légèrement négatives sur la période : Nordea 1 Stable Return Fund (- 0,1 %), BBM V-Flex de
Montpensier Finance (- 0,9 %) ou encore Acatis Gane Value Event Fonds (- 1 %). Anticipant la baisse
des marchés actions, ces produits ont très tôt effectué des arbitrages. «Le marché a monté très
rapidement en début d'année, relève Louis Abreu, responsable de la gestion flexible chez
Montpensier Finance. Nous avons réduit notre exposition aux actions de 90 % en début d'année à 60
% au mois de février, puis notre modèle nous a indiqué au printemps que la conjoncture commençait
à se dégrader, nous avons alors encore diminué notre exposition aux actions à 50 %. Au mois d'août,
quand les marchés ont beaucoup baissé, nous avons pris nos bénéfices sur les options de couverture
et avons augmenté notre exposition aux actions avant de la réduire à nouveau.» Une stratégie
adoptée par la plupart des gérants dès le printemps. «Fin mai, nous avons diminué notre poche
actions à 35 % (contre 46 % en début d'année) avant de la remonter à 47 % en septembre et de la
diminuer à nouveau à 42 % actuellement, précise Louis d'Arvieu, gérant de Sextant Grand Large.
Nous avons ainsi vendu des actions au plus haut et en avons racheté au plus bas.» Le fonds d'Acatis
possède des objectifs similaires puisque l'approche value incite les gérants à investir dans la baisse et
à se montrer prudents lorsque les marchés progressent vite. A contrario, la plupart des fonds
patrimoniaux, notamment les plus populaires, ont davantage subi les mouvements de marché, c'est
le cas par exemple de Carmignac Patrimoine qui perd, selon Quantalys, - 6,9 % entre le 1er juillet et
le 30 septembre, de même CPR Croissance Réactive (- 6,5 %) et Oddo Patrimoine (- 6,1 %). Par
ailleurs, en bas des classements figurent «les fonds structurellement exposés aux marchés actions
comme R Valor et R Club de Rothschild & Cie Gestion ou encore Rouvier Valeurs, constate Jean-Paul
Raymond. Officiellement il s'agit de fonds flexibles, mais ils sont toujours très investis en actions.»
Une majorité de fonds peu réactifs
Les fonds flexibles peuvent ainsi afficher des profils de risque différents et intègrent souvent des biais
de gestion. Ces caractéristiques expliquent davantage le comportement de cette classe d'actifs que la
capacité des gérants à agir en fonction des évolutions de marché. Il existe en effet, malgré la
promesse avancée, peu de fonds qui sont véritablement réactifs et ajustent leur allocation aux
mouvements des marchés financiers. Seven Capital Management a démontré dans une étude
récente le comportement moutonnier des fonds flexibles. «Nous avons créé un indice (le flex index)
qui reflète les performances de 507 fonds de droit français et luxembourgeois répondant à la
classification allocation mixte de Bloomberg, précise Johann Schwimann, président et cofondateur de
Seven Capital Management. Pour juger de la performance de ces fonds flexibles et de leur réactivité,
nous avons créé un second indice dit "5050" investi à moitié dans l'indice DJ Eurostoxx 50 (hors
dividendes) et à moitié dans l'indice Euro MTS 7-10 ans (hors coupons). On constate une très grande
corrélation ou similitude de comportement entre les deux indices composites à savoir le flex index et
le 5050 sur longue période (depuis le mois de janvier 2007) en termes de performance et de pertes
maximales. Les gérants dits flexibles s'écartent finalement peu d'une gestion classique indicielle.» Un
constat assez général. «Les fonds classés dans les catégories flexibles ne le sont pas toujours, affirme
Jean-Paul Raymond. Certains gérants de fonds flexibles sont davantage spécialisés sur les actions et
ne connaissent pas bien l'univers obligataire, d'autres ont des convictions qu'ils veulent tenir coûte
que coûte... Les raisons sont multiples pour expliquer les biais de gestion qui limitent la réactivité des
gérants.» Des biais que les investisseurs se doivent de connaître avant de sélectionner un fonds. Par
ailleurs, même si les performances à court terme dans un environ chahuté permettent d'évaluer la
capacité des gérants à faire face à des marchés adverses, ces fonds doivent aussi être analysés dans
une logique de long terme. «Pour être certain de la résistance d'un fonds à un krach boursier, il faut
considérer les fonds existants depuis 2007, prévient Johann Schwimann. Il est également important
de prendre en compte d'autres indicateurs que la performance, comme la perte maximale
enregistrée, car le véritable risque regardé par un investisseur est la perte en capital.» D'ailleurs, les
gérants en conviennent tous, les fonds flexibles sont adaptés à un horizon d'investissement de
moyen terme, la performance et le risque ne doivent pas seulement être analysés sur une courte
période, même si celle-ci est très représentative.
H2O Multistratégies, un profil de risque très élevé