonique au Nord (FNNH vers –18 Ma) -> exhumation PLIOCENE-QUATERNAIRE: Blocage du MCT -> Clivage prograde -> MBT, MFT– glissement de la couverture sédimentaire Haut Himalaya sur failles normales -> plis à déversement N (Annapurnas) – Flexion de l’avant-pays (Siwaliks) 2d. Bilan: roches « témoins », mise en place des ophiolites - Témoins de subduction océanique - Témoins de la collision continentale - Obduction: variation, signification géodynamique 10 Témoins de subduction océanique Essentiellement plutoniques: - Batholite trans-himalayen granodioritique, collé a la ITSZ, –120 à – 40 Ma - subduction type andin Karakoram -Dans le NW, s’ajoute le batholite calco-alcalin de Karakoram, 12088 Ma.; seconde subduction type arc insulaire actif = bassin AA en subduction. Lhasa D’après Sandeep Singh et al., 2002 Faille du Karakoram sépare une zone à subduction andine à l’Est (marge tibétaine active) d’une zone d’arc insulaire à l’Ouest (Karakoram) Témoins de la collision continentale Sutures ophiolitiques Sédiments téthysiens Métamorphisme Siwalik néogène Bas Himalaya Haut Himalaya cristallin Téthys Himalaya Ophiolites Modifié d’après Batholite Schill Schilletetal., al.,2002 2002. 11 a. sutures ophiolitiques Suture ophiolitique de L’IndusTsangpo: -datée à 55 Ma, accompagnée de flyschs et conglomérats crétacé-éocènes -ensemble de péridotites, gabbros serpentinites, schistes bleus et basaltes (110 Ma) Aitchison et al., 2002 Seconde suture dans le NW: Suture de Shyok, datée à 70 Ma, suture du bassin de Karakoram Sutures plus anciennes ensuite b. Sédiments téthysiens •Succession épaisse quasi-complète Paléozoïque inférieur - Tertiaire: • Carbonates • Sédimentation détritique-terrigène • Volcano-clastites (Permo-trias, Crétacé Inf.) •Sédimentation marine de la marge passive indienne Upreti et al., 1999 Myrow et al., 2003 12 c. Métamorphisme himalayen Minéralogie prograde S N • Métamorphisme schistes vertsamphibolites–éclogitiques • Ecailles crustales métamorphisées en profondeur • Exhumation postérieure aux sédiments téthysiens Liou et al., 2004 Voir Film (2 x 25 mn) en VHS: « Déformation et métamorphisme dans une chaîne de collision » Coleman, 1971 13 Obduction synthétique de la subduction Le plus fréquent Note: la subduction est intra-océanique – Parfois: non classé dans obduction s.s. Obduction antithétique de la subduction Sud-Chili, Alaska, Nouvelle-Zélande… Ribeiro, 2002 14 COLLISION INDE-ASIE 1. CINEMATIQUE DE LA CONVERGENCE INDE-ASIE (avant et après la collision) 2. CONSTRUCTION DE LA CHAINE ET EVOLUTION DU CONTINENT (pendant la collision) 3. MODELISATION DE LA CONVERGENCE (limites et problèmes) 3a. Extrusion continentale: mythe ou réalité? 3b. Ecaillage des unités : mécanismes? 3c. Construction du Plateau Tibétain: origine? Modalités? 3. MODELISATION DE LA CONVERGENCE (limites et problèmes) 3A. EXTRUSION CONTINENTALE : MYTHE OU REALITE ? Quand? Comment? - Modèles: - Déformation finie critères géologiques Déformation instantanée critères géodésiques Pourquoi? -> OBJECTIF: Etablir les liens temporels, spatiaux, et de causalité, entre ces événements, en incluant l’évolution de la lithosphère océanique indo-australienne 15 Déformation finie Expérience du poinçon: importance du confinement latéral 2 modèles alternatifs 16 Implications du modèle « extrusif » Entre ~45 Ma et ~24 Ma, collision progressant d’ouest en est, puis extrusion initiale dominante du bloc indochinois (Sundaland), sur les failles de la Rivière Rouge au nord et de Wang Chao au sud; • entre ~24 Ma et ~16 Ma, relais par l’épaississement crustal qui progresse nettement vers le nord; • de ~16 Ma à –5 Ma: phase marquée d’épaississement dominant; • de –5 Ma à l’actuel, extrusion plus limitée (~25% ?) du Tibet et du bloc de Chine du sud sur l’Altyn Tagh, accompagnée d’une ‘subduction’ vers le sud du manteau asiatique et d’un épaississement crustal au nord du Tibet ‘sur rampe’. • Déformation finie: modélisation numérique 17 Déformation instantanée Champ de vitesses « instantanées » GPS Synthèse des vitesses GPS obtenues en Asie relativement à l’Eurasie, d’après Larson et al. (1999), complétée par une mesure (flèche noire, k) de Kato et al. (1998). Les flèches petites ou entourées d’un tireté sont issues d’autres études. Les flèches entourées d’un cercle désignent des sites qui ne se déplacent pas significativement par rapport à l’Eurasie stable, dans la limite de confiance à 95%. Les chiffres sont les vitesses GPS en mm/an. Directions des flèches indicatives à cette échelle. Champ de vitesses « instantanées » GPS Données nombreuses aujourd’hui! Importance du référentiel Gan et al., 2007 18 Dynamique de la déformation asiatique Dynamique de la déformation asiatique Dynamique de la déformation asiatique ? Cisaillement basal Asthénos./Lithos. Gradient d’énergie potentiel Dynamique subduction océanique Collision Inde/Eurasie Solution Mongolie-Baïkal Solution de Wang et al. (2001) après combinaison (rms = 1,1 mm/an) σv < 1,5 mm/an Contribution à la déformation des différentes forces en jeu 1. Forces de volume + 2. Collision IN/EU + 3. Dynamique subduction océanique EU PAC IN Vergnolle, 2002 19 Relations entre variations de vitesse de la convergence et le bilan extrusion-épaississement Actuel: Vitesses GPS compilées en Asie Vitesses comparées entre mesures géodésiques court terme et mesures “géologiques” long terme (NUVEL-1A): • • L’Inde converge avec l’Eurasie ~13-14 mm/an moins vite! • L’Arabie converge avec l’Eurasie ~6-9 mm/an moins vite! Mouvement relatif Australie-Inde accommodé dans l’Océan Indien - V ~11 mm/an plus élevé! 3. MODELISATION DE LA CONVERGENCE (limites et problèmes) 3B. ECAILLAGE DES UNITES DE L’HIMALAYA : MECANISMES ? Objectifs: recherche des causes – Mécanismes – Processus Evaluation des principaux points conflictuels - Perspectives 20 Un modèle d’exhumation: Principe Exemple pris dans le bassin Pannonien Schéma d’exhumation des roches HP-UHP Un modèle d’exhumation: scénario envisagé dans les années 2000 Pb: éclogitisation 21 Tectonophysics 342 (2001) 113– 136 3. MODELISATION DE LA CONVERGENCE (limites et problèmes) 3c. CONSTRUCTION DU PLATEAU TIBETAIN Quand? Compiler les âges et périodes, pas facile… Comment? -A prendre en compte: effet de l’épaississement crustal -> anomalie thermique qui résulte de l’accumulation des matériaux continentaux riches en éléments radiogéniques (U, K, Th) -> délai (de l’ordre de 10 à 20 M.a.) entre l’épaississement et le début de la fusion partielle car mauvaise conduction dans la lithosphère (diffusivité thermique faible) 22 Cas du Tibet: contraintes présentes et passées ε = σ / η (σσ, T, …) 23 Problème : Grande ou Petite Inde et Construction du Tibet Différents schémas 2D expliquant la formation du Tibet, compilés par Harrison et al. (1992) (de A à E) et Matte et al. (1997) (de a à d). Les équivalences relatives sont : A et B avec a et d, dits ‘subduction continentale’, impliquant un apport massif de matière de la Grande Inde ; C et D avec b, dit ‘épaississement homogène’ de la lithosphère asiatique. E (détachement) et c (amincissement convectif) manifestent deux processus différents mais sont difficilement discernables directement. En A et B, le sous-charriage peut être accompagné de délamination du manteau lithosphérique. Quelques modèles: Croissance vers le nord par blocs Tapponnier et al., 2003 24 Points à discuter/compiler • Cinématique – Avant collision: Distance parcourue par l’Inde? Quels changements de vitesse et de direction? Combien de blocs (arcs?) accrétés entre Chine du Nord et Inde? Quelles vergences? – Après collision (~50 Ma): Importance du ralentissement? Causes possibles? Distance parcourue par l’Inde? Mode de transfert de la déformation? Quantité de raccourcissement de l’Inde, de l’Asie? Mode d’épaississement du plateau Tibétain? « Quantité » cumulée d’extrusion probable? Variations de l’extrusion: Causes, arguments? Traces de la subduction passée? Relations entre le modèle extrusion-épaississement et les variations de vitesse? • Collision s.l. – Collision: bloquée/non transférée? Causes? Présence Ecailles ophiolitifères / Lames granito-gneissiques ? – Forme arquée: héritée/induite? – Clivage crustal: Recherche Position des nappes crustales empilées (comparer par exemple Himalayas népalais et WPamir) Questions - Réponses Avant collision: Distance parcourue par l’Inde: 4400-6000 km de –96 Ma à –50 Ma -> V ~de 10 à 15 cm/an (12 000 km en fait depuis 130 Ma) Changements de vitesse et de direction de l’Inde: ~50-52 Ma – entre 50 Ma et 40 Ma – puis 5 cm/an - rotation anti-horaire – changement à 20-15 Ma Blocs et arcs accrétés entre Chine du Nord et Inde: Kunlun Songpan-Ganze Qiantang Lhasa Vergences des subductions, taille des océans: variables Après collision (~50 Ma): Importance du ralentissement: 1/2 Causes possibles: collision intercontinentale Distance parcourue par l’Inde: 2500 km depuis 50 Ma Mode de transfert de la déformation: Quantité de raccourcissement de l’Inde, de l’Asie: Inde 1000 km, Asie: extrusion moyenne 500 km – Raccourcissement 1000 km Bilan des vitesses: - GPS/long terme: 1,4 cm/an en – - GPS/sismicité: 2 cm/an en + à travers chaîne « Quantité » cumulée d’extrusion - Variations de l’extrusion: Causes, arguments: 25