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Paris, le 27 décembre 2011
AUX MILITANTS DU GROUPE BOLCHÉVIK
Camarades du Groupe Bolchévik,
Nous faisons suite à votre lettre du 12 juillet qui nous oblige à un bien laborieux travail de rectification.
Mais notre réponse à vos accusations mensongères et outrageantes à l’encontre de notre organisation et de nos
membres témoignera de notre volonté très ferme d’épuiser absolument toute les possibilités pour coordonner les
différents groupes révolutionnaires de France et de l’étranger, pour construire le nouveau cadre qui peut permettre
l’intervention des révolutionnaires en front, dans le mouvement de la lutte des classes.
NOTRE POINT DE DÉPART ET LA QUESTION DE LA FUSION
Camarades,
Quel a été le point de départ de notre prise de contact ?
Le point de départ a été l’ “Appel à l’organisation” que nous vous avons envoyé en introduction au Programme
d’Action adopté par notre congrès extraordinaire des 6 et 7 septembre 2009.
Vous avez répondu à cet appel par votre réponse du 18 avril de l’année suivante qui nous proposait “de partir non
d’un texte franco-français, mais des documents internationaux de l’organisation communiste Collectif révolution
permanente...”.
Le 5 juin, notre nouvelle lettre signée du CC de l’ARS-COMBAT vous faisait part de notre satisfaction à la réception
de votre courrier. Cette dernière lettre valait acceptation pour juger les positions du Collectif révolution permanente
sur la base des trois textes présentées par vous , “Le Manifeste pour les États-Unis socialistes d’Europe de 2005”,
“l’adresse du 1er mai 2009”, “la résolution Palestine”. Et par notre lettre, nous vous demandions également de juger
nos positions “sur la base du programme adopté en septembre dernier à notre dernier congrès et des brochures qui
se trouvent à votre disposition”.
Car lorsque plusieurs organisations engagent la discussion ensemble, il coule sous le sens que chacune des
parties s’intéresse au matériel, orientations et interventions des autres parties et que le matériel pris pour base de la
discussion n’est pas limité au matériel de l’une des parties seulement.
Camarades, la méthode pour conduire la discussion était déjà très mauvaise quand vous vouliez écarter d’office du
débat commun, nos textes, au nom de la dimension internationale de vos documents. Nous jugions que les
documents des deux organisations méritaient d’être discutés.
De sans doute votre sentiment que l’ARS “n’a pas répondu véritablement” à votre proposition. Notre réponse
était pourtant on ne peut plus claire; 1/ nous étudions vos documents, 2/vous étudiez les nôtres, 3/ “dans l’attente
de nous réunir, donc, à la rentrée prochaine”.
Camarades,
il faut restituer avec exactitude le sens de nos engagements. Dans notre lettre du 5 juin 2010 -il aurait été de votre
part plus honnête de la placer à votre annexe- nous nous engagions d’abord seulement à mener la discussion avec
vous. Concernant la nature de nos rapports futurs, nous avons laissé la voie ouverte. Soit nous fusionnons nos
organisations, soit “si nous ne considérons pouvoir tolérer au sein d’une organisation commune les divergences que
nous accusons, alors nous devons répondre aux questions suivantes; pouvons-nous tirer partie de nos accords
pour faire avancer le mouvement de la lutte des classes ? Que pouvons-nous entreprendre en commun ? Quel
cadre serait le plus adéquat à la réalisation des objectifs que nous nous sommes fixés ?
Donc la fusion était -et reste- pour nous une possibilité, la plus grande d’intérêt, un objectif qui guide la ligne de
conduite dans les rapports de groupes révolutionnaires séparées, mais la fusion de nos organisations n’a rien d’un
passage obligé. Et nous qui suivons la vie de votre groupe depuis plus de 10 ans n’avons pas le moindre intérêt à
entretenir vous concernant, de vaine illusions auprès de notre milieu sympathisant.
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D’UN RENDEZ-VOUS MANQUÉS À LA RÉUNION DU 3 AVRIL
Comme bien compris, nous devions nous retrouver en réunion à la rentrée d’octobre-novembre 2010. La lettre du
GB du 21 novembre demandait une réunion des militants des deux groupes.
Mais pour nous, il était inconcevable de faire monter de province l’ensemble de nos camarades pour un premier
rendez-vous avec le GB. Et c’est la raison pour laquelle nous avons rappelé aux militants du GB, par téléphone,
qu’il serait plus approprié d’organiser une première rencontre avec un ou deux délégués pour chacun des groupes.
Et il nous semblait effectivement facile d’organiser une première rencontre de ce type sur la région parisienne. Car
l’une et l’autre organisation comptent en région parisienne des militants qualifiés.
Le projet d’une réunion de l’ensemble des militants a été écarté, mais le GB à décliné nos propositions d’un premier
rendez-vous, à brève échéance, avec un ou deux de leurs militants mandatés. Dont acte. C’est donc seulement
début janvier qu’une première date de rendez-vous a été fixé par vous. Un camarade a été délégué par son
organisation pour cette première rencontre. Mais retenu au travail, notre délégué est arrivé avec presque une demi-
heure de retard sur l’heure dite. Car le “révolutionnaire” de militant ne rime pas toujours avec “fonctionnaire” de
l’éducation nationale qui travaille à heure fixe. Et nous nous serions passé de ce jeu de mot si nous n’avions pas à
nous défendre des doutes que vous exprimez sur le “caractère prolétarien” de notre groupe, au regard de notre
“désinvolture” !
“Personne n’est venu de l’ARS, sans prévenir” ? Non, le camarade est venu, bien qu’avec du retard. Le camarade a
téléphoné à l’un et à l’autre qui s’étaient déplacé pour le GB. La femme du premier a répondu sur un numéro de fixe
sans pouvoir indiquer au camarade comment joindre le mari alors que le second n’avait pas entendu son portable
sonné. Quand notre délégué a pu joindre finalement ce dernier, les deux camarades GB étaient déjà en transport.
Mais dira t’on qu’il faut juger la motivation des militants du GB à l’aune de la patience dont sa délégation a su faire
preuve ?
Si vous devez juger la motivation de notre organisation en faveur du front unique ouvrier et du front des
révolutionnaires, si vous voulez juger la motivation de nos camarades à vous sortir de votre trou, vous le pouvez
faire en jugeant l’incroyable fair-play de nos deux délégués à la réunion du 3 avril.
Car avec une idée moins haute de leur engagement partisan et de leur devoir envers la cause du socialisme, les
propos, en introduction, d’un de vos membres auraient entièrement justifié que nos délégués quittent sur le
champ la table de réunion.
Car si effectivement, notre “organisation ne vaut rien”, ce que nous faisons, c’est nul”, “c’est de la merde” et si
“nous ne sommes pas communistes”, à quoi bon mener la discussion, à quoi bon chercher un terrain d’entente
ensemble ?! A quoi bon toute la simagrée autour de la fusion ?! Et à quoi bon votre trotskysme ?! A quoi bon votre
si chère politique de front unique ouvrier ?!
Car nous voulons croire que vos capacités de discernement ne vous font pas complètement défaut. Nous voulons
croire aussi que votre attitude à notre égard est à mettre sur le compte d’un lourd héritage, celui de vieilles
organisations et partis au sein desquelles vous militiez, le trotskysme n’était plus qu’un dogme mort mais la
praxis de leurs membres était toute dominée par le monolithisme, l’esprit de secte, les procédés bureaucratiques, et
la violence dans les rapports militants.
BASSE MANŒUVRE ET QUESTION DE MÉTHODE
Nos chers camarades, comme les vulgaires manœuvres que vous dirigez contre nous sont cohérentes avec le côté
faible de vos orientations !
Comme à notre connaissance tous les groupes issus du lambertisme, vous êtes obnubilés par la trahison des
directions des organisations ouvrières, par la trahison des réformistes, des staliniens, des pablistes, et des multiples
têtes syndicales. Comme si la crise subjective du mouvement ouvrier à la fin du XXème siècle et en ce début de
XXI siècle se résumait aux seuls complots des directions traîtres contre la classe ouvrière ! Et comme si les
directions politiques des partis et des syndicats étaient radicalement coupés de leurs bases militantes et sociales.
Quand vous expliquez l’ensemble des échecs des luttes passées et présentes par les seules trahisons des
directions, des staliniens, réformistes et bureaucraties, vous ne rejetez pas la “responsabilité des défaites“ sur le
prolétariat, soit, mais vous troquez l’analyse marxiste, matérialiste, dialectique, pluridimensionnelle, dynamique par
la manie complotiste, une conception policière de l’histoire.
Ce défaut est très grave pour une organisation communiste, puisque, inapte à livrer à l’avant garde les armes
conceptuelles pour une intervention efficace, elle se prive mécaniquement de tout rôle possible dans la direction du
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mouvement des exploités. Ainsi le travail autour du projet politique de transformation socialiste, le travail pour une
intervention politique vers les masses par exemple, est troqué par la répétition, dans des cercles fermés, d’une
même rengaine hystérique contre des directions fétiches.
Mais quand vous calquez votre grille d’analyse erronée à notre propre groupe, alors la vulgarité de vos sentiments
surpasse la bêtise ! Pensez-vous vraiment isoler Kléber des autres camarades de notre organisation, en le
chargeant nommément des différents textes, lettres, articles et communiqués signés de l’ARS-COMBAT, de son
Comité Central ou non signés et qui sont l’objet de vos attaques ridicules ? Pensez-vous vraiment rallier les
militants de l’ARS-COMBAT contre notre CC, “une direction qui fait des phrases sur la révolution mais protège en
pratique les appareils contre-révolutionnaires du mouvement ouvrier”, “tend inéluctablement au réformisme” (...), et
“court le risque de passer au fascisme” ?!
Vous allez vraiment loin, vraiment très loin, trop trop loin.
Vous êtes particulièrement intéressé à réunir en commun nos militants. Comprenez d’abord que notre organisation
ne compte pas d’un côté des “nigauds sans cervelle” et “adeptes “du culte du chef” et de l’autre, votre « gourou » !
Nous sommes une organisation centralisée et démocratique, avec sa direction élue et responsable devant les
membres militants de l’ARS-COMBAT. La ligne que nous développons est le fruit d’une expérience de lutte
collective, le fruit de l’activité et de la réflexion de l’ensemble des membres de notre organisation. Comprenez
ensuite que les délégués qui sont vos interlocuteurs sont les représentants pour vous de l’ARS-COMBAT.
Camarades, vous vous étonnez que votre projet de claration internationale pour le 1er mai soit resté sans suite.
Un peu de sérieux! Vous nous avez communiqué ce projet la veille pour le lendemain. Comment aurions-nous pu
trouver le temps de seulement en discuter?!
Car voyez-vous, les militants de notre “secte” dirigée par un “mégalomane” aux “révélations en dehors du domaine
de la réalité” prennent encore le temps de la discussion pour trancher les questions par la voie démocratique !
Notre lettre du 14 janvier trouve une réponse le 12 juillet, vous vous réservez donc 7 mois pour répondre à notre
contribution sur la question tunisienne ! Mais vous ne nous donnez par 24 heures pour décider de signer et
amender votre texte du 1er mai !
Mais en dehors de ce fait. Quand bien même vous nous auriez communiqué le projet un peu plus en avance et que
le projet nous était paru conforme, pourquoi auriez-vous voulu que nous l’eussions signé avant d’avoir pris le temps
d’une véritable discussion de fond autour de notre projet commun et alors même que notre premier rendez-vous
nous avait laissé, excusez-nous du peu, perplexe ?
Le travail de rapprochement entre des groupes révolutionnaires n’est pas pour nous un principe abstrait auquel
nous devrions nous conformer à la lettre. Une déclaration signée en commun ne vaut rien avant que nous ne nous
soyons entendu sur l’esprit de notre travail commun.
Une telle déclaration signé du nom de nos deux organisations trouve son véritable sens dans le cadre d’une
dynamique globale, comme manifestation publique particulière d’un travail ensemble et authentique. D’abord la
discussion, la création de rapports de confiance mutuels et ensuite, dans un second temps, l’action. Il faut procéder
par ordre.
Et nous disons bien ! Car quelle valeur aurait eu, autant pour vous que pour nous, cette déclaration signée en
commun au regard des insanités que vous nous professez dans votre lettre du 12 juillet ?!
Comment auriez-vous pu justifier la signature d’une déclaration commune avec notre organisation qui à vous croire,
n’est pas sorti “de la secte, du sous-stalinisme et du national socialisme” ?!
Donc notre “silence” du 1er mai ne confirme en rien notre lettre du 14 janvier qui avait, contrairement à vos dires,
pour exacte fonction de relever les divergences et imprécisions dans le cadre de l’élaboration d’une position
commune sur la Tunisie. Mais à contrario, avec la faiblesse dont souffrent nos rapports, cette lettre du 12 juillet
confirme que nous avons bien fait de ne pas nous précipiter et de ne rien signer avec vous autres.
DOUBLE LANGAGE ?
Au sujet de la question tunisienne, vous nous accusez de tenir un double langage, avec d’un côté une critique sur la
gauche de votre proposition de déclaration commune autour des événements tunisiens et algériens et de l’autre
d’épouser “une formule proche de celles des parti ouvriers bourgeois (PCF, PG, PS)”, autour d’un “vrai régime de
liberté”.
L’accusation est risible. Car en s’en tenant strictement à cette courte brève du 18 janvier, notre “vrai régime de
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liberté” est lié très clairement à la perspective pour “la classe ouvrière tunisienne, alliée aux autres couches du
peuple”, de “saisir le moment pour constituer son propre gouvernement, débarrasser définitivement le pays du
pillage des millionnaires…”.
Pour celui qui veut bien comprendre ce qu’il lit, notre “vrai régime de liberté” est donc le régime d’un gouvernement
de la classe ouvrière qui se débarrasse de ses millionnaires et qui engage naturellement le pays dans la voie du
socialisme. Quel est le moindre rapport entre nos orientations et celles défendues par le Parti Socialiste ?
Dans votre proposition de déclaration commune, vous posiez la question de la “défense de la jeunesse” et de la
“dissolution des corps de répression”. Nous vous répondions qu’il était nécessaire, puisque la question de la
défense du mouvement est traité dans la claration, de préciser évidemment quels corps de répression nous
voulions dissoudre et d’annoncer la nécessité de l’organisation de milices ou comités de défense armés”. Car
poser la question de la dissolution des corps de répression, en général, ou des corps de répression de l’Etat
bourgeois sans poser en même temps la question de l’armement des travailleurs, c’est prêter le flanc aux idéologies
pacifistes.
Mais camarades, nous ne sommes pas de ces monomaniaques du trotskysme qui considèrent qu’on touche la
trahison dès lors que les mots magiques du rituel transitoire ne sont pas prononcés, dans chaque article, chaque
tract, chaque communiqué, chaque intervention publique. Ne vous étonnez donc pas si vous ne trouvez pas
systématiquement les mots d’ordre d’armement des travailleurs et de milices ouvrières dans nos textes! Ce choix
ne tient pas du double langage camarades ! Seulement, surenchérir avec les sectaires en répétant hors propos les
mots d’ordre révolutionnaires, cela n’est pour nous d’un quelconque intérêt.
À l’article du n°55 de COMBAT titré “Ben Ali a dégagé, pas les 40 voleurs. Rien n’est gagné. Pain, Liberté, Dignité !”
nous faisions le choix de rappeler les faits qui valent parfois autant qu’une démonstration; “Les tunisiens se sont
déjà organisés en comité de quartiers et en comités de défense contre la police et les pilleurs” et de défendre l’idée
que “l’ensemble des richesses, tout le pouvoir doit revenir au peuple travailleur tunisien” en substituant “à la gestion
étatique actuelle la gestion du pays par leurs propres organisations, qui sont nées de la lutte elles-mêmes”.
Pour finir l’article, nous écrivions; “Quand toutes les couches du peuple sont mobilisées, que les dominants ne
peuvent plus diriger comme avant, l’heure est à la préparation de l’insurrection. C’est le prix à payer pour être libre”.
Camarades, nos critiques et orientations sont cohérentes. Vous ne trouverez pas trace d’un “double langage”. Par
contre, oui, des incurables peuvent nous accuser de varier notre registre dans la traduction et l’explication de notre
politique. Et dans ce cas, nous nous déclarons coupable.
LE PARTI EN CONSTRUCTION
“Comment un petit groupe” vous demandez-vous à notre propos, “déconnecté du réel, sans aucun lien
international, incapable d’analyser les développements mondiaux et nationaux, dont le journal a des titres
intemporels et interchangeables, va pouvoir contribuer à édifier un parti qui aura gagné la confiance de l’avant
garde du prolétariat, qui saura analyser les rapports entre les classe, qui développera la théorie, qui dialoguera
avec la classe ouvrière, qui gagnera la majorité quand éclatera une révolution et qui conduira l’insurrection au
moment décisif?” .
Vraiment, si notre organisation est la “grenouille qui se prend pour un bœuf”, alors le Groupe Bolchévik est « l’âne
vêtu de la peau du lion » ! Mais d’où parlez-vous messieurs madame du Groupe Bolchévik ?!
Nous sommes une équipe militante encore bien réduite alors que les tâches des révolutionnaires sont immenses et
que les conditions du moment nous pressent de renforcer une avant garde révolutionnaire éprouvée.
Mais si vous portez un jugement si détestable sur notre organisation qui “joue au parti”, c’est bien moins en vertu
des “ordres” que nous donnerions “en permanence à la classe ouvrière”, bien moins en vertu notre exaltation “en
dehors de la réalité” ou de notre “délire” et autres divagations qu’en vertu de l’orientation qui est la nôtre et qui
contraste radicalement avec votre propre praxis militante.
L’ARS-COMBAT est une petite organisation. Mais contrairement à toutes les sectes qui réduisent leur activité
publique à quelques ambassades dans les manifestations et les meetings des partis adverses, nous nous
construisons comme parti, sur une ligne de masse.
Pour nous, la condition à la survie d’une fraction trotskyste dans le mouvement ouvrier est inexorablement liée à
notre capacité d’intervention dans le mouvement réel. Prendre l’initiative dans les luttes, partielles ou générales,
sans subordonner notre action au desiderata des directions “traîtres” , suivre notre propre ligne d’action en
cohérence avec notre stratégie générale, compter sur nos propres ressources et celles qui se dégagent de l’action
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ouvrière dans le cadre des mobilisations, prendre l’initiative à chaque fois que possible pour présenter une direction
réelle et vivante aux travailleurs, voilà notre politique.
Cette intervention dans le cadre syndical ou en dehors du cadre syndical, pour former des doubles pouvoir via des
assemblées générales et des comités d’action et de défense, avec notre travail d’agitation “en permanence” et notre
travail de propagande “en permanence” représentent pour nous la seule façon de passer de la petite organisation
que nous sommes au parti d’influence que nous devons devenir.
Afin de gagner de nouveaux éléments à la politique révolutionnaire, accroître l’influence de nos idées sur une
fraction significative de la population, former nos nouveaux membres, éveillés et engagés au service de leur
classe, nous disons; le groupe des révolutionnaires, aussi faible soit-il doit diriger son intervention, en priorité, vers
le prolétariat.
C’est aussi dans ce sens que nous partageons la conception de Lénine sur la construction du parti révolutionnaire,
d’abord vers le prolétariat, ensuite vers les autres couches du peuple.
Donc l’organisation doit s’outiller pour ce type d’intervention, avec le matériel approprié, avec le discours et les mots
d’ordre appropriés. Et c’est le retour sur ces interventions et expériences qui nous font grandir et nous aident à agir
avec une meilleure efficacité et à encore affiner notre ligne.
Voilà la manière dont nous nous connectons au réel, voilà sur quelle base, avec les acquis de notre expérience et
des démonstrations concrètes, nous pouvons lier de nouveaux rapports avec des organisations révolutionnaires
étrangères. Voilà comment nous pouvons édifier le parti qui ne peut pas ressembler à un vieux cercle
internationaliste critique isolé internationalement de la classe ouvrière. Voilà comment nous approprier le terrain sur
lequel nous élargissons notre culture théorique. Voilà comment nous pouvons former ce parti nécessaire à la
conduite de l’insurrection.
Le Groupe Bolchévik avec bien d’autres groupes issus du lambertisme ont opté pour cette haute politique faite de
déclarations papiers contre les directions traîtres, à l’attention des militants d’extrême-gauche des secteurs du
public et des syndicats de professeurs.
Mais la politique des révolutionnaires est faite d’abord et avant tout d’une intervention des militants en entreprise et
dans les quartiers populaires ils diffusent leurs tracts et journaux, placardent leurs affiches, organisent des
réunions publiques, constituent de nouvelles sections syndicales elles n’existent pas, forment des cellules
“rouge” pour avancer des perspectives alternatives aux directions libérales du mouvement syndicale, participent en
leaders à la guérilla syndicale, dirigent les grèves et les différentes actions de défense ouvrière.
Non camarades, il ne s’agit pas de jouer au parti. Il s’agit d’agir en parti, d’assumer son rôle politique dans le
mouvement d’ensemble, il s’agit de prendre ses responsabilités, non comme le flanc gauche critique et impuissant
des appareils syndicaux, mais comme fraction révolutionnaire dans le mouvement. Notre ambition camarades, ne
se confond pas avec la fonction de l’âne porteur des reliques cramoisies des dogmes du Lambert enterré.
Camarades, nous sommes une organisation militante. Et c’est notre travail militant, notre travail de terrain, notre
travail auprès de nos pairs, de nos collègues, nos frères et sœurs de classe en souffrance et en recherche
d’arguments et de perspectives positives que nous avons appris à dialoguer. C’est cette méthode de travail qui
justifie pour nous la rédaction de notre premier programme d’action en 2002 puis de notre deuxième et nouveau
programme d’action en 2009 que vous n’avez pas ju utile d’étudier sérieusement .
Notre programme représente pourtant une mémoire et une expérience concentrée, de notre propre activité qui
s’ajoute à celle de nos prédécesseurs du mouvement communiste en général et du mouvement trotskyste en
particulier. Il reflète notre engagement dans la lutte des classes comme représentant de la perspective communiste.
Et dans ce sens, camarades, nous ne jouons pas au parti, nous sommes déjà un parti !
LA FRACTION SYNDICALE ROUGE
“Où est la fraction syndicale rouge de l’ARS ?” vous demandez-vous. La fraction syndicale rouge, comme
organisation structurée au niveau national et international reste à construire. Et dans les circonstances présentes,
nous en sommes très loin. Mais l’engagement pour une fraction syndicale rouge est dès maintenant une exigence
pour les révolutionnaires qui veulent intervenir avec succès dans leurs syndicats afin, justement, de marginaliser
les représentants loyaux à notre République bourgeoise. Nul n’est besoin de disposer de ce formidable instrument
organisationnel, dans le mouvement syndical, pour, dès à présent, travailler à la construction de cette fraction, pour
faire de la propagande autour de cette perspective, pour diriger notre travail syndical, avec nos forces et selon les
circonstances présentes, selon une orientation combative, lutte de classe, socialiste, révolutionnaire.
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