I – Goya glorifie la résistance espagnole
1 – Le contexte historique
Les armées françaises sont présentes en Espagne pour lutter contre le Portugal.
Ferdinand, infant d’Espagne en profite et réalise un coup d’Etat contre son père
Charles IV, roi d’Espagne depuis 1788.
Ferdinand devient le roi Ferdinand VII et prend le pouvoir.
Charles IV demande alors à Napoléon d’intervenir. Celui-ci veut profiter de la
situation, et mettre la main sur l’Espagne.
En même temps, à Madrid, des rumeurs circulent et affirment que la famille royale
espagnole est retenue comme otage par l’Empereur Napoléon à Bayonne.
Le 2 mai 1808, craignant l’enlèvement de l’infant espagnol par la France, la
population madrilène se soulève contre les troupes françaises.
Au même moment, Ferdinand VII et Charles IV se disputent toujours le trône
d’Espagne devant Napoléon.
Le 3 mai 1808 la révolte est écrasée par les forces armées françaises commandées par
le maréchal Murat. Les représailles sont terribles : rebelles et innocents sont
immédiatement exécutés par les soldats français.
Napoléon, quant à lui, poursuit son objectif : il oblige les deux rois à abdiquer et offre
la couronne d’Espagne à son frère, Joseph Bonaparte, homme politique et diplomate,
qui prend le nom de Joseph-Napoléon 1er.
Cette décision a été lourde de conséquences pour la France, puisqu’elle est le point de
départ de la guerre d’indépendance espagnole, qui durera jusqu’en 1814 et qui fut
marquée par la défaite des Français.
Le peintre espagnol, Francisco Goya, traite de cette révolte dans deux célèbres
tableaux, le Dos de Mayo et le Tres de Mayo, aujourd’hui exposés au Musée du Prado
à Madrid.
2 – L’auteur : Francisco Goya
Francisco Goya est né le 30 mars 1746 à Fuendetodos près de Saragosse. Il est mort
en 1828 à Bordeaux.
Le 25 juin 1786, il est nommé peintre du Roi d’Espagne, il le restera jusqu’à
l’invasion française en 1808.
Grand admirateur de l’esprit des Lumières, il se rattache au courant artistique du
romantisme. On retrouve dans ses tableaux les principales caractéristiques de ce
courant : la reproduction des émotions sur les visages, ainsi que les sentiments,
l’utilisation des jeux de lumières, le mouvement.
Goya n’a pas assisté directement aux événements qu’il peint, mais il a été fortement
marqué par l’horreur et la barbarie de la répression, les exécutions en pleine rue des
rebelles et même d’innocents.
Ces deux tableaux permettront à Goya de rester encore quelques années en Espagne,
avant de s’exiler pour la France, à Bordeaux où il finira ces jours, le 16 avril 1828.
Mais le roi, Ferdinand VII cachera ces tableaux : il ne peut mettre en évidence des
œuvres qui glorifient la révolte populaire pour la liberté.