Sanaa Estibal TL
Auguste Comte vient critiquer cette thèse et expose sa thèse philosophique
selon laquelle l’homme ne peut pas observer ses phénomènes intérieurs
mais seulement les phénomènes extérieurs, qui ne lui sont pas propres.
C’est la thèse que partagent les philosophes Kant et Freud. Nous noterons
d’ailleurs cette citation de Freud : « Le « moi » n’est jamais maitre dans sa
propre maison ». En effet, la question de la conscience est aussi liée à la
connaissance de soi. Car si je peux m’observer alors je peux me connaitre.
Pourtant, Descartes, Freud et Kant s’accordent à dire que la conscience ne
me permet pas une connaissance de moi-même mais seulement la
conscience de mon existence : « Je pense donc je suis » dit Descartes. Peut-
on s’observer soi-même ? Peut-on tout de même acquérir une connaissance
de soi par la conscience de soi ?
II. Dans la deuxième partie, de « Encore même… » à
« impossibilité manifeste », l’auteur montre le caractère paradoxal du
présupposé et justifie sa thèse philosophique.
Auguste Comte montre d’un point de vue scientifique, qu’il est impossible
de faire une observation claire et scientifiquement prouvée de nos passions.
Pour pouvoir faire une observation claire et juste, il faut les observer en
dehors. Freud partage la même thèse et il explique que pour que quelque
chose soit observable, ce doit être un phénomène constant, répétitif et
accessible à tous. Un phénomène intérieur, accessible à un seul individu,
qui est unique et rare, n’est donc pas un phénomène scientifiquement
valable et observable. Ainsi nous pouvons faire des remarques sur nos
passions et tenter de les observer, mais cette observation sera toujours
déformée, changeante, personnelle et non pas neutre ni scientifiquement
prouvée. La seule manière d’observer correctement et justement les
passions, c’est de les observer à l’extérieur.
L’auteur démontre ensuite que les observations que nous pouvons faire sur
nos propres passions seront influencées par « notre état de passion ». Un
état de passion très prononcé empêche toute réflexion neutre, objective et
donc tout recul. L’homme est incapable de se séparer de ses passions car
son cerveau est aussi affecté par ses passions. On voit ici le lien entre le
corps et l’esprit, contrairement à la thèse de Descartes, car toutes les
passions même liées aux sens et au corps, affectent notre cerveau et