4 AVIS DU CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL
Avis
Une situation économique
et sociale préoccupante
L’activité économique
L’é c o n o m i e m o n d ia l e a r a l e nt i e n 2 0 1 1 a p rè s l e r e b on d d e 2 0 1 0 ; i l d e v r ai t e n ê t re d e
même en 2012, la croissance restant atone dans les pays développés. Cette évolution a été
particulièrement marquée en Europe en raison notamment des incertitudes entourant la
crise des dettes souveraines, de la hausse des prix des matières premières début 2011 et
des politiques d’austérité menées dans la plupart des Etats membres. Les programmes de
consolidation budgétaire mis en œuvre en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Italie ont
fortement comprimé l’activité dans ces pays. L’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Finlande
et, dans une moindre mesure, les Pays-Bas ont bénéficié encore en 2011 d’une demande
intérieure dynamique qui a tiré l’activité mais le ralentissement est désormais avéré.
En France, le PIB a encore progressé de 1,7 % en 2011, au même rythme qu’en 2010, en
raison essentiellement d’une bonne tenue de l’investissement privé en début d’année ; la
consommation des ménages, en revanche, s’est moins accrue sous l’effet d’un ralentissement
de la progression du pouvoir d’achat et d’une hausse du taux d’épargne. L’augmentation de
la production manufacturière a ralenti en cours d’année 2011 pour s’établir au total à 3,2 %
après 4,7 % en 2010 tandis que les services marchands ont été les premiers contributeurs à
la croissance. La contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB a été nulle sur
l’année.
En 2012, la zone euro pourrait entrer en récession au second semestre sous l’effet
de la consolidation budgétaire en cours, de la faiblesse des salaires, du maintien d’une
inflation énergétique et de la montée du chômage ; l’investissement des entreprises serait
négativement affecté par la faiblesse de la demande, par des taux de marge globalement
faibles et par des dividendes en constante augmentation. En France, la croissance du
PIB serait nulle au second semestre et se limiterait ainsi à 0,2 % sur l’année selon l’INSEE.
Le chômage continuerait d’augmenter pour dépasser 10 % en fin d’année. La consommation
des ménages se contracterait de 0,1 % en 2012 et l’investissement des entreprises non
financières reculerait de 0,2 %.
De nombreuses études menées par des organismes internationaux (OCDE, FMI
notamment), il ressort qu’une crise financière a généralement des effets durables sur
l’activité ; le plus souvent, la perte de croissance subie lors de la crise ne se rattrape pas,
même si le rythme de croissance parvient à se rétablir après le choc. Il semble que cela soit
bien le cas actuellement et, de plus, il n’est pas certain que la croissance soit en mesure de
reprendre avec la même force ; il est trop tôt pour avoir une visibilité suffisante. Le cas du