fiable, malheureusement elle n’est pas toujours possible et pas toujours très sensible
pour détecter les borrélies. Le diagnostic manque sérieusement de progrès
significatifs. On est toujours à la recherche d’un marqueur d’infection, mais rien pour
l’instant ne remplace la culture ou une PCR pour prouver une infection. Le problème
est que ces analyses demandent de faire des biopsies ou des ponctions, que l’on ne
fait pas aussi facilement qu’une prise de sang.
–Mais il y a pourtant de nombreux patients qui ont des tests négatifs, mais
continuent à d’avoir des symptômes qu’ils attribuent à la maladie de Lyme…
Comme on l‘a vu, un test peut être négatif pour une borréliose. Ce qui est plus
difficilement concevable est qu’il reste négatif alors que le patient présente des
symptômes depuis des mois, voire des années. On peut très bien concevoir que la
sérologie ne serve pas à prouver une maladie, mais si on veut prouver que les
symptômes sont bien dus à un agent pathogène particulier, il faut bien trouver un
moyen de la prouver.
Quand un patient présente un érythème, qu’il prend des antibiotiques et que ces
érythèmes disparaissent, la borréliose est traitée. Il peut arriver que certaines
personnes réagissent moins bien aux antibiotiques, ou ne suivent pas le traitement
jusqu’au bout, ou alors aient une nouvelle piqûre de tiques… Mais il ne faut pas pour
autant attribuer à chaque borréliose qu’on a traitée des problèmes qui surviendraient
par la suite.
–Donc ces patients testés négatifs, parce qu’ils sont convaincus au départ que
c’est la maladie de Lyme qui est en cause, continuent sur cette piste et se
trompent peut-être complètement ?
Si quelqu’un est convaincu dès le départ que c’est la borréliose, tout ce qui indique le
contraire est faux pour lui. Alors le risque que la personne passe à côté d’une autre
maladie devient plus grand. La médecine ne prétend pas tout savoir sur tout, il y a
encore beaucoup de symptômes dont on ne connaît pas la cause. Pour des patients
qui souffrent, ce n’est pas un soulagement. Il faut juste faire attention, car il y a
toutes sortes de cas. C’est pour cela que le médecin prend le temps d’observer les
signes cliniques et de discuter avec le patient, qu’il doit bien comprendre la valeur
des tests et leur champ d’application.
Il ne faut pas que les patients perdent de vue, en se fixant sur la Borréliose de Lyme
quand il n’y a pas de preuve par les tests, qu’il y a plein d’autres causes possibles
aux symptômes, comme par exemple la fatigue, dont ils souffrent. Si quelqu’un est
persuadé qu’il a une maladie de Lyme, on risque de le traiter aux antibiotiques et de
passer à côté d’une autre maladie. Les tests ne valent pas grand chose pour les
stades précoces, on vient de le voir, mais si aux stades de borréliose tardive les tests
sont négatifs, on peut vraiment exclure cette maladie ; dans ces cas c’est une bonne
indication.
–Et si le résultat du test Elisa est négatif, il n’y a pas de test de confirmation
Westernblot ou Immunoblot ensuite ?
Le standard est effectivement de faire le dépistage, et s’il n’y a rien, on s’arrête.
L’Immunoblot est un test de confirmation conçu pour analyser les résultats non
négatifs au dépistage. Faire un Immunoblot après un Elisa négatif se justifie
uniquement dans le cadre de la recherche scientifique. Notre laboratoire l’a fait
systématiquement durant une période et on a observé que quand le dépistage Elisa
est négatif, alors le blot est aussi négatif. Quelquefois, il est vrai qu’on voit des