Points de vigilances des soins infirmiers du patient en oncologie et

Centre d’Ethique Médicale, Lille 06/09/2012
Diplôme Universitaire de Soins Palliatifs
J.Zimowski
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Points de vigilances des soins infirmiers du patient
en oncologie et soins palliatifs
1 Rappel sur les stratégies de soin
1.1 La stratégie curative
L’objectif prioritaire est la guérison ou l’augmentation de la durée de vie.
Les traitements utilisés peuvent avoir une toxicité, une morbidité élevée.
Les thérapeutiques et les examens peuvent être entrepris au prix d’un confort
pour le malade.
1.2 La stratégie palliative
La priorité : qualité de vie et confort. Pour cela, prise en compte de la souffrance
selon un modèle global
Certains traitements (ex : antibiothérapie en cas d’infection symptomatique) et
les investigations complémentaires sont indiqués afin d’optimiser le confort du
patient.
En phase terminale, les traitements visent à lutter contre les sources d’inconfort
sans accélérer la mort. L’unique objectif est le soulagement des symptômes. Les
examens ne sont pas indiqués.
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2 Qu’est-ce que « le prendre soin » ?
2.1 Définition
« Une œuvre de création, à chaque fois unique, qui concerne une personne dans
la singularité de sa situation de vie »1
Hesbeen w(Prendre Soin à l’hôpital)
Prendre soin est un art, cela comprend tout ce que les soignants font dans la
limite de leurs compétences et de leurs possibilités
Dans la notion de soin, il est de question :
de gestes, maîtrisés afin d’engendrer un minimum d’inconfort pour le
patient (accessoire)
d’esprit du geste (essence : démarche soignante auprès du patient dans sa
situation de vie)
Il convient de distinguer le soin que l’on prend aux soins que l’on donne
Le soin (technique ou nursing) n’est pas une fin. C’est simplement un moyen de
prendre soin
2.2 Soigner en fin de vie
.
Il s’agit d’optimiser le besoin de confort par des soins de base réalisés dans un
état d’esprit particulier
SOIGNER n’est plus uniquement GUERIR ou TRAITER
Prendre soin c’est s’occuper de…avec
application, attention
C’est « l’intérêt porté à quelqu’un »
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2.3 Les acteurs du prendre soin : 2 grands experts
L’expert de la maladie
Qui sait ce qu’il a vécu,
Qui sait ce qui vit son corps
Qui sait ce qu’il ne pourra plus vivre
Qui se présente avec ses représentations de l’hôpital, du service,
du soignant
L’expert du soin
Reconnu pour son savoir faire et son savoir être
Qui sait selon lui ce qui est bien de faire et comment le faire
Qui apprend encore pour mieux faire
Qui a un vécu, personnel et professionnel et accueille le patient
avec ses représentations
Ces 2 acteurs interviennent en situation de soin, au sein d’un service, d’un
hôpital intégré dans une société = complexité.
L’expert de la maladie est souvent en situation de dépendance
la dépendance
La dépendance induit la nécessité de vivre à plusieurs :
Soi, en tentant d’accepter ses pertes
Son corps, qui s’altère et fait souffrir physiquement et psychologiquement
Un intermédiaire obligatoire
C’est accepter l’intervention permanente dans sa vie privée d’un étranger avec
ses conceptions et volontés
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Relation entre 2 vulnérabilités qui apprennent à :
Se découvrir
S’accepter : en particulier pour la patient dépendant qui doit accepter une
intervention permanente dans sa vie privée.
Se comprendre
Se connaître
« S’apprivoiser »
(S’apprivoiser, c’est créer des liens selon St Exupéry, mais nous devenons
responsable de ce que nous avons apprivoisé)
La responsabilité n’est pas uniquement juridique mais aussi moral. Il s’agit d’un
engagement du soignant pour la personne soigné.
Engagement à vouloir optimiser le confort et la qualité de vie
Le besoin primordial pour le patient est de :
Se sentir bien dans son corps ou
Le mieux possible voire
Le moins mal possible
Il faut avant tout prévenir l’inconfort physique pouvant induire ou majorer
douleur et anxiété
Il faut savoir entendre, deviner, prévenir les besoins du patient en sachant
apprécier l’ordre d’importance et le degré d’urgence à les satisfaire.
« Chercher l’épingle » : ce n’est pas simplement son caractère qui fait pleurer le
bébé mais l’épingle ( Alain-Propos sur le bonheur)
Problématique : la dépendance rend la relation inégalitaire…à moins que le
prendre soin demeure empreint de sollicitude
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La sollicitude
Aristote a distingué différentes formes d’amour
Eros : amour, désir, mais également recherche du beau (ex :
l’esthétisme)
Philia : amitié, famille
Agapé : amour altruiste
Agapé ne concerne pas l’esclave, le barbare.
(Barbare=barbarisme=qu’on ne comprend pas)
Cela soulève le problème de l’interculturalité dans les soins
Plus les gens sont loin (différents de moi), moins j’éprouve de
sympathie naturelle à leur égard
Le soin ne peut donc se baser uniquement sur le ressentiment.
Le seul sentiment que Kant tolérait est le respect car il ne vient pas du
cœur.
Le respect c’est reconnaître la part d’humanité en chaque homme, sa
dignité inaliénable
Les actes d’un homme peuvent être indignes, il n’en demeure pas
moins digne
L’amour n’est pas universel, à contrario du respect
Selon Alexandre Jollien, (« le métier d’Homme ») pour soigner le
respect n’est pas suffisant car il implique une distance qui peut vite
devenir de l’indifférence
Ex : l’expression « tenir en respect »
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