Après une sortie, il faut inspecter l’ensemble du corps, surtout les plis ou le cuir chevelu et retirer les tiques
rapidement sans utiliser les ongles (risque de casser la tête de la bête) ni appliquer de produit chimique ou
de flamme (risque d’accroître la régurgitation des bactéries).
L’instrument adapté est le tiretique, disponible en pharmacie. Ensuite, on peut désinfecter. En cas de doute,
ou d’apparition d’érythème, il faut consulter un médecin, comme le précisent les plaquettes de prévention.
4. Quels sont les symptômes ?
Les piqûres ne se sentent pas, car la tique injecte un anesthésiant local. De plus, certaines tiques à l’état de
nymphe sont très difficilement visibles à l’oeil nu.
On peut toutefois être alerté par des signes cliniques. La borréliose évolue en trois phases :
• de trois à trente jours après la piqûre, une plaque rouge circulaire peut apparaître et s’étendre. Il
s’agit d’un « érythème migrant ». Mais ce n’est pas systématique. Détectée à ce stade, la maladie
peut être traitée par des antibiotiques ;
• en l’absence de traitement, des symptômes divers peuvent apparaître entre un et six mois plus tard.
Ils peuvent toucher le système nerveux (fatigue, paralysie, maux de tête), les articulations (arthrites
aux genoux, coudes), le coeur (palpitations) ou la peau (érythèmes) ;
• si rien n’est fait, ces manifestations peuvent devenir chroniques, c'est-à-dire qu’elles apparaissent et
disparaissent périodiquement. Elles sont très invalidantes pour les patients. On peut donc confondre
ces symptômes avec ceux d’autres maladies comme la sclérose en plaque, par exemple.
Le lien entre ces symptômes subjectifs et la maladie de Lyme est contesté par une partie de la communauté
médicale. Lors d’une discussion à l’Académie de médecine, le 20 septembre, le professeur François
Bricaire (PitiéSalpêtrière) a estimé qu’ « actuellement, le Lyme s’avère être le plus souvent une mauvaise
réponse à des patients qui souffrent et souhaitent que leurs plaintes soient entendues et suivies d’effet ».
D’autres s’inquiètent qu’un surdiagnostic augmente le recours aux antibiotiques au risque de développer
des résistances.
5. Comment savoir si on est infecté ?
Le diagnostic n’est pas toujours évident à poser face à la diversité des symptômes. Par ailleurs, les outils de
détection ne sont pas toujours efficaces, comme le détaille un rapport du Haut Conseil de la santé publique.
Ainsi, le test sanguin Elisa, utilisé en première intention, est indirect : il détecte les anticorps luttant contre
la maladie. Mais ceux-ci ne sont pas présents au stade initial. Si le résultat d’Elisa est positif, il doit être
confirmé par un deuxième test, le Western Blot (WB).
Par ailleurs, aucun de ces deux tests ne détecte la Borrelia miyamotoi, souche japonaise apparue en Europe
et aux EtatsUnis.
Les tests détectant directement la bactérie sont plus complexes, plus chers et donc très rarement prescrits.
Une centaine de médecins ont donc lancé à la mi-juillet un appel dans L’Obs réclamant « des financements
publics pour améliorer les tests de diagnostic non fiables ».
Christian Perronne, chef de service en infectiologie à l’hôpital RaymondPoincaré de Garches, s’indigne
dans un entretien à l’hebdomadaire : « Je ne vois que ça, des faux diagnostics ! Et, pendant ce temps, leurs
symptômes s’aggravent.
Ce sont des histoires terribles. Certains finissent par se suicider. J’ai sorti des gens de l’asile ou
de leur brancard avec un traitement prolongé d’antibiotiques […] C’est un scandale sanitaire. »