Le courant alternatif traverse le Sud en continu AVRIL 2007 p. 6-7 Une autre économie de l’art de la culture actu Election présidentielle Environ 44,5 millions d’inscrits qui vont voter POUR mais, pour la gauche, plutôt CONTRE. Merci à la candidature unique anti-libérale et à cette démocratie d’opinion... POUR EN SAVOIR PLUS www.medias-solidaires.net Services publics Malgré l’interdiction du tribunal administratif du 18 février 2007, l’incinérateur de Lunel Viel, dans l’Hérault, a repris du service grâce au Préfet, continuité du service public oblige. L’Incinération envers et contre tout... Libéralisme Le volume des fusions-acquisitions dans le monde a atteint 670 milliards d’euros au premier trimestre 2007 principalement dans les secteurs de l’énergie, de l’immobilier et de la finance. Près de 100 milliards d’euros de profits pour les entreprises du CAC 40 en 2006. Vivement qu’il n’en reste plus qu’un ! 946 Milliardaires dans le monde 153 nouveaux membres, contre 102 nouveaux l’an dernier. Fusions-acquisitions à qui le tour... Numéraux spéciaux Ces 08 surtaxés prolifèrent en l’absence de décret indiquant la liste des services sociaux mettant à disposition des numéros gratuits depuis des postes fixes ou mobiles. Le faux appel local se multiplie : Anpe, Assédics, CAF, hôpitaux... un marché évalué à 2 milliards d’euro... Déréglementation égale inflation... L e collectif Médias Solidaires a organisé sa première projection publique le 3 avril dernier. Nous avions pensé à un lieu d’une dimension sans prétention (120 places) pour cet événement sur lequel nous avons peu communiqué (par mail uniquement). On peut donc parler d’un petit succès puisque le Daki-Ling (quartier Noailles à Marseille) a été vite rempli et tout le monde n’a pas pu entrer ! Ce collectif est né d’une suite de rencontres informelles depuis un an entre médias locaux associatifs. On y croise des structures du monde de la vidéo (comme les équipes de Airelles, ProtisTV, Primitivi, Tabasco Vidéo, Moteur! ...), support à l’honneur pour cette soirée, mais aussi des représentants de la presse écrite (le Ravi, Marseille la Cité, La Dynamo...), de la radio et du web. Ce réseau, qui échange des points de vues sur la situation du secteur, a une action pragmatique : −collecter et donner de la visibilité à des productions existantes, −diffuser celles-ci sur le web et à travers des événements vivants. On peut donc s’enthousiasmer sur le fait que le monologue incessant et un brin consumériste de la télévision ne suffit pas encore à nourrir la curiosité de tous. Certes, la dimension interactive de la soirée n’était pas centrale. Il n’y a eu que des projections ponctuées de petites inter ventions pendant trois heures (et d’une délicieuse soupe bolivienne préparée par Envisages). Mais cette rencontre était un test, qui a permis de faire connaissance entre nous et avec le public, face à une télé chilienne filmant les coups de revolver contre les blindés de la police, des manifestants de RESF déterminés à empêcher l’expulsion par avion d’une personne sans papiers, des Enfants de Don Quichotte défiant la tête haute le mode de vie centraixois et l’attitude lamentable et ridicule de sa mairie, une princesse des rues qui m’a convaincu en 5mn que l’incinérateur de Fos sur Mer était une absurdité (je n’en étais pas sûr alors)... La prochaine projection je l’imagine plus ouverte sur les autres médias, plus conviviale (espaces de discussions, expos...) dans un lieu pouvant proposer plusieurs choses en simultané... Olivier Gomel [email protected] - www.vibriss.org CO2 Une tonne de CO2 à 1€30 en mars 2007, conséquence d’un marché excédentaire entre 2005 et 2007, dû à la distribution généreuse des quotas d’émissions par rapport aux émissions effectives de CO2. Sûrement le principe du gagnant gagnant... Agriculture La tonne de pommes de terre à 300 € soit deux fois plus que l’an passé et dix fois plus qu’en 2003. Réchauffement climatique, à qui le tour... Identifiant santé La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a préservé la protection des données personnelles de santé en proposant un identifiant santé par anonymisation du numéro de sécu. Vive les autorités administratives indépendantes ! Steak house effect Les restaurants Buffalo Grill ont réalisé un bénéfice net de 18,2 millions d’euros, soit un résultat en hausse de 80,3%. Produire un kg de boeuf conduit à l’émission de 4 kg équivalent carbone (source : www.manicore.com/ documentation/serre/lutte_individuelle.html). Les Français ont la mémoire courte, la canicule était en 2002... Fabrice Sanchez •[email protected] EDITO D Pour qu’ensemble nous fassions société, ensemble, reconstruisons l’APEAS ébut des années 80, j’étais membre de plusieurs structures qui allaient composer le REAS, à PANTIN. Je suis resté en contact avec le réseau bien qu’au printemps 86 je sois venu vivre et travailler dans cette Provence où est née l’APEAS, de la volonté d’une poignée de militantes et de militants acharnés et convaincus d’une économie alternative et solidaire toute balbutiante. {…} Je n’ai pas participé à cette création estimant une nouvelle fois que la structuration pyramidale du réseau, en se constituant du haut vers le bas et non du bas vers le haut, ne faciliterait pas l’enracinement des idées novatrices dont le mouvement était porteur. Je dois bien reconnaître que si l’APEAS n’avait pas vu le jour il y a plus de dix ans maintenant les idées et valeurs dont elle était porteuse n’auraient pas irrigué de manière aussi significative notre territoire régional. {…} Les efforts de tous et de chacun des adhérents, des salariés ou administrateurs commencent vraiment à porter leurs fruits et il faut impérativement préserver les acquits et tisser notre toile régionale : en s’appuyant sur nos propres outils, sur ceux de nos partenaires, sur ceux que le Conseil Régional PACA a mis à disposition de l’Economie Sociale et Solidaire avec le concours étroit des acteurs du mouvement en général et de l’APEAS en particulier. Nous devons nous mobiliser par des actes forts montrant notre attachement : à sauvegarder ce qui a été fait, à préserver les outils existants, à tester et valider les nouveaux (PROGRESS,…..), à en imaginer et co-construire de nouveaux. Mais on le sait bien, « On ne prête qu’aux riches », et au-delà de la richesse et de la pertinence de nos valeurs, rassemblons les quelques dizaines de milliers d’euros dont nous avons besoin pour : garder notre indépendance, seule garantie d’une action pérenne, continuer notre enracinement sur les pays et agglomérations, imposer une véritable démocratie économie à tous ceux qui nous gouvernent, et quel que soit l’échelon de cette gouvernance. AGIR et non SUBIR, AVANCER et non RECULER, c’est le moment…. La période est propice pour nous manifester collectivement, bousculer les habitudes, et surtout « Ensemble faire société ». Sur la base de la charte des acteurs de l’économie solidaire, participez à la reconstruction de l’APEAS, par votre adhésion individuelle ou collective, par l’utilisation de nos services, la diffusion de nos supports et outils. Contactez-nous et rejoignez-nous sans attendre. (le texte complet sur www.apeas.fr) Bernard Gillet Co-président de l’Apeas Ces photos sont tirées d’ateliers artistiques et de projets pluridisciplinaires de la petite enfance jusqu’à l’âge adulte menés par l’association Tatem. Voir l’interview de Violaine Daamache p.7 - Contacts : [email protected] - www.tatem.fr TATEM - Ateliers et expo «Les Ptits Surréalistes», au Centre Social Airbel, Marseille, 2006 E N S E M B L E FA I S O N S S O C I É T É CONSOMMATION RESPONSABLE Par Marc Alphandéry, membre d’Alliance Provence Pesticides : la Machine infernale U n livre à ne pas manquer. Il est cosigné par Fabrice Nicolino, collaborateur du magazine Terre Sauvage et François Veillerette, président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures. C’est un livre explosif, percutant, et passionnant. Il se lit d’une seule traite. Et surtout il nous concerne tous. Car c’est de notre santé et de l’environnement dont il s’agit. Les citoyens sont grugés, les agriculteurs aussi. Sous couvert de nombreux organismes de contrôle (commission d’étude de la toxicité, comité d’homologation, AFFSSA, autorisation de mise sur le marché), la France est le premier utilisateur européen de pesticides et le troisième mondial ; les procédures de contrôle des pesticides sont une vaste supercherie. Les pesticides se retrouvent partout : dans les aliments, dans l’eau, dans les eaux de pluie, dans l’air, dans vos maisons. Ils sont souvent très toxiques. Les auteurs nous montrent clairement la collusion directe entre l’industrie des pesticides, l’administration publique française et la FNSEA et cela depuis 1945 ; avec le ministère de l’agriculture bien sur, mais aussi l’INRA, Car l’enjeu économique se chiffre en milliards d’euros. Les pesticides se retrouvent partout : dans les aliments, dans l’eau, dans les eaux de pluie, dans l’air, dans vos maisons. Ils sont souvent très toxiques. Le scandale des pesticides rappelle celui de l’amiante. Les auteurs rappellent que certains scientifiques avaient mis en garde dès 1970 les pouvoirs publics sur les risques encourus par les personnes exposés à l’amiante. Il a fallu près de 30 ans pour en interdire totalement l’utilisation. Soit le temps de latence moyen d’un cancer. Des centaines de milliers de gens en sont morts. Et l’histoire se renouvelle avec le Gaucho et le Régent, qui ont contribué à décimer des millions d’abeilles. Des centaines d’études ont été menées sur les Eco-citoyenneté [email protected] pesticides par des scientifiques renommés. Pour n’en citer que quelques-uns : le professeur Belpomme, célèbre cancérologue, le professeur Narbonne, éminent toxicologue, le professeur Séralini, spécialiste en biologie moléculaire. Ces études démontrent notamment l’impact des pesticides sur notre santé : ils sont des agents actifs dans le développement des cancers, dans les anomalies congénitales, dans la reproduction perturbée, dans les troubles neurologiques et cognitifs et enfin dans les dysfonctionnement immunitaires. Peu importe, l’État ne recule devant rien pour défendre le pouvoir industriel. Il met ces études au placard en dénigrant ses auteurs Alors concluent Fabrice Nicolino et François Veillerette, il faut agir vite contre cette machine infernale des pesticides qui a pris les rênes de notre agriculture depuis près de 60 ans avec la complicité des lobbies industriels et des pouvoirs publics. A LIRE Pesticides, révélations sur un scandale français; Fabrice Nicolino et François Veillerette, Fayard – Paris, février 2007 www.pesticides-lelivre.com Par Véronique Pomiès, chargée de communication Comment promouvoir les comportements éco-citoyens ? De la communication à la communication engageante [email protected] Robert-Vincent Jouve (photo) était le 3 avril dernier, l’invité des mardis de l’université de Provence, en tant que directeur du laboratoire de psychologie sociale, pour exposer les grands principes de la psychologie de l’engagement applicable à la communication. M aîtriser l’énergie, trier ses déchets, aller voter mais aussi rendre un petit service à quelqu’un qui en a besoin appartiennent à la catégorie des comportements citoyens qu’il convient de promouvoir. On entend dire que cette promotion passe par un changement des mentalités et qu’il faut donc, avant tout faire œuvre de pédagogie afin de mieux informer, de mieux convaincre. La plupart des grandes campagnes de communication relèvent de ce présupposé : les comportements découlent des idées. Mais il ne suffit pas d’avoir les bonnes idées pour avoir les bons comportements. La psychologie de l’engagement , au travers de différentes expérimentations, fait la démonstration que la probabilité de réaliser un acte citoyen est doublée si la personne a été amenée préalablement à rendre un service à un inconnu ou encore à se sentir libre d’agir. C’est ce qu’elle appelle « un acte préparatoire ». L‘enjeu des campagnes de communication écocitoyennes est donc bien de conférer à sa cible un statut d’acteur et non plus simplement un statut de récepteur. Ainsi, les questions centrales à traiter sont toujours « quelles sont les bonnes informations à transmettre et par quels canaux ? » à laquelle il convient de rajouter une question déterminante « quels actes préparatoires doit-on obtenir de la part de ceux et celles dont je recherche le concours ? ». C’est la prise en compte de cette dernière question qui permet de passer d’une démarche de communication engageante à une démarche de communication classique. L’illustration d’une campagne de communication engageante à l’échelle d’une ville Cette action a été mise en œuvre à la demande du service environnement de la Région en partenariat avec l’Ademe sur le territoire de la commune du Beausset. Sur la base du volontariat, un collectif de personnes relais a été constitué venant de tous horizons (élus, enseignants, responsables d’associations..) chargés TATEM - Ateliers et expo «Les Ptits Surréalistes», au Centre Social Airbel, Marseille, 2006 L A DY N AM O | AV R I L 2 0 0 7 2 d’enclencher une action précise en faveur de la protection de l’environnement en impliquant le plus de monde possible dans leur sphère d’influence. Toutes ces actions ont été rendues visibles lors d’une journée de créations évènementielles pour partager les expériences. Cette journée ponctuée de débats et d’expositions a surtout été l’occasion d’obtenir des engagements concrets de la part des habitants, invités à signer un bulletin d’engagement, accrochés sur la place publique (500 signés lors de la journée). On peut aujourd’hui légitimement penser que le pacte écologique de Nicolas Hulot repose sur cette théorie de l’engagement mais se dire aussi que nous pouvons, tous à notre échelle, être des « Nicolas hulot en herbe ». POUR EN SAVOIR PLUS Sur la théorie de l’engagement : « Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens », R.V. Jouve et J.L. Beauvois, PUG TATEM - Ateliers de création autour du conte pour enfants et adultes, signes, tourves (83)2006 Café décroissance Mal de terre E N S E M B L E FA I S O N S S O C I É T É A l’heure où tous les politiques tirent à eux la couverture environnementaliste, rien ne bouge et le ciel devient rouge... Les médias, surtout en France, jouent le jeu du périssable, l’information brille et passe. Ce n’est plus aujourd’hui être alarmiste que de tirer la sonnette d’alarme, mais retardataire un tant soit peu clairvoyant. Il est surtout navrant de constater que même la sonnette tirée, la poignée nous reste dans la main et le train poursuit sa course folle. Désolé M. Stern, votre rapport restera lettre morte tant que les politiques feront le jeu des lobbies. « Pour arrêter l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère, il faudrait revenir au niveau de 1935. Or l’objectif des accords de Kyoto est de le réduire de 6%, c’est à dire au niveau de 1990. Et même cela est loin d’être acquis... » Cette citation est tirée du livre de Hubert Reeves, Mal de Terre, un livre indispensable qui devrait être au programme de toutes les écoles, un livre clair et simple, riche d’informations, de réflexions, de chiffres, de graphiques éloquents. Voici en vrac quelques informations que l’on peut y trouver : - L’énergie que la Terre reçoit du soleil est 10 000 fois supérieure à la consommation énergétique mondiale. - 15% des humains consomment 80% des ressources Par François Vion, objecteur de croissance [email protected] naturelles. - Les émissions de CO2 sont passées de 2 milliards de tonnes en 1955 à 7 milliards de tonnes en 2005. - L’épaisseur de la banquise Nord à diminué par endroits de 40%. - Le nombre de cyclones et inondations par an est passé de 20 en 1950 à 90 en 1990. - En Méditerranée les bourgeons s’ouvrent 16 jours plus tôt et les feuilles tombent 13 jours plus tard qu’il y a cinquante ans. - Les dix années les plus chaudes depuis 1867, date des premiers relevés, sont postérieures à 1980. - Le taux d’extinction des espèces vivantes est mille fois plus élevée qu’avant l’ère industrielle: 27000 espèces disparaissent chaque année (E.O.Wilson, biologiste, Harvard University). - 50% des tortues, 30% des amphibiens, 25% des mammifères et 12% des oiseaux sont menacés de disparition (PNUE). le robinet lorsqu’on se brosse les dents, de laisser les lumières allumées et les appareils en veille ! Mais c’est dans un certain sens de la poudre aux yeux, de la dissimulation. Lorsqu’on connaît la position de l’Ademe en matière d’incinération des déchets, on se pose des questions sur leurs rapports à l’industrie... Ajoutons à cela que l’hiver 2006-2007 a été le plus chaud depuis 1867 et qu’au centre du Sénégal les pluies ont diminué de moitié depuis 1950. Un enfant meurt toutes les 15 secondes du manque d’eau potable. En 2025 ce seront cinq milliards d’hommes qui souffriront de la pollution de l’eau. Et nous tirons la chasse sur ces informations : nous ne buvons que 1% de notre eau potable. Saluons pour finir le chapitre du livre de Reeves intitulé « Les animaux, nos frères » qui prouve qu’un esprit sage ne limite pas le bien-être à sa propre famille. Il cite entre autres Kant (1724-1804): « La cruauté envers les bêtes est la violation d’un devoir de l’homme envers lui-même ». Cela dit je ne veux pas faire le jeu de l’Ademe dont la politique de désinformation est de faire culpabiliser le citoyen. Bien sûr que c’est idiot de laisser couler Finances solidaires Devinette « Mal de Terre » : « qui utilise 70% des réserves d’eau douce et produit 80% de la pollution mondiale ?... » Non, ce ne sont pas les Américains... ni même l’industrie... mais bien l’agriculture, la sacrosainte, à la fois protégée et asservie par la Politique Agricole Commune et autres lobbies mondiaux. Elle qui produit 60% des céréales mondiales pour nourrir les animaux d’élevage, qui ouvre les bras aux OGM, qui assèche l’eau des rivières et des nappes phréatiques et les empoisonne par ailleurs. Qu’on lève un peu ce tabou social ! A côté de lui, l’épandage de lisier sent l’eau de rose... A LIRE Mal de Terre Hubert Reeves et Fréderic Lenoir Seuil 2003 Par Véronique Branger, chargée de mission à l’Apeas [email protected] Naissance de Fineurosol Les finances solidaires gagnent l’europe Jean-Paul Vigier (photo) est président de Febea, ancien président de Finansol. Il fait partie des pionniers des finances solidaires. Trois organisations sont à l’origine de Fineurosol : RFA (Réseau de financement alternatif - Belgique), Febea (Fédération européenne des banques éthiques et alternatives) et Finansol (France). Pourquoi et comment vous êtes-vous rapprochés ? Les organisations se connaissaient. J’étais moi-même président de deux des organisations : Finansol et Febea. Et Finansol était en relation avec RFA, comme elles sont toutes les deux des collectifs représentant le secteur de l’épargne et des finances solidaires dans leur pays. L’ensemble de ces organisations voulaient travailler sur l’idée d’un label. Finansol est actuellement le seul label de produits d’épargne solidaire. Les belges pensaient à cette question et Febea, de par son objet même qui est de réunir les institutions financières européennes qui financent l’économie sociale et solidaire, demandait un label européen. Nous avons tout naturellement travaillé ensemble ! Fineurosol, qu’est-ce que c’est ? Fineurosol, c’est un label européen pour les produits financiers solidaires qui garantissent aux investisseurs et aux épargnants une transparence et de la solidarité. Le label joue à deux niveaux. A la fois au niveau national où chacun devra pouvoir bénéficier du label pour donner confiance aux épargnants et pour négocier avec son gouvernement des avantages fiscaux sur les produits. Et au niveau européen, nous souhaitons une reconnaissance de la finance solidaire par le Parlement européen. Comment vous êtes-vous harmonisés sur une définition et des critères d’un label commun ? En Europe, on n’applique pas forcément la même conception ni les mêmes termes pour désigner les mêmes notions. En France, en Belgique et en Espagne, c’est le « solidaire » qui prime. Chez les anglosaxons, on parle plus d’éthique. Nous voulons associer l’approche sociale et solidaire et l’approche éthique du développement durable. C’est un pari ambitieux et difficile ! Pour en arriver là, le comité de pilotage, composé des trois secrétaires généraux des organisations initiatrices et de sept banques et sociétés financières issues de la Febea, a échangé sur les pratiques des uns et des l’harmonisation et le compromis ne signifient pas le diktat d’une vision sur les autres ! autres, les approches différentes. Au bout d’un an, le travail de consensus a abouti à une vision commune. Mais l’harmonisation et le compromis ne signifient pas le diktat d’une vision sur les autres ! Dans certains pays, la notion même de label est inconnue, comme en Pologne. Nous serons particulièrement vigilants à ne pas faire d’impérialisme français. Où en est-on maintenant et quelles sont les prochaines étapes du projet ? Le 11 décembre 2006, a été présenté le travail de l’année dernière. Maintenant, il faut que les instances décisionnaires des trois organisations acceptent L A DY N AM O | AV R I L 2 0 0 7 3 formellement les propositions, ce qui ne posera pas de problème majeur. Nous pouvons espérer que Fineurosol démarre en 2008 ! D’ici là, le travail à faire est important. Par exemple, dans quel pays va-t-on domicilier le projet ? Mais surtout des questions de fond vont se poser : doit-il y avoir un label national qui co-existe avec Fineurosol ? Est-ce qu’il y aura une structure ou juste une propriété de nom pour le label ? De plus, ce chantier est mené en parallèle du projet piloté par la Banca Etica, de créer un observatoire sous l’égide de Febea pour collecter des informations sur toutes les structures juridiques qui existent au sein de Febea afin de créer une forme juridique européenne commune, spécifique aux finances solidaires. Un label pour les produits et une structure financière : une actualité européenne forte pour les produits d’épargne et des finances solidaires ! POUR EN SAVOIR PLUS www.fineurosol.org 13 Bouches-du-rhône T E R R I TO I R E S S O L I DA I R E S Interview Lisa Del Mercato (photo), chargée de communication d’Ethicomundo Vers un commerce équitable au Cours Julien et partout ailleurs La Dynamo : Quel est l’intérêt d’un tel marché pour les acteurs du commerce équitable ? Lisa Del Mercato : C’est la troisième édition du marché équitable du cours Julien. Il s’inscrit dans la Quinzaine du commerce nationale qui a lieu en France du 28 avril au 13 mai. Cette année vingt exposants seront rassemblés, issus de tout Paca. L’idée est de faire connaître les acteurs de la région et leurs démarches. Mais ce marché permet surtout de toucher du monde que l’on ne voit pas dans nos boutiques ou dans les réseaux spécialisés, des gens peu familiers avec le commerce équitable. C’est une bonne occasion de valoriser le travail des producteurs et des réseaux de distribution auprès du tout venant. concrétisation du collectif qui s’est constitué en 2006. C’est une action concrète et visible dans laquelle on se reconnaît tous, qui permet de mutualiser des moyens et des énergies : ensemble on fait plus et mieux que chacun dans son coin. C’est bien l’idée du collectif que nous avons créé : gagner en visibilité, élargir le public que nous touchons, mutualiser des moyens et des compétences... C’est important de montrer au public qu’il existe en Paca un de gens qui revendiquent des échanges commerciaux justes, de mettre en valeur leur engagement réel et le travail des producteurs. Montrer que les acteurs du commerce équitable sont reliés est un gage de crédibilité. CONTACT • Pole commerce équitable et solidaire en Paca Apeas 04 91 99 02 40 – Anne Catherine Josset • Ethicomundo / Pangea Christel Olimé ou Lisa del Mercato 1 rue de l’Abbaye 13007 Marseille [email protected] - 04 91 33 64 13 83 Où en-est la structuration des acteurs du commerce équitable en Paca ? Lisa Del Mercato : Le marché du Cours Julien est une 4,5,6 mai 2007 lien 10h - 19h Cours Ju Marseille VAR Tiré de IOTA, la lettre électronique de l’UDV [email protected] Le développement durable, une affaire de solidarité ! D u 1er au 8 avril s’est déroulée la semaine du développement durable et de nombreuses manifestations ont eu lieu dans toute la France. À Toulon, grâce à l’initiative d’un étudiant, l’Université accueillait durant trois jours une vingtaine d’exposants venus vendre et promouvoir les produits équitables, informer sur les énergies renouvelables, sensibiliser sur le tourisme solidaire… C’est dans ce contexte que le Président du Covaceq (Collectif varois pour le commerce équitable), Yves de Kermel, animait une conférence sur le thème du commerce équitable. Contrairement aux idées reçues, le développement durable (« un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. ») ne s’inscrit pas seulement dans une problématique écologique mais bien dans une vision globale qui «repose sur trois piliers, indissociables et vise à les réconcilier : l’économie, l’écologie et l’équité sociale. Si l’on oublie ce dernier pilier, aucun développement ne sera durablement réalisable. La solidarité est en fait la clé de tout. Promouvoir le développement durable, tel qu’il a été défini lors du Sommet de la Terre à Rio, en 1992, c’est organiser à la fois la solidarité verticale, entre les générations, et la solidarité horizontale, entre tous les peuples de notre planète.» souhaitent de s’engager dans ce sens. Un prochain rendez-vous est déjà fixé puisque le Covaceq créé l’événement autour du commerce équitable les 24, 25 et 26 mai, sur le port de Toulon : marché équitable en journée, concerts en soirée et le Samedi 26, grande soirée au cinéma le Comédia ou se succèderont témoignages, projection de films, défilés de mode… Le commerce équitable s’inscrit pleinement dans cette logique et s’il devient une pratique de plus en plus courante chez les particuliers, il «ne prendra une dimension significative, et irréversible, que s’il parvient à investir la sphère publique.» Le Covaceq appelle donc les pouvoirs publics à concrétiser les «bénédictions officielles» qui ont fleuri ces dernières années (discours, circulaires, et même Loi), en mettant en place des politiques d’achat pour promouvoir le commerce équitable. Son groupe de travail «Agendas 21» travaille à la rédaction d’une charte qui permettra prochainement aux collectivités territoriales qui le INFORMATIONS [email protected] - www.covaceq.org TATEM - Ateliers de création autour du conte pour enfants et adultes, signes, tourves (83)2006 L A DY N AM O | AV R I L 2 0 0 7 4 Sara Calamel 84 VAUCLUSE T E R R I TO I R E S S O L I DA I R E S [email protected] 1er Forum Agri-Culture d’Avignon ‘‘Manger sans paysans’’ la fin de la culture paysanne C e 31 mars a eu lieu le premier forum AGRI-CULTURE en Avignon. Une rencontre ouverte à tous, portée par des représentants et acteurs du monde de la culture et/ou du monde paysan : l’Amap Libre terre, Arcure, La Banaste, Chemin faisant, la Confédération paysanne Paca, les Echomédiens, des élèves de l’école des Beaux-Arts d’Avignon, Fruits oubliés, Kokopelli, Longo Maï, Passages de…, le Théâtre des Doms, le cinéma Utopia, la Cie Vies-à-vies. Le tout sous le portage général de la Maison Alternative et Solidaire d’Avignon. Ce premier rendez vous dont le programme est rappelé ci-dessous se veut le point de départ d’un processus de réflexion, de recherche-action autour de l’Appel lancé pour une prise de conscience des conditions 06 Par Jean-Luc Fauche, président de la Maison alternative et solidaire d’Avignon de production, de distribution, de consommation des produits de la Terre. Nous ne nous rendons plus compte de la distance qui nous sépare de la faune et de la flore. Un cynisme stressé a remplacé le respect et la contemplation. Une mécanique froide sans âme « L’alimentation nous concerne tous. La disparition de la culture paysanne est une question qui ne peut être laissée aux seuls agriculteurs et agricultrices, qui sont confrontées au quotidien à leur survie économique. Il n’est pas tolérable que, sans discussion publique, des technocrates et des multinationales nous imposent des choix irréversibles... » dévore la nature pour notre ravitaillement, notre pain quotidien (cf . le film du même nom). Nous sommes obligés de constater que l’industrie agro-alimentaire écrase la culture paysanne séculaire de survie et a même une avance considérable par rapport à l’univers du divertissement de masse, qui enchâsse pourtant la créativité culturelle dans des camisoles marchandes et uniformes. Première étape donc pour s’interroger et prendre parti sur les questions sociales et sociétales relatives à cette fin « programmée » (?) de la culture paysanne. Extrait de l’Appel : « L’alimentation nous concerne tous. La disparition de la culture paysanne est une question qui ne peut être laissée aux seuls agriculteurs et agricultrices, qui sont confrontées au quotidien à leur survie économique. Il n’est pas tolérable que, sans discussion publique, des technocrates et des multinationales nous imposent des choix irréversibles. Nous vous appelons à participer à ce premier «forum agri-culturel», pont d’action et de réflexions communes entre la ville et la campagne ». La rencontre du samedi 31 mars était précédé le mercredi 21 mars d’un atelier d’écriture animé par M.J. Laveaud d’Arcure, sur le thème « Tomate, quelle âme as-tu ? » et se poursuivait le dimanche 1er avril par la rencontre « À contre-temps », au Fenouil à vapeur, où paysans et citadins apportent leurs légumes pour concocter et partager une soupe autour d’un bon verre, et d’un temps pour la palabre. Rencontre encore le 4 avril à Utopia autour du film Notre pain quotidien en présence de Jean-Pierre Berlan et Jacques Hallard. CONTACT Maison Alternative et Solidaire 5 rue des Teinturiers, Avignon & 04 90 82 59 26 [email protected] Alpes Maritimes Par ACS 2000 [email protected] Terre de Liens et l’achat collectif de terres agricoles En région PACA, le prix du foncier a explosé depuis quelques années. La terre est actuellement de plus en plus convoitée, exploitée, sujette à des spéculations de tout ordre. Les surfaces agricoles diminuent à une vitesse vertigineuse. La terre va aux plus offrants et les campagnes se trouvent de plus en plus colonisées par des populations à hauts revenus. Les jeunes agriculteurs ont de plus en plus de difficultés à s’installer sauf à s’endetter pour le reste de leur vie. Si nous laissons faire, nous hypothéquons les chances de survie de l’agriculture locale dans un futur très proche. Si vous êtes sensibles à cette problématique, vous pouvez agir de manière concrète et vous engager avec l’association Terre de Liens dans des projets d’achat collectif de terres afin de les protéger contre la spéculation et permettre l’installation ou le maintien d’activités agricoles. Terre de liens est une association qui, au niveau national, permet la collecte d’épargne solidaire à destination du foncier en vue d’un usage durable et qui donne la possibilité, à chaque citoyen qui le souhaite, de soutenir des projets qui vont dans le sens d’activités rurales respectueuses de l’environnement et créatrices de liens. En devenant investisseur solidaire (action à 100) ou en faisant des dons, vous pouvez ainsi participer au maintien d’un tissu agricole vivant et favoriser une gestion collective du territoire. Christine Coquiot membre de Terre de Liens [email protected] CONTACT Terre de Liens - & 04 75 59 69 35 www.terredeliens.org Menaces sur des terres agricoles Stéphane Maillard, producteur de viande Bovine à Valderoure Stéphane Maillard, producteur de viande bovine biologique, nous a interpellé lors des 2èmes Rencontres interAmap des Alpes Maritimes du 15 octobre 2006 sur la menace qui pèse sur les terres où il fait pâturer ses bêtes. La pression du foncier est telle dans ce département que l’éleveur ne peut garantir la viabilité de sa production car il loue des terres qui sont susceptibles de devenir constructibles (malheureusement, les terres agricoles font l’objet de spéculation comme les autres). Christine Coquio, qui représentait Terre de liens ce jourlà, a su mobiliser les citoyens présents et un groupe de soutien s’est constitué sur le champ. Tout d’abord, les 5 Amap (soit plus de 300 familles) que Stéphane alimente régulièrement de ses œufs et de sa viande ont signé une pétition de soutien qui a rassemblé plus de 200 signatures. Ensuite, un projet d’achat collectif de la parcelle concernée a vu le jour grâce à Terre de liens et un appel à engagement financier solidaire vient d’être ouvert : déjà de nombreux consommateurs des AMAP se sont engagés à y contribuer. Plus globalement, chaque citoyen est concerné par la L A DY N AM O | AV R I L 2 0 0 7 5 disparition des terres arables et des petits producteurs respectueux de l’environnement. Si les lecteurs de La Dynamo veulent s’associer à notre démarche : [email protected]. Nathalie Dubus, consomm’actrice de l’Amap de Valbonne [email protected] CONTACT Alliance Provence - & 04 94 98 80 00 www.allianceprovence.org Une autre économie DOSSIER DU MOIS INTERVIEW Une invitation à penser nos modèles économiques au sein de l’économie solidaire Comment est né l’UFISC ? Elle est née autour de l’idée de fédérer des acteurs de l’art et de la culture sur des problèmes communs. Cette idée a pris forme dans la réaction de certaines organisations professionnelles face à l’instruction fiscale de 98 qui soumettait les associations culturelles aux impôts commerciaux. Pour la première fois, les structures artistiques et culturelles se sont ouvertement émancipées de la tutelle du Ministère de la culture pour engager une action auprès de la Direction Général des Impôts sur la non-lucrativité Elles se sont positionnées dès le départ comme des entreprises, des entreprises particulières certes, mais des entreprises. Le fait d’inscrire nos activités dans leur dimension économique a été un pas important. (activité marchande, bénévolat) A quoi ressemblent les modèles économiques développés par les acteurs de la culture ? Nos pratiques et nos activités sous-tendent déjà un modèle économique mais on ne met pas de nom dessus car il n’y a pas une pensée économique à proprement parler. Ces pratiques économiques, qu’elles font sans le savoir, ont des traits communs et des valeurs communes : −notion de coopération (décision horizontale plutôt que verticale) avec une forte polyvalence des membres salariés et bénévoles −ancrage territorial fort avec une pluriactivité de proximité et d’innovation −activité artisanale et de mains d’oeuvre −dimension humaine des structures, de petites tailles −initiative privées et autonomie de gestion −diversité culturelle, par la multiplicité de forme d’expression mais aussi par le public touché, −mission d’intérêt collectif avec la participation à l’évolution de la société, à l’enrichissement sensible et intellectuel des individus, au développement du lien social et culturel d’un territoire −non lucrativité des activités et économie plurielle L’UFISC vient de produire le « Manifeste pour une autre économie de l’art et de la culture »... Ce Manifeste fait état d’une histoire commune qui remonte à une trentaine d’années avec le développement d’une multitude d’initiatives dans le secteur du spectacle vivant. Il définit également les valeurs qui nous fédèrent dont j’ai fait état précédemment. On fait de l’économie sociale et solidaire depuis longtemps sans le savoir. Il a permis également de verbaliser cette dimension économique. L’économie est souvent mal perçue dans le domaine de l’art et de la culture car elle est très souvent associée à un seul modèle économique qui est le système marchand. Les acteurs de l’art et de la culture que nous représentons sont très attachés à la non-lucrativité de leurs activités. financements publics, « Il est intéressant d’imaginer de vrais ponts entre les arts et la culture les autres acteurs économiques qui ont déjà avancé sur la question de l’économie solidaire : agriculture bio, commerce équitable... » Vous avez organisé le 25 janvier une rencontre « Culture et économie solidaire », quel bilan en tirez-vous ? Le bilan est très positif, cette journée a suscité un vrai intérêt. Beaucoup d’acteurs de la culture se sont reconnus dans le manifeste qui était le fil rouge de la journée. Depuis, l’UFISC a été très sollicitée pour participer à des débats et des séminaires organisés soit par des acteurs culturels locaux, par des collectivités locales ou territoriales. Le Ministère de la Culture manifeste, depuis un certain temps, un intérêt pour cette nouvelle approche que nous représentons. Les acteurs commencent à prendre en main leur modèle économique propre. La culture et l’économie solidaire restent deux mondes distincts… ? L’originalité de l’UFISC repose également sur le fait de vouloir décloisonner les secteurs. Tout d’abord les secteurs qui existent au sein du monde de l’art et de la culture. Nous représentons une diversité de disciplines artistiques et culturelles qui ont fait le choix de dialoguer ensemble. Deuxième niveau de décloisonnement que nous souhaitons concrétiser, le développement de liens entre les différentes activités qui composent l’économie sociale et solidaire. Il est intéressant d’imaginer de vrais ponts entre les arts et la culture les autres acteurs économiques qui ont déjà avancé sur la question de l’économie solidaire : agriculture bio, commerce équitable... Nous avons déjà commencé en adhérant au MES et en siégeant au CNVA. Il est important que les acteurs de l’art et de la culture ne soient plus isolés et qu’ils commencent à s’impliquer davantage dans la société civile en prenant en main le développement d’un modèle économique qu’ils leur est propre. Il est à noter que la culture est quasi absente des réseaux de l’économie sociale et solidaire, car on ne l’envisage pas de manière autre que sectorielle. L’apport théorique de JeanLouis Laville a confirmé que l’on est dans une même démarche, c’est une invitation à penser nos modèles économiques au sein de l’économie solidaire. Propos recuellis par Cédric Lefebvre Qu’est ce que l’UFISC ? L’UFISC (Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles) regroupe 9 fédérations et syndicats qui représentent un millier de structures développant des projets artistiques et culturels dans le secteur du spectacle vivant sur l’ensemble du territoire national. Les structures représentées, quasiment toutes des associations loi 1901, proposent une pluralité d’activités dans leurs domaines respectifs : création et diffusion de spectacles ou d’événements, action culturelle et territoriale en relation directe avec des populations, transmission, soutien au développement de la pratique amateur et mise en débat par l’artistique de questions culturelles, sociétales et politiques. Elles ont en commun une logique de développement artistique et humaniste qui se démarque des entreprises privées à but lucratif d’une part, et des équipements publics administrés d’autre part. Relais au service de tout un pan du secteur du spectacle vivant, l’UFISC effectue un travail approfondi de réflexion et d’action politique à propos du champ socio-économique occupé par ses membres. source : Opale Culture et Proximité – www.culture-proximite.org/rubrique.php3?id_rubrique=20 • Télécharger le Manifeste de l’UFISC pour une autre économie de la culture : www.culture-proximite.org/article.php3?id_article=169 TATEM - Ateliers Land Art, conte danse contemporaine et vidéo Savines (04) et Apt (84), 2006 L A DY N AM O | AV R I L 2 0 0 7 6 de l’art et de la culture INTERVIEW Culture et utilité sociale Tatem a choisi d’ancrer ses interventions en matière d’expression artistique dans le social, pourquoi ? De fait, s’impliquer dans un processus créatif c’est développer un projet, qui, se construisant, induit des interrogations culturelles, politiques et symboliques, mais aussi économiques et sociales. Et Tatem est fondée par de jeunes artistes dans le but d’associer leurs compétences artistiques, techniques et pédagogiques, ainsi que l’intérêt qu’ils portent à l’impact social de leurs actions. Il s’agit de participer à une « mobilité » artistique et citoyenne, inter culturelle à travers : la promotion de la création contemporaine, la mutualisation des moyens et compétences. Quels enjeux pour vous ? Les enjeux qui sous tendent le projet commencent avec l’échange et la rencontre, autour de l’art contemporain. Nous cherchons à créer de la mobilité, des échanges, des rencontres, des confrontations, aiguiser les regards, transmettre une curiosité, fédérer, interroger autour de la création, créer un espace de participation active, susciter l’audace, se positionner, surprendre, se surprendre, replacer l’humain et sa sensibilité au cœur des projets, dans le rapport à l’autre. [...] participer à une « mobilité » artistique et citoyenne, interculturelle Quelles actions mettez vous en place ? L’activité d’une compagnie pluridisciplinaire, la mise en place d’ateliers notamment en direction de personnes en difficulté, la participation à des temps d’échanges sur l’enjeu des pratiques artistiques. Cela concerne une quinzaine d’artistes : plasticiens, danseurs, vidéastes, musiciens, réalisateurs multimédia, conteurs... Vous parlez d’utilité sociale de vos actions... Oui elle existe de trois façons. Lutter de manière active contre les cloisonnements sociaux et culturels en proposant des interventions, des rencontres et des spectacles de qualité à des publics qui n’en sont que rarement bénéficiaires. Favoriser la mixité sociale et les liens intergénérationnels en offrant la possibilité à ces publics de se rencontrer de manière positive et créative, en dehors des «étiquettes» habituelles (chômeur, primo arrivant, illettré, prostituée, etc.) Lutter pour l’intégration de la personne en créant une dynamique personnelle et/ou professionnelle et de l’écoute dans le rapport au monde et aux autres. Cela signifie aussi, au sein de Tatem, de développer une politique respectueuse des salariés et de faire le choix de fournisseurs et de partenaires partageant les valeurs de l’économie sociale et solidaire. Nous voulons inscrire l’association dans un réseau de partenaires pour mutualiser les moyens techniques et les savoir faire. CONTACT Violaine Daamache (photo) est coordinatrice de Tatem, association pour la mobilité artistique basée à Marseille. www.tatem.fr - [email protected] CONTACT INITIATIVES & 04 90 22 55 54 http://akwabatheatre.free.fr www.myspace.com/akwabatheatre AKWABA, monstre hybride ? Akwaba est un lieu de production et de diffusion culturelles près d’Avignon. L’idée qui a prévalue à la transformation de l’association en coopérative est de s’unir face à la crise du secteur culturel, à savoir la remise en cause du statut de l’intermittence et la raréfaction des subsides alloués par les collectivités territoriales. Nous avons fait le choix de regrouper des acteurs d’un même secteur pour rationnaliser l’occupation de notre espace, en mutualisant des moyens financiers et humains et essayer de créer une alternative au marché de la culture et à la culture de marché. Il est possible de permettre à la création artistique et à l’action culturelle de se trouver des espaces de développement qui ne soient pas limités à ceux de l’économie de « marché » ou « administrée ». La redistribution peut ne pas être la seule prérogative de l’État, elle peut être civile. C’est en cela que notre statut de SARL à but non lucratif bouge les lignes de partages. Pour nous aider dans cette voie, nous avons reçu le concours du FSE sur des crédits concernant l’économie solidaire et avons ouvert le capital de la coopérative à la Cigales « Coup de Pouce » de Châteauneuf de Gadagne. Aujourd’hui, le capital social que nous avons constitué nous permet d’envisager des emprunts auprès de notre banque. la préfiguration d’un tiers secteur culturel. Notre laboratoire d’expérimentations sociales et culturelles est une jeune pousse et nous somme encore dans une phase de recherche-action où il est difficile de naviguer dans une société où tout ce qui n’a pas de prix n’a aucune valeur. « créer une alternative au marché de la culture et à la culture de marché » Toutefois, il nous faut faire preuve de persévérance et de pédagogie pour qu’au delà des partenaires privés, les collectivités territoriales prennent elles aussi part au capital de la coopérative et à la co-gestion avec les usagers, les salariés et les artistes. Le statut de SCIC ne représente pas une fin en soi, mais il nous permet un multi-sociétariat dynamique nécessaire à TATEM - Ateliers Land Art, conte danse contemporaine et vidéo Savines (04) et Apt (84), 2006 L A DY N AM O | AV R I L 2 0 0 7 7 Cécile Challamel pour Akwaba q 2 mai - Marseille Conférence «comment développer le commerce équitable à Marseille» q 28 et 29 avril - Toulon 5e rencontres nationales du sport solidaire 20 équipes venues de toute la France se rencontreront dans un climat de convivialité mettant en avant les valeurs du sport, de la solidarité et de la citoyenneté. Stade Estublier, Chemin de la Barre à Toulon. Renseignements : les Amis de Jéricho & 04 94 23 99 03 Avec un représentant de Min,ga Paca, Artisans du monde, Max Havelaar, Marco Polo A 14H00 au World trade Center 13001. Organisé par les étudiants du Master 1 RH q 5 et 6 Mai – Avignon 11e fête éco-biologique Naturavignon Grand marché biologique et artisanal, conférences, espace pédagogique pour les jeunes, expositions, démonstrations, bal, atelier danse... Retrouvez-y l’Apeas. Renseignements : www.avenir84.org q 24,25,26 mai -Toulon Marché équitable 24, 25 et 26 mai, sur le port de Toulon : marché équitable en journée, concerts en soirée et le Samedi 26, grande soirée au cinéma le Comédia ou se succèderont témoignages, projection de films, défilés de mode… Renseignements : [email protected] www.covaceq.org q 4 au 6 mai Marseille (13) q 26 mai - Marseille 5e festival Phénix Esperanza Marché équitable sur le cours Julien Organisé par le Pôle des acteurs du Commerce Equitable et Solidaire en Paca. 20 exposants (textile, alimentaire, artisanat, cosmétique). Inauguration le vendredi 4 Mai de 12h à 14h. Animations, jeux, aire de Jeux, théatre, projections, débats, concert... Renseignements : Anne-Catherine Josset & 04 91 99 02 40 (Apeas) q 2 mai - Toulon Débat sur l’épargne et les finances solidaires Comment agir avec son épargne ? comment utiliser son argent autrement ? L’UDV, la Ligue de l’Enseignement, le Credit Cooperatif et l’Apeas vous invitent a venir débattre sur ces questions : qu’est-ce qu’un organisme de finances solidaires ? Comment les organismes de finances solidaires interviennent-ils dans des projets économiques ? Le Crédit Coopératif, les Cigales, Garrigue, Habitat et Humanisme, la Fondation Macif participeront à cette soirée pour présenter leurs outils et débattre du pourquoi et du comment des finances solidaires. De 18h30 à 20h30 à la FOL 83, 484 avenue des Lices. Renseignement : Véronique Branger, Apeas/antenne régionale des Cigales & 04 91 99 02 48 [email protected] q 13 mai – La Bouilladisse Festival « Notre planète dans tous ses états » Exposants : alimentation bio et artisanale, énergies renouvelables, habitat écologique et matériaux naturels, bien-être et santé, commerce équitable (alimentation, artisanat, tourisme…). Animations : artpages et ses musiciens, conteurs de Provence, promenades à dos d’âne, ateliers découverte proposés aux enfants, Initiation à l’escalade, animation tennis-ballon. Conférence-débat à 11h « de l’éducation éco citoyenne à la préservation de notre planète ». De 9h à 19h Renseignements : Bouillons d’Arts Valérie Marcer & 06.18.04.31.61 [email protected] q 2 et 3 Juin Mérindol (84) 8ème Salon des Éco-énergies Un grand rendez-vous régioànal et national, 140 exposants, 8000 visiteurs en 2006. Structuré selon 3 pôles : Energies renouvelables et économies d’énergie, Ecoconstruction, Marché Ecobiologique. Au programme : conférences, tables rondes avec des experts régionaux et nationaux, festivités... Renseignements : http://ecoenergies.free.fr L’association étudiante Phénix organise, à la Faculté St Charles, un festival autour de l’initiative individuelle et des alternatives au modèle de développement. Un forum associatif sur les thématiques de l’écologie individuelle (habitat, énergie, mobilité…), de l’autogestion, de la consommation éthique, de l’économie sociale et solidaire... Conférences, théatre, jonglerie, et concert à 21h. Renseignements : Thibault Deneuville & 06 20 52 75 55 - [email protected] courts-circuits par Charly-N et Djanf q 18 au 20 Mai Fontvieille (13) Ecoforum des Alpilles Organisé par l’association fontvieilloise ASSEF, afin de sensibiliser le public à l’environnement, de nombreuses conférences-débats auront lieu dans le village pendant les deux jours avec entre autres : Pierre Rabhi, Sabine Rabourdin, Victor Hugo Espinosa, Denys Piningre, Jacques Hallard, Benoit Reeves. Renseignements : Didier Bertrand & 04 90 54 83 69 - [email protected] Journal édité par l’ APEAS- 49 rue de Village, 13006 Marseille & 04 91 99 02 40 - Fax : 04 91 99 02 41 Directeur de la publication Bruno Lasnier Rédacteur en chef Cédric Lefebvre Conseillère de la rédaction Jeanne Meunier Graphisme & mise en page sbgraphik - www.sbgraphik.com Flashage / Impression Coloriage REZO La MAS en travaux Encore un mois pour inventer, fabriquer, bricoler vos caches néons carrés de 60 cm de côté à partir de tout ce qui vous tombe sous la main. Nous attendons les premiers spécimens dès que possible. Vous deviendrez donc des artistes et vos œuvres seront exposées à la MAS ! A vous de jouer ! Un prix surprise offert au plus original… Contact : Maison Alternative et Solidaire, 5 rue des Teinturiers, Avignon & 04 90 82 59 26 - [email protected] La Dynamo est publiée avec le soutien de : • Conseil Régional Paca • Conseil Général 13 Ont collaboré à ce numéro : Fabrice Sanchez, Olivier Gomel, Bernard Gillet, Marc Alphandéry, Véronique Pomiès, François Vion, Véronique Branger, Jean Paul Vigier, Lisa Del Mercato, Sara Calamel, Jean Luc Fauche, Christine Coquio, Nathalie Dubus, Shirley Harvey, Cécile Challamel, Violaine Daamache, Charly N, Djanf [email protected] - www.apeas.fr TATEM - Images conte multimédia, Centre Social Les Escourtines, Marseille 2005 L A DY N AM O | AV R I L 2 0 0 7 8 Tirage : 1.000 exemplaires - Impression sur papier recyclé TATEM - Recherche création 2007