Mis à jour : juin 2016 – Equipe Fourrages – Chambre d’agriculture 63
Conseils de la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme
Méteils et céréales immatures
Méteils et céréales immatures : Des cultures à double fin
De tout temps, les agriculteurs ont cultivé des mélanges de céréales + légumineuses,
appelés aussi « méteils ». Toutefois, avec la spécialisation des exploitations, ces cultures
sont devenues marginales dans les années 80 et 90, sauf en agriculture biologique de par
leur intérêt particulier (économie de fumure azotée, lutte contre les adventices…).
Suite aux années de sécheresse, de nombreux éleveurs ont cherché à diversifier les
ressources fourragères de leur exploitation. Les céréales et les méteils récoltés immatures
se sont à nouveau développés, car ils présentent un potentiel de rendement intéressant à
une période moins exposée aux risques de sécheresse (hiver, printemps).
Méteils ou céréales seules : un potentiel de rendement élevé
Les observations montrent que les méteils et les céréales récoltées immatures ont un réel
potentiel fourrager. En sols profonds (limono-argileux, argileux) les rendements atteignent
voire dépassent 9 T MS/ha. En sols légers (sables et sables limoneux), c’est la profondeur
de sol qui dicte sa loi en lien avec la pluviométrie de l’année, et on observe régulièrement
des rendements de 7 à 8 T MS/ha.
Valeur nutritive : Un peu plus de protéines avec les méteils
Pour analyser la valeur nutritive des méteils, il faut évaluer la proportion de chacune des
espèces du mélange, et les analyser séparément. L’étude de leur teneur en cellulose brute
(CB) et en matière azotée totale (MAT) montre que méteils et céréales immatures sont des
fourrages fibreux riches en cellulose (300 à 370 g CB/kg MS). La présence de légumineuses
dans les méteils permet d’assurer 80 à 100 g MAT/kg MS, contre 50 à 70 g MAT pour les
céréales conduites en pur.
Stratégie d’utilisation par les animaux
Pour les vaches laitières, les méteils et céréales immatures viendront compléter idéalement
des fourrages riches (ensilage de maïs, ensilage d’herbe jeune) voire la pâture. Pour ne pas
trop déconcentrer la ration, ils ne devront pas occuper plus du quart de la ration de base.
Pour les bovins viandes, de part leur potentiel fourrager élevé, les méteils sont bien placés
pour assurer une part importante des stocks en fin de printemps, avant les risques de
sécheresse. Ils couvriront les besoins des vaches allaitantes, des gestantes et des génisses.
On préfèrera alors les méteils au triticale «pur», afin d’améliorer l’appétence.
Une utilisation à double fin
Pour les méteils, l’association simple d’une ou deux céréales (triticale + blé) et d’une seule
légumineuse (type pois) permet d’envisager une récolte à double fin en fonction des
conditions climatiques de l’année : Fin juin, en fonction des fourrages récoltés au printemps,
l’éleveur pourra alors choisir entre une récolte immature pour compléter un manque de
fourrages ou une récolte en grain si l’année est plus favorable. Dans ce cas, le mélange
céréale + pois pourra être valorisé en distribution de concentrés.