
résiduels aériques et hématiques sont fréquents. Les 
complications pariétales à type d’hémorragie et 
de douleurs par traumatisme du paquet vasculo-
nerveux intercostal sont bien connues. Les plaies du 
parenchyme pulmonaire sont également décrites, soit 
lors de la mise en place des trocarts soit lors de la 
manipulation des instruments de vidéo-chirurgie [2]. 
La survenue de faux-anévrismes du ventricule gauche 
au décours d’une thoracoscopie est en revanche une 
complication exceptionnelle. Elle n’a jamais été 
décrite dans la littérature à notre connaissance.
Dans le cas rapporté, on se trouvait en présence 
d’adhérences pleurales. Il s’agissait d’une pleurésie 
infectieuse récidivante pour laquelle le traitement 
médical optimal était en échec. Une indication 
chirurgicale de lavage et drainage avait été posée 
à ce titre. Le scanner thoracique pré-opératoire 
montrait un aspect de pleurésie gauche enkystée avec 
déviation homolatérale du médiastin. On observait 
également un épaississement pleural circonférentiel. 
On ne notait pas d’anomalie morphologique de la 
silhouette médiastinale (illustration 1). On pouvait 
donc  supposer que la réalisation d’une chirurgie 
thoracoscopique serait diffi cile dans ces conditions 
avec un risque de iatrogénie non négligeable. La 
présence d’adhérences pleurales serrées est  supposée 
lorsqu’il existe un antécédent de chirurgie thoracique 
ou de pleurésie. Ces situations sont des contre-
indications communément admises à la chirurgie 
thoracoscopique  [3]. Il existait dans notre cas une 
pachypleurite avec une symphyse pleurale sous-
jacente. L’introduction  des trocarts a été traumatique. 
D’une part elle a provoqué une plaie hémorragique 
du lobe supérieur gauche. D’autre part, on suppose 
qu’elle a constitué une contusion myocardique 
responsable de la formation de deux faux-anévrismes 
du ventricule gauche. Contrairement au traumatisme 
parenchymateux pulmonaire qui a été constaté et 
réparé au cours de la vidéo-thoracoscopie, les lésions 
cardiaques sont passées inaperçues. La frontière 
anatomique constituée par la plèvre médiastinale 
et le péricarde n’avait pas été ouverte. Il existait 
d’ailleurs des adhérences pleuro-pulmonaires serrées 
à ce niveau, empêchant de deviner la silhouette 
cardiaque. On peut supposer  que les faux-anévrismes 
se soient constitués secondairement. La pathologie 
anévrismale du ventricule gauche est le plus souvent 
de nature ischémique [4]. Dans notre cas, la patiente 
n’avait aucun antécédent de syndrome coronarien 
aigu. Le coro-scanner réalisé ne montrait aucune 
lésion coronaire signifi cative. Cela exclut l’hypothèse 
d’une complication mécanique d’un infarctus du 
myocarde pour expliquer la constitution de ces lésions 
ventriculaires. De rares cas d’étiologie traumatique 
ont été décrits après traumatisme thoracique fermé, 
après coronarographie ou bien encore après chirurgie 
cardiaque [5].
Les faux-anévrismes du ventricule gauche peuvent 
rester longtemps asymptomatique. Une défaillance 
cardiaque peut être observée jusqu’à quinze ans après 
le traumatisme initial. La thrombose anévrismale 
et les troubles du rythme ventriculaire sont des 
complications possibles de ces lésions. Le risque 
évolutif majeur est la rupture spontanée avec  mort 
subite par tamponnade [4,6]. Une indication 
chirurgicale de mise à plat associée à une réparation 
ventriculaire s’impose une fois le diagnostic établi, y 
compris chez les patients asymptomatiques [7]. Dans 
notre observation, quinze jours se sont écoulés entre le 
traumatisme et la découverte de deux faux-anévrismes 
circulant.  Les constations opératoires ont confi rmé 
l’absence de rupture intra-péricardique. Au contraire, 
les lésions étaient contenues au sein d’un péricarde 
symphysé de façon circonférentielle. Cela s’explique 
probablement par l’antécédent d’hémopéricarde 
chez cette patiente suite à un traumatisme de 
la voie publique dix ans plus tôt. Aucune lésion 
myocardique n’avait été constatée à l’époque mais 
l’importance de l’épanchement avait justifi é  un 
drainage péricardique chirurgical par voie sous-
xyphoïdienne. La présence d’adhérences péricardiques 
serrées ne permet cependant pas d’exclure le risque de 
rupture spontanée de ces faux-anévrismes. Il est donc 
impératif de réaliser un traitement chirurgical dès 
lors que le diagnostic a été posé. Les résultats de cette 
chirurgie sont satisfaisants à moyen et long termes [8]. 
L’approche chirurgicale optimale reste controversée 
entre suture linéaire et remodelage myocardique par 
patch endoventriculaire.
4. Référence
1. Brambridge MV. The history of thoracoscopic 
surgery. Ann Thorac Surg 1993(56):610-4.
2. Inderbitzi RGC, Grillet MP. Risk and hazards of 
Chirurgie Thoracique Cardio-Vasculaire - 2009 ; 13 : 120-123122
Faux-anévrismes du ventricule gauche
J. Guihaire et Coll.
Cas clinique