Réduire le piratage de logiciels au Moyen-Orient et en Afrique

IDC Moyen Orient, Afrique et Turquie, Dubai Internet City, Building No. 8, Suites 203, 105 and 106, Dubaï, Emirats Arabes Unis
Tél. : +971 4 391 2741 Fax : 971 4 391 1922
LIVRE BLANC
Réduire le piratage de logiciels au Moyen-Orient et en
Afrique : le cas du Maroc
Avec le parrainage de la Business Software Alliance
Novembre 2009
OBJET
Le présent livre blanc étudie l’impact des technologies de l’information sur
l’économie et la société de la région Moyen-Orient et Afrique (MOA), à la fois du
point de vue des entreprises et du point de vue des gouvernements. IDC
considère le piratage de logiciels comme l’un des principaux freins au bon
développement des technologies de l’information et dresse une feuille de route
générale destinée à contenir ce phénomène et à en réduire l’ampleur. À partir de
deux études de cas, le présent livre blanc explique les moyens de mise en
pratique des principaux volets qui composent cette feuille de route, puis s’attarde
sur le cas particulier du Maroc. En mettant en application le modèle d’impact du
piratage (Piracy Impact Model) d’IDC, ce livre blanc évalue le gain économique
que représenterait la réduction du piratage de logiciels au Maroc en termes de
création d’emplois, d’augmentation des recettes fiscales et de contribution au PIB.
SYNTHÈSE
Dans la société actuelle de la vitesse et de la connexion, les technologies de
l’information jouent un rôle essentiel et apportent des solutions à la quasi-totalité
des problèmes économiques et sociaux de notre temps. Elles sont une source
d’innovation et de productivité, accroissent l’efficacité au travail et facilitent la vie
quotidienne. Dans les économies émergentes, et la grande majorité des pays de
la région MOA se rangent dans cette catégorie, l’informatique est également un
outil précieux pour relever les défis régionaux qui se posent, précisément parce
qu’il s’agit d’économies et de sociétés en développement. Dans ces pays,
l’informatique peut apporter l’éducation et les soins de santé aux zones rurales et
isolées, lutter contre la propagation des maladies et permettre une utilisation plus
efficace des ressources énergétiques. Pour IDC, toutefois, l’informatique constitue
une source d’avantages plus tangibles et mesurables pour les économies
émergentes d’aujourd’hui en termes de contribution au PIB, de création
d’entreprises, de création d’emplois tant dans l’industrie informatique que dans
son écosystème, et d’augmentation des recettes fiscales.
Pourtant, plusieurs facteurs continuent de faire obstacle au plein développement
du marché de l’informatique dans un certain nombre de pays. Le Moyen-Orient et
l’Afrique toute entière présentaient en 2008 un taux de piratage de logiciels de
59 %, et la copie, la reproduction, le transfert et l’utilisation non autorisés de
logiciels protégés par copyright comptent parmi les menaces les plus importantes
qui pèsent sur l’industrie informatique de la région. Pourtant, quelle que soit la
gravité du phénomène, l’étude dIDC montre quen suivant une feuille de route en
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cinq volets, les gouvernements peuvent combattre et réduire le piratage de
logiciels de façon efficace, comme cela a été le cas en Grèce et en Russie.
En ce qui concerne le Maroc, IDC estime qu’une réduction du taux actuel de
piratage de logiciels (66 % en 2008) de 10 points en quatre ans (2,5 points par an
entre 2009 et 2012) permettrait de créer 499 emplois supplémentaires dans
l’informatique et de contribuer à hauteur de 113 millions de USD au PIB, soit une
augmentation du chiffre d’affaires total de l’industrie informatique locale de 70
millions de USD et près de 14 millions de USD de recettes fiscales
supplémentaires pour les administrations fédérales, régionales et locales.
PRÉSENTATION DE LA SITUATION
L’impact de l’informatique : les bienfaits
de l’informatique pour l’entreprise
« Vous voulez savoir ce qu’apportent les technologies de l’information ? Alors
donc essayez de vivre sans elles ! » Aussi simpliste qu’elle soit, cette déclaration
d’un porte-parole de l’Union internationale des télécommunications en 2006
rappelle un adage bien connu : La cation et l’utilisation de l’informatique ont un
impact positif sur l’ensemble de l’économie et de la société d’un pays. Si cela peut
paraître évident, plusieurs précisions s’imposent sur les points suivants :
L’impact réel de l’informatique
Le niveau macroéconomique ou microéconomique auquel cet impact se fait
ressentir
L’étendue de cet impact sur le secteur public et le secteur privé et sur
l’industrie informatique en particulier
Informatique et économie : plus d’entreprises et plus d’emplois
Aux niveaux macro et microéconomiques, les études menées dans différents
pays et les conclusions de plusieurs organisations internationales montrent que
l’informatique constitue, pour l’économie, une source de valeur ajoutée qui prend
les formes suivantes :
Contribution positive à la création d’entreprises : L’étude réalisée cette
année par IDC sur l’impact économique prévoit une augmentation mondiale
de 1,2 % du nombre de sociétés informatiques sur la période 20082013.
Dans la région MOA, cette augmentation devrait atteindre 2,7 %. Est-ce bon
pour l’économie ? Oui ! Non seulement la création d’entreprises a un effet
positif évident sur l’emploi, mais elle intensifie également la concurrence,
améliore l’efficacité du marché et génère des recettes fiscales
supplémentaires pour le gouvernement.
Impact positif sur l’emploi : L’industrie informatique emploie plus de 36
millions de personnes dans le monde ; grâce à elle, le taux d’activité devrait
augmenter de 3,1 % en taux de croissance moyen composé, sur la période
20082013. D’après les calculs d’IDC, le nombre total de personnes
employées dans le secteur de l’informatique dans la région MOA était
supérieur à 1,5 million en 2008 et nous prévoyons une augmentation de
5,6 % en taux de croissance moyen composé sur la même période. Un
surcroît d’emplois, c’est aussi une augmentation de la consommation privée,
de la demande interne et étrangère et des recettes fiscales.
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Gains de productivité et d’innovation : L’utilisation des nouvelles
technologies est un puissant moteur de productivité et dinnovation pour les
entreprises. L’informatique accroît la productivité dans toutes les fonctions de
l’entreprise (conception, production, ventes, marketing, ressources humaines
et finances), grâce à une réduction du temps mort, à une plus grande mobili
de la main d’œuvre et à une meilleure communication. L’utilisation de l’outil
informatique est également à l’origine d’un grand nombre de produits et de
procédés innovants dans le secteur des services et les industries liées à ce
secteur, ainsi que, dans une moindre mesure, dans l’industrie
manufacturière. L’effet est clair : les entreprises qui poursuivent une stratégie
d’innovation se concentrent généralement davantage sur les activités de
recherche et développement (R&D), développent en interne un précieux
capital intellectuel et attirent et retiennent des employés hautement qualifiés,
le tout pour le plus grand profit de l’économie d’un pays.
Informatique et société : De nouvelles façons de communiquer, de
travailler et de faire des affaires
L’impact de l’informatique s’étend naturellement bien au-delà de l’aspect
purement financier. Actuellement, l’informatique change véritablement la vie des
gens dans le monde entier en modifiant leur façon de travailler (télétravail), de
dépenser (e-commerce), de communiquer (téléphonie IP), de se distraire (Web
2.0 et réseaux sociaux), d’apprendre et de se former (apprentissage et formation
en ligne), et de trouver des informations et de l’aide dans d’autres domaines
importants, tels que la santé (télésanté) et l’assistance juridique (blogs, wikis,
etc.). Outre les entreprises et le grand public, une autre partie prenante tire un
large néfice de l’introduction et de l’utilisation de l’informatique : le
gouvernement.
L’impact de l’informatique : l’avantage
pour les gouvernements
L’impact positif de l’informatique sur les gouvernements est double : on constate
d’une part un effet positif direct sur l’emploi et la fiscalité et d’autre part des
avantages indirects qui résultent de l’application à grande échelle de produits et
de services informatiques dans le cadre d’initiatives gouvernementales dans le
domaine des technologies de l’information.
Contribution positive au PIB : Selon une étude de l’impact économique
réalisée par IDC en 2009, les revenus générés par l’industrie informatique au
Moyen-Orient et en Afrique représentent 1,7 % du PIB, part qui, selon les
prévisions, devrait atteindre 2,2 % en 2013. Au niveau mondial, la part de
l’industrie informatique sur le PIB était de 2,5 % en 2008 et devrait se situer à
2,8 % en 2013. Quelle conséquence, dans la pratique, pour l’économie ? Une
augmentation du PIB signifie plus de consommation privée, plus
d’investissements bruts, plus de dépenses publiques et une amélioration de
la balance commerciale.
Effet direct Source de recettes fiscales et d’emplois : Les exemples
présentés dans les études d’IDC montrent que la production, la vente et la
distribution de produits et de services informatiques génèrent un flux de
recettes fiscales qui constitue une source considérable de revenus pour les
gouvernements. À cet égard, il y a la TVA sur le matériel, les logiciels et les
services informatiques, les droits d’importation sur certains produits et l’impôt
sur les sociétés versé par les filiales locales des fournisseurs informatiques et
par les sociétés informatiques et les distributeurs locaux. En outre, l’utilisation
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de l’informatique a un impact positif sur les taux d’emplois, en particulier pour
les postes en rapport avec l’informatique. Non seulement cet effet créateur
d’emploi constitue un puissant facteur stabilisateur pour les gouvernements,
mais il représente également une source supplémentaire de rentrées fiscales
grâce à l’augmentation des recettes générées par l’imt sur le revenu, des
cotisations de sécurité sociale et d’autres revenus liés aux charges salariales.
Effet direct Ecosystème de l’informatique : Le gain en terme de recettes
fiscales et de création d’emplois n’est pas limité à la poignée de fournisseurs
et de sociétés informatiques qui mènent des activités dans un pays. Toutes
les entreprises qui créent, vendent et distribuent du matériel et/ou des
logiciels et qui en assurent la maintenance sont bénéfiques pour les
gouvernements. De même, des milliers de professionnels et de sociétés
informatiques veloppent des applications et des services et assurent la
maintenance du matériel et des logiciels informatiques. Ces entités
contribuent, elles aussi, aux recettes fiscales et créent des débouchés.
Effet indirect Initiatives gouvernementales dans le domaine des
technologies de l’information : La production et la commercialisation de
produits informatiques, ainsi que leur meilleure intégration dans la société,
permettent de mener à bien des initiatives gouvernementales qui eussent été
impossibles il y a encore quelques années. Grâce à un recours plus large à
l’informatique, les gouvernements peuvent proposer de meilleurs services à
leurs citoyens et utiliser les recettes fiscales de façon plus efficace. Quelques
exemples :
La création d’infrastructures informatiques dans les établissements
d’enseignement et de formation favorise l’émergence de nouveaux
modèles d’enseignement (organismes d’enseignement à distance,
organismes de formation en ligne, etc.) qui répondent aux objectifs des
gouvernements tels que la nécessité d’étendre l’enseignement aux
zones isolées et créent de nouveaux emplois liés à la mise à niveau des
infrastructures d’enseignement.
Les investissements dans la télésanté, tels que les données numériques
sur les patients et la télémédecine, améliorent les services aux citoyens,
facilitent l’inclusion numérique, favorisent le développement de nouvelles
compétences et de nouveaux emplois et, par conséquent, créent un plus
grand consensus pour les administrations publiques.
Les technologies vertes basées sur l’informatique (grilles intelligentes,
efficacité énergétique, technologies respectueuses de l’environnement,
etc.) aident les agences gouvernementales à privilégier les solutions à
long terme qui sont économiquement, socialement et écologiquement
durables. En donnant la priorité à l’efficacité énergétique, elles répondent
en outre aux objectifs de réduction des coûts et d’optimisation
budgétaire.
Enfin et surtout, l’introduction de nouvelles technologies et
l’augmentation de l’utilisation de l’informatique profitent en soi aux
gouvernements dans la mesure où cela permet aux administrations
publiques d’améliorer la productivité et de proposer de meilleurs services
au public : les systèmes de vidéosurveillance renforcent les services de
sécurité et aident la police dans ses enquêtes, les logiciels de traitement
de texte et de numérisation permettent de réduire la paperasserie, etc.
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L’impact de l’informatique : Tout ce qui
brille n’est pas d’or
Plusieurs facteurs continuent de faire obstacle au plein développement du marché
de l’informatique dans plusieurs régions. Dans ces pays, le potentiel du secteur
informatique, pourtant dynamique et en pleine santé, reste encore sous-exploité.
Les freins les plus importants auxquels sont confrontés les marchés informatiques
de la région MOA peuvent se résumer de la façon suivante :
Fuite des cerveaux et absence de compétences et de ressources
adaptées : Ce qu’on appelle la « fuite des cerveaux », s’agissant d’individus
qualifiés, est un phénomène caractéristique des économies en
développement et des marches émergents et, en tant que tel, il affecte la
plupart des pays de la région MOA. Pour des raisons historiques et
culturelles, les informaticiens qualifiés d’Afrique du Sud et du Maghreb, par
exemple, sont attirés par des marchés du travail plus avancés, tels que ceux
des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France. L’absence de personnel
qualifié peut être compensée par l’embauche d’expatriés en provenance
d’autres régions (comme c’est le cas dans de nombreux pays du Golfe).
Mais, lorsqu’il est impossible de recourir à cette solution, le lancement de
nouveaux produits et technologies informatiques peut en pâtir, anéantissant
ainsi tout le bien que peut présenter l’informatique pour l’économie et la
société d’un pays.
Des cycles de vente complexes : Dans la plupart des pays de la région
MOA, IDC constate que les fournisseurs informatiques sont confrontés à des
cycles de vente plus complexes en raison d’un manque de transparence
généralisé dans les procédures d’adjudication des marchés et de délais de
paiement excessifs dans les projets lancés par le gouvernement dans le
domaine des technologies de l’information. Cela peut inciter les sociétés
informatiques à réduire leurs investissements dans la région et à rechercher
des débouchés ailleurs. À long terme, ces cycles de vente complexes
peuvent nuire à la compétitivité globale du pays et réduire les bienfaits que
les produits et services informatiques apportent aux gouvernements.
Manque de bande passante, coûts élevés, faibles niveaux de
connectivité sans fil et autres obstacles techniques : L’adoption des
produits et services informatiques innovants (ex. : logiciel en tant que service,
e-commerce et solutions mobiles) peut être freiné dans les pays dans
lesquels les services à large bande et la connectivité sans fil sont insuffisants
et relativement coûteux. La réussite de centres informatiques régionaux (ex. :
projet Internet City à Dubaï et plus récemment, projet SmartCity à Malte)
n’est possible que lorsque les primes et privilèges accordés par le
gouvernement (ex. : régime fiscal favorable pour entreprises et particuliers,
infrastructures de transport et de communication et niveaux d’enseignement
satisfaisants) sont associés à un niveau adapté de services informatiques
dans tout le pays.
Cadre législatif insuffisant et faible respect de la réglementation :
Lorsque les lois sur la propriété intellectuelle et leurs décrets d’application
sont insuffisants ou qu’ils ne sont pas suffisamment appliqués, une distorsion
des mécanismes de marché peut survenir. De nombreux pays de la région
MOA, notamment en Afrique Sub-saharienne, ont une forte propension à la
contrefaçon dans le domaine des droits de propriété intellectuelle, privant le
secteur local des technologies de l’information de précieuses ressources
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Réduire le piratage de logiciels au Moyen-Orient et en Afrique

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