« Labourage et pâturage sont les deux
mamelles de la France », disait Sully,
ministre d’Henri IV. Si la France
a longtemps été un pays agricole,
elle est aujourd’hui la quatrième
puissance industrielle du monde.
Une agriculture en mutation
Pendant des siècles, l’agriculture n’a pas beaucoup évolué.
Jusqu’au milieu du XXesiècle, dans de nombreuses
campagnes françaises, on a continué à labourer la terre
avec une charrue tirée par deux bœufs, à traire les vaches
à la main, à élever quelques poules et un ou deux
cochons.
Mais le développement de la mécanisation a radicalement
changé le mode de vie des agriculteurs. En quelques
décennies
, on a assisté à une véritable concentration des
exploitations agricoles, dont la
surface agricole utilisée
(SAU)
moyenne est passée de 14 hectares au début des
années 1950 à plus de 77 hectares aujourd’hui.
Des campagnes qui se vident
Dans le même temps, une grande partie de la population a
déserté les campagnes (ce qu’on appelle l’
exode rural
– voir p. 15) et le nombre d’agriculteurs s’est réduit
des trois quarts. Au lendemain de la guerre, notre pays
comptait plus de 5 millions de personnes travaillant
dans l’agriculture. Aujourd’hui, elles ne sont que 1 million
à vivre directement de l’exploitation de la terre.
Pour autant, la production n’a pas baissé puisque, de nos
jours, un agriculteur nourrit 45 personnes, alors qu’il
n’en nourrissait que 7 il y a cinquante ans.
Bien sûr, la plupart des exploitations sont aujourd’hui très
spécialisées. Certaines ne produisent que des céréales,
d’autres que des animaux à viande, etc.
Cette véritable « industrialisation » de l’agriculture n’est
pas sans poser parfois de gros problèmes, comme en
Bretagne où les porcheries industrielles ont entraîné
une pollution importante des sols.
Une industrie qui se développe
Commencée au XIXesiècle, la révolution industrielle s’est
surtout accélérée après la Seconde Guerre mondiale.
Entre 1946 et 1975, la France a quadruplé sa production
industrielle, grâce notamment à un travail de plus en
plus robotisé.
Mais, en 1973, une forte augmentation du prix du pétrole
a mis fin à cette période faste. À partir des années 1980,
des pans entiers de notre industrie traditionnelle ont été
touchés de plein fouet par la crise. Les charbonnages,
la sidérurgie, le textile, la construction navale ont ainsi
perdu une grande partie de leurs effectifs, entraînant une
montée vertigineuse du chômage.
Chômage, le mal
des sociétés modernes
En 1970, la France comptait 3 % de chômeurs.
Au milieu des années 1990, ce chiffre était
passé à 12 %, ce qui représentait plus de
3 millions de personnes sans emploi.
Au début des années 2000, le chômage avait
un peu baissé, en grande partie grâce aux
emplois jeunes pour les moins de 25 ans,
aux stages pour les chômeurs de longue durée,
mais aussi à la diminution du temps de travail
(les fameuses 35 heures).
Pourtant, les plus touchés par le chômage
restent les jeunes et les travailleurs « âgés ».
Près de 65 % des plus de 55 ans ayant perdu
leur emploi n’en retrouveront plus. Comment
vivront
-
ils jusqu’à la retraite ? Surtout si
celle
-
ci est repoussée au
-
delà de 60 ans.
Trois secteurs
Pour les économistes, le monde du
travail se partage en trois grandes
catégories :
• le secteur primaire
qui concerne l’agriculture et les
matières premières,
• le secteur secondaire
qui comprend l’ensemble du monde
industriel (matières transformées),
• le secteur tertiaire
qui regroupe les services (activités
d’échange), c’est
-
à
-
dire les
transports, les communications,
le commerce, les banques et les
assurances, l’enseignement, etc.
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10 %
12 %
78 %
42 %
30 %
28 %
La France est fortement agricole à l’ouest (Bretagne, Poitou-Charentes),
industrielle au nord (Nord-Pas-de-Calais) et à l’est (Alsace, Franche-Comté,
Rhône-Alpes), tournée vers les services – notamment le tourisme –
en région parisienne et au sud, en particulier sur le littoral méditerranéen.
Secteur primaire ∂
Secteur secondaire ∑
Secteur tertiaire ∏
∂∑∏
∂
∑
∏
1800
1900
72 %
24 %
4%
2010
• Procréer : se reproduire,
avoir des enfants.
• Décennie : période de
dix ans.
La France du travail
PARIS
secteur primaire
secteur secondaire
secteur tertiaire
Strasbourg
•
Nantes
•
Toulouse
•
Lyon
•
•
Bordeaux
•
Lille
•
Marseille