ATELIER DE PHILOSOPHIE
ANIMÉ PAR ALEXANDRE SCHILD
SAISON 1 (2015-2016)
« LA FIN DE LA PHILOSOPHIE » (1ÈRE PARTIE) :
LA PENSÉE DE KARL MARX ET « LA FIN DE LA PHILOSOPHIE »
INSTRUMENTUM
1
–––––––––––––
1
À considérer avec la bienveillance due aux chantiers ! Merci de me signaler les erreurs, coquilles etc. !
2
I) ὌΡΓΑΝΟΝ
A) ALPHABET GREC
Majuscule
Minuscule
Romain
Nom
Α
α
a
ἄλφα
alpha
Β
β
b
βῆτα
ta
Γ
γ
g
γάμμα
gamma
Δ
δ
d
δέλτα
delta
Ε
ε
é ou e*
ἒπσιλον
e[é]psilon
Ζ
ζ
z
ζῆτα
ta
Η
η
è
ἤτα
èta
Θ
θ
th
θῆτα
thèta
Ι
ι
i
ἰῶτα
iôta
Κ
κ
k
κάππα
kappa
Λ
λ
l
λάμβδα
lambda
Μ
μ
m
μῦ
mu
Ν
ν
n
νῦ
nu
Χ
ξ
x
ξὶ
xi
Ο
ο
o
ὀμικρόν
omikron
Π
π
p
πῖ
pi
Ρ
ρ
r ou rh**
ῥῶ
rhô
Σ
σ ou ς (s” final)
s
σῖγμα
sigma
Τ
τ
t
ταῦ
tau
Υ
υ
u ou y***
ὐψιλόν
upsilon
Φ
φ
ph
φῖ
phi
Χ
χ
kh ou ch
χῖ
chi
Ψ
ψ
ps
ψῖ
psi
Ω
ω
ô
ὦμέγα
ôméga
* Spécialement dans les diphtongues. Ainsi, par exemple, dans ἀληθεύειν, qu’il est en effet
préférable de transcrirepar « alètheuein » plutôt que « alèthéuéin ».
** Si surmonté par un « esprit [souffle] rude » : [transcrit par un “h” dit « aspiré »]. Comme dans
« », précisément, ou dans « ητορική [rhètorikè] », par exemple.
*** Ainsi, en caractères romains, φύσις et ψυχή peuvent être transcrits, respectivement, par
« phusis » ou, comme on le fait le plus souvent, par « physis », et par « psuchè » ou « psychè [mais
là non sans risque de confusion avec ce qu’en français, entre autres, on entend par « psychè »] ».
3
B) LES PRINCIPAUX “OBJETS” DE LA LOGIQUE
(νοῦς, intellectus etc.)
SUR LE VERSANT DE
LA PAROLE
(λόγος)
EXEMPLES
NOTION
(CONCEPT)
NOM
« arbre », « soldat », « rouge », « trian-
gle », « sergent »
« arbre généalogique », « soldat de
plomb », « rouge ponceau », « triangle
rectangle », « sergent-major »
« plume sergent-major », « sot-l’y-
lais-se »
liaison de notions
(concepts)
ÉNONCÉ PRÉDICATIF
qua PROPOSITION
S(ujet) est (qua copule) P(rédicat)
(λόγος aussi)
« La porte est fermée. » « Cette feuille
est verte. » « L’homme est un animal
rationnel. » « Je suis un ignorant. »
« Nous sommes tous des crétins. »
liaison de jugements
DISCOURS
(λόγος encore)
La présence de chlorophylle en eux est
la cause du vert des végétaux.
Or, cette feuille est verte.
Elle contient donc de la chlorophylle.
C) LA CARACTÉRISATION TRADITIONNELLE DE LA MÉTAPHYSIQUE
1) Simplicios ou Simplicius de Cilicie (actuelle Turquie) est un philosophe néoplatonicien du VIe
siècle appartenant à l’école néoplatonicienne d’Athènes. Athènes est romaine de 86 av. J.-C. à 529
ap. J.-C., et Alexandrie de 47 av. J.-C. à 616 ap. J.-C., ce qui explique que son nom nous soit plus
connu sous sa forme latine. Simplicius adopte « le système théologique de Proclos et de
Damascios » (Pierre Hadot). Dans ce contexte, il interprète comme cité ci-dessous, en platonicien-
platonisant” qui parle cependant un langage techniquement “aristotélisant”, ce qui, à l’origine, n’est
qu’un nom, « Métaphysique », dont la vocation est strictement “bibliothéconomique” à savoir :
signaler ces écrits, traités (?), portant sur la philosophie elle-même et son “objet” propre, « l’étant
en tant qu’étant », et donc « l’être » de cet étant, et les « causes » et « principes » de cet être, au
premier rang desquels « le dieu [θεὸς] » du Livre Λ, i. e. XII), etc. etc, de façon à pouvoir les
ranger « μετὰ τὰ φυσικὰ [après “les choses (écrits, traités etc.) concernant la φύσις (la “nature”)”] »,
et qu’Andronicos de Rhodes, a-t-on dit, ou un certain Nicolas de Damas, etc., a donné à ces écrits
d’Aristote depuis lors numérotés de Α [alpha] à Ν [nu] (I à XIV). Soit :
La discipline qui considère les réalités entièrement séparées de la matière et la pure activité de
l’intellect en acte et de l’intellect en puissance, celle [la pure activité de l’intellect en
puissance] qui est élevée à lui [l’intellect en acte] du fait de l’activité [de l’intellect en acte],
tout cela ils l’appellent théologie, philosophie première et métaphysique, puisque cela se situe
au-delà des réalités physiques.
2
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Nota bene : mes traductions diffèrent souvent des traductions auxquelles je renvoie quand il en existe et, le cas échéant,
après une barre oblique, dans une mesure que je prie le lecteur d’apprécier sans y être invité par quelque indication
spéciale de ma part.
2
In Aristotelis Physica commentaria, I, 21.
4
2) Immanuel Kant, […] Welches sind die wirklichen Fortschritte, die die Metaphysik seit
Leibnitzens und Wolffs Zeiten in Deutschland gemacht hat ? (Beilagen, No. I. Der Anfang dieser
Schrift nach Maßgabe der dritten Handschrift, Einleitung), A 158-159, in : Werkausgabe,
herausgegeben von Wilhelm Weischedel, Frankfurt am Main Suhrkamp, Band VI, 3. Aufl., 1981,
p. 656 / Emmanuel Kant, […] Quels sont les progrès réels de la métaphysique en Allemagne
depuis le temps de Leibniz et de Wolff ? (Troisième manuscrit, Introduction), in : Œuvres
philosophiques, Paris : Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), III, 1986, p. 1264 :
L’ancien nom de cette science [Wissenschaft] μετὰ τὰ φυσικὰ donne déjà une indication sur le
genre de connaissance en direction de quoi celle-ci était dirigée. On veut par son truchement
s’élever par-dessus tous les objets d’une possible expérience (trans physicam) afin de si
possible connaître ce qui ne saurait en aucun cas être un objet de celle-ci, et suivant la visée
qui recèle la raison de l’aspiration à une telle science [den Grund der Bewerbung um eine
dergleichen Wissenschaft enthält
3
], la définition de la métaphysique devrait donc être : elle est
une science qui fait progresser de la connaissance du sensible à celle du suprasensible. (Où,
par le sensible, je n’entends nommément rien de plus que ce qui peut être objet de
l’expérience [Gegenstand der Erfahrung].)
4
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3
Bewerbung dit ici une “prétention” qui doit être entendue au sens non péjoratif du seul mouvement de « tendre »
(werben) vers quelque chose par lequel la pensée peut en l’occurrence prétendre accéder au rang ou, comme on voudra,
à la dignité de science à proprement parler, c’est-à-dire une pure et simple… « aspiration ».
4
Lignes tirées d’un manuscrit préparatoire que Kant a rérigé en vue de sa réponse Sur la question mise au concours
pour 1791 par l’Académie royale des sciences à Berlin [etc.].
II) RÉPERTOIRE DES PRINCIPALES CITATIONS (À SUIVRE…)
5
1) HEIDEGGER
Qu’il soit […] permis de dire un mot à partir du domaine [Bereich] auquel appartient la
philosophie. Un mot qui, pour correspondre à sa provenance [seiner Herkunft entsprechend],
aura la forme native de la question.
6
Nous questionnons donc : qu’est et comment se
détermine, dans le présent âge du monde [im gegewärtigen Zeitalter], l’affaire de la pensée
[die Sache des Denkens] ? L’affaire ceci veut dire : cela par quoi la pensée est requise [in
Anspruch genommen] et alors seulement, par là, elle-même déterminée [bestimmt]. […]
Que la question en quête de la détermination de l’affaire de la pensée soit posée, voilà qui
décide, à ce qu’il me semble, du destin de la pensée. La décision [Entscheidung] qui survient
ici n’est pas de notre fait. Nous y avons seulement, mais alors nécessairement [notwendig],
part.
Qui parle de cette décision présuppose qu’à l’égard de la détermination de son affaire, la
pensée se trouve dans un état d’indécision. En quoi consiste cette indécision ? Probablement
en ceci que la pensée, dans sa configuration traditionnelle, qui lui vient de loin, a atteint sa fin
[sein Ende erreicht hat]. Si tel doit être le cas, alors c’est à vrai dire le destin [Geschick] de la
philosophie qui, avec sa fin, s’est décidé, mais non pas le destin de la pensée. Car il demeure
possible que dans la fin [im Ende] de la philosophie, un autre commencement de la pensée se
tienne à couvert [sich verbirgt]. L’on peut tenir ce qui vient d’être dit pour une suite
d’affirmations non démontrées. Seulement, ce sont des questions.
À ces questions appartient [d’ailleurs] aussi celle qui demande si l’impérieuse exigence
[Forderung] de preuves [Beweise] telle que la science la connaît, a sa place dans le domaine
de la pensée. Ce qui ne se laisse pas prouver peut pourtant être fondé.
7
Mais même fonder
tombe dans le vide si l’affaire de la pensée n’a plus le caractère du fondement et pour cela ne
peut plus être l’affaire de la philosophie.
C’est pourquoi il importe avant tout d’éprouver [erfahren] jusqu’à quel point [inwiefern] la
philosophie est entrée dans sa fin [in ihr Ende eingegangen].
8
–––––––––––––
5
État aux alentours de la dernière séance de notre Atelier. Nota bene : au fil des séances à venir, et des aléas du
cheminement de notre travail, les citations ultérieures seront insérées dans le présent document, mais après un
saut de page, et cependant numérotation continue des pages.
6
Ce qui, dans l’esprit de Heidegger, ne veut pas dire que le questionnement soit pour autant le mode le plus propre de
« ce à quoi appelle [ce qui s’appelle] la pensée [was heißt Denken] » !
7
Où il est très vraissemblable que Heidegger pense à Aristote, Métaphysique, IV, 1006a3-8 :
Nous venons justement d’admettre qu’à un étant, il est impossible d’à la fois être et ne pas être, et avons ce faisant indiqué
que tel est le plus ferme de tous les principes [τῶν ἀρχῶν πασῶν]. Certains jugent que cela même demande à être démontré
[ἀποδεικνύναι], mais c’est par manque d’éducation dans le savoir [ἀπαιδευσία]. C’est effet manquer d’une telle éducation que
de ne pas reconnaître de quelles choses il est demandé [δεῖ] de chercher une démonstration [ἀπόδειξις] et desquelles cela
n’est pas demandé […].
Passage dont Heidegger cite d’ailleurs les deux dernières lignes dans EPAD, p. 89 / FPTP [concernant ces abréviations,
voir ci-dessous notes nos 8 et 11], p. 305, en traduisant, lui : « Es ist nämlich Unerzogenheit, keinen Blick zu haben
dafür, mit Bezug worauf es nötig ist, einen Beweil zu suchen, in bezug worauf dies nicht nötig ist » selon Jean
Beaufret et François Fédier (trads.) : « C’est en effet absence d’éducation que de ne pas savoir ouvrir l’œil sur ce point :
pour quoi est de saison la recherche d’une preuve, et pour quoi, non. »
8
“Zur Frage nach der Bestimmung der Sache des Denkens”, Martin Heidegger, Gesammtausgabe [ci-après GA suivi du
n° du volume suivi de son titre entre parenthèses lors de la première occurrence], Band 16 (Reden und andere Zeugnisse
eines Lebensganges) [ci-après FBSD], pp. 620-621 / LAffaire de la pensée (Pour aborder la question de sa
détermination), Traduction et notes de Alexandre Schild, Mauvezin : T. E. R. (Trans-Europ-Repress), 1990 [ci-après
AP], pp. 13-14.
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