l’énormité des obstacles à l’amélioration ou
souvent tout simplement à l’accès aux soins
du diabète : corruption, prix de l’insuline
exorbitant (parfois dû à une législation
fiscale défavorable) et absence de matériel
pour les tests sanguins, pour n’en citer
que quelques-uns. Il en résulte que trop de
personnes dans le monde sont atteintes de
complications invalidantes et dépriman-
tes... pourtant évitables. De nombreux
enfants et adultes meurent chaque année
inutilement. Au sein du groupe, nous avons
pris conscience de la nécessité d’une colla-
boration transfrontalière et multisectorielle
pour traiter ces questions urgentes.
L’énergie, l’idéalisme et
la motivation des jeunes
doivent être investis dans
la lutte contre le diabète.
Au terme de la semaine d’atelier, nous
avons pu profiter du travail réalisé au sein
du groupe en nous mêlant aux participants
du Congrès de la FID, où nous avons pu
échangé nos points de vue et nos expé-
riences avec de nombreux autres membres
de la communauté mondiale du diabète,
notamment d’autres personnes atteintes
de diabète, des associations du diabète,
des professionnels de la santé et des re-
présentants de firmes pharmaceutiques. En
y repensant, ce fut une expérience d’ap-
prentissage à double sens : nous avons pu
apprendre énormément des intervenants
et, souvent, des membres du groupe inci-
taient des adultes à revoir leur perception
de l’implication des jeunes dans la lutte
contre le diabète.
Les jeunes sont souvent vite blessés par
les adultes, car ils perçoivent une réaction
négative ou condescendante envers un
soi-disant ‘idéalisme juvénile’. Pourtant les
personnes de générations différentes peu-
vent établir des partenariats potentiellement
puissants au service d’une cause commune.
Les jeunes ambassadeurs proposent d’in-
vestir l’énergie, l’idéalisme et la motivation
des jeunes dans la lutte contre le diabète.
Bien qu’il nous manque généralement l’ar-
gent ou les connexions nécessaires, de
nombreux jeunes sont disponibles et veulent
faire changer les choses. Souvent, l’expé-
rience et la sagesse de l’âge peuvent être
le catalyseur dont nous avons besoin pour
développer et participer à des campagnes
efficaces à grande échelle.
Le travail qui nous attend
Un des objectifs clés des différentes séances
était de nous préparer à développer nos
compétences de leadership et de commen-
cer à les appliquer dès notre retour dans
nos pays respectifs. Du temps précieux a
été consacré au développement de plans
d’actions individuels afin d’identifier et
d’établir les priorités parmi les objectifs de
nos campagnes nationales. Ce temps a été
bien investi. Au lieu de rentrer chez nous
aveuglés par un optimisme naïf, nous nous
sommes concentrés sur l’équilibre entre
notre désir de changement et la constata-
tion que les solutions doivent impliquer des
systèmes durables ; la viabilité économique
et la rentabilité sont des éléments clés de
nos propositions.
Toutefois, bien que le groupe reconnais-
se la nécessité d’approches réalistes de
l’amélioration des soins et de la prévention
du diabète, nous sommes très motivés et
poussés par un certain degré d’idéalisme.
En outre, nos nouvelles connaissances des
problèmes liés au diabète, notre capacité à
communiquer avec d’autres jeunes et notre
propre expérience de la gestion de notre
condition – avec ses hauts mais aussi ses
bas – constituent une ressource précieuse
qui doit être exploitée.
Erik Dunham, Burlingame Chan
Kin Man, Melody Schayman
Erik Dunham a 21 ans et vit dans l’état
de Washington, Etats-Unis. Il vit avec
le diabète de type 2 depuis trois ans.
Burlingame Chan Kin Man vit à Hong
Kong et est membre de Diabetes Hong
Kong et de la Hong Kong Juvenile
Diabetes Association. Il a 24 ans et vit
avec le diabète de type 1 depuis 1990.
Melody Schayman vit à Santa Cruz,
Bolivie. Elle a 18 ans et est atteinte
de diabète de type 1 depuis 1999.
La force du nombre
Les jeunes ambassadeurs ont quitté l’Afri-
que du Sud décidés à améliorer la vie
des personnes atteintes de diabète partout
dans le monde. Grâce à cette initiative de
la FID, soutenue par Novo Nordisk, un
réseau de soutien a été tissé à l’échelle
mondiale. Notre travail se centre désormais
sur la création de partenariats entre nous et
avec nos organisations du diabète locales,
nationales et internationales.
Un long chemin a déjà été parcouru. Le
récent succès de la campagne pour une
Résolution des Nations unies sur le diabète
est une étape excitante et nous espérons
réussir à utiliser cet outil sur la scène inter-
nationale pour mettre en lumière les besoins
de toutes les personnes atteintes de diabète.
Mais il reste beaucoup à faire. Bien que
nous reconnaissions les dimensions des
problèmes auxquels nous devons faire face,
c’est précisément la nature ardue du travail
qui nous attend ainsi que le temps et les
efforts nécessaires pour les surmonter qui
soulignent l’importance de l’implication de
jeunes motivés. Nous avons l’intention de
nous engager à long terme ; pour nous,
l’aventure ne fait que commencer.
Diabète et société 41
Mars 2007 | Volume 52 | Numéro 1