Trouble panique
avec ou sans agoraphobie
4
Trouble panique
avec ou sans agoraphobie
Édouard Auger, M.D.
1
Alain (30 ans) est superviseur dans un maga-
sin à grande surface. Il vit beaucoup de pres-
sion au travail et des difficultés conjugales.
Un jour, au travail, il ressent un serrement à la
poitrine, des difficultés respiratoires et une
peur de mourir. Il est transporté à l’hôpital en ambulance où, après des
examens approfondis, on le déclare en excellente santé. Il quitte plus ou
moins rassuré. Trois jours plus tard, il a une autre crise du même genre.
Alain croit que son cœur est malade. Il consulte son médecin souvent. Il
commence à être moins actif pour ne pas trop faire travailler son cœur.
Il a peur de s’éloigner de chez lui. Il ne peut retourner au travail. Il a de
la difficulté à prendre son auto…
L’anxiété et la peur sont des émotions normales et utiles. La sensation de
panique peut aussi être tout à fait adaptée dans des situations extrêmes; on
pourrait la comparer à un système d’alarme interne. Cependant, la personne
qui souffre d’un trouble panique avec agoraphobie (TPA) semble avoir perdu
le contrôle de ce système d’alarme. Le TPA est donc caractérisé par des
poussées soudaines et souvent inexpliquées d’anxiété ou d’inconfort
(attaques de panique). Ces poussées d’anxiété sont appréhendées par l’indi-
vidu et cela peut entraîner rapidement une crainte ou un évitement des situa-
tions où de telles réactions pourraient se produire (agoraphobie).
Environ 1.5% à 3.5% de la population souffrira à un moment de sa vie du TPA.
C’est une maladie qui touche deux fois plus de femmes que d’hommes. Elle
débute souvent au début de l’âge adulte.
Origines de ce trouble
Quoiqu’il existe une prédisposition héréditaire à développer ce trouble,ce fac-
teur ne peut expliquer en totalité sa survenue. Des facteurs biologiques et
psychologiques semblent y rendre certains individus plus vulnérables.
Les recherches actuelles semblent démontrer que différents neurotransmet-
teurs seraient impliqués dans la genèse et l’expression de cette maladie. Les
théories psychologiques insistent sur la façon dont la personne atteinte va
interpréter les différents phénomènes physiques et mentaux associés aux
attaques de panique et à l’anxiété.
Le TPA est donc caractérisé par
des poussées soudaines et
souvent inexpliquées d’anxiété
ou d’inconfort
(attaques de panique).
(pharmacothérapie et TCC) pourrait être une avenue bénéfique pour vous.
Parlez-en à votre médecin
Certains produits naturels auraient un effet calmant qui pourrait aider à
diminuer les manifestations du TPA. Cependant, aucune étude n’a démontré
jusqu’à date de réelle efficacité.Il serait mieux d’aviser votre médecin et votre
pharmacien de la prise de ces substances puisque certaines d’entre elles peu-
vent avoir des interactions avec la médication prescrite.
Conclusion
Le TPA est une condition fréquente et très handicapante. Elle atteint des
jeunes adultes souvent au moment où ils débutent leur vie active. C’est une
condition pour laquelle il existe des moda-
lités de traitement prouvées efficaces. On
sait aussi qu’un individu qui ne reçoit pas
de traitement pour sa condition peut voir
celle-ci persister sinon saggraver et
entraîner d’autres problèmes de santé à
moyen ou long terme. Il est donc très important pour celui ou celle qui se
pense atteint de ce trouble de consulter rapidement.
Cette approche a l’avantage de donner
des moyens pratiques de surmonter
son anxiété. Une approche combinée
(pharmacothérapie et TCC) pourrait
être une avenue bénéfique pour vous.
Dr Édouard Auger, psychiatre
Hôpital Robert-Giffard
Québec
Trouble panique
avec ou sans agoraphobie
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l’existence d’un cercle vicieux entre les
sensations perçues (par ex. : palpitations),
la signification menaçante qui leur est
accordée (par ex.: faire une crise car-
diaque), la réaction d’anxiété qui sen suit
et l’augmentation de ces sensations (par
ex.: encore plus de palpitations). Ce cycle
culmine rapidement en une attaque de
panique intense. Il faut ajouter à ce mécanisme, que l’évitement agorapho-
bique et des sensations physiques contribuent à maintenir le TPA.
Traitement
Actuellement, il existe deux modalités de traitement démontrées efficaces
pour le traitement de cette condition: la pharmacothérapie et la thérapie
cognitivo-comportementale (TCC).
Plusieurs antidépresseurs ont été démontrés efficaces pour diminuer de
façon significative les symptômes du TPA. Entre autres, on pense aux inhibi-
teurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et aux inhibiteurs de la
recapture de la sérotonine et de la norépinéphrine (IRSN). Ces médicaments
peuvent prendre un certain temps avant d’avoir un effet bénéfique et néces-
sitent souvent un ajustement posologique pour assurer une réponse opti-
male. D’autres antidépresseurs peuvent
aussi être utilisés de façon efficaces. Les
benzodiazépines ont aussi démontré une
utilité dans le traitement mais elles sont
associées à un taux de rechute élevé lors de
leur cessation.
Au cours d’une TCC, le thérapeute aide la personne atteinte à affronter
graduellement les sensations et les situations associées à l’anxiété et
l’amène à normaliser les pensées dysfonctionnelles que la personne a
développées avec la survenue de son TPA. Cette approche a l’avantage de don-
ner des moyens pratiques de surmonter son anxiété. Une approche combinée
Trouble panique
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Symptômes et caractéristiques
Le point de départ d’un trouble panique est la survenue
d’attaques de panique sans que la personne puisse iden-
tifier ce qui aurait pu provoquer une telle réaction.
Une attaque de panique est caractérisée par un début
rapide (quelques minutes) et une durée d’environ 30 à 40 minutes. Elle s’ac-
compagne des symptômes suivants:
> Douleur thoracique, oppression ou malaise dans la poitrine
> Palpitations cardiaques ou accélération du rythme cardiaque
> Gêne respiratoire ou accélération du rythme respiratoire
> Impression d’étouffer ou sensation de boule dans la gorge
> Sudation importante, vertiges, étourdissements, engourdissements
> Tremblements, frissons
> Impressions d’irréalité, peur de mourir ou de devenir fou.
Par la suite,la personne ayant identifié ces premières expériences de panique
comme très dangereuses pour sa santé ou sa vie, elle commence à vivre dans
l’appréhension de nouvelles attaques. Elle identifie donc toute sensation
physique lui rappelant ses attaques de panique comme source potentielle de
danger. Elle commencera donc à éviter certaines activités (par exemple: faire
de l’exercice, se lever debout rapidement, boire du café) et certains endroits
où elle aurait l’impression quelle ne pourrait être secourue si les sensations
de panique refaisaient surface (par exemple: les foules,les files d’attente, les
grands boulevards).
Ces phénomènes de craintes et d’évitement peuvent amener l’individu à
restreindre de plus en plus ses activités et à s’isoler progressivement de son
monde habituel.
En résumé, ce n’est pas la présence d’attaques de panique inattendues qui
permet de poser le diagnostic de trouble panique, mais bien le fait que la per-
sonne vit dans la crainte incessante de
revivre des symptômes anxieux hors de
son contrôle. Il est important d’ajouter
En résumé, ce n’est pas la présence
d’attaques de panique inattendues qui
permet de poser le diagnostic de
trouble panique, mais bien le fait que
la personne vit dans la crainte
incessante de revivre des symptômes
anxieux hors de son contrôle.
Une attaque de panique est caractérisée
par un début rapide (quelques minutes)
et une durée d’environ 30 à 40 minutes
Des facteurs
biologiques et
psychologiques
semblent y rendre
certains individus
plus vulnérables.
Ces médicaments peuvent
prendre un certain temps avant
d’avoir un effet bénéfique et
nécessitent souvent un
ajustement posologique pour
assurer une réponse optimale.
Trouble panique
avec ou sans agoraphobie
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l’existence d’un cercle vicieux entre les
sensations perçues (par ex. : palpitations),
la signification menaçante qui leur est
accordée (par ex.: faire une crise car-
diaque), la réaction d’anxiété qui sen suit
et l’augmentation de ces sensations (par
ex.: encore plus de palpitations). Ce cycle
culmine rapidement en une attaque de
panique intense. Il faut ajouter à ce mécanisme, que l’évitement agorapho-
bique et des sensations physiques contribuent à maintenir le TPA.
Traitement
Actuellement, il existe deux modalités de traitement démontrées efficaces
pour le traitement de cette condition: la pharmacothérapie et la thérapie
cognitivo-comportementale (TCC).
Plusieurs antidépresseurs ont été démontrés efficaces pour diminuer de
façon significative les symptômes du TPA. Entre autres, on pense aux inhibi-
teurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et aux inhibiteurs de la
recapture de la sérotonine et de la norépinéphrine (IRSN). Ces médicaments
peuvent prendre un certain temps avant d’avoir un effet bénéfique et néces-
sitent souvent un ajustement posologique pour assurer une réponse opti-
male. D’autres antidépresseurs peuvent
aussi être utilisés de façon efficaces. Les
benzodiazépines ont aussi démontré une
utilité dans le traitement mais elles sont
associées à un taux de rechute élevé lors de
leur cessation.
Au cours d’une TCC, le thérapeute aide la personne atteinte à affronter
graduellement les sensations et les situations associées à l’anxiété et
l’amène à normaliser les pensées dysfonctionnelles que la personne a
développées avec la survenue de son TPA. Cette approche a l’avantage de don-
ner des moyens pratiques de surmonter son anxiété. Une approche combinée
Trouble panique
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2
Symptômes et caractéristiques
Le point de départ d’un trouble panique est la survenue
d’attaques de panique sans que la personne puisse iden-
tifier ce qui aurait pu provoquer une telle réaction.
Une attaque de panique est caractérisée par un début
rapide (quelques minutes) et une durée d’environ 30 à 40 minutes. Elle s’ac-
compagne des symptômes suivants:
> Douleur thoracique, oppression ou malaise dans la poitrine
> Palpitations cardiaques ou accélération du rythme cardiaque
> Gêne respiratoire ou accélération du rythme respiratoire
> Impression d’étouffer ou sensation de boule dans la gorge
> Sudation importante, vertiges, étourdissements, engourdissements
> Tremblements, frissons
> Impressions d’irréalité, peur de mourir ou de devenir fou.
Par la suite,la personne ayant identifié ces premières expériences de panique
comme très dangereuses pour sa santé ou sa vie, elle commence à vivre dans
l’appréhension de nouvelles attaques. Elle identifie donc toute sensation
physique lui rappelant ses attaques de panique comme source potentielle de
danger. Elle commencera donc à éviter certaines activités (par exemple: faire
de l’exercice, se lever debout rapidement, boire du café) et certains endroits
où elle aurait l’impression quelle ne pourrait être secourue si les sensations
de panique refaisaient surface (par exemple: les foules,les files d’attente, les
grands boulevards).
Ces phénomènes de craintes et d’évitement peuvent amener l’individu à
restreindre de plus en plus ses activités et à s’isoler progressivement de son
monde habituel.
En résumé, ce n’est pas la présence d’attaques de panique inattendues qui
permet de poser le diagnostic de trouble panique, mais bien le fait que la per-
sonne vit dans la crainte incessante de
revivre des symptômes anxieux hors de
son contrôle. Il est important d’ajouter
En résumé, ce n’est pas la présence
d’attaques de panique inattendues qui
permet de poser le diagnostic de
trouble panique, mais bien le fait que
la personne vit dans la crainte
incessante de revivre des symptômes
anxieux hors de son contrôle.
Une attaque de panique est caractérisée
par un début rapide (quelques minutes)
et une durée d’environ 30 à 40 minutes
Des facteurs
biologiques et
psychologiques
semblent y rendre
certains individus
plus vulnérables.
Ces médicaments peuvent
prendre un certain temps avant
d’avoir un effet bénéfique et
nécessitent souvent un
ajustement posologique pour
assurer une réponse optimale.
Trouble panique
avec ou sans agoraphobie
4
Trouble panique
avec ou sans agoraphobie
Édouard Auger, M.D.
1
Alain (30 ans) est superviseur dans un maga-
sin à grande surface. Il vit beaucoup de pres-
sion au travail et des difficultés conjugales.
Un jour, au travail, il ressent un serrement à la
poitrine, des difficultés respiratoires et une
peur de mourir. Il est transporté à l’hôpital en ambulance où, après des
examens approfondis, on le déclare en excellente santé. Il quitte plus ou
moins rassuré. Trois jours plus tard, il a une autre crise du même genre.
Alain croit que son cœur est malade. Il consulte son médecin souvent. Il
commence à être moins actif pour ne pas trop faire travailler son cœur.
Il a peur de s’éloigner de chez lui. Il ne peut retourner au travail. Il a de
la difficulté à prendre son auto…
L’anxiété et la peur sont des émotions normales et utiles. La sensation de
panique peut aussi être tout à fait adaptée dans des situations extrêmes; on
pourrait la comparer à un système d’alarme interne. Cependant, la personne
qui souffre d’un trouble panique avec agoraphobie (TPA) semble avoir perdu
le contrôle de ce système d’alarme. Le TPA est donc caractérisé par des
poussées soudaines et souvent inexpliquées d’anxiété ou d’inconfort
(attaques de panique). Ces poussées d’anxiété sont appréhendées par l’indi-
vidu et cela peut entraîner rapidement une crainte ou un évitement des situa-
tions où de telles réactions pourraient se produire (agoraphobie).
Environ 1.5% à 3.5% de la population souffrira à un moment de sa vie du TPA.
C’est une maladie qui touche deux fois plus de femmes que d’hommes. Elle
débute souvent au début de l’âge adulte.
Origines de ce trouble
Quoiqu’il existe une prédisposition héréditaire à développer ce trouble,ce fac-
teur ne peut expliquer en totalité sa survenue. Des facteurs biologiques et
psychologiques semblent y rendre certains individus plus vulnérables.
Les recherches actuelles semblent démontrer que différents neurotransmet-
teurs seraient impliqués dans la genèse et l’expression de cette maladie. Les
théories psychologiques insistent sur la façon dont la personne atteinte va
interpréter les différents phénomènes physiques et mentaux associés aux
attaques de panique et à l’anxiété.
Le TPA est donc caractérisé par
des poussées soudaines et
souvent inexpliquées d’anxiété
ou d’inconfort
(attaques de panique).
(pharmacothérapie et TCC) pourrait être une avenue bénéfique pour vous.
Parlez-en à votre médecin
Certains produits naturels auraient un effet calmant qui pourrait aider à
diminuer les manifestations du TPA. Cependant, aucune étude n’a démontré
jusqu’à date de réelle efficacité.Il serait mieux d’aviser votre médecin et votre
pharmacien de la prise de ces substances puisque certaines d’entre elles peu-
vent avoir des interactions avec la médication prescrite.
Conclusion
Le TPA est une condition fréquente et très handicapante. Elle atteint des
jeunes adultes souvent au moment où ils débutent leur vie active. C’est une
condition pour laquelle il existe des moda-
lités de traitement prouvées efficaces. On
sait aussi qu’un individu qui ne reçoit pas
de traitement pour sa condition peut voir
celle-ci persister sinon saggraver et
entraîner d’autres problèmes de santé à
moyen ou long terme. Il est donc très important pour celui ou celle qui se
pense atteint de ce trouble de consulter rapidement.
Cette approche a l’avantage de donner
des moyens pratiques de surmonter
son anxiété. Une approche combinée
(pharmacothérapie et TCC) pourrait
être une avenue bénéfique pour vous.
Dr Édouard Auger, psychiatre
Hôpital Robert-Giffard
Québec
Trouble panique
avec ou sans agoraphobie
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Les ressources proposées peuvent savérer utiles pour la personne qui veut en
savoir plus. Cependant, ces références ne sont qu’à titre indicatif et ne sont
sûrement pas complètes. Nous ne pouvons nous assurer non-plus de l’exacti-
tude de toute l’information qui y est retrouvée.
Littérature
«La peur d’avoir peur», Marchand,A.& Letarte,A,Éditions Alain Stanké,
2005
«Surmontez vos peurs : vaincre le trouble panique et l’agoraphobie»,
Emery, Jean-Luc, Éditions Odile Jacob, Paris 2000.
Comité de rédaction
Denis Audet ,
Médecin de famille
Louis Blanchette,
ADAC/ACTA
Stéphane Bouchard,
Psychologue
Jean-Claude Cusson,
ATAQ
Martin Katzman,
Psychiatre
Remerciements
Nous tenons à remercier nos deux
PARTENAIRES FONDATEURS,
les sociétés :
pour leur appui financier,
offert à titre de subvention sans
restrictions à visée éducative.
Mai 2005
Sites web utiles
Association/Troubles Anxieux
du Québec (ATAQ) : www.ataq.org/
www.agoraphobie.com/
www.agoraphobie.org/troublepanique.htm/
www.mediagora.free.fr/troubles.htm#panique/
ADAC/ACTA : www.anxietycanada.ca/
Anxiety Disorder Association
of America : www.adaa.org/
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