Ainsi, en parallèle avec les IDE, un pays -en voie de développement- doit mettre en
place une infrastructure au niveau de l'éducation, de la technologie, du secteur financier
et du secteur institutionnel. Ces mesures sont susceptibles d'accumuler un capital
humain et technologique qui pourra créer des effets d'externalités positives dont
profitera l'économie en entier. Dans le présent article nous allons examiner l'Etat des
lieux du secteur aéronautique au Maroc. Ce secteur étant considéré comme l'un des
principaux leviers de la politique de développement économique.
Historiquement, l'industrie aéronautique marocaine s'est orientée vers la production au
début des années 2000, profitant de l'apport d'un savoir-faire technique dans la
maintenance aéronautique tant civile que militaire. Des filiales étrangères ou
majoritairement étrangères (généralement des groupes français), se sont installées au
Maroc (essentiellement dans la région de Casablanca) à la recherche des facteurs clé de
succès, tels que, la diversification des sources d'approvisionnement et la réduction des
coûts de logistique et de main-d'œuvre. Actuellement le secteur compte plus de 100
opérateurs attirés par les mesures mises en place par le Pacte national pour
l'émergence industrielle (PNEI)[1]. Il réalise, par ailleurs, un chiffre d'affaires de plus de
800 millions d'Euros et emploie 10.000 salariés qualifiés (Source : gimas.org).
Cependant, le Maroc est-il devenu producteur aéronautique à parte entière ? Il est
difficile de répondre par l'affirmative. En témoigne, la structure capitalistique des
firmes en place (seule 20% sont marocaines), le nombre assez important des
expatriés étrangers (surtout dans les sociétés en démarrage), une dépendance aux
marchés étrangers (presque 70% du chiffre d'affaires à l'export).
Sans doute, le secteur est promis à un bel avenir, mais à quelques conditions :
1) le défi de la compétence, i.e. la formation, doit être abordé avec patience. Il est
vrai que le manque des compétences dans le secteur engendre parfois une accélération
indésirable des carrières des collaborateurs ; mais, il faut encore rester réceptif et
apprenant. Il est à signaler que les efforts de l'Etat dans ce sens sont excellents, e.g.
l'ouverture de l'Institut des Métiers de l'Aéronautique (IMA) et l'Institut spécialisé dans les
métiers de l'aéronautique et de la logistique aéroportuaire (ISMALA).
2) l'infrastructure technologique doit être accélérée et perfectionnée. La mise en
place, à travers tous le pays, de six plateformes industrielles intégrées (P2I), dont l'une
est complètement dédiée à l'aéronautique, reflète l'état d'engagement de l'Etat marocain
dans ce sens. Mais la route est encore longue...
3) S'agissant du chantier financier, l'amélioration des conditions de financement
structuré des entreprises est nécessaire. Malgré les réformes importantes entamées par
Maroc depuis 1993, les autorités financières marocaines sont appelée au renforcement
des dispositifs de contrôle des marchés et diversifier les instruments financiers au service
de l'économie (Hammes, 2006).
4) Finalement, le Maroc doit rattraper son retard concernant l 'application des
principes de la bonne gouvernance. Sans oublier les signes encourageants dans ce
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