Denni Fabien 2006/2007
Rapport de stage :
LA PLANETERRELLA
Maîtres de stage : J. Lilensten
Master 1 Physique et ingénieries
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Introduction :
Les aurores polaires sont observées depuis des millénaires sur la terre. Dans les régions australes et
surtout boréales, l’Homme a toujours été intrigué par ces lueurs venues du ciel auxquelles il devait donner
une signification. Ces phénomènes mystérieux sont à l’origine de multiples mythes et légendes,
d’interprétations innombrables, variables selon les cultures et les époques.
Avec le développement de l’esprit scientifique et de l’interprétation rationnelle du monde, ce
phénomène étrange a intéressé les physiciens. Au XIX° siècle, le norvégien Kristian Birkeland a été le
premier a faire le lien entre les aurores et les phénomènes magnétiques produits par les interactions entre
les étoiles et les planètes. En 1885 il conçoit une expérience qui consistait à tirer des électrons sur une
sphère magnétisée dans une enceinte à vide. Près d’un siècle plus tard, les phénomènes circulaires produits
par K.Birkeland en laboratoire à partir d’une théorie sont réellement observés sur la Terre.
Avec la capacité de reproduire en laboratoire ces phénomènes naturels, il devient possible d’explorer
et de comprendre de manière de plus en plus précise comment se combinent entre eux les multiples
éléments qui sont à l’origine de l’apparition d’aurores polaires sur la Terre et sur les planètes
magnétisées..
Reprenant l’expérience de K.Birkeland, Jean Lilensten, docteur en géophysique, chercheur CNRS au
Laboratoire de Planétologie de Grenoble, a mis au point un dispositif expérimental capable de simuler en
laboratoire ces phénomènes magnétiques.
La Planeterrella est un outil pédagogique très apprécié du grand public que J.Lilensten a pour projet
de faire breveter. Cette expérience permet d’illustrer et de faire comprendre, notamment à des collégiens
et des lycéens, des phénomènes physiques complexes, dont les effets sur notre vie quotidienne
apparaissent de plus en plus importants et pour lesquelles J.Lilensten est acteur du développement récent
de la météorologie de l’espace. Ce type d’expérimentation, très visuelle, permet à la science de sortir des
laboratoires. Les chercheurs peuvent ainsi toucher un large public pour l’informer des grandes énigmes sur
lesquelles ils travaillent et les outils qu’ils utilisent pour les résoudre. Ils partagent ainsi leurs
connaissances.
Afin de reproduire et de simuler un grand nombre de systèmes physiques présents dans l’Univers, la
mise en œuvre de cette expérience passe d’abord par un minutieux travail d’étalonnage du matériel. Une
partie théorique complète ensuite ce travail pour permettre de mieux comprendre les phénomènes
observés.
Le dynamisme et la bonne ambiance au sein du laboratoire m’a permis de réaliser un travail
constructif qui, je l’espère contribuera à l’avenir prometteur du développement de la « Planeterrella ».
Je n’oublierai pas de remercier toutes les personnes qui m’ont aidé à réaliser ce travail de recherche.
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DIRECTIVE
Introduction.
1. Présentation du laboratoire.
1.1 Le statu du Laboratoire de Planétologie de Grenoble (LPG).
1.2 Structure en équipe et effectifs.
1.3 Les activités.
1.3.1 Equipe surface, subsurface planétaire et des noyaux cométaires.
1.3.2 Equipe aéronomie de la terre et des planètes.
1.3.3 Equipe spectroscopie matière moléculaire solide du système solaire.
1.4 Une communauté scientifique.
2. L’expérience : La Planeterrella.
2.1 Historique.
2.2 Matériels et dimensions.
2.2.1 Les aimants.
2.2.2 Les sphères métalliques.
2.2.3 Les buses électriques.
2.2.4 La cloche.
2.2.5 Table de base.
2.2.6 Pompe à vide et raccords.
2.2.7 Générateur de tension.
2.3 Etalonnage.
2.3.1 Les différentes configurations.
2.3.2 Système de coordonnées cylindriques.
2.3.2.1 Coordonnées polaires.
2.3.2.2 La coordonnée Z.
2.3.3 Les axes d’inclinaisons.
2.3.4 L’approximation dipolaire des aimants.
2.3.5 Les observations.
2.3.5.1 Un anneau de courant.
2.3.5.2 Simulation d’une magnétosphère.
2.3.6 Les « feuilles de routes ».
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3. Etude théorique.
3.1 Physique des Plasmas
3.1.2 Qu’est-ce qu’un « Plasma » ?
3.1.3 Décharge dans un plasma.
3.1.4 Etude collisionnelle.
3.1.5 Elément de spectroscopie et couleurs.
3.2 Trajectoires des particules.
3.2.1 Particule dans un champ magnétique dipolaire.
3.2.2 Région permise et interdite.
Conclusion.
Bibliographie.
Annexes.
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1. Présentation du laboratoire.
Adresse du laboratoire : Bâtiment D 3ème étage
122 rue de la piscine
Domaine universitaire
38400 St Martin d’Hères
Secrétariat : [email protected]
Téléphone : 04 76 51 41 51
Fax : 04 76 51 41 46
1.1 Le statu du Laboratoire de Planétologie de Grenoble (LPG).
Le Laboratoire de Planétologie de Grenoble est une unité de recherche du CNRS et de
l’UJF (Université Joseph Fourier). Le laboratoire est une composante de recherche de l’Unité de
Formation et de Recherche en Physique de l’UJF et de l’Observatoire des Sciences de l’Univers de
Grenoble (OSUG) regroupant au total six laboratoires et deux équipes de recherche :
De l’UJF :
- Laboratoire d’Astrophysique de Grenoble (LAOG)
- Laboratoire de Planétologie de Grenoble (LPG)
- Laboratoire de Géodynamique des Chaînes Alpines (LGCA)
- Laboratoire de Géophysique interne et Tectonophysique (LGIT)
- Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement (LGCE)
De l’INPG :
- Laboratoire d’étude des Transferts en Hydrologie et Environnement (LTHE)
- Equipe « Signaux et Images dans les milieux Naturels »
- Equipe « Modélisation des Ecoulements Océaniques à Moyenne et grande
échelle »
Cette unité, fondée en 1999, regroupe une quinzaine de personnels permanents
(chercheurs, ingénieurs, personnels administratifs), ainsi que des personnels contractuels
(ingénieurs, techniciens), des doctorants, des étudiants. L’effectif moyen est de 25 personnes.
1.2 Structure en équipe et effectifs.
Le laboratoire est sous la direction de Mme. Odile Dutuit chercheur en physico-chimie
sur les atmosphères planétaires. Le groupe se divise en trois équipes de recherche :
Equipe surface, subsurface planétaire et des noyaux cométaires
Equipe aéronomie de la terre et des planètes
Equipe spectroscopie matière moléculaire solide du système solaire
Ces trois équipes sont soutenues par le service de préparation des missions spatiales qui
est chargé de développer les outils nécessaires aux axes de recherche du laboratoire en coopération
avec différents laboratoires en France et dans le monde.
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Les personnes travaillant dans le laboratoire sont :
Des chercheurs, dont :
o Les enseignants chercheurs ayant un poste dans un établissement
d’enseignement supérieur, les maîtres de conférences ou professeurs des
universités titulaires (3).
o Les chercheurs à plein temps qui en général peuvent aussi enseigner mais
n’en ont pas l’obligation. Ils peuvent êtres financés sur la base de projets de
recherche avec une durée déterminée, ou bien disposer d’un emploi stable
comme les chercheurs titulaires (7).
o Les chercheurs doctorants, généralement en contrat à durée déterminée
avec un établissement de recherche ou d’enseignement supérieur, une
entreprise, ou encore une structure institutionnelle. Selon leur situation, ils
peuvent ou doivent également enseigner (10).
Des ingénieurs et techniciens, chargés de travaux sur les installations expérimentales
et des moyens informatiques (4).
Des stagiaires (x).
Des personnels administratifs qui gèrent entre autre le budget du laboratoire (2).
1.3 Les activités.
La description ci-dessous est une liste non exhaustive des activités menées au sein du
laboratoire et présente les principaux axes de recherche de chacune des équipes.
1.3.1 Equipe surface, subsurface planétaire et des noyaux cométaires :
Les axes de recherche se concentrent sur l’étude des surfaces et subsurfaces planétaires
ainsi que de la structure interne des « petits corps ». L’utilisation de méthodes radar pour étudier
ces objets constitue la spécificité de ce groupe. Cette approche consiste à modéliser des signaux
radar réfléchis par la surface et la subsurface ainsi qu’à interpréter ces signaux pour évaluer les
paramètres morphologiques et les propriétés de surface et du sol.
Ces compétences sont misent en pratique dans différentes missions :
Rossetta : compréhension de la structure interne des comètes.
Huygens et Cassini : à partir de mesures obtenues par l’altimètre de Huygens à une
échelle centimétrique et celle générées par le radar de la sonde CASSINI. Des modèles sur la
structure de Titan sont en cours de développement (surface plates, composée de neige…).
Mars Express : grâce aux radars orbitaux les premières visions du sous sol de Mars
sont possibles ainsi que leurs études.
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1.3.2 Equipe aéronomie de la terre et des planètes :
L’aéronomie est l’étude des hautes atmosphères. L’aéronomie spatiale s’intéresse tout
particulièrement aux zones atmosphériques, à l’intérieur desquelles une partie du gaz neutre est
ionisé par le rayonnement solaire dans l’extrême ultra violet.
L’équipe travaille sur les manifestations entre le soleil et les atmosphères planétaires et en
particulier sur l’atmosphère Terrestre. Une large partie de leurs travaux s’appui sur les données des
radars EISCAT.
1.3.2 Equipe spectroscopie matière moléculaire solide du système solaire :
Le thème général de recherche de cette équipe consiste en l’étude des phases moléculaires
solides (glace, composés soufrés, hydratation minéral, …) recouvrant la surface des planètes, des
satellites et des « petits corps » du système solaire. Les deux principaux objectifs de recherche
sont :
Détermination des différentes caractéristiques des phases moléculaires solides et de la
matière sombre, pour une large variété d’objets du système solaire.
Analyse et interprétation d’observation spectroscopiques contribuant à la
compréhension l’origine et de l’évolution des systèmes planétaires.
1.4 Une communauté scientifique.
Cette structure en équipe de recherche rassemble les intérêts de chacun au sein de la
communauté scientifique.
En effet, chaque groupe de travail se rencontre régulièrement, au minimum d’une fois
par mois, en salle de réunion sous la direction de Mme. Odile Dutuit. Tout le personnel établit
alors un bilan détaillé de ses activités de recherche faisant part de ses résultats, de ses problèmes
non résolus et de ses intentions avenirs. Le sujet des relations internationales est aussi largement
évoqué. Ceci me permet de découvrir avec intérêt ces relations et la place du laboratoire au sein,
principalement de la communauté scientifique européenne mais aussi dans le monde.
De plus, différent membre des équipes présente régulièrement leurs activités au membre
du laboratoire.
Des interventions extérieures sont également proposées au personnel. Cet intérêt général
du laboratoire m’a permit d’assister à des conférences comme par exemple celle donnée par M.
Michel Mayor, Directeur de l'Observatoire de Genève, sur « La Recherche d'Exoplanètes
Rocheuses ».
Enfin, j’ai apprécié la disponibilité de l’ensemble du personnel. Ce groupe de recherche
permet ainsi de partager communément des capacités de chacun.
2. L’expérience : La Planeterrella.
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Cette expérience permet de mettre en évidence, en laboratoire, les interactions entre une
étoile et ses planètes magnétisées l’environnants. Le phénomène d’aurores polaires est notamment
l’objet d’étude de cette expérience. Les aurores polaires étant observées sur La Terre, notre planète
reste le premier élément d’observations et de mesures qui compléteront le travail d’étalonnage de
« La Planeterrella ».
2.1 Historique.
Le premier ouvrage Français consacré à l’étude du phénomène d’aurore polaire, a été écrit par
M. Jean-Jacques De Mairan et imprimé en 1733. Cette ancienne source historique: « Traité physique et
historique de l’Aurore Boréal » nous donne des renseignements sur la pensée scientifique de cette époque.
Effectivement, au XVIII siècle on supposé déjà que le Soleil était responsable du phénomène, au caractère
attrayant et mystérieux, dans les régions du pôle nord de La Terre. Je cite M. De Mairan :
« Puisque les preuves de droit nous manquent, et que nos connaissances sont si loin d’atteindre à
la cause primitive des changements qui arrivent à l’Atmosphère Solaire, pour en déduire les temps
d’apparition des Aurores Boréales, tout au moins devons nous montrer, conformément à nos principes,
l’accord qui se trouve entre ces deux phénomènes. … Il est apparut, depuis que nous avons commencé d’y
faire attention…que l’Atmosphère Solaire, a paru plusieurs fois d’une étendue suffisante pour arriver
jusqu’au Globe Terrestre. » (1995)
Loin de laisser cette interprétation dans l’oublie, le physicien norvégien Kristian Birkeland
(1876-1917), convaincu d’une corrélation entre le Soleil et la Terre mis au point une expérience en 1885
appelée « La Terrella ». Les observations et les résultats alors obtenus ont pu être confirmés au milieu du
XX siècle notamment après les premières photographies satellite de l’ovale auroral. La configuration de
son expérience lui a permis de voir (sans les identifier) également des anneaux de courant lui évoquant la
forme des anneaux de Saturne.
J.Lilensten a alors repensé la manip de K.Birkeland en donnant à l’ensemble expérimental une
plus grande souplesse de configuration. Un très grand nombre de situations planétaires du système solaire
mais également de système constitué d’exoplanète magnétisé peut être mis à l’étude par cette expérience.
C’est pourquoi J.Lilensten l’appel désormais « La Planeterrella ». (Site Internet 1)
2.2 Matériels et dimensions.
Une description détaillée des coûts pour la construction d’une Planeterrella sera réalisée avant la
fin du stage.
2.2.1 Les aimants.
Les aimants mis à disposition sont au nombre de six et tous identiques. Selon le constructeur, ces
aimants terre rare sont composés de néodyme de fer et de bore avec une intensité de 11000 Gauss soit 1,1
Tesla. Leur forme est cylindrique : - Diamètre = 2 cm
- Hauteur = 1 cm
2.2.2 Les sphères métalliques.
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Les deux sphères sont creuses et composées essentiellement d’aluminium. Le fort pouvoir
conducteur de ce matériau devant celui de l’air ambiant donne à ces sphères le rôle de cathode ou d’anode
(selon les polarités) de notre expérience. Elles peuvent s’ouvrir dans le plan équatorial afin d’y insérer un
ou plusieurs aimants. Ces sphères sont imbriquées sur un socle plastifié creux conçu de manière à faire
varier la hauteur de celles-ci. Enfin, Elles sont connectées à un fil conducteur passant à l’intérieur du
socle.
- Grande sphère : Diamètre intérieur = 8,8 cm
Epaisseur = 1cm
- Petite sphère : Diamètre intérieur = 4 cm
Epaisseur = 1 cm
2.2.3 Les buses électriques.
La buse joue également le rôle d’anode ou de cathode, elle est reliée à un fil conducteur. De
forme cylindrique l’une des deux présente la particularité de terminer en pointe.
- Diamètre = 2-3 mm
- Longueur = 4 cm
La buse est attachée à un bras coudé. Elle peut ainsi prendre diverse position et angle d’attaque à
l’intérieur de l’enceinte.
2.2.4 La cloche
La cloche est l’enceinte dans laquelle nous faisons le vide. Elle est en matériaux plexi qui
permet d’absorber le rayonnement UV créé en abondance, comme nous allons le voir ensuite, dans nos
conditions expérimentales.
- Diamètre extérieur = 40 cm
- Diamètre intérieur = 39 cm
- Hauteur = 52 cm
2.2.5 Table de base.
La table est à la base du montage. Elle est taillée de manière à ce que le bas de la cloche
s’encastre parfaitement. Un joint est nécessaire entre le fond de la cloche et la table pour assurer
l’étanchéité.
- Dimension de la table de base : 50 cm de coté
- Cylindre permettant de poser la cloche : Diamètre = 49 cm
Epaisseur = 3 mm
- Fente cylindrique pour insérer le joint : Diamètre = 46,7 cm
Epaisseur = 3 mm
Largeur = 9 mm
La table est également percée de deux trous. L’un pour assurer l’évacuation de l’air (diamètre =
4,1 cm) et l’autre permettant de raccorder les fils conducteurs à l’extérieur de l’enceinte (diamètre = 2,7
cm) à l’aide d’un système ingénieux étanche.
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2.2.6 Pompe à vide et raccords.
La pompe à vide est dite primaire. Elle fonctionne à l’aide d’un moteur électrique et contient une
charge d’huile permettant l’étanchéité de la pompe. La sortie d’air est reliée à un séparateur de brouillard (
en orange) évitant ainsi les vapeurs d’huile toxique. L’entrée est attachée à un système de raccordement
relié à un tuyau flexible jusqu’au trou prévu sous la table. Une valve (en vert) permet de contrôler
l’aspiration dans une moindre mesure. Une entrée d’air est aussi prévue sur le système de raccordement.
Remarque : la valeur minimal de pression atteinte par la pompe est de : 1,1E-2 mbar.
Un capteur de pression est également relié au système de raccordement puis à l’afficheur par un
port USB.
2.2.7 Générateur de tension.
Les fils conducteurs relié au deux sphère et à la buse peuvent être alors
connecté au générateur de courant continu délivrant une tension allant de 100 à
3000 volts. Son intensité maximum est de 25 mA.
Ainsi est constitué « La Planeterrella » de J.Lilensten comparé ici à la « Terrella » de
K.Birkeland. L’expérience est maintenant l’objet d’étude afin d’élaborer un étalonnage précis des
constituants et des phénomènes observés. Elle sera également par la suite, l’outil nécessaire pour répondre
aux attentes de l’étude théorique.
.
La Terrella par K.Birkeland. (Site Interne 2)
La Planeterrella par J.Lilensten.
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