La mission des jeunes ambassadeurs est de
s’efforcer de prévenir tous les décès dus au
diabète et de garantir que chaque enfant
atteint de diabète bénéficie d’un accès
complet au meilleur soutien social et médi-
cal possible. Profondément engagés dans
l’aide aux personnes atteintes de diabète
partout dans le monde, nous sommes tous
impliqués dans des projets de volontariat
au sein de notre propre communauté.
Un atelier pour lutter contre
le diabète
Récemment, la FID nous a invités à par-
ticiper à un atelier de leadership d’une
semaine, qui a coïncidé avec le 19ème
Congrès mondial du diabète au Cap.
Rencontrer d’autres jeunes atteints de dia-
bète issus de différents pays a été pour
chacun de nous l’occasion de discuter
des nombreux problèmes auxquels nous
sommes actuellement confrontés. Surtout,
nous avons pu réfléchir aux similarités et
aux différences relatives à nos besoins
sociaux et médicaux.
Dans de nombreux pays, des jeunes défendent
efficacement tout une rie de causes, depuis le
réaménagement de centres urbains jusquà la prévention du
harlement en passant par larrêt du tabagisme. Une initiative
de la FID vise à impliquer des jeunes ambassadeurs dans la
défense des personnes atteintes de diabète dans le monde,
en les impliquant notamment dans la campagne mondiale de
sensibilisation de la FID Unis pour le diabète. Dans cet article,
des représentants de ce groupe crivent les principes et
objectifs du programme des jeunes ambassadeurs et lancent
un appel à une plus grande implication des jeunes dans la
défense des personnes atteintes de diabète.
La diversité culturelle et socioéconomique
des 25 jeunes ambassadeurs de la FID s’est
avérée être l’une des principales qualités du
groupe. Représentant 22 pays, les jeunes
ambassadeurs reflètent les différentes iné-
galités vécues par les personnes atteintes
de diabète dans le monde. Ce groupe inclut
des jeunes atteints de diabète de type 1 et
de type 2, certains étant issus de pays en
développement l’approvisionnement en
médicaments vitaux et l’accès aux soins de
santé sont très limités ; d’autres viennent
de régions plus développées où, malgré
une plus grande richesse, les besoins en
termes de soins sont loin d’être toujours
satisfaisants.
Energie, motivation et
engagement : les jeunes
ambassadeurs de la FID
Erik Dunham, Burlingame Chan Kin Man, Melody Schayman
Diabète et société 39
Mars 2007 | Volume 52 | Numéro 1
Cet événement nous a permis d’apprendre
énormément de choses en peu de temps.
Nous avons découvert que certains besoins
en termes de soins du diabète étaient spé-
cifiques à un pays ou à une région, tandis
que d’autres étaient communs à l’ensemble
du groupe. En fait, tout au long de la se-
maine, à travers la mise en évidence de
ces problèmes communs, le groupe a pu
comprendre et partager certains problèmes
d’ordre régionaux.
Nous avons pu réfléchir aux
similarités et aux différences
relatives à nos besoins.
Des besoins fondamentaux
communs
Sensibilisation
Les jeunes ambassadeurs ont identifié deux
thèmes communs : la sensibilisation et l’édu-
cation. Aucun des représentants n’était satis-
fait du niveau de sensibilisation au diabète
dans son pays, notamment chez les jeunes.
Notre expérience commune est que relative-
ment peu de personnes connaissent, même
partiellement, son impact, soit en termes
de complications soit en termes de vécu
quotidien. Promouvoir la sensibilisation et
la compréhension du diabète au sein de la
population a été identifié comme une étape
essentielle vers l’intensification de la lutte
globale contre le diabète.
Education
A un moment ou l’autre de la semaine, cha-
cun des jeunes ambassadeurs a souligné
l’importance de l’éducation. Dans plusieurs
régions, des personnes souffrent de compli-
cations du diabète à cause d’un manque
d’accès à des médicaments abordables
et/ou d’une mauvaise infrastructure. Mais
même si l’insuline et les autres fournitures
essentielles étaient mises à la disposition de
tous, les personnes concernées devraient
être conseillées sur la façon de gérer leur
diabète correctement. Nous avons constaté
que, dans plusieurs pays développés,
l’accès à l’insuline n’est pas un problème,
de nombreuses personnes souffrent de
complications du diabète par ignorance
du fonctionnement du diabète et de son
impact potentiel.
Toutes les personnes atteintes de diabète
sont susceptibles d’être touchées par l’apa-
thie diabétique (lorsque nous nous sentons
accablés, dépassés ou simplement fatigués
par ce qui est souvent perçu comme la cor-
vée quotidienne de la gestion du diabète).
Le groupe a été unanime dans son appel
à une éducation au diabète adaptée, bien
pensée, pour tous les jeunes atteints de la
condition et leur famille, aux quatre coins
de la planète.
Surmonter les obstacles
Plusieurs échanges intéressants ont eu lieu
au Cap. Nous avons tous été surpris par
Les jeunes ambassadeurs
de la FID ont été réunis pour
un atelier sur le leadership
au Cap en Afrique du Sud.
Diabète et société
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Mars 2007 | Volume 52 | Numéro 1
l’énormité des obstacles à l’amélioration ou
souvent tout simplement à l’accès aux soins
du diabète : corruption, prix de l’insuline
exorbitant (parfois à une législation
fiscale défavorable) et absence de matériel
pour les tests sanguins, pour n’en citer
que quelques-uns. Il en résulte que trop de
personnes dans le monde sont atteintes de
complications invalidantes et dépriman-
tes... pourtant évitables. De nombreux
enfants et adultes meurent chaque année
inutilement. Au sein du groupe, nous avons
pris conscience de la nécessité d’une colla-
boration transfrontalière et multisectorielle
pour traiter ces questions urgentes.
L’énergie, l’idéalisme et
la motivation des jeunes
doivent être investis dans
la lutte contre le diabète.
Au terme de la semaine d’atelier, nous
avons pu profiter du travail réalisé au sein
du groupe en nous mêlant aux participants
du Congrès de la FID, nous avons pu
échangé nos points de vue et nos expé-
riences avec de nombreux autres membres
de la communauté mondiale du diabète,
notamment d’autres personnes atteintes
de diabète, des associations du diabète,
des professionnels de la santé et des re-
présentants de firmes pharmaceutiques. En
y repensant, ce fut une expérience d’ap-
prentissage à double sens : nous avons pu
apprendre énormément des intervenants
et, souvent, des membres du groupe inci-
taient des adultes à revoir leur perception
de l’implication des jeunes dans la lutte
contre le diabète.
Les jeunes sont souvent vite blessés par
les adultes, car ils perçoivent une réaction
négative ou condescendante envers un
soi-disant ‘idéalisme juvénile’. Pourtant les
personnes de générations différentes peu-
vent établir des partenariats potentiellement
puissants au service d’une cause commune.
Les jeunes ambassadeurs proposent d’in-
vestir l’énergie, l’idéalisme et la motivation
des jeunes dans la lutte contre le diabète.
Bien qu’il nous manque généralement l’ar-
gent ou les connexions nécessaires, de
nombreux jeunes sont disponibles et veulent
faire changer les choses. Souvent, l’expé-
rience et la sagesse de l’âge peuvent être
le catalyseur dont nous avons besoin pour
développer et participer à des campagnes
efficaces à grande échelle.
Le travail qui nous attend
Un des objectifs clés des différentes séances
était de nous préparer à développer nos
compétences de leadership et de commen-
cer à les appliquer dès notre retour dans
nos pays respectifs. Du temps précieux a
été consacré au développement de plans
d’actions individuels afin d’identifier et
d’établir les priorités parmi les objectifs de
nos campagnes nationales. Ce temps a été
bien investi. Au lieu de rentrer chez nous
aveuglés par un optimisme naïf, nous nous
sommes concentrés sur l’équilibre entre
notre désir de changement et la constata-
tion que les solutions doivent impliquer des
systèmes durables ; la viabilité économique
et la rentabilité sont des éléments clés de
nos propositions.
Toutefois, bien que le groupe reconnais-
se la nécessité d’approches réalistes de
l’amélioration des soins et de la prévention
du diabète, nous sommes très motivés et
poussés par un certain degré d’idéalisme.
En outre, nos nouvelles connaissances des
problèmes liés au diabète, notre capacité à
communiquer avec d’autres jeunes et notre
propre expérience de la gestion de notre
condition – avec ses hauts mais aussi ses
bas – constituent une ressource précieuse
qui doit être exploitée.
Erik Dunham, Burlingame Chan
Kin Man, Melody Schayman
Erik Dunham a 21 ans et vit dans l’état
de Washington, Etats-Unis. Il vit avec
le diabète de type 2 depuis trois ans.
Burlingame Chan Kin Man vit à Hong
Kong et est membre de Diabetes Hong
Kong et de la Hong Kong Juvenile
Diabetes Association. Il a 24 ans et vit
avec le diabète de type 1 depuis 1990.
Melody Schayman vit à Santa Cruz,
Bolivie. Elle a 18 ans et est atteinte
de diabète de type 1 depuis 1999.
La force du nombre
Les jeunes ambassadeurs ont quitté l’Afri-
que du Sud décidés à améliorer la vie
des personnes atteintes de diabète partout
dans le monde. Grâce à cette initiative de
la FID, soutenue par Novo Nordisk, un
réseau de soutien a été tissé à l’échelle
mondiale. Notre travail se centre désormais
sur la création de partenariats entre nous et
avec nos organisations du diabète locales,
nationales et internationales.
Un long chemin a déjà été parcouru. Le
récent succès de la campagne pour une
Résolution des Nations unies sur le diabète
est une étape excitante et nous espérons
réussir à utiliser cet outil sur la scène inter-
nationale pour mettre en lumière les besoins
de toutes les personnes atteintes de diabète.
Mais il reste beaucoup à faire. Bien que
nous reconnaissions les dimensions des
problèmes auxquels nous devons faire face,
c’est précisément la nature ardue du travail
qui nous attend ainsi que le temps et les
efforts nécessaires pour les surmonter qui
soulignent l’importance de l’implication de
jeunes motivés. Nous avons l’intention de
nous engager à long terme ; pour nous,
l’aventure ne fait que commencer.
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