Creux de tension : comment se protéger contre l’inévitable ? | 4
Deux cas de gure sont possibles :
La tension ne peut pas être rétablie immédiatement :
dans ce cas, les équipes du gestionnaire de réseau
doivent se rendre sur place afin de réalimenter au
plus vite les clients concernés, après isolation auto-
matique du tronçon défectueux (la réalimentation peut
nécessiter un temps assez long – plusieurs dizaines
de minutes, voire plusieurs heures). On parle dans ce
cas d’une coupure de longue durée. Le court-circuit
se produit généralement, sur un réseau câblé (souter-
rain) ou aérien, lorsque le défaut est toujours présent
lors des éventuelles tentatives de réenclenchement
automatique7.
La tension est rétablie rapidement via un automa-
tisme. C’est le cas lors du réenclenchement automa-
tique7 des protections, ce qui permet de réalimenter
les clients après un défaut transitoire; dans ce cas,
la durée de la coupure est limitée et liée à la combi-
naison du temps nécessaire à la disparition du court-
circuit et des délais de réenclenchement successifs
(typiquement 500 ms, 3 s, 30 s pour les réseaux de
6 kV à 15 kV8).
Dès lors, quand est-on confronté à un creux de tension ?
En fonction d’un certain nombre de paramètres, un court-
circuit entraîne, dans un rayon d’action électrique don-
né – en dehors du tronçon isolé –, un creux de tension
d’amplitude variable (voir ci-après). Par conséquent, il est
logique également que le réenclenchement automatique
puisse entraîner des creux successifs rapprochés (avec
des intervalles types de 300 ms, 3 s et 30 s).
La protection contre les coupures, qui entraînent la dis-
parition complète de la tension et ont une durée généra-
lement longue, exige des moyens plus importants que la
protection contre les conséquences des creux de tension.
Fort heureusement, les coupures sont beaucoup moins
fréquentes. Seule la problématique des creux de tension
sera abordée dans la suite de cette brochure.
Caractéristiques des creux de
tension
Comme expliqué ci-avant, les creux de tensions présentent
des durées et des profondeurs très variables et peuvent
concerner une ou plusieurs phases. À des fins d’illustration,
39 points de mesures représentatifs ont été sélectionnés sur
les réseaux de 6 kV à 15 kV ; les creux de tension enregis-
trés au cours de l’année 2007 ont été analysés.
On distingue trois catégories de creux en fonction du nombre
de phases concernées (voir aussi Figure 2) :
Type I : Chute principalement d’une des tensions
phase-neutre
Type II : Chute principalement d’une tension
phase-phase
Type III : Les tensions sur les trois phases sont
touchées de manière équivalente
Les types I et II sont typiquement causés par des courts-
circuits mono- ou biphasés. Le type III est la conséquence de
courts-circuits triphasés.
7 | Afin de limiter la durée de l’interruption, l’automatisme de la protection tente de refermer le circuit d’alimentation. Cette technique est uniquement
utilisée dans des réseaux aériens; des causes fugitives y sont à l’origine d’une bonne partie des courts-circuits.
8 | Sur les lignes 70 kV à 380 kV, il n’y a qu’une seule tentative de réenclenchement automatique.