
lorsqu'elles sont présentes ensemble en concentrations équimolaires, peuvent activer la voie
classique. Divers autres polyanions (p. ex. ADN et ARN) sont présumés capables de réagir
directement avec le C1q pour activer la voie classique. La protéine C réactive est capable de
provoquer l'activation de la voie classique sans la présence d'Ac. Une voie de court-circuit C1 a
également été décrite, qui n'utilise pas les composants de la voie classique mais aboutit également au
clivage de C3. Une de celles-ci a été caractérisée comme la voie de la MBL.
Régulation : la voie classique est régulée par l'inhibiteur de l'estérase C1 (C1INH ou C1q), qui se lie
stoechiométriquement (1/1) à C1r et C1s et à C1r et C1s pour inactiver ces protéines de manière
permanente. Le C1INH se lie également de façon stoechiométrique à la plasmine, à la kallikréïne, au facteur Hageman
activé et au facteur de coagulation XIa. Son absence provoque l'oedème angioneurotique héréditaire (v. Ch. 148). Le facteur J
est une glycoprotéine cationique qui inhibe aussi l'activité de C1. La protéine de liaison C4 (C4BP) défait le
complexe C4b,2a, permettant au facteur I d'inactiver le C4b.
Activation de la voie alterne
Activation : la voie alterne (v. FIG. 146-6) est activée par des substances naturelles (p. ex. paroi
cellulaire des levures, facteur du venin de cobra, facteur néphritique, paroi cellulaire bactérienne
[endotoxine], GR de lapin [in vitro]) et par des agrégats d'IgA, représentant une forme de réponse
immunitaire aspécifique (innée), c.-à-d. une réponse qui ne nécessite pas une sensibilisation
antérieure. La voie alterne n'implique pas le C1, le C4 ou le C2 mais provoque le clivage de C3. Cette
voie dépend du clivage constant de petites quantités de C3 en C3a et C3b. Ce clivage naturel de C3
est mal compris et présumé apparaître par l'action non-spécifique des enzymes sur C3 ou par une
activité à bas niveau de 2 autres voies. Le C3b sert alors de substrat pour le facteur B afin de produire
le complexe C3b,B. Le facteur D (une enzyme activée lorsqu'elle se trouve dans le plasma) clive le
facteur B pour produire le C3b, Bb. La properdine (P) stabilise ce complexe C3b,Bb retardant sa
décomposition. Le C3b,Bb et le C3b,Bb,P sont les convertases de C3 de la voie alterne, les enzymes
qui peuvent cliver C3 en C3a et C3b. Bb contient le site enzymatique destiné au clivage de C3. Le
complexe C3b, Bb a besoin de la présence de Mg et se décompose au fil du temps.
La voie alterne est également considérée comme une voie d'amplification parce qu'un complexe
C3b,Bb peut cliver plusieurs molécules C3. Cependant, l'amplification est également observée lorsque
le C1s est produit et que le C4b,2a est formé. Chacune de ces enzymes peut cliver des centaines de
molécules, provoquant une activation rapide du complément.
Régulation : le complexe C3b,Bb de la voie alterne est régulé par différents facteurs. La properdine (P)
retarde la décomposition du complexe C3b,Bb, augmentant la t min à 40 min ; les substances
accélératrices de dégradation (p. ex. facteur H ou facteur d'accélération de la dégradation [DAF]), sont
en compétition avec B pour se lier au C3b (p. ex. pour produire le C3b,H), réduisant la tciation du
complexe en C3b et Bb. Le facteur I peut agir sur le C3b,H pour dégrader le C3b (en iC3b, C3c, C3d,
C3f et C3dg).
Les circonstances dans lesquelles se forme le complexe C3b,Bb détermineront si la voie alterne est
activée ou non. Les surfaces sur lesquelles le complexe C3b,Bb peut s'attacher sont des surfaces
activatrices (p. ex. parois des levures, GR de lapin) ou des surfaces non activatrices (p. ex. GR de