L’AFD ET LA FORMATION
PROFESSIONNELLE
Égypte © Didier Gentilhomme
Agir au cœur des politiques
de développement
TUNISIE
Programme de mise à niveau
de la formation professionnelle
Lancé à la suite de l’adhésion de la Tunisie à la zone de libre
échange avec l’Union européenne en 1995, le programme
de mise à niveau de la formation et de l’emploi a bénéficié
d’un appui financier et technique de la Banque mondiale,
de l’Union européenne et de l’AFD. La principale originali-
de ce programme a résidé dans le choix du gouverne-
ment de s’appuyer systématiquement sur un partenariat
avec les branches professionnelles.
Les financements successifs de l’AFD, d’un montant total
de 73 millions d’euros, ont ainsi contribué à la création ou
à la restructuration de 24 Centres de formation profes-
sionnelle, dans tous les secteurs d’activité (tourisme, agri-
culture, industrie, bâtiment, etc), représentant un flux
annuel de l’ordre de 13 000 apprenants. Les appuis de
l’AFD ont également permis :
d’institutionnaliser les fédérations professionnelles tuni-
siennes comme interlocutrices pérennes et partenaires
de l’État dans la définition des programmes de forma-
tion professionnelle : 18 accords cadre ont été signés
entre les fédérations et l’État, dont 15 sont directement
liés aux projets financés par l’AFD,
d’expérimenter positivement une opportunité de dialo-
gue social moderne entre l’État et la société civile concer-
nant les investissements à réaliser dans la formation
profes sionnelle,
de contribuer à l’ancrage national et international des
nouveaux Centres de formation (16 protocoles de par-
tenariat signés entre fédérations professionnelles tuni-
siennes et françaises homologues ; un protocole d’ac-
cord tripartite de partenariat entre le Ministère de
la Formation Professionnelle et de l’Emploi et les orga-
nisations patronales tunisienne (UTICA) et française
(MEDEF),
de préparer les acteurs publics et privés à s’impliquer
dans une gestion autonome des nouveaux Centres.
Guinée © Bruno Bosle
RENFORCER L’OFFRE DE FORMATION
POUR APPUYER LA CROISSANCE
ET FAVORISER L’INSERTION
PROFESSIONNELLE DES JEUNES
La formation professionnelle est un investissement majeur pour
les pays en veloppement en raison de ses effets de levier
sur la croissance et l’emploi, mais aussi sur la capacité de ces pays
à s’adapter au contexte de mondialisation des échanges et
de multiplication des crises économiques, sanitaires et climatiques.
Face à des dispositifs de formation professionnelle souvent
dépourvus de moyens et répondant difficilement aux besoins
économiques et sociaux, lAFD promeut des dispositifs guis
par la demande économique, visant à répondre aux besoins des
entreprises et favorisant l’insertion sociale des jeunes par l’emploi.
L’AFD intervient dans des pays ouverts sur les marchés
internationaux, mais dont les entreprises ont accumulé des retards
aux niveaux technologique, organisationnel et humain. Il s’agit
pour l’Agence de favoriser le développement d’une offre
de formation mieux adaptée à la demande, publique ou privée,
depuis le niveau post-primaire et jusqu’à l’enseignement
supérieur professionnalisant. L’AFD aide ainsi les pays
à dynamiser et à moderniser leurs secteurs de production
et de services et à profiter des opportunités de croissance
que leur apporte l’ouverture à l’espace économique mondial.
UNE EXPÉRIENCE ÉLARGIE DE SOUTIEN
AUX DISPOSITIFS PUBLICS ET AUX PROJETS
DE FORMATION DES OPÉRATEURS
ÉCONOMIQUES
Depuis une trentaine d’années, lAFD promeut des actions
de formation professionnelle en accompagnement
des investissements quelle finance dans les différents secteurs
de l’économie. Dès le milieu des années 1990, elle s’est
impliquée dans la modernisation des systèmes de formation
professionnelle de pays soucieux d’adapter les secteurs
modernes de leurs économies à la compétition économique
internationale (Tunisie, Maroc, Vietnam). À partir de 2005,
ses actions se sont étendues à l’Afrique subsaharienne
(Sénégal, Congo, Gabon, Tanzanie, Mauritanie) avec pour souci
d’adapter les dispositifs de formation aux besoins des économies
à dominante informelle. Plus récemment, l’AFD et sa filiale
PROPARCO ont soutenus les projets de formation
des établissements de formation privés et des opérateurs
économiques. Depuis peu, lenseignement supérieur
professionnalisant est également pris en compte, en partenariat
avec le Ministère des Affaires Étrangères et Européennes.
© Danièle Segui
Dong Nai © AFPI
LE PRINCIPE D’INTERVENTION DE LAFD :
LA PROMOTION DES PARTENARIATS
ENTRE LES AUTORITÉS PUBLIQUES
ET LES OPÉRATEURS ÉCONOMIQUES
Les interventions de l’AFD, qu’elles soient à destination
des autorités publiques ou des opérateurs économiques privés,
se fondent sur le principe fondamental d’un partenariat
stratégique et opérationnel entre l’État et la société civile
(représentants d’employeurs, branches professionnelles,
férations artisanales, etc.) en vue de promouvoir une formation
adaptée aux besoins réels du secteur productif et dassurer
une meilleure gouvernance des dispositifs de formation.
Ainsi, les acteurs économiques sont placés auur du processus
de conception, dealisation et de gestion d’un nouveau
sysme de qualification des ressources humaines nationales.
Les programmes de formation sont revus sous l’angle
de l’acquisition de compétences pour mieux adapter les contenus
à la situation de l’emploi. Les cursus de formation professionnelle
prévoient également des phases d’alternance et d’apprentissage
en entreprise.
DES OUTILS DE FINANCEMENT ADAPS
AUX BESOINS DES DISPOSITIFS PUBLICS
ET DES OPÉRATEURS ÉCONOMIQUES
Dans le domaine de la formation professionnelle et de
l’enseignement supérieur professionnalisant, l’AFD dispose d’une
palette d’outils financiers diversifiée, qui inclut les prêts aux États,
les prêts aux opérateurs économiques, les garanties, les Contrats
de Désendettement Développement (C2D) et les subventions.
Prêt aux États, subventions et C2D en appui
aux dispositifs publics
L’AFD apporte son soutien aux États ou aux organismes
parapublics afin de promouvoir, en partenariat avec les acteurs
économiques, les réformes et le déploiement de l’offre
d’enseignement technique et de formation professionnelle initiale
et continue, depuis le niveau post-primaire jusquau niveau supérieur
professionnalisant. Ces concours sont essentiellementnans
par prêts aux Etats, Contrats de Désendettement Développement
(C2D) ou subventions, et peuvent éventuellement être complétés
par des délégations de subventions dautres partenaires
bailleurs de fonds (facilités de lUnion Européenne par exemple).
MAURITANIE
Création d’un Centre de formation professionnelle
La Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM), première entreprise du pays, produit 10,5 millions de tonnes de minerai de
fer par an. Elle exploite des gisements situés à proximité de la ville de Zouérate et achemine sa production au port minéralier
de Nouadhibou. Société publique détenue par l’Etat à 78 %, la SNIM assurait en 2006 de 50 % à 60 % des recettes d’exporta-
tion de la Mauritanie et contribuait à 15 % de son PIB. Elle demeure aujourd’hui le deuxième employeur du pays après l’Etat,
avec un effectif de près de 6 000 agents.
De par sa taille et les exigences de qualité liées à son activité, la SNIM se doit de satisfaire au mieux ses besoins en personnel
technique qualifié. La formation professionnelle et technique est également une priorité pour les autorités mauritaniennes, qui
ont le souci de favoriser l’accès des jeunes à l’emploi et de renforcer la productivité de la main d’œuvre nationale. En cohé-
rence avec ces orientations, la SNIM a défini, avec l’appui de son partenaire professionnel français de l’Union des Industries et
Métiers de la Métallurgie (UIMM), un dispositif de formation professionnelle initiale et continue spécifique, conçu pour répon-
dre à ses besoins de personnels qualifiés et à ceux des autres entreprises du secteur industriel et minier. L’ensemble du projet
est piloté par la SNIM, entourée par un comité partenarial dans lequel s’expriment les entreprises du secteur.
En s’appuyant sur les besoins de la principale entreprise du pays, le projet, financé par l’AFD à hauteur de 7 millions d’euros,
vise à appuyer l’essor d’un système de formation professionnelle exemplaire. Il accompagne le Programme National de
Développement du Secteur Éducatif dans sa composante de Formation Professionnelle.
Guinée © Bruno Bosle
Chine © Nils Devernois
AFRIQUE DU SUD
Le prêt étudiant « EDULOAN »
En Afrique du Sud, la majorité de la population a long-
temps été écartée de l’éducation, et notamment de la
formation professionnelle. Aujourd’hui, l’accès au système
universitaire, y compris par correspondance, demeure
coûteux, avec des frais d’inscription annuels qui représen-
tent en moyenne un mois de salaire pour les travailleurs
aux plus faibles revenus.
Afin de réduire les inégalités et d’améliorer le niveau
d’éducation et d’employabilité des populations défavori-
sées, l’institution de microfinance sud africaine EDULOAN,
spécialisée dans l’octroi de prêts pour la formation des
étudiants et des salariés les plus pauvres, a souhaité déve-
lopper son portefeuille de prêt et passer de 45 000 étu-
diants par an en 2002 à 72 000 étudiants. L’intervention
de l’AFD s’est faite sous forme d’une garantie d’emprunt
de 75 millions de rands (soit environ 8,25 millions d’euros)
accordée à EDULOAN auprès d’une banque sud-africaine.
EDULOAN a ainsi pu lever les ressources à court et moyen
terme nécessaires au financement de son plan de dévelop-
pement et trouver un partenaire financier pérenne, avec
l’entrée à son capital de la Standard Bank.
Un défi : répondre aux besoins des
économies à dominante informelle
L’économie des pays d’Afrique subsaharienne est généra-
lement caractérisée par une dominante informelle. C’est
au sein de cette économie informelle que la très grande
majorité des jeunes trouve à s’employer. La formation
professionnelle y relève essentiellement de l’apprentis-
sage traditionnel, avec un niveau d’innovation technique
limité qui bride la productivité. L’AFD cherche à dévelop-
per avec les autorités des dispositifs de formation profes-
sionnelle « de base », susceptibles de répondre à grande
échelle aux besoins de l’économie informelle.
Dans le cadre de ces appuis, lAFD finance :
les investissements liés à l’élaboration des nouveaux
programmes de formation professionnelle,
à la formation des formateurs et tuteurs, à limplantation
de l’ingénieriedagogique dans le dispositif de formation
professionnelle, etc ;
les investissements matériels liés à la fourniture
d’équipements, à la construction de bâtiments ou à la
modernisation d’établissements existants.
Prêts et garanties en appui aux opérateurs
économiques
Le groupe AFD soutient également les projets de formation
des entreprises ou des orateurs de formation.
L’AFD peut aussi refinancer les banques pour leurs opérations
de prêts en direction des opérateurs de formation,
des étudiants ou des travailleurs en formation continue.
L’AFD finance ces projets lorsqu’ils complètent la politique
nationale de diversification et de déploiement de l’offre
de formation. Ces concours font l’objet de prêts et de garanties.
Les prêts peuvent être bonifiés pour soutenir le risque pris
par ces opérateurs, ou sont complétés par des subventions lorsque
lopérateur justie un besoin de renforcement de capacités.
PROMOUVOIR LA RECHERCHE ET LES
PARTENARIATS POUR UNE MEILLEURE EFFICACITÉ
LAFD mène des travaux de recherche an d’éclairer et d’orienter
ses activités dans le domaine de la formation professionnelle.
Elle s’est plus particulièrement investie, avec d’autres partenaires,
sur la formation professionnelle en secteur informel, les coûts
de la formation professionnelle en Afrique au sud du Sahara
et le financement de l’enseignement supérieur privé
en Méditerrae. Dautres tmatiques sont exploes, tels que la
professionnalisation des filières universitaires en sciences humaines,
ou encore les besoins de formation dans les « métiers verts ».
SÉNÉGAL
Appui à la restructuration
de l’apprentissage traditionnel
Au Sénégal, l’AFD a soutenu le Ministère de la Formation
Professionnelle, dans le cadre d’une action pilote de formation
de 700 apprentis dans les secteurs de la mécanique auto, le BTP,
la coupe-couture et la transformation agro-alimentaire. Cette
opération a été réalisée en partenariat avec les représentants
des organisations professionnelles de ces secteurs.
Ce projet a permis de préciser les actions à mener pour
faciliter le déploiement à grande échelle des formations
par apprentissage :
Le choix des ateliers pouvant accueillir des apprentis,
L’identification des filières et des territoires propices,
La maîtrise des coûts,
La sélection des opérateurs capables d’encadrer
le déroulement de l’apprentissage,
La refonte des cadres de certification.
L’AFD multiplie également des partenariats d’échange
et de coopération avec les acteurs, notamment français,
susceptibles de contribuer auveloppement des systèmes
de formation professionnelle des pays partenaires
(Ministères, bailleurs de fonds, organismes spécialisés,
bureaux d’études, centres de recherche, groupes privés,
fondations, collectivitésgionales, partenaires sociaux et ONG).
L’AFD est fortement mobilisée dans le cadre du Groupe
d’Experts en Formation Professionnelle, qui regroupe des experts
africains, européens et asiatiques autour de sujets tels que le
nancement de la formation professionnelle, la formation
en secteur informel, les métiers porteurs, etc.
L’Agence sest également rapproce des organismes
de coopération allemande (GTZ) et du Luxembourg (Lux-Dev),
qui font référence dans le secteur, et a signé
avec eux un protocole de partenariat en septembre 2009.
L’AFD est par ailleurs un élément moteur dans la recherche
de convergence des stratégies de développement
de la formation professionnelle et de l’enseignement surieur
professionnalisant au niveau méditerranéen, notamment
dans le cadre de l’Union Pour la Méditerranée (UPM).
Burkina Faso © Paul Kabré
Maroc OFPPT ISTA Génie mécanique © OFPPT
Le Centre d’études financières économiques
et bancaires (CEFEB) : l’Université d’entreprise de l’AFD
Basé à Marseille, le CEFEB est l’université d’entreprise de l’AFD. Le Centre met en œuvre des actions de renforcement de
capacités, des cycles de formation et séminaires au service des bénéficiaires des projets de l’AFD, ses partenaires au Sud
comme au Nord, ainsi que de ses salariés en France et à l’étranger.
À travers son Master « Maîtrise d’ouvrage publique et privée » et plus de soixante séminaires de courte et moyenne durée,
le CEFEB a vocation à diffuser et transmettre des savoirs applicables à différents métiers du développement, en lien étroit
avec les recherches menées par l’AFD dans les domaines suivants : l’économie publique, les collectivités territoriales
(Outre-mer et étranger), les partenariats public-privé, le développement durable et la RSE, l’innovation financière au
service du développement, l’ingénierie de la formation.
1 / 6 100%