et des experts climatiques et de prendre en considération leurs remarques dans le cadre de
l’évaluation d’Énergie Est.
Les ressources en eau représentent l’un des plus grands soucis étant donné que le tracé
proposé devrait permettre au pipeline de transporter du pétrole brut et du bitume à travers
plus de 90 bassins versants et 961 cours d’eau, dont le canal Rideau, la rivière des
Outaouais, le fleuve Saint-Laurent et la Baie de Fundy. Le pipeline passerait au-dessus, à
travers et à proximité de puits et de sources municipales d’eau potable comme le lac
Shoal qui approvisionne la ville de Winnipeg.
« Le pipeline Énergie Est représente une menace directe aux sources
d’approvisionnement en eau du district de Kenora qui est l’une des plus importantes
destinations de navigation en Amérique du Nord. C’est un très grand problème », a dit
Teika Newton, coordonnatrice communautaire de Kenora, ajoutant que le pipeline
menacerait l’industrie touristique dans le nord de l’Ontario, évaluée à 482 millions de
dollars.
Cette semaine, les résultats des élections municipales à Kenora, North Bay et Thunder
Bay montrent une nette victoire des opposants au projet Énergie Est, notamment avec la
réélection du maire de Thunder Bay, Keith Hobbs, un fervent opposant au pipeline. À
Ottawa, la majorité des conseillers municipaux ont exprimé des craintes au sujet
d'Énergie Est, alors que 40, 000 Canadiens ont déjà signé une pétition contre Énergie Est.
Au Québec, des milliers de personnes ont appelé le gouvernement fédéral à empêcher
TransCanada de forer dans l’habitat des bélugas, une espèce menacée au Canada. Une
douzaine de résolutions, dont plusieurs en provenance de communautés québécoises, ont
été déposées contre le pipeline. Un rapport récemment publié par The Goodman Group
montre que le projet ne serait pas économiquement bénéfique pour le Québec.
« Il n’est pas question que les Québécois acceptent ce que les Canadiens de l’Ouest et les
Américains plus au sud refusent, en assumant les risques sur le climat et les ressources
d’eau posés par ce pipeline destiné à l’exportation et qui ne bénéficie en fin de compte
qu’à la compagnie pétrolière en question », assure Steven Guilbeault d’Équiterre.
« Nous ne laisserons pas la région fluviale de Cacouna, véritable pouponnière de bélugas,
être mise en danger par ce pétrole qui tôt ou tard coulera dans le fleuve, souligne de son
côté Jacques Tétreault, coordonnateur général du Regroupement vigilance hydrocarbures
Québec. Nous devons protéger nos espèces fragiles, tels les bélugas, car après eux, ça
sera nous. »
Les organismes opposés au pipeline Énergie Est comptent Greenpeace Canada, Équiterre,
Défense environnementale, Écologie Ottawa, le Conseil des Canadiens, le Conseil de
conservation du Nouveau-Brunswick, AQLPA, 350 Maine, Nature Quebec, le Centre
d'action écologique, le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, ainsi que de
nombreux résidents et propriétaires de terrains des régions traversées par le tracé proposé,
et plusieurs municipalités concernées dont celle de North Bay, de Saint-Sulpice et de
L’Assomption.