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avec la CPA. C’est souvent le lymphocyte T qui interagira avec les CPA. Au niveau du
lymphocyte T, c’est le «T cell Ag receptor» (TCR) qui reconnaîtra l’Ag monté sur un CMH. Par
la suite, d’autres facteurs de reconnaissances connecteront (tel que le CD4 au niveau
des lymphocytes T helper, sous-groupe des lymphocytes T, qui connecte avec le CMH II de la
CPA (requis pour initié une réponse à médiation immunitaire) et le CD8 au niveau des
lymphocytes T cytotoxiques, autre sous-groupe des lymphocytes T, qui connecte avec le CMH I
de la CPA (requis pour initié une réponse à médiation cellulaire) ). Ces différents mécanismes de
reconnaissances sont requis afin de stimuler la réaction appropriée au contrôle de l’ennemi mais
aussi pour éviter une réponse trop rapide et ainsi une réaction contre le soi. Une fois stimulé, le
lymphocyte sera en mesure d’attaquer directement l’ennemi ou de sécréter plusieurs cytokines
permettant ainsi l’orchestration de la réponse immunitaire et finalement le contrôle de l’ennemi.
Ce concept général peut être appliqué à toutes les situations où le système immunitaire intervient,
peu importe le système de l’organisme impliqué.
La peau en tant qu’organe immunologique
La peau est le plus grand organe du corps et sans contredit le plus esthétique! Au-delà de
l’apparence, il représente également une importante barrière de protection vis-à-vis le monde
extérieur. Afin d’accomplir adéquatement son rôle protecteur, la peau a mis en place plusieurs
mécanismes. Certains de ces mécanismes protecteurs sont simplement d’ordre physique (par
exemple, le pelage empêchant un agent pathogène d’entrer en contact direct avec la peau),
d’autres d’ordre chimique (par exemple, l’émulsion de surface composée de sels inorganiques, de
protéines et de lipides) ou microbiologique. Toujours dans le but de protéger le corps dans son
ensemble, la peau a su développer un système immunologique complexe et complet lui
permettant d’induire une réponse immunitaire innée et acquise de façon autonome mais aussi en
relation avec le système immunitaire général (via la voie des nœuds lymphatiques) au besoin. Elle
est aussi capable de limiter la croissance de cellules tumorales. Finalement, la peau sait être
tolérante lorsque nécessaire afin d’éviter d’être constamment en réaction vis-à-vis des substances
du non-soi.
Les cellules principalement impliquées dans la réponse immunitaire cutanée sont : les
kératinocytes, les cellules dendritiques épidermiques (cellules de Langerhans) et dermiques, les
mastocytes, les lymphocytes, les cellules endothéliales, et, à un moindre degré, les granulocytes.
Chacune de ces cellules sont présentes en plus ou moins grand nombre au niveau de la peau et
accomplissent leurs fonctions respectives. Certaines de ces cellules, par exemple les granulocytes,
sont présentes en faible nombre en situation normale mais au besoin seront recrutées et
envahiront alors la peau en grand nombre. Parmi les cellules cutanées participant très activement
à la vigile immunologique notons le kératinocyte et la cellule dendritique (épidermique et
dermique). En effet, le kératinocyte n’est pas seulement responsable de la kératinisation, de la
guérison de plaie ou de la sécrétion de neuropeptides et d’eicosanoïdes, mais il est aussi apte à
phagocyter, présenter des antigènes, exprimer des intégrines, et, le plus important, de libérer de
nombreuses cytokines. Certaines de ces cytokines peuvent être libérées de façon spontanée alors
que d’autres nécessiterons la stimulation du kératinocyte par des cytokines environnantes ou
d’autres cellules avec lesquelles le kératinocyte interagira. Bref, à l’occasion et au besoin, le
kératinocyte peut prendre le rôle du grand chef d’orchestre des réactions présentes au niveau de la
peau. Les cellules dendritiques, quant à elles, ont pour principale fonction de présenter des
antigènes. Elles peuvent migrer vers le nœud lymphatique régional et, au besoin, activer des
lymphocytes naïfs. Les cellules dendritiques épidermiques (cellules de Langerhans) sont les
sentinelles superficielles alors que les cellules dendritiques dermiques, répondant beaucoup plus
rapidement, sont les sentinelles profondes.