1 le 21-02-2015 N°40 LE CANARD DE L’ORGE BULLETIN DE L’ASSOCIATION INTERCOMMUNALE DES NATURALISTES DU VAL Dates importantes à retenir Les forums D’ORGE (A.I.N.V.O) et Le Brâme Week-End en Baie de Somme Nettoyage des nichoirs Stage Aromathérapie, Phytothérapie Soirées : Chimpanzés Afrique du Sud Photo coup de cœur DE LA SECTION NATURE de l'AMSL LA NORVILLE ditorial : Avec ce premier journal de l’année 2015, je vous propose un regard neuf sur la nature. Lorsque j'ai lu les différentes rubriques, j'ai été enthousiasmé par le foisonnement des idées et la diversité des articles qui le composent. Aussi, je tiens à remercier les différents adhérents qui ont contribué à son élaboration. A travers ces différents thèmes vous verrez et découvrirez nos passions, nos observations. Aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin de nous retrouver tous ensemble pour découvrir et apprendre en s’amusant. Après ces quelques mots, je vous encourage à faire de belles observations dans notre environnement et je vous souhaite, bien sûr, une très bonne lecture de notre journal. Table des matières - Le noyer du Brésil - Leçon de vocabulaire - Frelons en chasse - Accouplements d’odonates - Super champignon - Perruches - Les nouveaux continents Amitiés Daniel - Poème : quel cirque ! - Aromathérapie : crème Respirol Coordonnées : Site : ainvo.fr Mail : [email protected] Tèl : 06 20 77 55 15 Bonne lecture à tous. Daniel PRUGNE - Lâcher de phoques en Baie de Somme - Autre champignon : la truffe 2 Le noyer du Brésil Le noyer du Brésil (Bertholletia excelsa) est l'un des plus grands arbres d'Amazonie. Il peut mesurer plus de 30 mètres de haut et peut vivre 500 ans ou plus. Certains ont atteint l’âge de 1200 ans. Les noix du Brésil sont un aliment et une ressource commerciale des populations amazoniennes. Ces noix sont appelées « châtaigne » en Amérique du Sud. Une huile très recherchée en cosmétique est extraite de la noix. le Noyer du Brésil L’arbre chargé de ses fruits L’arbre produit des fruits à partir d’une quinzaine d’années mais il faut attendre 25 ans pour atteindre la production maximale. Il fournit alors 300 fruits par an, de 10 à 15 cm de diamètre et d’un poids de 1 à 2 kg. Dans ce fruit au bois extrêmement dur, se trouve une quinzaine de noix, chacune dans sa coque individuelle également très dure. Coupe du fruit et les noix Les graines du noyer du Brésil sont essentiellement disséminées par les agoutis qui seraient les seuls à pouvoir ronger la coque dure. L’agouti - il en existe plusieurs espèces - (Dasyprocta sp.) est un rongeur terrestre pouvant peser jusqu’à 2 kg. Comme l’écureuil, il fait des réserves en les enfouissant dans le sol. Il contribue ainsi à la dissémination des arbres à grosses graines. 3 Agouti brun Agouti ouvrant une noix du Brésil Les fleurs du noyer du Brésil sont uniquement pollinisées par les femelles de certaines abeilles des orchidées ou abeilles euglossines. Seules ces dernières sont assez fortes pour ouvrir la fleur et accéder au nectar. Euglossini est une tribu d’insectes de la famille des apidés. Ces abeilles solitaires comprennent 200 espèces réparties dans toute l’Amérique tropicale. Les orchidées d’Amérique tropicale des subtribus Stanhopeinae et Catasetinae - qui comprennent plus de 700 espèces - sont exclusivement pollinisées par les mâles des euglossines. Ces orchidées ne produisent pas de nectar. Les mâles recherchent ces fleurs pour s’imprégner de leur parfum. Ils enduisent la surface odorante d’une substance grasse et récoltent ainsi les senteurs, sous forme d’huiles volatiles, dans des poches spéciales situées sur leurs pattes arrières. Au passage, ils pollinisent la fleur d’orchidée en transportant les pollinies. Tous les euglossines n’utilisent pas exclusivement les fleurs d’orchidée. Ils se servent également d’autres fleurs, de fruits et de résines pour élaborer leurs parfums. Ces parfums, issus essentiellement des orchidées seraient nécessaires pour séduire les femelles; mais ce point n’est pas encore pleinement prouvé. Si les espèces euglossines sont nombreuses, seules un petit nombre participe à la pollinisation du noyer du Brésil. Elles sont inféodées à la présence de l’orchidée Coryanthes vasquezil qui ne pousse pas sur le noyer lui-même. Cette orchidée ne se maintient qu’en milieu peu perturbé. En outre, les euglosses ne traversent pas les trouées de forêt, ne serait-ce que d'une centaine de mètres. La récolte des noix du Brésil se fait donc nécessairement en forêt naturelle. Lorsque vous croquerez une noix du Brésil, ayez donc une petite pensée à la complexité des phénomènes qui ont abouti à son élaboration ! Coryanthes Vasquezil CHRISTIAN SIMON 4 Une leçon de vocabulaire sur les cris des animaux : Tu le sais, bien sûr depuis longtemps, le coq chante, cocorico, la poule caquette, le chien aboie quand le cheval hennit et que beugle le bœuf et meugle la vache, l'hirondelle gazouille, la colombe roucoule et le pinson ramage. Les moineaux piaillent, le faisan et l'oie criaillent quand le dindon glousse La grenouille coasse, mais le corbeau croasse et la pie jacasse Et le chat comme le tigre miaule, l'éléphant barrit, l'âne braie, mais le cerf rait Le mouton bêle évidemment et bourdonne l'abeille La biche brame quand le loup hurle. Tu sais, bien sûr, tous ces cris-là mais sais-tu ? Que le canard nasille, les canards nasillardent ! Que le bouc ou la chèvre chevrote Que le hibou hulule mais que la chouette, elle, chuinte Que le paon braille, que l'aigle trompète Sais-tu ? Que si la tourterelle roucoule, le ramier caracoule et que la bécasse croule que la perdrix cacabe, que la cigogne craquette et que si le corbeau croasse, la corneille corbine et que le lapin glapit quand le lièvre vagit. Tu sais tout cela ? Bien. Mais sais-tu, sais-tu ? Que l'alouette grisole, Tu ne le savais pas. Et peut-être ne sais-tu pas davantage que le pivert picasse. C'est excusable ! Ou que le sanglier grommelle, que le chameau blatère Et que c'est à cause du chameau que l'on déblatère ! Tu ne sais pas non plus peut-être que la huppe pupule Et je ne sais pas non plus si on l'appelle en Limousin la pépue Parce qu'elle pupule ou parce qu'elle fait son nid avec de la chose qui pue. Qu'importe ! Mais c'est joli : la huppe pupule ! Et encore sais-tu ? Sais-tu que la souris, la petite souris grise : Devine ! La petite souris grise chicote. Avoue qu'il serait dommage d'ignorer que la souris chicote et plus dommage encore de ne pas savoir, que le geai, Que le geai cajole ! Robert SARACENI 5 Frelons en chasse A la différence des abeilles, les frelons ne sont pas des butineurs. Quand vous les voyez inspecter des fleurs au printemps ou en été, ils sont en fait en chasse et prêts à se jeter sur le premier insecte ou la première araignée venue. Lorsqu'il repère son gibier, à l'aide de ses yeux très sensibles, le frelon se jette instantanément sur lui et le tue de ses puissantes mâchoires dentées. Toutefois, cette capture n'est pas destinée à sa propre consommation mais à celle des larves qui l'attendent dans la frelonnière (lui-même se nourrissant d'un peu de jus de viande et de liquides sucrés léchés sur des blessures d'arbres ou exsudés en retour par les larves de frelon). Pour rapporter le ravitaillement à la frelonnière, il doit donc d'abord conditionner sa proie. La préparation pour le transport se déroule ainsi. Le frelon s'accroche confortablement par une patte arrière et se laisse pendre la tête en bas. Il dispose ainsi de ses 5 autres membres pour débiter son gibier. S'il s'agit d'un insecte, toutes les parties ne l'intéressent pas. Ailes et pattes sont découpées et jetées car peu nutritives, mais plus curieusement tête et abdomen sont retirés également. Reste le thorax, rempli des muscles de vol de l'insecte, qui constitue donc un morceau de choix. Le frelon le broie et l'arrose de salive jusqu'à en faire une boule de viande homogène. Le ravitaillement est alors prêt à être rapporté au nid. Du fait de leur abondance, les proies les plus nombreuses des frelons sont les mouches et autres diptères. Mais ils chassent également presque tous les insectes. Les deux scènes photographiées dans cette page montrent la capture d'un hyménoptère (peut-être une abeille) pour celle du haut et celle d'un diptère (peut-être une mouche) pour celle du bas. Plus précisément, c'est la phase du conditionnement avant retour à la frelonnière qui est illustrée ici. Notez que le frelon, insecte hyménoptère, replie ses ailes dans le sens de la longueur lorsqu'il est posé. En vol, ces dernières, dépliées, apparaissent deux fois plus larges. Les frelons sont des insectes paisibles et sans agressivité vis-à-vis des humains. Inutile donc de vous en effrayer ou de chercher à les chasser. Pour réaliser le type de clichés de cette page, vous pouvez simplement repérer un frelon en chasse et le suivre tranquillement, à 1 ou 2m, sans geste brusque. Vous aurez peut-être la chance de le voir fondre sur sa proie et la transformer en boulette de viande... Attention, le caractère paisible de l'insecte s'efface s'il croit son nid attaqué. Pour éviter une telle méprise, il convient de ne pas s'approcher à moins de 5m de la frelonnière. Ne le suivez donc pas trop longtemps une fois qu'il rapporte son butin... JEROME GRIFFOND 6 Accouplements d'odonates Parmi les insectes, on trouve chez les odonates, ordre des libellules (anisoptères) et des demoiselles (zygoptères), certaines des postures d’accouplement les plus spectaculaires. Dès la fin de la parade nuptiale, le mâle saisit la femelle par la tête (libellules) ou le prothorax (demoiselles) à l’aide de ses pinces abdominales, également appelées « cerques abdominaux ». Ces organes préhensiles peuvent ici être observés chez le mâle, rouge, du sympètre (anisoptère=libellule) qui saisit la femelle, jaune, par l'arrière de la tête. Sympètre (mâle rouge et femelle jaune) La figure ainsi formée est appelée « tandem ». Pour les espèces s’accouplant à terre, le couple vole en tandem jusqu’à trouver un site favorable pour procéder à la fécondation. Curieusement, aucune liaison anatomique interne ne relie les testicules du mâle à son appareil reproducteur situé très en avant sur l’abdomen. Avant la copulation, le mâle doit donc d’abord transférer, vers cet appareil copulateur, son sperme depuis son orifice génital situé à l'arrière de l’abdomen. Agrion jouvencelle (mâle bleu et femelle verte) Demoiselles : le mâle saisit la femelle par le prothorax Pour recueillir les spermatophores (sorte de sacs où le mâle rassemble ses spermatozoïdes), la femelle doit ensuite recourber son corps et placer l’extrémité de son propre abdomen, où se situe son ovipore, contre le deuxième segment de celui du mâle où se situe son appareil reproducteur. Il en résulte une posture d’accouplement en forme de « roue » ou plus poétiquement, de « cœur » appelée « cœur copulatoire ». Le sperme est transféré du mâle à la spermathèque de la femelle pour une fertilisation retardée : les œufs ne seront fécondés qu'au moment de la ponte. 7 Agrion élégant Agrion jouvencelle Agrion jouvencelle C’est la phase de transfert du sperme qui est visible sur ces images de caloptéryx éclatants, d’agrions élégants et d'agrions jouvencelle (zygoptères=demoiselles). Pour les trois espèces, le mâle est bleu tandis que la femelle est verte. Chez le mâle du caloptéryx, une partie des ailes est opaque tandis que la femelle a des ailes transparentes. Cette posture acrobatique n’empêche absolument pas les couples de s’envoler. Certaines libellules copulent d’ailleurs seulement en vol. Caloptéryx éclatant Sympètre Chez de nombreuses espèces, le mâle maintient la femelle (en tandem) jusqu’à la fin de la ponte comme sur ces images. En effet, chez certaines, lorsqu'un mâle parvient à prendre la place d'un autre, il commence par enlever la semence de son prédécesseur avant de procéder à l'insémination. Agrion jouvencelle Ponte sur végétaux aquatiques La ponte, souvent aquatique comme chez ces agrions, a lieu à des profondeurs variables selon l’espèce; certaines femelles vont jusqu’à s’immerger entièrement ! Les œufs sont soit abandonnés dans l’eau soit insérés dans les tissus végétaux. 8 Chez d’autres espèces, comme les sympètres, la ponte a lieu en vol, avec le couple encore en tandem. L’ombre blanche au bout de la vulve de la femelle pourrait être un œuf. Aeschne (ponte en tandem) Aeschne JEROME GRIFFOND Super Champignon Une vesse de loup géante !! GEORGES ANDRE Septembre 2014 Sympètre (ponte en vol) 9 Je propose un petit article, plutôt un message, qui pose plus de questions qu'il ne propose de réponses: D'où nous viennent ces belles perruches jaunes et vertes qui se sont multipliées dans le ciel du 91 ? Elles supportent nos hivers; vivent et se déplacent en bandes, criant en vol et faisant un vacarme d'enfer dans les arbres où elles se regroupent. A Massy, par exemple, elles ont colonisé un grand arbre au milieu d'une cité. Leurs voisins obligés sont, soit charmés, soit excédés ! Se sont-elles échappées d'une animalerie ? Ou des entrepôts d'Orly ? Je vois depuis plusieurs années leur population se développer et je me demande quelles sont les conséquences pour les pies, combatives comme elles, pour les oiseaux amateurs de millet comme elles mais dotés de becs moins ... dissuasifs ? Elles me semblent mesurer environ 18 cm et ressemblent à "melopsittacus undulatus "... Qu'en pensez-vous ? que savez-vous sur ces belles envahisseuses ? Les voici, perchées sur mon cerisier. ADELINE POREE Les nouveaux continents Découverte du 7ème continent En 1997, le navigateur et marin américain Charles Moore découvre lors d’une expédition en Pacifique Nord ce qu’il présente comme un nouveau continent fait de déchets de plastique. Cette zone n’est pas une masse solide, mais un endroit où la mer est saturée par les débris de plastiques flottants à la surface. Cette masse peut comptabiliser 750 000 débris par Km2 et pouvant aller jusqu’à une profondeur de 30 mètres. Ce continent est composé de 2 zones baptisées : plaque de déchets du pacifique Est et plaque de déchets du Pacifique Ouest, regroupées en plaque de déchets du Pacifique Nord. Cette zone de déchets n’est hélas pas la seule ; il en existe aussi dans le Pacifique Sud, en Atlantique Nord et Sud et dans l’océan Indien. Ces déchets viennent de plusieurs sources : décharges à ciel ouvert, bateaux, déchets sauvages, tempêtes…. 10 Formation La circulation des courants marins de surface répond à des contraintes hydrodynamiques (force de Coriolis) et atmosphériques (vents) (Force de Coriolis : Force liée à la rotation de la Terre, qui influe sur tous les corps se déplaçant à sa surface. Elle détermine la direction générale des vents et des courants océaniques. Plus forte aux pôles qu’à l’équateur, elle entraine la déviation des vents et des courants : vers la droite dans l’hémisphère nord et vers la gauche dans l’hémisphère sud) Cette circulation produit des phénomènes de rotation des eaux appelées « gyres « ou « vortex », de plusieurs milliers de Km de diamètre. Ce déplacement entraine avec elle les déchets flottant sur la surface des océans et qui finissent par s’accumuler au centre de ces gyres. Constitution Ces zones sont constituées principalement de macro déchets de plastiques, mais surtout de micro éléments visibles seulement à la filtration. En certains endroits, la concentration de plastique dans l’eau est 10 fois supérieure au plancton. On peut alors parler de plancton plastique. Conséquences sur l’écosystème 267 espèces, y compris l’homme, sont concernées par cette pollution : Tortues confondant les sacs plastique avec les méduses, phoques étranglés par des morceaux de filets de pêche, oiseaux victimes d’occlusion intestinale…. Les micro déchets sont ingérés par les petits poissons, qui les prennent pour du plancton. Ces poissons finissent dans le ventre des poissons que nous pêchons et finissent dans nos assiettes. 11 Mais certains insectes marins (Halobates sericeus, ou patineur de mer) profitent de ces déchets pour y déposer leur ponte. Cet insecte dépose habituellement ses œufs sur des plumes, des coquilles des pierres ponces, objets qui flottent. La multiplication de nouveaux supports contribue donc au développement de ces insectes, et aussi à celui des crabes qui se nourrissent de ces derniers. Ceci contribue malheureusement à déséquilibrer encore d’avantage l’écosystème….. Il y a toujours eu des débris flottants sur les mers et les océans. Avant l’ère du plastique, ces déchets étaient détruits par les micro-organismes. Ce n’est pas le cas des plastiques dont la durée de vie peut aller jusqu’à 1000 ans ! De plus, certains plastiques agissent comme des éponges en fixant des toxines et des polluants organiques (bisphénol A, phtalates, PCB, ….) Nettoyage Si rien n’est fait, dans 20 ans, la plaque du Pacifique Nord pourrait atteindre la taille de l’Europe. Qui peut se charger de ce nettoyage ? Une grande partie de ces zones polluées se trouvant dans des eaux nationales, aucun pays à lui seul ne peut assumer le coût d’un tel travail. La ou les solutions doivent être globales. Pour l’instant la question reste en suspens. Plusieurs projets, plus ou moins sérieux, ont vu le jour : Le projet : Recycled Island En 2009, un cabinet d’architectes néerlandais a proposé de construire avec ces déchets une île artificielle, répondant aux normes vertes et pouvant accueillir des réfugiés climatiques ; on pourrait y pratiquer l’agriculture, la culture du varech. Mais comment récupérer le plastique ? Le projet Boyan Slat Créateur de la fondation « the Océan Cleanup », ce jeune néerlandais met au point un système permettant de récupérer les macro déchets. Système tentaculaire composé de tuyaux et de boudins gonflables pour collecter les déchets. Plus sérieux, le projet Kaisei Projet américain qui a lancé en 2009 et 2011, 2012, 3 missions pour collecter des informations pour savoir comment collecter les déchets et les recycler en carburant diesel. Depuis quelques années, plusieurs équipes commencent à étudier cette pollution et ont lancé des expéditions : Expédition : « le septième continent » dans le pacifique Nord en 2013 et en Atlantique Nord en 2014. Expédition « Tara » en Méditérrannée. -Pour plus d’infos et pour aller plus loin, voir les sites : Projectkaisei.org Septiemecontinent.com Et le magazine : le courrier de la Nature, n° 281 de mars-avril 2014. GISELE HOLTGE 12 QUEL CIRQUE ! Le chameau a deux bosses, C’est la fée Carabosse, L’éléphant une trompe, On dirait une pompe, La gazelle a deux cornes, Ca lui fait un bicorne, La girafe un long cou, Et des taches partout, Le lion a sa crinière, Il en fait des manières, Le zèbre est tout rayé, Il a tout gribouillé, Le singe est comme nous, Foufou et touche-à-tout. Un poème de PIERRE BOUVIER Aromathérapie Ma crème Respirol… Beaucoup d’adhérents me demandent comment fabriquer une crème. Avec l’hiver, c’est le moment pour vous proposer la fabrication d’une crème pour les problèmes respiratoires. Attention, mes fabrications sont exploratoires, je vous conseille de veiller à ce que les jeunes enfants ou les femmes enceintes ne s’appliquent pas les crèmes contenant des huiles essentielles. 13 Avant tout, il faut travailler dans les conditions les plus stériles possibles pour ne pas incorporer des germes bactériens ou des moisissures dès le début de la fabrication de cette crème. C’est pourquoi, il est indispensable de se laver soigneusement les mains et de stériliser à l’alcool tous les instruments et les contenants utilisés «bols, cuillères, pots et couvercles …». Les composants et ustensiles pour préparer la crème Voici les différents ustensiles que j’ai utilisé pour réaliser cette crème : une balance, un thermomètre, deux bols en inox, un fouet, une perceuse avec un émulsionneur. Mes ingrédients sont : de l’eau, de l’alcool à 90° pour désinfecter et stériliser, des huiles essentielles (voir la liste ci-dessous), de l’huile de pépins de raisin et un émulsifiant (Olivem 1000). Ma fabrication Dans le premier bol (phase 1), mettez 20 grammes d’huile végétale de pépins de raisin, Vous incorporez dans l’huile l’émulsifiant 10 grammes. 14 Dans le second bol (phase 2), mettez 70 grammes d’eau (utiliser une eau minérale peu calcaire) Faites chauffer maintenant les deux bols au bain-marie en dépassant les 70°C. Vérifiez que l’émulsifiant a totalement fondu dans l’huile. Attention : les deux bols doivent être à la même température ! Vérifiez la température avec un thermomètre ou à défaut regardez attentivement le frémissement de l’eau du second bol (phase 2). Incorporez maintenant les différentes huiles essentielles suivantes dans le premier bol (phase 1) qui contient l’huile et l’émulsifiant (voir la liste ci-dessous). 20 gouttes d’huile essentielle d’eucalyptus Globulus, 10 gouttes d’huile essentielle de Ravintsara (Cinnamomum camphora), 8 gouttes d’huile essentielle de Cajeput, 8 gouttes d’huile essentielle de sapin de Sibérie, 5 gouttes d’huile essentielle de Romarin, 5 gouttes d’huile essentielle de Tee tree. 15 Sortez les deux bols du bain-marie et incorporez délicatement l’eau dans l’huile avec un fouet. Utilisez le batteur pour que l’émulsion soit parfaite. Le mélange blanchit et s’épaissit. Pour la bonne conservation de votre crème mettez la dans des pots à l’aide d’une spatule ou d’une poche à douille. N’oubliez pas de mettre une étiquette qui indique la date de fabrication, sa composition et ses effets bénéfiques. Et maintenant c’est à vous de jouer… Ah, j’oublie de vous préciser comment utiliser cette crème. Avant de l’appliquer, je vous conseille de faire un test au niveau de la pliure de coude. S’il n’y a pas de rougeur, vous pouvez l’appliquer dans le dos, sur la poitrine et éventuellement sous les oreilles ou le cou ou encore au niveau du nez. DANIEL PRUGNE 16 Lâcher de phoques en Baie de Somme, à la Pointe du Hourdel. Chaque année, l’association Picardie Nature récupère des bébés phoques en Baie de Somme, durant l’été et les relâche une fois soignés pendant 3 mois, dans son centre de sauvegarde. Le phoque veau-marin ou phoca vitulina est un mammifère marin carnivore de la famille des phocidés. La Baie à marée basse L’Ainvo à la pointe du Hourdel Aspect : Il peut être confondu avec le phoque gris mais s’en distingue principalement par la tête : Tête petite et arrondie et non allongée, museau court avec décrochement entre front et museau, trou auditif bien visible, narines en v se rejoignant à la base, cou enchâssé (celui du phoque gris est allongé et mobile). Taille moyenne du mâle 1.60m et poids moyen 110kg, 1.30m et 91kg pour la femelle. Le nouveau-né mesure de 0.70 à 1 m et pèse entre 9 et 11kg. Pelage de coloration très variable, du gris clair au brun foncé ou noir, avec des taches sur tout le corps, plus foncé sur le dos, plus clair sur le ventre. Peu de dimorphisme sexuel; le mâle est plus gros que la femelle. Particularité : grâce à ses vibrisses ou moustaches, rien n’échappe à un phoque : ces vibrisses sortent des follicules (ou cavités cellulaires) aux terminaisons nerveuses 10 fois plus développées que celles d’un rat : elles lui permettent de détecter les moindres mouvements dans l’eau. Reproduction : La femelle atteint la maturité sexuelle au bout d’environ 3 ans et 4 ans pour le mâle; en Atlantique est, les accouplements ont lieu 2 fois par an, au printemps et après la mue en septembre, les mâles, polygames, essaient de s’accoupler avec le maximum de femelles. La gestation dure de 10 à 11 mois avec une implantation différée et une croissance de l’embryon qui ne commence que 2 à 3 mois après l’accouplement. La mise bas a lieu de mi-juin à mi-août, en général sur les bancs de sable, ou en eau peu profonde, comme en Baie de Somme. Menaces potentielles : En 1988, le morbillivirus a décimé 1/3 de la population européenne. Densité de population humaine. Hydrocarbures, métaux lourds, PCB. Action volontaire (pécheurs ?) 17 Bébé Phoque : Il est capable de nager et de plonger en apnée quelques heures après sa naissance. La lactation dure de 4 à 5 semaines Le dérangement en période de lactation est souvent fatal aux petits; en effet, les mères dérangées par des promeneurs à pied, fuient vers la mer et abandonnent leur petit qui n’est pas capable de s’alimenter seul ou n’a pas de réserves suffisantes lors de l’apprentissage. De même, lors d’une forte tempête, les petits transportés sur le dos de leur mère peuvent lâcher prise et se retrouver seuls, livrés à eux-mêmes. Diverses initiatives locales, la plupart bénévoles, viennent déjà renforcer le dispositif légal de protection. Ces initiatives concernent des programmes de surveillance et de suivi des colonies, d’information du public et de prévention pour réduire les facteurs de dérangement. Les actions sont menées par des associations telles que Picardie Nature dans le site protégé de la Baie de Somme. Leur centre se situe près de la Maison de la Baie et de l’oiseau et ne peut être visité car les juvéniles ne doivent pas s’habituer à l’homme. Dès que le jeune atteint 30kg, les soigneurs le jugent assez musclé pour se débrouiller tout seul et il est relâché. Mise à l’eau médiatisée Lors de notre weekend en Baie de Somme, du 15 et 16 octobre 2014, notre association a pu assister au lâchage de 6 juvéniles ! Le public était nombreux, le dimanche 16 octobre 2014 à onze heures du matin sur les galets de la Pointe du Hourdel, à marée montante. Six caissons sont amenés par des membres de l’association face à la mer, à 3 mètres de l’eau puis les soigneurs s’installent sur les caisses et au signal les ouvrent. Transport en caisson Espacement des 6 caissons Mississippi, Garonne, Authie, Tana, Nil, Léna ont chacun sur la tête un petit disque pour le différencier. Authie est plus timide Ouverture des caissons 18 Chaque phoque réagit à sa manière, l’un file directement à l’eau, l’autre préfère attendre le copain, un autre plus peureux regarde du côté des humains; au bout d’un quart d’heure tous sont à l’eau, s’éloignent peu à peu; cependant, une demiheure plus tard, une petite tête apparait, et revient sur le lieu de lâchage mais les soigneurs ont l’habitude et le petit repart vers le large. Dernier regard vers les humains Avec mon copain, c’est mieux Une ½ heure plus tard A savoir: La Baie de Somme compte la colonie de phoques veaux-marins la plus importante de France. 394 recensés en 2014 contre 292 en 2013 et 80 naissances enregistrées cette année. Picardie nature craint le retour d’un virus proche de la maladie de Carré, apparu pour la première fois en Baie de Somme en 1988, et pour la dernière en 2002. Un scientifique s’attend à une résurgence l’an prochain. DOMINIQUE CONTE 19 Un autre bon champignon : la truffe TUBER NIGRUM --TUBER MELANOSPORUM TRUFFE NOIRE TRUFFE DU PERIGORD DESCRIPTION Forme sphérique souvent irrégulière et bosselée, bulbeux, souterrain. Diamètre environ 3 à 8 Cm. Elle est noire avec des verrues pyramidales peu proéminentes. Chair ferme presque noire avec des veines blanches fines. Odeur puissante et aromatique croissant avec la maturité. HABITAT Pousse sous terre à quelques centimètres de la surface du sol; parfois effleurant. Terrains boisés mais ouverts; essentiellement sous les chênes. Sols calcaires et bien drainés. Surtout dans l'ouest de la région méditerranéenne (sud de la France, Espagne, Italie, Portugal). Maturité de Novembre à Mars. RARE Est cultivée dans les plantations de chênes (chêne blanc, soit sessile soit à pétiole très court) ou de noisetiers. L'histoire de la mouche ?????? je ne connais pas. COMESTIBILITE Excellent comestible célèbre dans le monde entier. Les truffes du Périgord sont si chères qu'il y a parfois tromperie sur le poids, de petits cailloux étant enfoncés dans le bulbe ou des cavités emplies de terre. Parfois aussi d'autres champignons les remplacent. La truffe de Chine est souvent frauduleusement employée car elle coûte à peine 10% du prix de la truffe noire. Autres Truffe d'été (tuber aestivum) Truffe blanche, truffe du Piémont (tuber magnatum) A titre indicatif : celles photographiées ont été négociées (2014) à 0,75 € le gramme. Bon appétit GEORGES ANDRE