nseetes
et
antes
messieo
es
En
comparant
la
liste
des
plantes
herbacées
messicoles
strictes
et
celle
des
insectes
hôtes,
on
constate
que
le
nombre
d'espèces
d'insectes
est
relativement
important
et
que
la
Plupart
d'entre
elles
réali-
sent
leur
cycle
de
développe-
ment
dans
ceUe
biocénose.
En
outre,
de
nombreuses
plantes
messicoles
sont
une
source
de
nourriture
indispensable
pour
tous
les
floricoles,'
leur
dispa-
rition
risque
d'exercer
une
irifluence
très
néfaste
et
irré-
versible
sur
l'entomofaune.
De
tout temps, certaines espèces
animales et
vég
étales
ont
disparu,
il
s'agissa
it
alors d'
un
processus
natur
el lié à l'évolution. Actue
l-
lem
ent
ce
phénomène
s'accélère,
par
Robert Gui/bot et
Remi
Coutin
dé
pendant
cette fois directement
de
l'Homme. En s'accentua
nt
, la
pr
ession
exer
cée
sur
les
écosy
s-
tèmes aboutit à
un
appa
uvrisse-
ment
des
p
opu
l
at
i
ons
de
nom-
breuses
espèces
de
la faune
et
de
la
f10re
sauvag
es.
En
Europe
, 22 %
des
plantes
supé
-
rieures,
52
% des Poissons
et
42 %
des
Mammif
ères
not
a
mment,
seraient
menac
és
et
conce
rnant
les Insectes,
15
%
des
es
pèces
se
raient
en
danger
dans
les
pro
-
c
haines
décenni
es,
so
it
env
iron
15000
espè
ces,
ce
chiffre
étant
ce
rtainement très
so
us-estimé.
En France, la situation est tout
aussi inquiétante : 6 sous-espèces
de
Lépi
doptèr
es aurai
ent
dé
dis-
paru.
Qu
'
en
est-il
pour
les autres
Ordres ? Difficile à dire actuelle-
me
nt
mais po
ur
de
no
mbreuses
I
NS
EC
TES
I
04
-
1997
(1)
espèces
, les
popu
lations dimi-
nu
en
t
sur
l
'e
nsemb
le
du
territoire,
en
particulier
dans
les
région
s
cer
taines
sont
en
limite d'aire
de
répartition ou
bien
encor
e
pour
ce
ll
es qui
se
trou
ve
nt
soumises à
des facteurs ant
hropiques
comme
c'est le cas
pour
la
région
Il
e-
de
-
France
15
à 30
espèces
de
papillons
de
jour
ont
disparu
d
epu
is le
début
du
siècle.
Les
causes
de
la régression
son
t
nombreuses
: accroissement des
besoins
énergé
tiques,
pollution
,
aménagement
du
territoire
(urba
-
nisation, voies
de
communica-
tion), pratiques sylvicoles, en par-
ticulier ce
ll
es qui
tendent
à privi-
légi
er
des
boisements
monosp
éc
i-
fiques,
modifications
des
pra
-
tiques agricoles
qui
ont
uniformi-
l'es
pace
,
remembrement
et
uti-
li
sa
tion d
es
pesticides ...
Le
Demi
-deuil,
Me
lanargia galathea, dont la chenille s'alimente de graminées sauvages, est devenu rare
dans
la
plupmt
de nos
rég
ions depuis le développ
ement
des traitements herbicides contre
les
adventices
des
gran
des cultures (Cliché
R.
Gui/bot -
OPIE)
De
nombr
eu
ses
analyses
de
bio-
topes
ont
été
eff
ec
tu
ées
en
Grande-
Br
etag
ne
un
ti
ers
du
t
er
ritoire
ag
ricole a fait l'
objet
d'
une
intensification. Elles
mon-
tre
nt
que
la modernisation intégra-
le
de
tout
es les e
xploit
ati
ons
agri-
co
les
entraîn
era
it la
mort
de
95 %
des
papillon
s
de
jour.
Dans
cer-
tains
secteurs
,
28 %
des
haies
ont
été
arrachées
,
au
c
un
e d
es
17
es
p
èce
s
de
papillons
communs
r
ece
nsés
,
et
normalem
e
nt
présents
dans
les
zones
bocag
ères, n'a
pu
subsister.
Il
en
est
de
même
en
France
le
re
membr
eme
nt
a
ét
é fatal
au
Fla
mbé
CIphiclides
po
da
lirius)
po
ur
l
equ
el
haies
,
bui
sso
ns
et
arb
ustes
isolés
sons
indi
s
pen-
sables. Les
simples
papillons
de
la
ca
mpagn
e, liés à
un
habit
at
diver-
s
ifi
é,
souvent
rudéral
, et faisant
partie
de
n
os
richess
es
patrimo
-
ni
ales tels
que
la Pi
éride
du
Navet
(Pieris
napi
),
le Citron (Gonepteryx
rhamni)
et
diverses
Vanesses
,
banalités d'
un
e é
poqu
e,
so
nt
deve-
nus
aujourd
'
hui
introuvables
en
Beauce.
L
es
papillon
s
diurnes
diminu
e
nt
de
façon
significative l
orsqu
'on s'
ap
-
proche
de Paris :
de
61
es
pèces
r
ece
nsées
à
Th
o
mery
(au
s
ud
de
Fontainebleau
),
on
pa
sse
à 10
espèces
dans
Paris
int
ra-muras.
Cette ch
ute
de la diversité est le
résultat
du
d
ésé
quilibr
e
éco
lo
-
gique
des
zo
n
es
urbaines
lié
au
manque
de
di
ve
rsité
bot
a
nique
.
En
France,
l'insuffisan
ce
des
é
tud
es
ne
nous
permet
pas
ac
tuel-
lement
d'
obtenir
des
inf
orma
tions
rigo
ureuse
s s
ur
l'état
de
la
faune
e
ntomo
l
ogiqu
e.
Tout
efo
is l
es
se
ul
es
inf
orma
tions
sérieuses
co
nnues
confirment
un
e diminu-
tion généralis
ée
des
niveaux
de
populations
. C'est
dans
le
Nord
-
Ouest
que
la situation est
ac
tuelle-
me
nt
la pl
us
grave, à
cause
de
la
forte
indu
stria
li
sa
tion
et
d'
un
e agri-
c
ulture
int
ensi
ve
. La situation
semb
le
au
moins
aussi
dégradée
qu
'a
ux
Pays-Bas et
au
Lu
xe
mbourg
un
tiers des
papillons
de jo
ur
a
disparu.
L
'e
ntomofaun
e
des
milieux
céréa
-
li
ers a
été
pro
fondément
modifiée
tout
en
demeurant
rela
ti
ve
ment
riche
en
nombr
e d'
esp
èces, mais
l
es es
p
èc
es
présentes
ne
sont
abso
lument
pas
liées
au
x
plantes
messicoles
puisque
ce
ll
es
-ci
ont
été
vo
l
ont
aireme
nt
élimin
ées
de
ce
tte
bioc
énose
.
I
NS
EC
TES
11
N"104
-
19
9 7 (
1)
Au
co
urs
de
dix
années
d'
ét
ud
es à
la C
hape
ll
e-La-Reine, d
ans
la région
de Fontainebl
ea
u,
il
a
été
montré
qu
e l'
on
pou
vait re
ncontr
er plus
de
1000 taxins et
que
180 espèces
étaie
nt
repr
ésentées
en
pe
rmanen
-
ce. 96 % des insectes
qui
se
trou-
ve
nt
dans
cette
biocén
ose
sont
co
nsi
dérés
comme
utiles. La moitié
d'entre
eu
x éta
nt
des
aux
iliaires
(parasites
et
pr
édateurs), les autres
éta
nt
des
détriti
vore
s
qui
assurent le
recyclage de la matière organique.
On
se
trouv
e en
prés
en
ce
d'
une
nouve
ll
e
faune
qui
n'a
plu
s rien à
voir directeme
nt
a
vec
la céréale.
La liste
des
plantes consid
éré
es
co
mme
des
messicoles strictes
ren
-
ferme
Il
f
am
ill
es
en
35
ge
nres
r
egro
upant
47 es
pèces
dont
cer
-
taines
sont
particu
li
èr
ement
impor
-
ta
nt
es
pour
les insectes pollinisa-
teurs. C'est le cas
des
Apiacées, d
es
Astérac
ées
et
des
Renon
cula
cée
s
(Tabl. 1).
Familles
No
mbre
d
'e
spèces
Apiacées
(Ombellifères) 9
Astéracées 4
Brassicacées
(C
rucifères) 4
Caryophyllacées 3
Liliacées 4
Papavéracées 6
Poacées (Graminées) 2
Renonculacées
11
Rubiacées
2
Violacées 1
Valérianacées 1
Tableau 1 . L
es
plantes
117.ess
icoles strict
es
No
us
avons
dr
essé
à partir d'
un
no
mbre
limité d'o
uvrag
es
un
e liste
non
exhaustive
d'
Arthropodes
,
surtout
des
in
sec
tes,
li
és
à ces
végéta
ux
prin
cipal
ement
à l'état
larvaire
(Tab
l.
P.10).
Nous
avo
ns
eu
de
s difficult
és
car
les d
on
nées
sont
rares. De
plus
nous
n'avons
pas
co
nsult
é les listes de ca
ptures
p
robab
l
em
e
nt
publiées
dans
des
revues
région
ales,
qui
hélas
so
nt
so
u
ve
nt
difficiles à
se
pro
cure
r.
Toutefois cette
première
liste par-
tielle
regroupe
plus
de
170
espèces,
chiffre très
certainement
en
dessous
de
la réalité
parmi
les-
quelles
on
compte
1 Nématode, 4
Acariens
et
de
nombreux
Insectes
(dont
19 Coléoptères, 33 Diptères
et
13 Lépidoptères).
Il
faudrait
en
outre
rajouter
tous
les insectes
qui
viennent
se
nour-
rir
sur
les fleurs
des
plantes
mes
si-
coles
des
champs,
en
particulier
ceux
liés
aux
zones
boisées
et
aux
taillis mitoyens
et
pour
lesquels
ces
plantes
sont
une
des
rares
sources
de
nourriture
disponible
dans
cet écosystème.
Nous
trouvons
des
suceurs
de
sève,
des
consommateurs
de
feuilles
et
des
espèces
floricoles.
La
plupart
de
ces insectes réalisent
probablement
tout
leur
cycle
annuel
sans
quitter cette
biocéno-
se
.
Une
dizaine
d'espèces,
parmi
les
suceurs
de
sève,
sont
poly-
phages
: Aphis
fabae
ou
Brevi-
coryne brassicae
qui
se
dévelop-
pent
sur
plusieurs
plantes
de
la
famille
des
Brassicacées (Came-
lina
sativa,
Myagrum
perfoliatum,
Neslia
paniculata)
,
de
même
le
Coléoptère
Curculionidae (Ceu-
thorhynchus pleurostigma)
dont
la
larve
se
développe
aussi
sur
Conrigia orientalis.
Il
semble
que
de
nombreuses
espèces
soient
univoltines. Les
plantes
messicoles
sont
des
hôtes
privilégiés
pour
un
cortège
d'es-
pèces
d'
insectes
relativement
important.
1 N
SEC
TE
S 1 2
On
constate toutefois
que
les don-
nées
concernant
l'entomofaune
inféodée
aux
plantes messicoles
sont
insuffisantes.
Le
travail
de
recherche
bibliographique
doit
être poursuivi, mais
il
est indispen-
sable
de
le
compléter
par
des
observations
de
terrain,
en
palticu-
lier
dans
des
régions agricoles
céréalières isolées
encore
riches
en
messicoles
comme
celles
du
plan
d'Aups (83)
au
pied
de
la Sainte
Baume.
Nous
observons
que
,
pour
la
presque
totalité des espèces, les
cycles complets
de
développement
se réalisent
dans
cette biocénose.
Les
plantes
messicoles
sont
une
source
de
nourriture indispensable
pour
les insectes floricoles,
leur
régression, à plus forte raison
leur
disparition
aura
pour
conséquence
un
appauvrissement
des
popula-
tions d'insectes
qui
normalement
devraient
être
présentes
dans
une
culture
de
céréales
sans
pour
autant
lui
causer
de
dommages.
0
Pour
en
savoir plus
Bernardi G.,
1989.
-Utilisation des
inventaires d'invertébrés pour l'iden-
tification et
la
sUlveillance d'espaces
de grand intérêt faunistique - S.
F.F.
,
fasc.
53
:
57-70.
Gustav Fischer
Verlarg
]ena. 2
vol.
1572
p.
Chambon
J.P.,
1982.
-Recherches
sur les biocénoses céréalières -(1)
Incidence à long terme des rotations
maïslblé sur les niveaux de popula-
tion des insectes ravageurs.
Agronomie
T2
(4)
:
373-378.
Chambon
J.P.
,
1982.
-Recherches
sur les biocénoses céréalières -
(2)
Incidence des interventions insecti-
cides sur les composants de l'ento-
mofaune -Agronomie
T2
(5)
:
405-
416
.
Collins
N.M.
& Welles
S.M.,
1987.
-
Invertébrés ayant besoin d'une pro-
tection spéciale
en
Europe -Conseil
de l'Europe
35
:
1-170.
Descimon
H.,
1990.
-Pourquoi
y-a-
t-il
moins de papillons aujourd'hui?
INSECTES,
non:
6-10,
Ed.
OPIE.
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