Quest-ce que lanthropologie ?
Pour essayer d’esquisser les contours de cette science humaine, il est important d’en
comprendre sa posture ainsi que les outils méthodologiques utilisés.
L’anthropologie tente de comprendre l’homme en tant qu’« animal social », c’est-à-dire
vivant en société ; l’originalité de la méthode anthropologique réside d’une part dans sa
montée en abstraction et d’autre part dans le développement de méthodes de recherche
particulières.
Trois échelles croissantes d’analyses et de catégorisations sont souvent identifiées par les
différents acteurs des sciences sociales: l’ethnographie, l’ethnologie et l’anthropologie.
L’ethnographie serait l’immersion prolongée au sein d’un groupe dans une dynamique
participative, appelée dans le jargon le « terrain ». Ce « terrain » représente l’observation de
détail à l’aide de prise de note et d’enregistrement audio et/ou visuel. Cet inventaire de
discours, pratiques et coutumes participera à construire une récolte de données. L’ethnologie,
quant à elle, est l’interprétation de ces données : à travers un travail de mise en relation, le
chercheur va tenter de comprendre les rouages manifestes et latents, les non-dits, les logiques
d’actions et de représentations sous-jacentes constituant un groupe. Le but de cette démarche
est de rendre saillant les détails et particularismes observés mais aussi les évidences et
similitudes. Finalement, l’anthropologie se base sur une méthode comparative. Ainsi, à partir
des différentes données « de terrain », le chercheur va tenter de les interpréter et de les mettre
en cohérence, dépassant les limites géographiques et/ou sociales ; éléments faisant partie des
contraintes pratiques et méthodologiques de l’ethnographie et de l’ethnologie.
« L’anthropologue », va donc faire un travail de généralisation, d’extrapolation des
particularismes ethnographiques, en comparant ses résultats avec d’autres jeux d’analyse,
dans le but de définir et de contextualiser les faits et processus de toute vie sociale. Ainsi
définie, la démarche anthropologique passe donc d’une pratique singulière et ponctuelle à une
théorie générale, tissant un lien entre le local et le global.
Les méthodes sont l’enjeu d’un aiguisement constant et d’une remise en question qui restent
nécessaires, afin de tendre vers une forme d’objectivité : « rendre familier l’étrange et étrange
le familier », tel peut être un leitmotiv de l’ethnologie. Le premier outil sur lequel il est
nécessaire de s’appuyer est le décentrement du chercheur par rapport à son univers culturel,
c’est-à-dire l’identification de ses propres a priori et évidences : c’est en effet ainsi que le
chercheur pourra remettre en cause ses normes acquises. Le deuxième instrument est la
distanciation. Cette dernière permet de ne pas idéaliser son objet d’étude et de s’y identifier.
Afin d’éviter ce biais, les données doivent être contextualisées, exemplifiées et situées, afin de
garder un regard critique. À travers cette double mise à distance, le chercheur peut ainsi
prétendre à une certaine neutralité scientifique.
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