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Avant toute chose, et pour bien comprendre notre propos, l’OCDE définit ce
qui caractérise les troubles psychiques/mentaux : l’apparition à un jeune âge
(autour de 15 ans), le fait que les troubles soient relativement persistants, le
côté récurrents et chronique de la pathologie ainsi que la coexistence
d’autres troubles associés, (qu’ils soient physiques ou psychologiques).
Les cas graves sont assez rares, et la plupart des personnes atteintes le sont, à
un niveau léger ou modéré.
Ensuite, l’étude resitue le contexte général de l’emploi, et des personnes
avec un trouble psychique, en brisant au passage certains clichés. On y
apprend que la majorité (entre 55% et 70%) des personnes avec un trouble
psychique, travaille, et celles qui sont sans emploi, désirent trouver un emploi.
Cependant, elles ont du mal à en trouver, et ont deux fois plus de risques de
se retrouver au chômage, que les personnes qui ne présentent pas de
trouble mental.
Ceci étant dit, toutes les personnes atteintes de troubles mentaux ne se
retrouvent pas forcément en invalidité. Elles peuvent également être
bénéficiaires d’allocations de chômage, ou du CPAS. Ceci s’explique
notamment par le fait que le régime d’invalidité peut apparaitre comme
« moins attrayant » car les modalités d’octroi sont plus rigoureuses. Il faut
ajouter à cela, le fait que les travailleurs sociaux pénalisent moins facilement
les demandeurs d’emploi atteints de troubles mentaux. Enfin, les différences
de montants entre allocations d’invalidité, et allocations de chômage
rendent ces dernières plus « attractives » ou du moins, plus intéressantes d’un
point de vue financier.
Un des premiers signes qui trahit un problème chez l’employé atteint de
troubles mentaux est l’absentéisme. En Belgique, dans le secteur privé et
public, les troubles mentaux constituent la deuxième cause de congé-
maladie de longue durée, après les troubles musculo-squelettiques.
L’employé atteint de troubles mentaux s’absente plus souvent que les autres
employés, (32% contre 19%,) et plus longtemps (6 jours contre 4,8 jours).
Pour ceux qui ne sont pas en congé-maladie, cela n’empêche qu’on
enregistre quand-même pour ces employés une baisse de performance ou
de l’efficacité au travail. C’est le cas pour 74% des personnes avec un
trouble mental, contre 26% des personnes qui ne présentent pas ces troubles.
Par ailleurs, une grande partie des personnes en incapacité de travail, en
maladie ou sous le régime d’invalidité, le sont pour des troubles
mentaux/psychiques. Si les traitements (médicamenteux, thérapeutiques ou
autres) peuvent se révéler efficaces, ils demeurent néanmoins insuffisants.