enseignants se concentrent surtout sur le fait que l’objet d’étude est trop complexe, ils ne
s’actualisent pas face aux nouvelles tendances pédagogiques. L’effort n’est pas fait pour
tenter d’instaurer ces pratiques dans le système éducatif.
2. Une autre étude a été menée auprès d’enseignants spécialisés en éducation physique à
l’université de Liège (Cloes et al., 2010). Il apparaît qu’en Belgique et dans les pays anglo-
saxons, l’approche socio-constructiviste est de plus en plus utilisée par les enseignants en
éducation physique. Ils ne font pas le même constat auprès des enseignants belges. Au cours
d’une analyse auprès de dix enseignants, quatre n’avaient aucune idée de ce que représentait
ce concept. L’étude souligne la difficulté pour les praticiens d’actualiser leurs connaissances
et de les transposer dans la pratique. Selon les chercheurs, il a y donc un décalage entre
l’évolution des théories pédagogiques et leur appropriation par les acteurs sur le terrain.
Afin d’éclaircir la problématique, il est judicieux de faire un rapide survol des théories
constructivistes et leurs principales conceptions de l’apprentissage. Il s’agit aussi de décrire
en quelques mots la notion de conflit socio-cognitif.
2.1 Le courant constructiviste
Le constructivisme conduit vers une réflexion qui pose la question suivante : Comment les
individus apprennent-ils ? Le constructivisme prend appui sur la psychologie cognitive qui
émerge dans les années 60, qui suppose que l’apprentissage résulte de constructions mentales
de l’apprenant (Dubois & Dagau, 1999). On s’intéresse à ce qui se passe dans « la boîte
noire » de l’élève, autrement dit, le cerveau du sujet. Les connaissances ne sont pas
assimilées de manière brute comme une simple transmission du savoir tel que le
préconisaient certains courants plus anciens comme le béhaviorisme. Les connaissances sont
sélectionnées et mises en forme. Des expériences sur les singes effectuées par Koffka
montrent que la résolution de problème ne résulte pas de simples conditionnements. Le
singe passe par une période de
« tâtonnement » en essayant d’attraper une banane à l’extérieur de la cage à l’aide d’un bâton.
C’est d’abord une phase très courte de réflexion puis une soudaine compréhension (insight)
de la solution. Cette expérience qui peut paraître banale à première vue a été déterminante
pour la psychologie cognitive. Désormais, on met l’accent sur l’activité mentale du sujet et
ses interactions avec l’environnement (Bourgeois & Chapelle, 2006).
C’est principalement les travaux sur la psychologie du développement de Jean Piaget qui vont
être un véritable tournant dans les découvertes sur les théories de l’apprentissage. Il met
l’importance sur le processus d’apprentissage et la construction des savoirs. C’est un savoir
qui se construit, qui évolue, qui émane de l’expérience directe et individuelle de chacun. Les
!!!
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