Guide pour scolariser des élèves présentant des troubles

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Guide pour scolariser des élèves présentant des troubles envahissants du développement (TED) et des troubles du
spectre autistique
1) QUE RECOUVRE L’APPELLATION « TED » ET SPECTRE AUTISTIQUE ?
Les troubles envahissants du développement (TED) et les troubles du spectre autistique recouvrent un ensemble de syndromes (ensemble de
signes cliniques et symptômes) regroupés dans la classification internationale des maladies (CIM10) sous le terme de TED. Ces syndromes sont
variés, dans les manifestations cliniques (nature, fréquence, intensité), les déficiences associées, l’âge du début des troubles ou leur évolution. Ils
se caractérisent tous néanmoins par :
• Une atteinte qualitative importante et précoce du développement des interactions sociales
• Altération qualitative et de la communication verbale et non verbale
• La présence de comportements répétitifs et d’intentionnalités restreintes.
• Des difficultés sensorielles et perceptives.
Ces troubles apparaissent généralement avant l’âge de trois ans et engendrent pour l’individu des handicaps sévères et lourds de conséquences
pour lui-même et sa vie familiale.
Les TED regroupent : l’autisme, le syndrome d’Aperger (apparu plus récemment en 1994), le syndrome de Rett, le trouble désintégratif
de l’enfance et trouble envahissant du développement non spécifié.
L’autisme. Le terme tire son origine du grec autos qui signifie soi-même et seulement soi-même. Il est définit par Léo Kanner (1894 –
1981) à propos d’enfants affectés par des troubles de la communication. Kanner, a essentiellement décrit l’autisme comme le mécanisme
de défense d’un sujet cherchant à se protéger d’environnements ressentis comme menaçants. La pathologie autistique s’avère bien
différente de cette représentation. Les jeunes autistes n’ont pas vraiment, la plupart du temps, « décidé » de se retirer du monde ; ils
rencontrent plutôt beaucoup de difficultés à y entrer. Dans la Classification internationale des maladies, l’autisme est caractérisé par « une
altération qualitative des interactions sociales et de la communication ». Cela veut dire que la communication verbale et les interactions
sociales sont très difficiles. Ces troubles autistiques apparaissent avant l'âge de 3 ans.
Le syndrome de Rett ( pédopsychiatre autrichien ) est repéré essentiellement chez les filles. Il est caractérisé par un arrêt de la croissance
cérébrale couplé à une détérioration progressive des habiletés cognitives et motrices C’est une maladie d’origine génétique définie par un
trouble grave et global du système nerveux central, il entraîne un polyhandicap avec une déficience intellectuelle et une infirmité motrice
assez souvent sévère.
Document rédigé par Anne-Laure BOUQUART, conseillère pédagogique ASH à partir des documents suivants: "scolariser les élèves autistes ou présentant des troubles envahissants du développement" guide
CNDP ; "scolariser les enfants présentant des troubles envahissants du développement (TED) et des troubles du spectre autistique (TSA), module Eduscol, "recommandations de bonne pratique, autisme et
troubles envahissants du développement", HAS mars 2012
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Le trouble désintégratif de l’enfance ou syndrome d’Heller touche indifféremment les filles et les garçons entre 3 et 4 ans. Après un
développement normal pendant au moins les deux premières années de l’enfance succède une détérioration massive du langage, de
l’autonomie, des compétences sociales, accompagnée de manifestations comportementales très proches de l’autisme.
Enfin on évoque un trouble envahissant du développement non spécifié lorsque les caractéristiques de la triade autistique ne sont pas
complètes.
Le syndrome d’Asperger : ce syndrome est caractérisé par une absence ou quasi absence de retard de langage et des capacités
cognitives préservées. La scolarisation s’en trouve en général facilitée. Cette forme d’autisme particulier est un handicap altérant la
capacité de percevoir et de comprendre certaines conventions sociales. On remarque chez les Asperger une difficulté notable à saisir le
langage non verbal. On note également des difficultés à décoder les émotions et les expressions ce qui provoque des problèmes de
communication et suscite souvent des moqueries chez leurs pairs. Dans bien des cas, les élèves atteints de ce syndrome manifestent une
grande maladresse dans leurs interactions sociales. Beaucoup évitent les contacts physiques et expriment peu ce qu’ils ressentent ou le
font alors de façon démesurée. Les sentiments des autres leur apparaissent encore plus abstraits et, la plupart du temps, les Asperger leur
substituent même leurs propres émotions. Un trait caractéristique des Asperger est l’engouement pour un domaine très spécifique, et
leur capacité d’en parler longuement en dépit de l’ennui de leur auditoire.
On note cependant un avantage qualitatif dans les interactions sociales :
• La relation aux pairs est caractérisée par une loyauté absolue et le fait d’être totalement digne de confiance ;
• Dit ce qu’il pense vraiment quel que soit le contexte social ou ses convictions personnelles ;
• Capacité à poursuivre son idée ou sa propre perspective même en présence de contradictions apparentes ;
• Recherche d’un auditoire ou d’amis capables de s’enthousiasmer pour des sujets d’intérêts particuliers ;
• Attention aux détails, peut passer du temps à discuter d’un sujet qui peut ne pas être d’une importance capitale ;
• Ecoute des autres sans jugement ;
• Une mémoire exceptionnelle (notamment visuelle) qui leur permet de constituer « leur banque de données » dans laquelle ils puisent en
permanence pour tenter de reproduire des situations déjà vécues, et ainsi compenser en partie leur manque de compréhension de l’implicite
des codes sociaux.
Remarques : à l'heure actuelle une nouvelle classification américaine (DSM-5) parle de spectre de l’autisme. Cette expression remplace celle des
troubles envahissants du développement et un seul spectre recouvre maintenant les anciennes catégories (décrites plus haut) qu’il n’y aurait plus
lieu de dissocier, soit : le trouble autistique, le trouble désintégratif de l’enfance, le syndrome d’Asperger et le trouble envahissant du
développement non spécifié.
Document rédigé par Anne-Laure BOUQUART, conseillère pédagogique ASH à partir des documents suivants: "scolariser les élèves autistes ou présentant des troubles envahissants du développement" guide
CNDP ; "scolariser les enfants présentant des troubles envahissants du développement (TED) et des troubles du spectre autistique (TSA), module Eduscol, "recommandations de bonne pratique, autisme et
troubles envahissants du développement", HAS mars 2012
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Quelques chiffres : l'autisme concerne 440 000 personnes en France. 1 nouveau né sur 150 serait concerné par l'autisme et les TED.
2) LES CARACTERISTIQUE DE LA « TRIADE AUTISTIQUE »
Une atteinte qualitative importante et précoce du développement des interactions sociales .
Une altération qualitative des interactions sociales : elle se retrouve dans toutes les formes d’autisme et constitue le socle commun à
ses pathologies. Les enfants autistes ne savent généralement pas spontanément décoder ni analyser leurs propres états mentaux, ni
ceux des autres enfants ; il sera donc nécessaire de leur apprendre à relier l’expression d’émotion comme la joie , l’étonnement, la colère,
la déception, avec ces mêmes émotions. De même, ils repèrent mal certains aspects culturels de la communication que nous avons en
général intégrés sans y penser : distance à respecter vis-à-vis de l’interlocuteur dans une conversation, façon de regarder quand on
s’adresse à lui. Un certain nombre de comportements ne se développe donc pas spontanément : œuvrer pour partager concrètement ses
intérêts avec les autres, participer à des jeux qui supposent une interaction implicite. Certains enfants refusent les contacts sociaux, ils
sont dans l’isolement, d’autres ne refusent pas les relations mais n’en prennent pas l’initiative adoptant une attitude passive qui décourage
le contact. D’autres recherchent le contact, initient des interrelations mais le font de manière bizarre en utilisant extrêmement peu les
codes sociaux en usage. L’éducation proposée peut faire évoluer de manière positive ces comportements.
Une altération qualitative de la communication verbale et non verbale
Certains enfants sont mutiques et sans langage. D’autres (Asperger) ont des compétences linguistiques presque normales mais font des
confusions sémantiques pour le vocabulaire abstrait, les expressions métaphoriques qui posent ainsi particulièrement problème (tendance à
prendre ces expressions au pied de la lettre).Chez certains enfants les troubles du langage sont manifestes : écholalie (répétition régulière de
mots ou de phrases) sans en comprendre toujours le sens en particulier ou écholalie différée (répéter des mots ou des phrases dans un autre
contexte).Enfin pour ceux qui s’expriment malgré tout, on observe des incohérences syntaxiques et logiques, une utilisation déplacée des
pronoms le « il » à la place du « je », le « tu » à la place du « je » et parfois même un langage idéosyncrasique : une expression orale faite de
mots auxquels sont attribués des sens autres que le sens usuel, voire un langage composé de mots inventés, ne présentant de signification.
La présence de comportements répétitifs et d’intentionnalités restreintes.
On constate une rigidité de la pensée, fortement corrélée à des difficultés pour imaginer. Les comportements sont ritualisés, les activités
restreintes et répétitives. Ces enfants manquent de points de repères dans le monde interhumain dans lequel ils évoluent. Quand ils en ont trouvé
un, ils ont tendance à s’y accrocher, ce qui va paradoxalement (mais logiquement) leur rendre plus difficile encore la découverte de ceux qui leur
manquent. Ainsi s’expliquent en général, la crainte des changements, la difficulté à anticiper, certaines activités gestuelles (agitation des mains,
balancements d’avant en arrière, postures déséquilibrées). Même chez les jeunes autistes capables de performance intellectuelle de bon niveau,
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CNDP ; "scolariser les enfants présentant des troubles envahissants du développement (TED) et des troubles du spectre autistique (TSA), module Eduscol, "recommandations de bonne pratique, autisme et
troubles envahissants du développement", HAS mars 2012
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on rencontre une telle restriction des intérêts et des activités. Ils se limitent fréquemment au domaine dans lequel ils ont acquis leur première
expérience réussie de maîtrise. Dans la constitution de cette restriction interviennent, pourtant, les capacités cognitives et le niveau de
développement de l’enfant. Ainsi, tel enfant avec autisme de « haut niveau » s’intéresse-t-il de façon exclusive aux dinosaures, au point
d’apprendre tout ce que l’on peut trouver sur le sujet, alors que tel autre, beaucoup plus lourdement atteint, s’attache à certains objets de
l’environnement qui lui servent de points de repère, et manifeste un trouble comportemental si on les lui retire.
A ces trois grands traits de la pathologie autistique, il convient d’ajouter des aspects sensoriels.
La perception de l’environnement pose problème, les personnes atteintes de troubles envahissant du développement seraient « physiquement
parlant » dans un monde différent du nôtre. On constate des anomalies dans le traitement des données sensorielles.
• Sur le plan auditif : l’enfant autiste peut ne pas réagir au bruit qui fera sursauter les autres mais devenir hypersensible à des bruits
minimes comme des froissements de papiers, jusqu’à ne plus pouvoir les supporter.
• Sur le plan tactile, les troubles du contact sont fréquents mais très variables d’un sujet à l’autre. Certains ne supportent pas le contact
alors que d’autres le recherchent systématiquement et de façon archaïque en flairant ou en léchant par exemple.
• Sur le plan visuel, la perception du mouvement suscite fréquemment des regards fuyants alors qu’une empreinte dans le mur peut
constituer une cible fascinante. Ces enfants affrontent des problèmes sensoriels variés qu’il est utile de repérer pour en tenir compte afin
d’aménager leur environnement.
D’une façon générale, ils ont du mal à recevoir simultanément des informations provenant de plusieurs canaux sensoriels. Ainsi, il leur est
difficile d’entendre et de voir simultanément.
3) PATHOLOGIES PARFOIS ASSOCIEES
Une atteinte cognitive est confirmée pour au moins 50% des cas.
L’épilepsie pour 30%
Troubles du sommeil et de l'alimentation
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troubles envahissants du développement", HAS mars 2012
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4) DES ADAPTATIONS PEDAGOGIQUES POSSIBLES
Mode de fonctionnement particulier
Troubles de la - Difficulté à comprendre la pensée
des autres
relation et des
- Difficultés à décoder les émotions
interactions
et expressions
sociales
- Difficulté à ajuster son contact
oculaire (regard fuyant, fugace
- ou transperçant)
- Difficultés à attribuer des « états
mentaux » à soi-même et aux
autres : pouvoir prédire ce que
l’autre pense, attend, espère, va
faire
- Difficultés à entrer dans des
- jeux avec ses pairs et à
- comprendre les règles de jeux.
- Difficultés à comprendre et à se
servir des codes sociaux et
conventionnels
-
Conséquences
Respect des règles acquises.
Pas de mensonge, ne triche
pas
Insuffisance à faire preuve de
sens critique et donc
manipulable
Spontanéité : dis ce qu’il
pense
en toute circonstance
Tendance à s’isoler et à être
rejeté par les autres
Difficultés à entrer dans les
jeux
symboliques
Absence de réciprocité et
d’ajustement dans les
situations
sociales (manque d’attention
conjointe, de partage des
intérêts
d’autrui et d’empathie)
Incapacité à respecter son
tour
Aménagements
-
-
-
-
-
-
-
Accompagner lors des jeux collectifs ou des supports en
faisant appel à l’imaginaire (faire comme, histoires lues
ou racontées, méthodes d’apprentissage, jeux du chat et
de la souris…)
Expliciter les règles des jeux collectifs
Poursuivre les accompagnements adaptés sur les temps
informels ou hors la classe et être particulièrement
vigilant sur les récréations (risques d’instrumentalisation,
de maltraitance ou de harcèlement)
Présenter la situation aux autres élèves, en leur
expliquant que l’élève avec TED ne fait pas preuve d’une
attitude de rejet à leur égard, mais qu’il s’agit d’une
réaction à un trouble particulier
Rendre les règles de vie de la classe et de l’école, les
codes sociaux (même les plus évidents accessibles en les
explicitant de manière systématique, verbalement, et /ou
à l’aide de supports visuels adaptés au niveau de
compréhension de l’enfant : photos, images,
pictogrammes, vidéos…
Permettre à l’élève d’apprendre progressivement à
attendre son tour avec l’aide de l’adulte, sur des temps
très courts au début et bien définis, que l’on allongera de
manière très progressive
Rechercher avec l’enfant et ses camarades des façons
d’entrer en contact
Lui expliquer / lui montrer quels sont les contacts
physiques appropriés, et comment manifester sa
sympathie à un adulte ou à un camarade de manière
adaptée
Nommer les émotions de l'élève lui-même lorsqu'il en
exprime
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troubles envahissants du développement", HAS mars 2012
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Mode de fonctionnement particulier
Troubles de la - Absence de langage oral pour une
majorité des jeunes enfants
communication
scolarisés
- Difficultés souvent associées
d’imitation
- Absence ou faible utilisation
d’autres moyens de
communication non verbale :
regard, mimique, gestes, pointage
Langage :
- s’il émerge, il arrive tardivement
(sauf dans le cas des enfants
Asperger)
- Il peut durablement manquer
d’intelligibilité (au plan
phonétique)
- Il peut être insuffisamment
spontané
Il n’est pas toujours utilisé de
façon fonctionnelle (il n’est pas
adressé à l’autre)
Conséquences
Compensation par le visuel :
capacité de traitement de
mémorisation visuelle, souvent
supérieure à la norme
- Incapacité durable à se faire
comprendre des autres et
comprendre ce qu’on dit ou
demande, ce qui peut générer
d’importants troubles du
comportement
- Pas ou peu d’initiative dans
la communication
- Écholalies immédiates ou
différées (usage stéréotypé et
répétitif du langage)
- Néologismes (création de
mots ou d’expressions)
- Inversion pronominale : « tu
» ou « il » à la place du « je »
Langage idiosyncrasique
(usage des mots qui sont
propres à l'élève)
-
-
-
Aménagements
Utiliser des images pour aider à la
communication
Créer les conditions de pointage du doigt
et accepter ce mode de communication
Utiliser les aides visuelles : photos,
dessins, vidéos et les moyens de
communication non verbaux déjà en place
(classeur PECS, pictogrammes…), quels
qu’en soient les supports (classeur ou
tablette numérique)
Aider l’élève à accepter progressivement le
contact oculaire, accepter qu’un enfant ne
regarde pas nécessairement pour
comprendre.
Relayer le travail réalisé par les partenaires
autour du décodage et de l’interprétation
des expressions faciales, du langage
corporel, des gestes, des inflexions de la
voix
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Mode de fonctionnement particulier
Troubles cognitifs - Rigidité mentale
- Difficulté à transférer les
acquisitions dans un autre concept
- Difficulté de conceptualisation
- Limitation des élaborations
imaginaires.
- Difficulté à planifier, contrôler,
organiser son action et son
comportement.
- Absence ou apparition tardive des
jeux de ‘’faire semblant’’.
- Difficultés d’accès au symbolique,
compréhension littérale des
messages (humour, mots abstraits,
double sens des mots…).
Intérêt particulier pour les détails
Conséquences
-
-
-
-
-
Stabilité des apprentissages
Capacités d’aller au bout d’un
travail fastidieux
Grande précision dans les détails
Difficulté d’adaptation, ne garde
pas les connaissances en dehors du
lieu où du contexte où elles ont été
acquises
Besoin d’un temps de latence pour
comprendre ce qui lui est demandé
Tendance à la ritualisation
Peu de prise d’initiative
Hypersensibilité aux stimuli visuels
et sonores donc aura des difficultés
de concentration
Incapacité à demander de l’aide,
car il ne réalise pas qu’il en a
besoin
Difficulté de compréhension de ce
qu’on attend de lui surtout si l’on
utilise des sous-entendus, des
expressions toutes faites, des
consignes implicites
Idée fixe souvent par un seul sujet.
(Ex ; les dates), ce qui peut en faire
des « experts » dans un domaine
Aménagements
-
-
-
-
-
-
Faire varier dès le début des apprentissages, les matériels, les
personnes, lieux et les moments.
Demander à la personne chargée de l’aide humaine individuelle
d’expliciter le lien entre les différents moments ou exercices afin
de permettre le transfert des acquis.
Utiliser un vocabulaire concret, précis et adéquat dans les
consignes
Structurer l’emploi du temps et les activités scolaires pour
apporter à l’élève une certaine prévisibilité et des repères
temporels stables
Construire pour l’élève des outils spécifiques destinés à ui
permettre de gérer son temps, de s’y repérer, d’anticiper : mise
en place (dès le début de l’année scolaire) d’un emploi du temps
visuel présentant de manière chronologique l’ensemble des
activités prévues pour la journée de classe, sous forme de
photos, d’images et/ ou d’écrits en fonction de l’âge
Préparer l’enfant à tout changement, à toute nouveauté dans
l’emploi du temps de la classe ou dans les activités en lui
expliquant verbalement et en utilisant des supports visuels
(photos, emploi du temps visuel ou écrit)
Aménager, si possible, l’environnement pour réduire au
maximum les distractions : éviter les lumières et les couleurs
très vives, les odeurs entêtantes (produits de nettoyage, de
peinture, de colle, odeurs de cuisine), les bruits de grincements
(portes, chaises sur le sol)
Utiliser si nécessaire des montres, des pendules, un minuteur ou
un timer et permettre à l’élève de s’y référer régulièrement
Séquencer les tâches, les décomposer en sous-tâche (notion de
chronologie, de séquence)
Lui formuler l’imminence de la fin d’une activité
Eviter l’implicite
Donner des outils d’organisation (check liste, fiches outils.)
Donner une consigne à la fois
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Particularités
sensorielles
motrices
Mode de fonctionnement particulier
- Hyper et hypo sensibilité des sens.
et - Trouble du contact, fréquent et
variable
-
Conséquences
Permet de renforcer la
motivation de l’enfant.
Refus du contact (d’être
touché), ou le recherche
systématiquement et parfois
de façon archaïque (en
flairant, léchant)
-
-
Troubles
du comportement
-
-
Intérêt restreint :
Possibilité d’avoir un objet «
fétiche » particulier
Préoccupations particulières pour
des objets (boutons, bouchons...)
Possibilité de mouvements
corporels stéréotypés au niveau des
mains (flapping) ou du corps tout
entier
Comportement d’agressions sur soi
ou sur les autres (automutilation)
ou de destruction matérielle
Contrôle et régulation
émotionnelle difficiles
Intensité et durée des crises
plus importantes que chez les autres enfants
Parasitage des apprentissages
et des interactions
Stigmatisation sociale
-
Aménagements
Diminuer les afférences sonores (grande
sensibilité au bruit)
Penser à sa place dans la classe. Donner
une place attribuée, y compris en
maternelle
Ne changer l’enfant de place qu’en cas de
besoin.
Préparer le changement de place
Tenir compte des informations des parents
sur la sensibilité de l’enfant
Être attentif aux temps informels et aux
moments de transition, être attentif aux
signes précurseurs des crises
Avoir recours à la sanction est parfois
inévitable : alors, privilégier celle qui a du
sens pour l’élève (à envisager avec sa
famille et les partenaire éducatifs).
Chercher à identifier la ou les causes
possibles de troubles comportementaux
afin de les limiter et de les gérer au mieux
(problème somatique, variabilité de
l’environnement, obtention d’un objet ou
d’une activité, difficulté ou inadaptation de
la tache, évitement de la tâche, recherche
d’attention...)
Mettre en place un système de motivation
à la tache (renforçateurs concrets : objets à manipuler,
activités ; économie de jetons ou renforçateurs sociaux : tape sur
l'épaule, félicitations.)
-
Permettre et gérer les rituels sécurisants, en
lien avec les familles
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CNDP ; "scolariser les enfants présentant des troubles envahissants du développement (TED) et des troubles du spectre autistique (TSA), module Eduscol, "recommandations de bonne pratique, autisme et
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