Le bilan psychologique. Présentation reprise à Claudia Jankech

Le bilan psychologique.
Présentation reprise à Claudia Jankech, Psychologue à Lausanne avec son autorisation.
« A. Quand faut-il faire un bilan psy ?
I. Si votre enfant est en souffrance psychologique, quelle qu'en soit la cause, un bilan
psychologique vous aidera à diagnostiquer le problème et le psychologue essayera de vous
aider à trouver une solution.
II. Dès 3 ans il est possible de faire un bilan intellectuel et affectif permettant de diagnostiquer
des caractéristiques particulières ainsi que des pathologies altérant la croissance cognitive et
affective de l'enfant.
B. Un bilan psychologique est-il utile avec l'enfant souffrant de TDAH (Trouble déficit de
l'attention et de l'hyperactivité)?
I. Constat
L'enfant hyperactif souffre de son comportement, mal toléré, générant le rejet par l'entourage,
les punitions.
Les troubles de l'attention vont avoir souvent comme résultat des difficultés scolaires.
Le THAD peut masquer une intelligence très supérieure qui restera sous estimée par une
réussite scolaire moyenne voire insuffisante.
Alors qu'avec le temps, le sujet souffrant de TDAH pourra mieux fonctionner sur le plan
intellectuel, il aura pris une voie de garage s'il n'est pas bien évalué et si des mesures ne sont
pas prises.
Lors de nos bilans nous pouvons donc effectuer des tests spécifiques pour l’attention qui
seront à mettre en relation avec les observations des parents et des enseignants.
II. But du bilan avec l'enfant TDAH
Il est donc souhaitable de comprendre son fonctionnement intellectuel et affectif afin d'orienter
la prise en charge psychothérapeutique ou pédagothérapeutique (logopédie, psychomotricité)
et pédagogique.
Le but est de comprendre comment s'insère son trouble dans sa personnalité, comment il
gère ses émotions, comment l'aider. Ces informations peuvent être très utiles pour les
enseignants comme pour les parents.
III. Les associations sont là pour aider les parents
À s'orienter dans le monde médical, psychologique, pédago-thérapeutique, scolaire.
Lien à ASPEDAH web site
Pour leur fournir un soutien dans leur tache éducative.
C. Faut-il faire un bilan psychologique avec un enfant dyslexique ?
I. Le diagnostic de dyslexie est du ressort de la logopédiste
II. Cependant un bilan psychologique permettra de comprendre le fonctionnement intellectuel,
notamment évaluer l'intelligence non verbale et contrôler l'évolution de l'intelligence verbale,
mise à mal chez les personnes souffrant de troubles du langage oral et/ ou écrit.
III. La dyslexie peut masquer une surdouance intellectuelle, l'enfant risque d'être sous estimé en
fonction de son rendement scolaire moyen
IV. La surdouance peut masquer une dyslexie
V. Le test de QI, à lui seul, ne permet pas de détecter la dyslexie car le test ne sollicite pas du
tout le langage écrit (l’enfant ne doit ni lire, ni écrire). Chez la plupart des enfants dyslexiques,
le QI verbal est plus bas que le QI non verbal, mais il ne s’agit pas d’une règle absolue. En
effet, par exemple, les enfants surdoués peuvent avoir un QI verbal extrêmement élevé
et présenter une dyslexie-dysorthographie qui ne sera donc pas détectée par l’examen
psychologique standard. C’est donc pour cette raison que, lors de nos bilans, nous faisons lire
et écrire nos patients afin de déterminer si un bilan logopédique est nécessaire.
D. Mais pourquoi donc un bilan psychologique avec un enfant surdoué ?
I. Constat
Selon mon expérience, parmi mes consultants à haut potentiel intellectuel, je retrouve 56%
des HP qui se portent bien et sont bien intégrés en classe.
Ce chiffre baisse dans la tranche 11-18 ans.
S'il est indéniable que de nombreux surdoués ne présentent pas de problèmes, nous devons
signaler la surdouance en tant que facteur de risque dans le développement de l'enfant
notamment à cause de l'inadaptation de ce sujet, hors norme, à des programmes scolaires
conçus pour l'enfant " moyen" avant tout.
De plus, certains enfants surdoués présentent des difficultés relationnelles qui alertent les
parents et les amènent à consulter.
II. La surdouance : un problème ?
La surdouance intellectuelle n'est pas une maladie mais une caractéristique importante du
Moi du sujet, qui peut être associée à d'autres particularités et même à des pathologies
psychiatriques.
Elle devient en soi un facteur de risque car elle peut nérer une inadaptation sociale et
scolaire avec toutes les conséquences sur l'équilibre psychologique du sujet.
Certaines combinaisons peuvent être délétères pour leveloppement, notamment lorsque
l'intelligence se construit uniquement pour lutter contre une souffrance psychique.
Le TDAH (trouble déficit de l'attention et de l'hyperactivité) et la dyslexie peuvent masquer la
surdouance et compromettre fortement l'utilisation du potentiel intellectuel.
L'examen psychologique est donc important afin d'établir une analyse fine et scientifique du
fonctionnement psychologique global de l'enfant et de l'adolescent dont le développement
peut se trouver compromis si l'orientation pédagogique et éducative ne répondent pas à ses
besoins propres, besoins qui sortent des normes admises pour des personnes du même âge.
L’enfant HPI peut être en difficultés scolaires (11 à 16% selon les statistiques, tous âges
confondus). Il est plus élevé chez les 11-18 ans mais peut être largement évité (dans 60% des
cas de notre consultation) par des mesures adéquates, prises avant que l’adolescent entre
dans le cercle vicieux de l’échec. S’il ne souffre pas de troubles associés (dyslexie-
dysorthographie, TDAH, troubles du développement ou du comportement, troubles anxieux,
etc..) l’inadaptation acquise est souvent la cause principale des problèmes scolaires du HPI.
L'inadaptation reste une des sources de souffrance la plus répandue chez ces enfants, elle
peut revêtir différentes formes.
De nombreuses mesures sont mises en ouvre pour y remédier. La première étape consiste
donc à identifier l'enfant surdoué. Le questionnaire on-line de J.Ch. Terrassier vous permettra
de décider si votre enfant a des chances d'être dans cette catégorie et s'il vaut la peine de
faire un bilan.
Lien à ANPEIP web site.
Cependant, si l'enfant souffre il ne faut pas hésiter à consulter.
III. Pourquoi faut-il détecter la surdouance intellectuelle par un examen psychométrique?
L'identification en milieu naturel (entendez : école et famille essentiellement) s'avère difficile.
Un examen objectif de la situation s'impose afin de dégager une image cohérente de
l'intelligence de l'enfant ainsi que de l'insertion de son efficience intellectuelle dans le
fonctionnement psychologique et relationnel global.
Il est donc important de détecter la surdouance grâce à un bilan psychométrique, non
seulement parce que les images de lui que peut donner un enfant varient d'un milieu à l'autre,
mais aussi parce que l'enseignement n'est pas adapté aux enfants à haut potentiel
intellectuel.
IV. Les associations d'enfants surdoués
Visent à favoriser d'autres comtences en dehors du " pur intellectuel "chez les enfants et
adolescents à haut potentiel.
Par ailleurs elles apportent aide et soutien aux parents qui peuvent se sentir seuls avec un
enfant ou un adolescent hors normes.
Lien à ASEP web site
V. Les outils du psychologue : dès 3 ans le psychologue a des outils lui permettant de mettre en
évidence ce potentiel.
Cependant, des tests à 3 ans peuvent être influencés par la labilité émotionnelle du petit
enfant et il est souhaitable d'attendre l'entrée à l'école enfantine pour les pratiquer, tout en
sachant qu'à cet âge l'enfant n'a pas souvent la maturité pour travailler longtemps et manque
de motivation.
De nombreux surdoués sont capables de réussir à un niveau d'excellence un test de QI à 3
ans.
VI. les tests remis en question ?
L'utilisation des tests a soulevé des nombreuses questions. Pour résumer je dirai qu'ils sont
perfectibles et qu'ils ne seront jamais parfaits, comme tout outil scientifique à notre
disposition.
Des conditions minimales doivent toutefois être remplies : l'utilisation des versions les plus
récentes est essentielle, car les normes évoluent et, semble-t-il, augmentent.
Le psychologue doit être formé et capable d'avoir une vision critique à propos des résultats
chiffrés obtenus.
Il est donc recommandé de faire appel à des psychologues reconnus. La FSP et l'AVP
peuvent conseiller les consultants à ce sujet.
E. Détecter précocement les pathologies graves et les troubles du développement ainsi que les
troubles de la personnalité, chez tous les enfants y compris les enfants surdoués, dyslexiques
ou souffrant de Tdah :
Un diagnostic est avant tout une référence. Les niveaux de gravité étant très différents et l’interaction
d’un trouble avec les caractéristiques de l’enfant étant très variables d’un sujet à l’autre, il est essentiel
de ne pas faire des portraits-robot . L’enfant est un individu en croissance et nous devons l’aider à se
velopper harmonieusement, le plus important c’est de comprendre son fonctionnement afin
d’orienter l’éducation, la pédagogie et les éventuelles thérapies à mettre en place.
Chez l’enfant surdoué : les diagnostics sont plus difficiles à faire car la haut potentiel peut masquer
des pathologies graves telles que les troubles envahissants du développement dont, notamment, le
Syndrome d’Asperger.
Mais ce qui doit nous guider avant tout pour déterminer la nécessité de réaliser un bilan
psychologique, chez tous les enfants, reste avant tout la souffrance de l’enfant et/ou de son
entourage. En effet, certaines pathologies, non seulement génèrent une souffrance importante pour
l’enfant, mais peuvent s’avérer très difficiles à gérer pour les parents.
Contrairement aux idées reçues, les parents sont rarement la cause de ces troubles du
veloppement. Toutefois, leurs réactions, leurs attentes irréalistes et leurs pathologies propres
peuvent aggraver l’état de l’enfant mais aussi, dans le cas d’attitudes positives bienveillantes et
soutenantes, favoriser la meilleure construction possible de leur personnalité. Les abus sous toutes
ses formes (sexuels, émotionnels, physiques) peuvent amener l’enfant à développer des pathologies
graves, y compris des retards de développement et des troubles d’allure psychotique et sont à
considérer à part. En effet, les mauvais traitements (abus ) touchant à l’enfant et à son entourage
(dont la violence domestique) génèrent un stress grave, notamment chez le nourrisson et le jeune
enfant.
C’est donc pour cette raison que le psychologue a le devoir de signaler toute suspicion d’abus, de
mauvais traitement ou de négligence selon l’article 26 de la loi sur la protection des mineurs.
www.unil.ch/ome/page34300.html
F. Pourquoi un bilan psychologique peut-être nécessaire pour l’adulte ?
De nombreux adultes surdoués relatent un parcours scolaire et socio-relationnel difficile. Il s’agit de
personnes pour les quelles le haut potentiel intellectuel n’a pas été détecté au cours de la scolarité et
qui peuvent avoir souffert d’incompréhension, du sentiment de différence, voire de rejet. Certains ont
échoué dans leurs projets scolaires et professionnels alors qu’ils en avaient largement les
compétences mais ce parcours les a amenés à douter de leurs capacités et à se construire une
mauvaise estime de soi. Pour d’autres, les choix scolaires en totale contradiction avec leur niveau
intellectuel, les ont amenés à un sentiment de " ne pas être à leur place " et souvent, d’ennui dans les
professions exercées.
Pour certaines personnes, les échecs répétés (aussi bien sur le plan professionnel que socio-
relationnel), le sentiment de ne pas utiliser leurs comtences, peuvent s’expliquer par des troubles
de l’attention (avec ou sans hyperactivité), du langage écrit ou autres difficultés d’apprentissage non
détectées au cours de leur parcours scolaire. Ces difficultés ont souvent remis en question leur image
de soi et la confiance en eux-mêmes.
Finalement, les adultes surdoués sont aussi nombreux à avoir bien réussi scolairement et
professionnellement mais ils ressentent souvent le décalage voire lincompréhension des autres
envers eux et vice-versa.
Une meilleure compréhension de leur passé leur permet de retrouver ce qu’ils sont et le bilan
psychologique fait partie intégrante de cette démarche. »
http://www.jankech.ch/bilan.htm
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