La France tient au traité d`amitié: Toute l`actualité sur liberte

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Relations algéro-françaises
La France tient au traité d’amitié
Le porte-parole du Quai d’Orsay a déclaré, hier, que les négociations pour la signature du traité se poursuivent
et que les autorités françaises sont confiantes quant à leur aboutissement, selon les délais prévus.
Le département du ministère des Affaires étrangères a démenti les informations rapportées dans un
hebdomadaire français donnant pour compromis le traité devant être conclu entre Alger et Paris, avant la fin de
l’année en cours.
Le porte-parole du Quai d’Orsay, Jean-Baptiste Mattei, a réagi aux informations données par l’hebdomadaire
l’Express à propos du traité d’amitié entre l’Algérie et la France. Dans une déclaration faite hier devant la
presse, le responsable français a estimé que “les négociations en vue de la signature du traité d'amitié se
poursuivent, et nous sommes confiants dans leur aboutissement selon les délais prévus”, a déclaré à la presse
le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattei. Cette sortie intervient
quelques jours seulement après la publication par l’hebdomadaire d’informations générales l’Express d’un
article sous le titre “Menaces sur un traité”, citant un proche du Premier ministre, Dominique de Villepin, qui a
déclaré, sous le couvert de l’anonymat, qu’“il ne paraît pas envisageable, aujourd'hui, de le signer”. La source
citée par l'Express qualifie d’“erreur colossale” le texte écrit à l'initiative de députés UMP (droite modérée au
pouvoir). “Ce n'est pas au Parlement de légiférer sur la mémoire, c'est au peuple et aux historiens de
l'entretenir”, ajoute ce responsable français cité par l'hebdomadaire. La réaction du ministère des Affaires
étrangères, hier, entre dans le cadre d’une nouvelle approche adoptée ces derniers temps par Paris pour tenter
de dénouer la crise qui couve entre les deux capitales depuis le 23 février dernier, date de l’adoption par le
Parlement français d’un amendement glorifiant le passé colonial en Afrique du Nord. Il y a quelques jours, le
chef de la diplomatie française, Philippe Douste-Blazy a, pour rectifier le tir, proposé de confier la question de la
mémoire et de l’histoire, objet du litige, à une commission d’historiens et d’experts des deux rives de la
Méditerranée. La sortie du Quai d’Orsay hier est venue remettre les pendules à l’heure, mettre fin aux rumeurs
qui risquent de raviver la polémique entre les deux capitales et freiner ainsi le développement et la promotion
des “relations d’exception”, tels que souhaités par le deux chefs d’État et consignés dans la Déclaration d’Alger
en mars 2003. La signature d’un traité d’amitié entre les deux pays était initialement prévue pour la fin de
l’année en cours, avant que la loi du 23 février ne vienne jeter le froid entre les deux capitales. Même si la
polémique s’est relativement estompée, il n’en demeure pas moins que les choses n’évoluent pas au rythme
prévu et souhaité par les responsables algériens et français. Le manque d’enthousiasme, le ralentissement dans
la cadence des visites ministérielles des deux côtés ces derniers mois — si l’on exclut celle effectuée
récemment par le ministre des Finances algérien Medelci à Paris — et l’absence de déclarations officielles sur
l’état d’évolution des relations ont été des facteurs qui ont influé sur l’élaboration du traité d’amitié. Un texte
qui devait sceller l’amitié entre les deux capitales sur de nouvelles bases. Dans son dernier discours prononcé
samedi à Skikda, le président Bouteflika est revenu sur la question de la mémoire, à l’occasion de la célébration
du double anniversaire du 20 Août, date à forte charge symbolique et historique, en déclarant : “S'il est du droit
de chaque nation de lire son histoire et de la communiquer à ses enfants, en allant dans le sens de sa vision, de
ses intérêts et de ses objectifs, il est interdit à une nation d'interpréter l'histoire des autres nations. Il n'est pas
de son droit de dénaturer la vérité et de conclure des marchés suspects pour blanchir l'histoire des criminels et
en faire des héros mythiques.”
Et d’ajouter plus loin : “Les stèles commémoratives, quelle que soit leur hauteur, ne peuvent en aucun cas faire
du criminel un saint ou changer le traître en loyal ou le lâche en courageux. L'histoire, ce sont des valeurs, des
positions et des comportements qui s'harmonisent, secrètement et ouvertement, avec la vérité ; c'est pourquoi
nous sommes de ceux qui respectent l'histoire d'autrui tant qu'il respecte la nôtre. Nous ne voyons dans
l'attachement, l'exaltation et la glorification des nations de leur histoire, par la célébration et la valorisation, nul
chauvinisme ou inconvénient étant une glorification du droit, une déférence pour les hauts faits et une
magnificence des exploits.”
Cette déclaration vient rappeler les positions d’Alger, maintes fois exprimées, en réaction a la loi du 23 février
2005.
M. A. O.
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