
surviennent". La raison est tout d'abord soumise aux misères corporelles telles 
que les maladies. Il est indéniable que lorsque l'on souffre d'un mal quelconque 
comme une migraine, une sous-oxygénation ou bien plus grave, notre capacité 
à réfléchir  est altérée, c'est pourquoi la  pensée semble  soumise au corps  qui 
est submergé par les besoins de soins qu'il impose.  En effet le corps s'impose à 
nous  avec  un  grand  nombre  de  demandes,  tel  qu'être  rassasié,  et  pour  y 
parvenir  dans  la  société  il  faut  "amasser  des  richesses"  soit  par  le  biais  des 
guerres  ou  bien  d'un  quelconque travail.  C'est  ainsi  que Platon  désigne  cette 
forme  de  travail  comme  une  contrainte  obligeant  l'esprit  à  s'éloigner  de  sa 
"chasse au réel", le travail en devient même une torture ultime. L'association 
du travail avec une forme de torture par Platon est reprise dans les origines du 
mot  travail,  donné  dans  la  genèse.  Le  travail  résulte  d'une  punition  imposée 
après  avoir  bravé  l'interdit,  celui  de  manger  le  fruit  défendu.  Nous  nous 
retrouvons donc esclave de notre corps car d'après Platon "c'est le corps seul et 
ses appétits qui en sont cause; car on ne fait la guerre que pour amasser des 
richesses et nous sommes forcés d'en amasser à cause du corps, dont le service 
nous tient en esclavage". Etant donné que le travail est nécessaire aux besoins, 
le travail est perçu comme une nécessité, une obligation dont l'âme est esclave.   
  Platon oppose l'obligation d'assouvir les besoins du corps  aux loisirs, et 
ainsi  le  temps  de  s'occuper  de  ces  contraintes  est  retiré  au  temps  que  nous 
pourrions consacrer aux loisirs tel que celui de philosopher.  
Les besoins nécessaires du corps sont donc un obstacle aux loisirs comme si le 
corps  ,  l'enveloppe  de  notre  esprit  agit  comme  voile  ou  bien  comme  une 
barrière  qui  entrave  et  déforme  notre  quête  de  vérité.  En  effet  selon  Platon 
même  si  nous  prenons  le  temps  de  réfléchir  et  ainsi  de  philosopher  le  corps 
intervient tout de même dans la  réflexion  " il  intervient sans cesse dans nos 
recherches, y jette ainsi le trouble et la confusion." 
  Platon commence l'explication de sa thèse par "Tant que nous aurons le 
corps associé à la raison..." de cette manière il associe le contenu, au contenant 
mais  de  façon  que  l'un  est  néfaste  sur  l'autre  c'est  pourquoi  le  corps  est 
considéré comme "le pire de tout" , et que "notre âme sera contaminée par un 
tel mal ". C'est ainsi que Platon montre la fonction, que l'on pourrait qualifier 
de perverse, du corps dans la mesure où il suscite le trouble et la confusion.  En 
effet  il  serait  la  source  de  chimères  tel  que  par  exemple  les  émotions.  Ces 
sentiments sont sources de confusion, d'amalgame ou bien de bouleversement 
qui entravent notre quête de la vérité absolue, c'est ainsi que par exemple le 
sentiment amoureux crée à la fois un trouble, occultant une partie de vérité et 
prend aussi du temps qui n'est de ce fait consacré à la pensée. C'est pourquoi 
Platon nous présente le corps comme un mal auquel nous sommes soumis car 
nous sommes trompés par nos propre sens.  De plus le corps peut provoquer