Explication philosophie Platon
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C’est bien, ce devoir est encourageant, car il est mené avec sérieux, et vous
évoquez des pistes pertinentes de discussion avec la thèse centrale. Certains
développements manquent un peu de consistance, quelques passages sont
plutôt confus, mais l’ensemble est globalement satisfaisant. Continuez ainsi.
Dans le texte de Platon, extrait de Phédon le thème de la dualité du corps et de
l'âme d'autant plus dans la quête de la vérité apparait clairement.
L'auteur prend position sur la place du corps face à la raison et ainsi démontre
une emprise néfaste et malsaine du corps sur la pensée.
Nous expliciterons donc sa thèse de manière critique en analysant tout
d'abord le texte dans une première partie, avec en premier lieu la notion de
vérité de l'auteur puis la vision du corps en temps qu'obstacle nécessitant des
besoins et du temps tel que le conçoit Platon et en dernier lieu nous allons
expliciter les illusions du corps provoquant des troubles et une paralysie, pour
ensuite nous demander dans une deuxième partie si la vérité est elle l'objet de
nos désirs ? Puis qu'est ce que réellement la vérité? Et pour finir nous
étudierons si la vision de Platon d'un corps uniquement néfaste, est bien
objective ou subjective?
La thèse de l'auteur peut paraître au premier abord surprenante par sa
notion de vérité. Alors qu'on considère la vérité comme une notion de réalité, il
nous la présente ici comme "l'objet de nos désirs". La vérité est pour le
philosophe la quête ultime, le but d'une vie et le but même de la philosophie.
Donc la vérité est présentée comme une valeur, une fin à atteindre pour Platon
qui se retrouve embarrassé d'un corps l'empêchant d'y accéder.
Nous retrouvons dans cette vision de la vérité occultée par le corps l'idée
imagée de la caverne de Platon dans laquelle nous sommes enfermés et nous
pouvons en sortir pour voir la vérité que nous pouvons qualifiée d'absolue.
C'est ainsi que pour Platon le corps interfère dans son but qu'est la recherche
de vérité car il l'occulte sous divers besoins et nécessite du temps.
Le corps nécessite un entretien constant et "nous cause mille difficultés
par la nécessité où nous sommes de le nourrir qu'avec cela des maladies
surviennent". La raison est tout d'abord soumise aux misères corporelles telles
que les maladies. Il est indéniable que lorsque l'on souffre d'un mal quelconque
comme une migraine, une sous-oxygénation ou bien plus grave, notre capacité
à réfléchir est altérée, c'est pourquoi la pensée semble soumise au corps qui
est submergé par les besoins de soins qu'il impose. En effet le corps s'impose à
nous avec un grand nombre de demandes, tel qu'être rassasié, et pour y
parvenir dans la société il faut "amasser des richesses" soit par le biais des
guerres ou bien d'un quelconque travail. C'est ainsi que Platon désigne cette
forme de travail comme une contrainte obligeant l'esprit à s'éloigner de sa
"chasse au réel", le travail en devient même une torture ultime. L'association
du travail avec une forme de torture par Platon est reprise dans les origines du
mot travail, donné dans la genèse. Le travail résulte d'une punition imposée
après avoir bravé l'interdit, celui de manger le fruit défendu. Nous nous
retrouvons donc esclave de notre corps car d'après Platon "c'est le corps seul et
ses appétits qui en sont cause; car on ne fait la guerre que pour amasser des
richesses et nous sommes forcés d'en amasser à cause du corps, dont le service
nous tient en esclavage". Etant donné que le travail est nécessaire aux besoins,
le travail est perçu comme une nécessité, une obligation dont l'âme est esclave.
Platon oppose l'obligation d'assouvir les besoins du corps aux loisirs, et
ainsi le temps de s'occuper de ces contraintes est retiré au temps que nous
pourrions consacrer aux loisirs tel que celui de philosopher.
Les besoins nécessaires du corps sont donc un obstacle aux loisirs comme si le
corps , l'enveloppe de notre esprit agit comme voile ou bien comme une
barrière qui entrave et déforme notre quête de vérité. En effet selon Platon
même si nous prenons le temps de réfléchir et ainsi de philosopher le corps
intervient tout de même dans la réflexion " il intervient sans cesse dans nos
recherches, y jette ainsi le trouble et la confusion."
Platon commence l'explication de sa thèse par "Tant que nous aurons le
corps associé à la raison..." de cette manière il associe le contenu, au contenant
mais de façon que l'un est néfaste sur l'autre c'est pourquoi le corps est
considéré comme "le pire de tout" , et que "notre âme sera contaminée par un
tel mal ". C'est ainsi que Platon montre la fonction, que l'on pourrait qualifier
de perverse, du corps dans la mesure où il suscite le trouble et la confusion. En
effet il serait la source de chimères tel que par exemple les émotions. Ces
sentiments sont sources de confusion, d'amalgame ou bien de bouleversement
qui entravent notre quête de la vérité absolue, c'est ainsi que par exemple le
sentiment amoureux crée à la fois un trouble, occultant une partie de vérité et
prend aussi du temps qui n'est de ce fait consacré à la pensée. C'est pourquoi
Platon nous présente le corps comme un mal auquel nous sommes soumis car
nous sommes trompés par nos propre sens. De plus le corps peut provoquer
une paralysie, suscitée par exemple par les craintes nous empêchant d'avancer
dans la réflexion. Lorsque nous nous retrouvons face à un danger immédiat le
corps réagit instinctivement et entraine des actions incontrôlables par la raison.
En lisant le texte de Platon une question nous transverse rapidement
l'esprit , la vérité est elle l'objet de nos désirs ? Mais aussi celle de savoir
pourquoi vouloir la vérité ? Nietzsche a aussi soulevé cette question en
montrant le caractère moral de la quête de vérité. La vérité est un choix, nous
pouvons vouloir l'erreur, l'illusion, le mensonge, parce que nous pouvons aimer
d'autres choses plus que la vérité par exemple le plaisir, le pouvoir, l'action...
Descartes lui-même reconnaissait que l'on peut nier l'évidence. En ce sens, le
problème de la vérité n'est pas seulement de la définir ou d'en énoncer les
conditions mais relève de notre propre liberté. C'est ainsi que la quête de
vérité n'est pas le but de tout le monde. C'est pourquoi parfois l'ignorance peut
être source de plaisir bien plus que la quête de vérité qui entraine un grand
nombre de désillusions. Est ce que ça en vaut la peine ?
Il est aussi toujours difficile de définir les valeurs absolues tel que le bien
ou le mal ou encore la vérité et le faux. C'est pourquoi les pragmatiques tels
que William James, proposent une définition de vérité par la cohérence qui
s'oppose à la vision de correspondance de Platon car il est en premier lieu très
difficile de définir la vérité d'autant plus qu'elle est basée sur la notion de
réalité, elle-même subjective. La subjectivité s'étend ainsi aussi sur l'idée que le
corps n'exerce que des actions néfastes sur la pensée.
Le corps peut être perçu comme bénéfique dans la mesure il nous
retire l'obligation de certaines actions tel que respirer ou bien faire circuler le
sang en les réalisant instinctivement, c'est ainsi que le corps peut agir
distinctement de la pensée, nous permettant de réaliser autre chose au lieu de
devoir réfléchir à assouvir certains besoin vitaux. C'est pourquoi la notion de
"mal" dont lequel notre âme serait "contaminée" est discutable, tout comme le
fait que Platon résume les émotions et sentiments comme obstacles provenant
seulement du corps. En effet les sentiments résultent d'un assemblage du
corps et de l'esprit car par exemple la crainte peut effectivement provenir
d'une action instinctive mais aussi d'une réflexion déductive d'un danger. Tout
comme il est vrai que l'amour et l'affection sont source de trouble et
d'aveuglement mais cette affection est originaire d'une certaine pensée mais
surtout source de la pensée, les passions sont souvent considérées comme
source de réflexion.
Ainsi ce texte de Platon qui cherche à définir l'influence du corps sur la
raison suscite un grand nombre de questions notamment sur la notion de
vérité et la questions des fins. En effet pour Platon la fin absolue d'un
philosophe est d'atteindre la Vérité et le corps est pour lui un simple obstacle
malsain dans l'accomplissement de cette quête or cette vison du but ultime
n'est pas partagé par tous les philosophes. Le corps est pour Platon source
d'illusions et nécessite du temps que nous ne pouvons consacrer au loisir qu'est
celui de penser. C'est pourquoi il le qualifie d'un "mal" auquel nous serions
soumis sans possibilité de s'affranchir pour atteindre le "réel".
A travers ces deux simples notions de vérité et de réalité, Platon expose les
questions majeures de la philosophies tel que qu'est ce que la vérité, qu'est ce
que la réalité, qu'est que la liberté ...
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